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Xerfi Canal a reçu François Grima, professeur des universités à l'Université Paris-Est Créteil, pour parler du slashing . Une interview menée par Jean-Philippe Denis.

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Transcription
00:00 Bonjour François Grima.
00:09 Bonjour Jean-Philippe.
00:10 François Grima, auteur avec Pauline de Baigues de Lièvre et Ludovic Tafanel dans Management
00:15 international, d'un article consacré au slashing et au slasheur.
00:18 Faire face à la mauvaise identification professionnelle, le cas des slasheurs en France.
00:23 François Grima, qu'est-ce que c'est le slashing ?
00:26 Alors le slashing c'est une nouvelle forme d'emploi relativement en décalage par rapport
00:33 à l'image portée dans la société sur la flexibilité, les précaires.
00:38 On a là une forme d'emploi qui articule deux dimensions.
00:42 La première, une volonté très forte de liberté et la seconde, une passion.
00:48 On veut être libre, on veut être libre et on est prêt à supporter les conséquences,
00:55 c'est-à-dire les conséquences notamment financières.
00:58 Donc on est ici dans une situation où on souffre d'une mauvaise identification.
01:03 Pourquoi on souffre d'une mauvaise identification ? Parce qu'on ne subit pas la précarité,
01:08 on a choisi la liberté.
01:10 On n'est pas un précaire, on est quelqu'un qui reprend en main sa carrière professionnelle.
01:16 Donc ça c'est un point très très important et les slasheurs souffrent d'une mauvaise
01:20 identification quand on les met très souvent sous la forme, sous la logique de "vous êtes
01:27 un précaire".
01:28 Et donc il y a une mauvaise identification qui peut être très vivement ressentie à
01:32 la fois dans le champ professionnel où vous pouvez avoir des approches où on va les réduire
01:38 à leur âge, c'est-à-dire que tu n'as pas bien trouvé ta voie ou alors on va les
01:45 assimiler à des gens vénaux.
01:46 Tu cherches l'argent, tu es très opportuniste, donc très mauvais.
01:52 Ou alors tu n'es pas un vrai professionnel parce que comme tu balances d'une activité
01:59 sur l'autre, tu ne peux pas t'investir réellement dans un métier alors qu'il
02:04 y a un choix de passion.
02:05 Pour être clair, le slashing c'est le fait d'avoir plusieurs activités, d'être
02:12 dans une pluriactivité et donc on slash d'une activité à une autre.
02:15 Exactement, le slash est là.
02:17 Et vraiment des activités radicalement différentes.
02:21 On peut être libraire et, mettons, coach sportif.
02:27 On peut être plombier et enseignant-chercheur.
02:33 Beaucoup de choses dans le spectacle, beaucoup de choses dans le sport, mais des activités
02:40 que j'ai vu aussi un médecin qui faisait aussi du sous-titrage pour des activités
02:50 de films d'enfants.
02:51 Donc des choses… Voilà.
02:54 Question, pourquoi cette actualité du slashing ? Est-ce que ça n'a pas toujours existé
02:58 au fond ?
02:59 Alors, est-ce que ça n'a pas toujours existé ? Les gens se sentent plus en possibilité
03:05 ou en volonté de tenter la chose.
03:07 Donc j'ai vraiment senti une volonté de… Allez, on essaye.
03:11 On essaye, on tente la chose, on échappe à la carrière organisationnelle, on prend
03:17 véritablement en main sa trajectoire professionnelle.
03:20 On prend le risque.
03:21 On la prend en main.
03:22 Et puis peut-être une question financière aussi.
03:24 Alors, là après, tout va dépendre des profils et quand est-ce que ça intervient dans la
03:28 carrière ? Est-ce que c'est un choix mûrement… Voilà, ça arrive à la mi-carrière.
03:37 J'ai constitué des bases économiques, j'ai un environnement familial qui comprend
03:42 la logique ou alors est-ce que ça intervient au démarrage de carrière ou est-ce que c'est
03:47 à la suite d'un moment d'une flexibilité subie ? Et là, on se dit, allez, on tente
03:53 la chose.
03:54 Dernière question, est-ce que finalement le slashing, ce n'est pas l'avenir de
03:56 l'emploi tout simplement ?
03:57 Alors, si vous écoutez les slasheurs, oui.
04:01 Si vous écoutez les slasheurs, mais il faut quand même mettre risque taker.
04:05 Il faut prendre le risque.
04:06 C'est-à-dire qu'il faut oser se dire, bon allez, je vais jouer sur deux pas, je
04:12 vais articuler les deux et jamais lâcher l'un ou l'autre.
04:16 C'est-à-dire qu'on est toujours dans une gestion d'une double activité et ça,
04:21 il faut l'accepter sur la durée.
04:22 Faire face à la mauvaise identification professionnelle, le cas des slasheurs en France.
04:27 Voilà.
04:28 Merci François Le Drimat.
04:29 Mais de rien.
04:30 Merci Jean-Philippe.
04:30 Merci à vous.
04:31 Merci à vous.
04:32 Merci à vous.
04:33 [Musique]

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