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La plupart des théories économiques relatives aux ressources,  qu'elles soient renouvelables ou pas , ont plutôt débouché sur des paradoxes. Je pense à  la valorisation de la  rente du propriétaire de ressources naturelles, qui se régulerait de façon inflationniste pour  Harold Hotelling, des échecs d'application de ces  théories dans certains Etats, ou encore des fiscalités inventives et complexes comme celle réputée incitative d'Arthur Pigou. [...]

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00:00 La plupart des théories économiques relatives aux ressources, qu'elles soient renouvelables
00:12 ou pas, ont plutôt débouché sur des paradoxes.
00:15 Je pense à la valorisation de la rente du propriétaire de ressources naturelles, qui
00:21 se régulerait de façon inflationniste pour Harold Hotelling, des échecs d'application
00:27 de ces théories dans certains États, ou encore des fiscalités inventives et complexes,
00:32 comme celle réputée incitative d'Arthur Pigou.
00:36 Ces approches ont beaucoup intéressé les superstructures politico-administratives et
00:41 les chercheurs, car il suffisait de quelques hypothèses parfois extravagantes pour en
00:46 conclure à la nécessité d'une politique administrée des ressources mondiales, qui
00:51 était simplement l'idéologie initiale.
00:54 La dernière vague verte est plus radicale à cet égard, puisqu'il s'agit pour
00:59 ses partisans d'arrêter nombre d'exploitations de ressources au nom d'un tiers préjudice,
01:04 qui est le CO2.
01:06 Mais la question de la propriété exploitée aux ressources naturelles, bien que présentée
01:11 comme universelle, est aussi stratégique et concerne les entreprises.
01:15 Pour les écologistes, les matières premières, l'eau et autres ressources appartiennent
01:19 à la collectivité et ne doivent pas être privatisées.
01:22 La question de la limite de la définition se pose alors.
01:25 Si le charbon pourrait être nationalisé, les diamants le doivent-ils ? Et si l'eau
01:31 est à tous, est-ce que les sources d'eau minérale doivent être toutes publiques ?
01:35 Cette approche pour les entreprises est donc posée de façon fort différente.
01:39 Doivent-elles ou non posséder des ressources naturelles ? Suffit-il de réguler ou maîtriser
01:45 leurs accès aux ressources essentielles, à leur activité ?
01:49 Des théoriciens de la stratégie d'entreprise et des business model se sont élevés contre
01:54 cette idée que les entreprises devraient posséder les ressources utiles.
01:57 Parfois pour d'assez bonnes raisons.
01:59 La propriété entraînerait une rigidité du modèle d'affaires et une perte d'agilité
02:04 de substitution et d'adaptation.
02:05 Et aussi pour des raisons plus complexes et discutables.
02:09 L'entreprise idéale n'ayant aucun coût en capital, et peut-être en personne, afin
02:15 de maximiser son ratio de rentabilité du capital de type ROCE.
02:20 L'hypercapitalisme tend vers la disparition du haut de l'actif du bilan.
02:25 Le renforcement de l'approche client, soutenu par un marketing fort et une action commerciale
02:31 prioritaire, permet d'apporter un point de vue différent et clair, et qui vient équilibrer
02:37 l'approche financière.
02:38 Nous devons en effet procéder à ce que j'appelle une inversion des inconnus de l'entreprise.
02:43 Au lieu de se demander à qui elle peut vendre ses productions, car le marketing traditionnel
02:49 considère en effet l'offre comme certaine et les clients comme inconnus, et devant être
02:54 identifiés et ciblés, l'entreprise aurait tout intérêt à considérer que le certain
02:59 sont justement ses clients, et l'incertain ce qu'elle peut leur proposer.
03:03 Cette inversion de l'inconnu et du certain change radicalement pratiquement tout dans
03:09 l'objet, la stratégie et l'organisation de l'entreprise.
03:11 Le risque de marché premier est alors la dispersion des offres et des coûts associés,
03:17 et non le manque de clients.
03:19 Pour cette raison, nous estimons qu'une stabilisation partielle, mais suffisante,
03:23 consiste à effectuer un double mouvement business.
03:26 Le premier est déjà décrit, en considérant les demandes diverses de nos clients, quelles
03:32 sont celles qui nous intéressent stratégiquement et pourquoi.
03:35 Le second consiste à explorer tout ce que nous pouvons faire avec nos ressources, et
03:41 à doubler nos clients en conséquence.
03:43 Pour une société minière par exemple, qui exploite un minerai A, pour chaque site, la
03:48 question devient double.
03:50 Cette mine est-elle rentable en produit A, et quels autres produits extraitons en cherchant
03:57 A ? Et que peut-on en faire pour nos clients actuels ou nouveaux ?
04:01 Dès lors, les théories classiques de la non-différenciation industrielle ne s'appliquent
04:06 plus, car chaque site devient unique, et la stratégie consiste à gérer cette diversité
04:11 en possédant et conservant sur la durée les ressources les plus adaptées à la dynamique
04:15 de l'approche client.
04:16 Il faudra encore un peu de temps pour que les mentalités industrielles, spécialisées
04:22 par technique et non par marché, s'y adaptent.
04:24 Mais c'est inéluctable, et beaucoup plus inscrit dans le développement durable.
04:29 Il n'y a donc pas à tergiverser.
04:33 [Musique]
04:37 ♪ ♪ ♪

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