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00:04 - 19h20, place publique sur Arabelle.
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00:35 - Jusqu'à 20h, place publique sur Arabelle.
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00:53 - 19h20, place publique sur Arabelle.
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01:27 - Bonsoir à toutes et à tous.
01:29 Nicolas Dewellens avec vous.
01:31 Bienvenue dans "Place publique".
01:33 Chaque jeudi, entre 19h et 20h,
01:35 nous nous intéressons aux grandes questions politiques et sociétales.
01:38 Au pied de nos immeubles, dans la rue, dans les parcs,
01:41 dans les stations de métro, nous les croisons tous les jours.
01:44 Ils, ce sont les sans-abris.
01:46 La région de Bruxelles-Capital compte 7134 sans-abris.
01:51 86% sont des adultes.
01:53 Pourtant, le droit à un logement décent
01:56 est inscrit dans notre Constitution.
01:58 Comment lutter contre le sans-abrisme?
02:01 On en parle ce soir avec Christine Vanessen,
02:03 directrice de la Fédération des maisons d'accueil
02:06 et des services d'aide aux sans-abris.
02:08 Bonsoir. - Bonsoir.
02:09 - Merci d'être avec nous.
02:11 François Bertrand, directeur de Brussels Help,
02:13 acteur de référence dans la coordination
02:16 des dispositifs d'aide d'urgence et d'insertion
02:18 aux personnes sans-abris en région de Bruxelles-Capital.
02:21 Bonsoir. - Bonsoir.
02:23 - Merci d'être avec nous.
02:24 Benjamin Pelletier, chargé de plaidoyer
02:27 à l'Assebel, Lilo, est également avec nous.
02:29 Bonsoir. - Bonsoir.
02:31 - Merci d'être avec nous.
02:34 Je vous donne aussi la parole.
02:36 J'attends vos questions et vos réactions par téléphone
02:38 au 078 077 088 et je lis vos SMS
02:42 au 0488 106 800.
02:45 Place publique commence maintenant.
02:47 Soyez toutes et tous les bienvenus.
02:49 Jusqu'à 20h, place publique sur Arabe.
02:56 Christine Vanessen, c'est quoi être un sans-abri ?
03:01 - Alors, pour être complète et pour bien démarrer
03:05 cette émission, il y a aussi des femmes sans-abri.
03:08 Donc, on peut parler d'hommes, de femmes et d'enfants
03:11 ou de personnes qui ne s'identifient pas
03:14 dans un de ces genres-là.
03:15 Mais en l'occurrence, on a une reconnaissance
03:18 au niveau européen qui est une grille
03:21 sur laquelle on s'appuie à Bruxelles, en Belgique
03:24 et dans d'autres pays d'Europe, qui va catégoriser
03:27 la personne sans-abri en fonction de sa situation
03:29 par rapport à un logement.
03:31 Donc, est-ce qu'elle est sans logement ?
03:33 Est-ce qu'elle est avec un logement ?
03:35 Si elle est sans logement, est-ce qu'elle réside
03:37 habituellement en rue ou dans un centre d'hébergement ?
03:42 Et si elle dispose de son logement,
03:44 on peut aussi catégoriser des personnes sans-abri
03:47 dans cette situation-là, puisqu'en étant en logement,
03:50 on peut aussi être dans un logement qui n'est pas adéquat,
03:53 qui est éventuellement trop petit par rapport à la taille
03:55 de la famille, qui serait éventuellement insalubre.
03:57 On peut résider chez des amis ou dans sa famille,
04:01 mais on n'est pas dans son chez-soi.
04:03 Et donc, ce sont aussi des catégories
04:05 de personnes sans-abri que l'on a l'habitude, nous,
04:07 en tout cas, de répertorier quand on parle
04:09 de personnes sans-abri.
04:11 On parlera de la Fédération des Maisons d'Accueil
04:13 et des Services d'Aide aux Sans-Abris
04:15 dans cette émission.
04:17 Benjamin Pelletier est chargé de plaidoyer
04:19 de l'ASBL Lilo.
04:21 Lilo, c'est quoi, Benjamin Pelletier ?
04:23 Eh bien, Lilo, c'est une organisation
04:25 dont le slogan, c'est "Sortir du sans-abrisme".
04:28 Et on décline ça via différents services.
04:32 On a plusieurs services, aussi bien à Bruxelles
04:34 qu'en Wallonie, on est sur Charleroi,
04:36 via différentes structures.
04:39 Donc, des structures, d'abord, d'urgence,
04:41 qui sont notamment, on a deux centres de jour,
04:43 un mixte et un pour femmes.
04:45 On a quatre maisons d'accueil,
04:48 trois pour hommes seuls et une pour femmes
04:51 et/ou familles avec enfants.
04:53 Et puis, alors, on a des structures plus
04:56 qui sont là pour essayer, parce que c'est ça,
04:58 aussi le slogan, mais d'aider vraiment
05:00 à la sortie du sans-abrisme.
05:02 Donc, c'est par exemple des services
05:04 d'accompagnement à domicile pour des personnes
05:05 qui sont remises en logement.
05:06 C'est aussi une structure qui cherche
05:08 de nouveaux logements et qui les crée,
05:11 les capte. Une structure qui équipe
05:14 les logements en question pour les personnes
05:16 sans-abris qui sont remises en logement.
05:18 Et puis, des projets aussi de réinsertion
05:20 professionnelle, on en a deux aussi là.
05:22 Et donc, on essaie vraiment d'avoir une approche
05:25 qui touche toutes les étapes
05:28 de la sortie de rue. Voilà.
05:31 - François Bertrand, vous êtes directeur
05:33 de Brussels Help. C'est quoi exactement
05:36 Brussels Help pour celles et ceux
05:38 qui nous écoutent et qui pour la première fois
05:40 entendent ce nom ?
05:42 - Brussels Help est un organisme public.
05:45 On a trois rôles principaux, mais le premier,
05:48 c'est celui de coordonner des acteurs
05:51 très diversifiés de l'aide aux personnes
05:54 sans-abris en région Bruxelles capitale.
05:57 Que ce soit des acteurs de l'hébergement,
05:59 des acteurs aussi d'accueil de jour,
06:01 mais aussi les maraudes et travail social de rue.
06:04 Ensuite, c'est un organisme qui est amené
06:08 à construire des réponses et à concevoir
06:10 des nouveaux dispositifs pour apporter
06:13 un maximum de solutions à un problème complexe
06:16 qui est l'absence de chez-soi.
06:18 Et enfin, c'est aussi un centre d'études
06:20 et un observatoire du phénomène.
06:22 Et donc, tous les deux ans, on réalise
06:24 un dénombrement de l'ensemble des personnes
06:26 qui sont sans chez-soi en région bruxelloise
06:29 pour pouvoir éclairer le phénomène
06:32 et également établir des recommandations
06:36 auprès des pouvoirs publics
06:38 et auprès des acteurs du secteur eux-mêmes.
06:41 On parle de cette problématique ce soir,
06:43 tous ensemble. On parle aussi des solutions.
06:46 N'hésitez pas évidemment à intervenir
06:48 à tout moment pour en parler.
06:50 Christine Vanessen, vous êtes directrice
06:52 de la Fédération des Maisons d'Accueil
06:54 et des Services d'Aide aux Sans-Abris.
06:56 Concrètement, c'est quoi cette fédération ?
06:59 C'est une fédération qui vient de fêter
07:01 ses 55 ans cette année.
07:03 Ce qui veut dire aussi que malheureusement,
07:06 le sans-abri et les questions de pauvreté
07:08 ne sont pas neuves dans notre pays.
07:10 C'est une fédération qui rassemble
07:12 plus de 100 services aujourd'hui
07:14 à Bruxelles et en Wallonie.
07:16 Tous ces services sont actifs dans l'aide aux personnes
07:18 et dans l'accompagnement des personnes
07:20 sans-abri, en difficulté sociale
07:22 ou sans chez-soi.
07:24 Et donc, on a comme mission
07:26 de les représenter, de défendre l'intérêt
07:28 de ces services auprès des pouvoirs publics,
07:30 d'être par exemple, comme ce soir,
07:32 présentes auprès des médias aussi
07:34 pour pouvoir parler de leur mission,
07:36 de leur réalité et des personnes sans-abri
07:38 qu'ils accompagnent quotidiennement.
07:40 Merci à vous d'être avec nous en studio.
07:42 Place publique jusqu'à 20h.
07:44 Comment lutter contre le sans-abrisme
07:46 à Bruxelles ? Je vous donne aussi la parole.
07:48 J'attends vos questions et vos réactions.
07:50 Je lis vos SMS au 0488 106 800.
07:55 Très belle soirée avec nous sur Arabelle.
07:57 [Musique]
08:03 19h20, Place publique sur Arabelle.
08:07 [Musique]
08:10 Merci de nous rejoindre.
08:12 On parle des sans-abris à Bruxelles
08:14 ce soir dans Place publique jusqu'à 20h.
08:16 Christine Vanessen, vous êtes directrice
08:18 de la Fédération des Maisons d'Accueil
08:20 et des Services d'Aide aux Sans-Abris.
08:22 Quelles sont les difficultés rencontrées
08:24 par les sans-abris ?
08:26 Elles sont évidemment multiples.
08:28 Elles sont multiples, elles sont complexes.
08:32 Donc ça va être un exercice aussi pour nous
08:34 ce soir d'essayer d'aborder toutes ces questions-là.
08:38 La première difficulté, c'est que
08:40 l'absence de logement,
08:42 qui est une problématique fondamentale
08:46 dans ce que vivent les personnes sans-abris
08:49 et sans chez soi.
08:51 Pour rappel, et vous l'avez dit en introduction
08:53 de cette émission, le droit au logement
08:55 est un droit fondamental en Belgique.
08:57 C'est un droit international aussi,
08:59 mais c'est un droit fondamental.
09:01 Aujourd'hui, trop de personnes en Belgique
09:03 et à Bruxelles en particulier,
09:05 ne disposent pas de leur propre logement
09:07 ou ne vivent pas dans des conditions
09:09 dignes de logement.
09:11 Ça c'est un premier critère,
09:13 c'est un premier constat.
09:15 Donc toutes les personnes sans-abris
09:17 ont un problème de logement.
09:19 Et puis on vient rajouter,
09:21 par rapport au public que l'on accompagne
09:23 quotidiennement, on se rend compte
09:25 que ces personnes,
09:27 non seulement ont des problématiques de logement,
09:29 mais aussi certaines d'entre elles
09:31 ont des problématiques liées à des
09:33 sur-endettements financiers.
09:35 Certaines d'entre elles ont des problématiques
09:37 liées à l'accès aux soins,
09:39 ont des problématiques de santé mentale
09:41 éventuellement.
09:43 Certaines personnes ne trouvent pas d'emploi.
09:45 Il y a un ensemble, en tout cas,
09:47 de critères que l'on peut rencontrer
09:49 et qui vont se cumuler
09:51 les uns avec les autres.
09:53 Pour vous donner un autre exemple,
09:55 pour essayer d'un peu mieux comprendre la problématique,
09:57 Monsieur et Madame Tout-le-Monde
09:59 pourraient se retrouver du jour au lendemain
10:01 sans logement. Ce n'est pas pour autant qu'ils vont
10:03 se retrouver dans une situation
10:05 de sans-abris grave, qu'ils vont se retrouver
10:07 en rue, qu'ils vont peut-être vivoter
10:09 quelques temps avant de pouvoir
10:11 rebondir, mais assez rapidement,
10:13 cette personne va pouvoir
10:15 acquérir de l'autonomie, va pouvoir
10:17 trouver des solutions. Les personnes avec lesquelles
10:19 notre secteur travaille
10:21 ont essayé, se sont retrouvées
10:23 dans cette situation-là, ont essayé de s'en sortir
10:25 et à un moment donné, ce n'est plus possible de s'en sortir.
10:27 Elles ne trouvent plus de solution
10:29 parce qu'une série de problématiques
10:31 viennent se rajouter à cette recherche
10:33 désespérée de logement. On parlera,
10:35 j'imagine, tout à l'heure, de la difficulté d'accéder
10:37 à un logement à Bruxelles, au regard
10:39 notamment des loyers très élevés.
10:41 Mais quand on ne parle
10:43 éventuellement pas la langue,
10:45 quand on n'a pas un niveau d'études très élevé,
10:47 quand on n'a pas de ressources financières
10:49 parce qu'on n'a pas un emploi,
10:51 ou quand on a des problématiques de santé,
10:53 ça devient très difficile
10:55 de retrouver un logement
10:57 et de pouvoir se stabiliser dans ce logement.
10:59 Donc c'est un petit peu toutes ces problématiques que l'on va
11:01 retrouver auprès des personnes
11:03 sans-abri. Mais peut-être que mes collègues pourraient compléter.
11:05 - Justement, Benjamin Pelletier, vous êtes
11:07 chargé de plaidoyer de l'ASB
11:09 Lilo. On parle de
11:11 sans-logement, mais on parle aussi de mal
11:13 logement.
11:15 - Oui, ça c'est évident.
11:17 A Bruxelles, le problème
11:19 des logements insalubres, par exemple,
11:21 est écrasant. Et on est confronté
11:23 en plus à un problème
11:25 qui est très difficilement attaquable
11:27 parce qu'en fait, faire plus d'inspections, ça veut dire
11:29 probablement expulser plus de gens
11:31 à cause d'insalubrité. Mais expulser plus de gens
11:33 sans capacité à les reloger derrière
11:35 en fait, c'est un vrai problème. Ça crée juste plus
11:37 de sans-abrisme. Et donc parfois,
11:39 nous, nos services, nous sommes confrontés à des gens
11:41 qui vivent dans des logements qui sont insalubres
11:43 et les travailleurs sociaux les savent insalubres
11:45 et en fait, ils préfèrent ne pas
11:47 le signaler parce qu'en fait, le signaler
11:49 potentiellement, ça veut dire atterrir à la rue
11:51 pour la personne accompagnée. Et donc ça, c'est
11:53 effectivement le genre de dilemme cornelien
11:55 dans lequel,
11:57 dans un moment idéal, on ne devrait pas être. Et là,
11:59 clairement, à Bruxelles, c'est une problématique.
12:01 Le manque de logement amène à ce
12:03 genre de situation qui est
12:05 très grave.
12:07 - Les sans-abris
12:09 rencontrent aussi
12:11 d'autres difficultés,
12:13 des fragilités sociales, relationnelles,
12:15 des assuetudes, parfois
12:17 de la toxicomanie,
12:19 mais aussi des violences conjugales
12:21 et intrafamiliales,
12:23 des situations administratives et financières
12:25 précaires et des troubles
12:27 de la santé aussi,
12:29 Christine Vanessen. - Oui.
12:31 Et j'aimerais attirer vite
12:33 l'attention des auditeurs et des auditrices sur la question
12:35 des violences conjugales et intrafamiliales en particulier.
12:37 Dans
12:39 notre secteur
12:41 et par rapport aux études qu'on a
12:43 déjà faites, on peut
12:45 affirmer que malheureusement,
12:47 une femme sur deux qui est accueillie
12:49 dans le secteur de l'aide aux sans-abris
12:51 est victime de violences conjugales
12:53 ou a été victime de violences conjugales
12:55 à un moment donné de sa vie.
12:57 C'est
12:59 trop. C'est beaucoup trop.
13:01 Et donc ça veut dire aussi que si on
13:03 parle de femmes, quand on dit "une femme sur deux",
13:05 ça veut dire que bien souvent, elle est accompagnée d'enfants.
13:07 Et donc on est là sur des problématiques
13:09 extrêmement difficiles
13:11 parce que bien souvent,
13:13 la victime, pour pouvoir
13:15 se...
13:17 se mettre à l'abri de l'auteur de violences,
13:19 c'est souvent la victime qui quitte
13:21 son logement pour se mettre à l'abri.
13:23 Donc la question des violences conjugales
13:25 et intrafamiliales, dans la majorité
13:27 des cas, a comme conséquence
13:29 pour les victimes de se retrouver sans logement.
13:31 Alors
13:33 parfois, elles retournent auprès de l'auteur, auprès du
13:35 papa, auprès du mari, ça, ça arrive aussi.
13:37 Mais en tous les cas,
13:39 dès qu'elle se met dans une situation de
13:41 protection, elle va se retrouver sans
13:43 logement et elle va pouvoir être hébergée,
13:45 fort heureusement, dans des centres
13:47 d'hébergement spécialisés sur cette question-là.
13:49 Dans notre secteur aussi,
13:51 on va retrouver des personnes qui sont
13:53 éventuellement sortant de prison.
13:55 Donc elles ont un parcours
13:57 institutionnel, qu'ils se soient en prison
13:59 ou dans d'autres centres, mais qui,
14:01 au moment d'une sortie, éventuellement d'un séjour en
14:03 prison, va se retrouver sans logement.
14:05 La famille, les amis,
14:07 n'ont pas forcément les ressources que pour pouvoir
14:09 accueillir cette personne et donc, on se retrouve,
14:11 nous, dans le secteur de l'aide aux sans-abri,
14:13 à accueillir des personnes qui avaient un statut,
14:15 certes,
14:17 un statut pénitentiaire, mais qui se retrouvent
14:19 du jour au lendemain sans rien. Et donc, notre secteur
14:21 les accueille aussi. On a dans notre
14:23 secteur un accompagnement
14:25 spécifique qui peut se faire vis-à-vis
14:27 de personnes qui ont des problématiques de santé mentale.
14:29 Elles sont
14:31 malheureusement pas assez
14:33 malades ou elles n'ont pas
14:35 assez de diagnostic de santé
14:37 mentale grave que pour rester dans
14:39 un centre hospitalier. Et
14:41 c'est bien souvent vers notre secteur
14:43 qui est un secteur aussi généraliste. On accueille
14:45 tout le monde, nous, dans notre secteur.
14:47 Et donc, c'est vers notre secteur que ces personnes
14:49 vont se retrouver. Donc, on a effectivement
14:51 un panel assez varié de personnes
14:53 accompagnées. - Vous êtes sans-abri,
14:55 vous avez été sans-abri,
14:57 ou vous vous trouvez dans une situation
14:59 qui peut basculer. Vous souhaitez
15:01 nous en parler. Je vous donne la parole
15:03 par téléphone au 078
15:05 077 088
15:07 et je lis vos SMS au
15:09 0488 106
15:11 800. Place publique continue dans un instant.
15:13 Bye là, c'était Soulking et Kenji
15:25 sur Arabelle. Vous écoutez Place publique
15:27 jusqu'à 20h. On s'intéresse ce soir
15:29 à la lutte contre le sans-abrisme
15:31 à Bruxelles. On évoquait
15:33 à l'instant les difficultés rencontrées
15:35 par ces personnes.
15:37 Benjamin Pelletier, vous êtes chargé de plaidoyer
15:39 de l'ASBL Lilo. Ces problèmes,
15:41 vous les constatez aussi
15:43 au quotidien.
15:45 - Oui, les problèmes
15:47 qui ont été évoqués par Christine,
15:49 évidemment. Si je devais
15:51 vraiment dire c'est quoi le principal problème
15:53 qui affecte nos publics, là, vraiment
15:55 pour le moment, enfin depuis maintenant quelques temps,
15:57 mais c'est le manque,
15:59 voire parfois l'absence de
16:01 perspectives de sortie de rue pour de
16:03 plus en plus de profils. Là où
16:05 avant on avait des choses à proposer, ça devient
16:07 de plus en plus compliqué de proposer des choses
16:09 parce que chaque année qui passe, la crise
16:11 du logement à Bruxelles, elle s'approfondit
16:13 et elle n'est pas en voie de s'améliorer.
16:15 Donc nous, on a de moins en moins
16:17 de logements pour y mettre des personnes
16:19 alors qu'il y a par ailleurs de plus en plus de personnes
16:21 qui perdent leur logement. Et donc on est
16:23 dans une équation où la situation ne fait que se
16:25 dégrader. Et donc non seulement ça provoque
16:27 évidemment
16:29 un espèce de désespoir chez les premiers
16:31 concernés. On dit qu'une nuit
16:33 à la rue, c'est déjà
16:35 à partir de ce moment-là qu'il y a déjà les plus gros dégâts
16:37 qui se font, mais c'est sûr que plus le passage
16:39 en rue est important ou long
16:41 et plus les dégâts, aussi bien sur la santé
16:43 physique que mentale
16:45 des personnes vont être importants.
16:47 Et donc là on voit des durées
16:49 de sensabrisme qui sont aussi plus longues
16:51 et donc des personnes qui s'abiment plus.
16:53 Et s'abimer plus, ça veut dire qu'à un moment donné
16:55 juste pour tenir le coup, on va parler de
16:57 stratégie de coping, on va avoir
16:59 recours par exemple à des
17:01 drogues, à différentes assuetudes
17:03 qui permettent juste de tenir le coup. Et donc vous avez
17:05 cité cette problématique tout à l'heure et là-dessus
17:07 je me permets de rebondir parce que c'est un élément
17:09 qui a été beaucoup mis en avant dans la
17:11 presse, dans les commentaires politiques
17:13 etc. durant l'été notamment.
17:15 Et ce qu'il faut bien comprendre c'est que
17:17 la drogue n'est pas un problème en soi,
17:19 c'est surtout un symptôme.
17:21 Il y a une étude qui avait été faite en 2008 sur
17:23 un très grand nombre de personnes vivant
17:25 à la rue, plus de 4000
17:27 dans les pays anglo-saxons, qui avait demandé
17:29 à ces personnes, donc ces personnes qui consommaient
17:31 des drogues, si elles avaient commencé à consommer ces drogues
17:33 avant ou après leur arrivée en rue.
17:35 Et en fait pour 67% c'était après
17:37 leur arrivée en rue. Donc on voit bien qu'en fait
17:39 la rue est un déclencheur de la consommation
17:41 plus que l'inverse. Et que donc
17:43 en fait le meilleur moyen de lutter contre
17:45 ce problème, si c'en est un,
17:47 c'est évidemment de donner du logement
17:49 aux gens, de trouver du logement, de sortir les gens de la rue.
17:51 C'est comme ça qu'on se reconstruit.
17:53 - François Bertrand, vous êtes directeur de Brosselp.
17:55 Concrètement, au quotidien,
17:57 comment est-ce que votre structure
17:59 aide les sans-abri à Bruxelles ?
18:01 - Alors comme je vous disais tout à l'heure,
18:03 on a trois axes d'action.
18:05 Mais dans le concret, c'est surtout
18:07 concevoir des nouvelles réponses et des solutions
18:09 les plus
18:11 pérennes possibles. Donc ici
18:13 on parlait justement du fait de l'accès au logement.
18:15 Et je pense que c'est effectivement
18:17 le gros point noir ici en région Bruxelles
18:19 capitale. Alors pour vous donner
18:21 deux exemples concrets.
18:23 On peut intervenir dans
18:25 des niveaux où
18:27 il y a des trous dans la raquette, comme on pourrait dire.
18:29 Donc on l'a dit, Christine a un peu
18:31 expliqué, il y a une très très grande variété
18:33 d'acteurs en région bruxelloise
18:35 qui sont généralistes, qui accueillent
18:37 de plus en plus de personnes
18:39 avec des ressources qui sont
18:41 malheureusement pas croissantes
18:43 par rapport au phénomène.
18:45 Mais on a aussi parfois une série de
18:47 personnes qui
18:49 n'ont pas accès en fait à une offre.
18:51 Donc on a eu le cas encore dans le cadre de la
18:53 crise ukrainienne, c'est très spécifique, mais on a
18:55 des familles monoparentales qui arrivent
18:57 à la gare du Midi
18:59 et qui, faute de réseau
19:01 dans le pays, se retrouvent
19:03 finalement quasi en rue. Et donc là,
19:05 le rôle de Bruxelles a été d'apporter des réponses
19:07 en hébergement collectif.
19:09 Un autre exemple, c'est pouvoir mettre
19:11 en lien les dispositifs sociaux
19:13 qui existent et qui sont
19:15 en fait menés par les différents acteurs,
19:17 les affiliés de la Fédération Hamas notamment,
19:19 de pouvoir
19:21 avoir un maximum d'impact et de résultats.
19:23 Alors c'est pas simple, parce qu'on a
19:25 beaucoup d'acteurs,
19:27 mais en termes de solutions de
19:29 sortie vers le logement, c'est là que le bât blesse
19:31 justement. Donc
19:33 au niveau de nouvelles
19:35 tombées en situation de sans-abrisme, des personnes
19:37 qui perdent leur logement dans une région
19:39 où on a une majorité de locataires et où pour
19:41 les personnes les plus précaires,
19:43 le basculement peut arriver à n'importe quel moment,
19:45 surtout en période de crise à répétition,
19:47 période d'inflation, on a vu
19:49 une forte augmentation ici
19:51 ces cinq dernières années.
19:53 Et pour les personnes qui sont déjà en situation
19:55 de sans-abrisme, c'est de pouvoir
19:57 quitter aussi ces structures.
19:59 C'était possible encore, hein,
20:01 jusque dans les années 89, il y avait
20:03 un travail social qui se fait, qui se fait toujours,
20:05 mais derrière il y avait des solutions logiques.
20:07 - Vous venez de dire que c'était plus facile de sortir de la rue
20:09 dans les années 80 ou 90 qu'aujourd'hui ?
20:11 - Alors attention, il y avait déjà des personnes
20:13 qui cumulaient toute une série de problématiques et donc
20:15 un travail social intensif était nécessaire.
20:17 Donc facile, non. Mais par contre,
20:19 aujourd'hui on est face à un phénomène de sans-abrisme
20:21 de masse. Donc c'est plus de 7 000
20:23 personnes, toutes situations confondues,
20:25 là où elles étaient
20:27 7 fois moins nombreuses
20:29 lors des tout premiers dénombrements.
20:31 Et donc le sans-abrisme de masse, ça veut dire
20:33 que ça peut vraiment tomber sur n'importe quelle personne
20:35 et en particulier sur les plus fragilisés, oui.
20:37 - Place Publique s'intéresse
20:39 ce soir au sans-abrisme
20:41 à Bruxelles. Merci d'être avec nous.
20:43 Je lis vos SMS au 0488 106 800.
20:47 Place Publique continue dans un instant.
20:49 (musique)
21:03 - Clox, c'était Coldplay sur Arabelle.
21:05 Merci d'être avec nous.
21:07 Merci d'avoir choisi d'écouter Place Publique.
21:09 Comme tous les jeudis soirs, entre 19h et 20h,
21:11 on s'intéresse aux grandes questions
21:13 de société et de politique
21:15 qui vous intéressent et qui nous concernent.
21:17 (musique)
21:19 - 19h20, Place Publique sur Arabelle.
21:23 (musique)
21:27 - Benjamin Pelletier, vous êtes chargé de plaidoyer
21:29 de l'ASB Lilo.
21:31 On parle ce soir dans Place Publique
21:33 de la lutte contre le sans-abrisme à Bruxelles.
21:35 Quelles sont les missions de Lilo ?
21:37 - Comme je l'expliquais en introduction,
21:39 on a vraiment plusieurs types de services
21:43 pour décliner notre mission générale
21:45 qui est de sortir du sans-abrisme.
21:47 Je voudrais peut-être ici, là-dessus,
21:49 mettre le focus sur nos centres de jour
21:51 parce que c'est eux qui ont eu le plus d'actualités récentes
21:53 en interne. Donc on a un centre de jour
21:55 mixe qui existe depuis longtemps.
21:57 Un centre de jour, globalement, c'est un lieu,
21:59 c'est qu'il est organisé, où on propose aux personnes
22:01 de venir en journée pour une douche,
22:05 pour avoir un casier à disposition
22:07 pour entreposer des affaires,
22:09 pour pouvoir prendre un repas chaud, un café.
22:11 Et alors aussi, évidemment, tout le but
22:13 de ces propositions-là, c'est aussi
22:15 de pouvoir proposer un accompagnement social.
22:17 Donc un accompagnement pour éventuellement
22:19 esquisser une sortie de rue
22:21 ou en tout cas résoudre des problèmes sociaux
22:23 qui peuvent se poser. Alors nous, on avait un centre de jour
22:25 mixte à Bruxelles, sur le parvis de Saint-Gilles,
22:27 qui était vraiment petit, exigu, etc.
22:29 Et donc là, on a réussi à lever
22:31 des fonds, ces dernières années, des fonds privés
22:33 parce qu'en fait, le pouvoir public
22:35 ne paye pas forcément pour ce genre de choses,
22:37 pour ouvrir un tout nouveau centre de jour,
22:39 là-dessus, qu'on a voulu faire le plus beau possible.
22:41 Et donc là-dessus, je voudrais dire un petit mot
22:43 sur cette réalité-là, c'est que souvent,
22:45 vu que notre secteur doit composer avec des très faibles
22:47 financements, on est obligé
22:49 d'offrir aussi une qualité de service
22:51 qui, parfois, n'est pas à la hauteur
22:53 des ambitions du secteur, des envies du secteur
22:55 et des envies des professionnels.
22:57 Et ça, on trouve que c'est un problème
22:59 parce qu'en fait, tout le monde
23:01 a bénéficié de travailler dans les meilleures
23:03 situations, donc notre nouveau centre de jour,
23:05 c'est évidemment, en premier lieu, pour les personnes
23:07 qui en bénéficient, qu'on l'a fait,
23:09 mais c'est aussi, en fait, on voit, en ricochet,
23:11 que même nos travailleurs en profitent, ces travailleuses,
23:13 parce qu'en fait, quand le centre est beau,
23:15 quand le centre est aéré, le niveau
23:17 de violence diminue, les gens sont
23:19 plus détendus, et donc ça se passe mieux,
23:21 et c'est vraiment plus sain pour tout le monde.
23:23 Donc ça, c'est notre nouveau centre de jour mix
23:25 qui a donc déménagé, qu'on a inauguré le mois dernier.
23:27 Et puis alors, on a un centre de jour
23:29 pour femmes qui a ouvert, c'est le premier centre
23:31 de jour exclusivement pour femmes
23:33 qui existe
23:35 à Bruxelles.
23:37 Et là, l'idée, c'est vraiment de dire,
23:39 comme Christian en a parlé tout à l'heure,
23:41 il y a un besoin, parfois, de travailler
23:43 vis-à-vis de publics spécifiques
23:45 avec une approche spécifique.
23:47 Et donc, effectivement, le public femme
23:49 a besoin d'une approche spécifique, parce qu'il y a la question
23:51 des violences, notamment les violences sexuelles,
23:53 qui sont très importantes
23:55 et qui fait qu'en fait, un certain nombre
23:57 de femmes là-dessus n'osent plus
23:59 forcément mettre les pieds dans d'autres institutions qui sont
24:01 mixtes, par peur d'agression, par peur
24:03 de choses comme ça. Et donc, on a
24:05 pu ouvrir un service qui leur est dédié à 100%,
24:07 et ça, on en est vraiment très contents.
24:09 - En quelques mots, quelles sont les difficultés
24:11 auxquelles les équipes de Lilo sont
24:13 confrontées chaque jour ?
24:15 - Ben, si je dois
24:17 rapidement faire écho de ce que j'entends le plus
24:19 de la part des équipes de terrain,
24:21 c'est quand même déjà un
24:23 manque d'encadrement,
24:25 enfin un manque de personnel pour gérer
24:27 les missions qui sont les leurs.
24:29 On a des
24:31 exigences de la part des pouvoirs
24:33 publics en termes de financement qui sont quand même
24:35 relativement élevées en comparaison
24:37 de la quantité
24:39 d'argent qu'on reçoit pour effectuer
24:41 ces missions. Donc,
24:43 il y a une pénibilité du travail
24:45 social qui n'est pas propre à notre secteur,
24:47 d'ailleurs, mais qui est peut-être encore
24:49 plus forte dès lors qu'on travaille avec
24:51 les personnes les plus affectées, les plus vulnérables.
24:53 Oui, et donc voilà, et ce désespoir
24:57 et ce manque de perspective dont je parlais tout à l'heure pour
24:59 les personnes à la rue, de nouveau, en fait, en ricochet,
25:01 ça pèse aussi sur les travailleurs sociaux, parce qu'en fait,
25:03 quand vous accompagnez quelqu'un
25:05 pour essayer de trouver des solutions
25:07 avec lui, mais que vous-même, vous êtes confronté au même
25:09 manque de solutions, évidemment,
25:11 les premières victimes, ce sont nos usagers et usagères,
25:13 mais par ricochet, nos travailleurs et travailleuses aussi
25:15 sont victimes de ce manque de perspective, parce qu'alors,
25:17 le sens au boulot qu'on peut avoir
25:19 est aussi une dynamique
25:21 qui va faire que beaucoup vont quitter
25:23 le secteur et ces emplois-là,
25:25 ce qui fait qu'on a un très gros turnover
25:27 dans nos
25:29 structures, nous à Lille-Lors, mais c'était pas
25:31 propre à Lille-Lors pour le coup, et donc
25:33 une réelle difficulté aussi à recruter
25:35 des travailleurs sociaux, que ce soit des assistants sociaux,
25:37 des éducateurs, donc ça,
25:39 ça devient aussi une vraie problématique. Plus de
25:41 besoins, mais moins de moyens, enfin,
25:43 pas assez de moyens et moins de mains pour
25:45 effectuer ces missions. - Si vous venez de nous
25:47 rejoindre, vous écoutez Place Publique, on s'intéresse
25:49 ce soir à la lutte contre le
25:51 sans-abrisme à Bruxelles.
25:53 Vous avez connu la rue
25:55 à Bruxelles ou ailleurs, vous avez été
25:57 sans-abri, vous vous en êtes sorti,
25:59 vous souhaitez nous en parler, je vous donne
26:01 la parole, j'attends vos questions et vos
26:03 réactions par téléphone au 078
26:05 077 088
26:07 et je lis vos SMS au 0488
26:09 106 800.
26:11 [Musique]
26:13 [Musique]
26:15 [Musique]
26:17 19h20, Place Publique
26:19 sur Arabelle.
26:21 [Musique]
26:23 [Musique]
26:25 Comment lutter contre le sans-abrisme
26:27 à Bruxelles, c'est le thème de ce
26:29 Place Publique de ce
26:31 jeudi soir. Christine Vanessen,
26:33 vous êtes directrice de la Fédération des Maisons
26:35 d'Accueil et des Services d'Aide
26:37 aux Sans-Abris. Différents types
26:39 de services coexistent au sein de votre
26:41 fédération. Oui, tout à fait,
26:43 c'est un petit peu le nom d'ailleurs de notre fédération.
26:45 Donc, historiquement
26:47 et depuis de très nombreuses années,
26:49 le secteur de l'aide aux
26:51 sans-abris est constitué
26:53 de nombreux services d'hébergement
26:55 pour personnes en difficulté
26:57 sociale et personnes sans chez soi.
26:59 Un hébergement qui peut être de courte
27:01 durée, qui peut être
27:03 gratuit ou un hébergement qui peut être de
27:05 longue durée. Donc on est sur un
27:07 principe de logement de transit
27:09 d'une certaine manière. L'objectif
27:11 de ces centres d'hébergement est de permettre
27:13 aux personnes de se reconstruire
27:15 après une période
27:17 de mal logement ou de sans logement
27:19 et de pouvoir se
27:21 réinscrire, quelque part
27:23 se réinsérer dans la vie
27:25 dans un logement après cette période
27:27 d'hébergement. On va aussi retrouver,
27:29 et ça c'est plus récent, on va dire que c'est ces 15-20
27:31 dernières années, de nombreux services
27:33 se sont rajoutés, quelque part,
27:35 au paysage de
27:37 l'offre de services aux personnes sans
27:39 abri, parce que les problématiques,
27:41 les difficultés rencontrées par les personnes
27:43 sont tellement nombreuses qu'on a commencé
27:45 à créer de nouveaux dispositifs
27:47 et on a le secteur
27:49 récomposé de services d'accueil de jour,
27:51 qui ne sont actifs qu'en journée,
27:53 qui sont complémentaires d'une certaine manière aux centres
27:55 d'hébergement.
27:57 Ces services vont proposer
27:59 des repas, des douches,
28:01 la possibilité d'éventuellement
28:03 faire une sieste, quelques heures.
28:05 Donc on travaille au départ sur ce qu'on appelle
28:07 le besoin primaire, donc c'est vraiment
28:09 un moment charnière
28:11 où on répond aux besoins de la personne
28:13 et puis on va tenter un accompagnement social.
28:15 Et puis de ce type de services-là,
28:17 comme pour les hébergements d'urgence,
28:19 on va développer des équipes,
28:21 des équipes de travail de rue se sont développées,
28:23 des équipes aussi d'accompagnement
28:25 au logement, puisque d'une certaine manière,
28:27 à un moment donné, c'est l'objectif de notre secteur,
28:29 c'est de réinsérer les personnes par le logement,
28:31 eh bien on va développer une série d'accompagnements
28:33 en logement, de manière intensive
28:35 ou de manière plus légère.
28:37 Ça va vraiment chaque fois dépendre des besoins de la personne.
28:39 Il y a des services de guidance à domicile
28:41 qui existent, mais il y a aussi le Housing First
28:43 dont on parle régulièrement dans les médias, puisque c'est
28:45 un dispositif un peu particulier
28:47 qui permet avec des équipes pluridisciplinaires,
28:49 d'éducateurs, d'assistants sociaux,
28:51 d'infirmiers, de psychiatres éventuellement,
28:53 d'accompagner une personne
28:55 qui pourrait cumuler plusieurs problématiques
28:57 et dont les résultats,
28:59 en tout cas de maintien en logement,
29:01 sont de très très bons résultats,
29:03 tout comme d'ailleurs les services de guidance
29:05 à domicile. On se rend compte depuis de nombreuses
29:07 années que mieux on accompagne en logement
29:09 des personnes, des familles, des personnes isolées,
29:11 plus elles vont y rester
29:13 dans ce logement. Donc c'est quelque part un travail
29:15 aussi de prévention qui évitera un jour
29:17 que ces personnes ne reviennent dans le secteur
29:19 de l'aide aux sans-abris. - François Bertrand,
29:21 vous êtes directeur de Brussels,
29:23 les sans-abris ont des droits. Quels sont
29:25 les droits des sans-abris ?
29:27 - Alors effectivement, ils ont des droits et pas des moindres.
29:29 Notre pays a instauré
29:31 parmi les premiers en Europe
29:33 un revenu d'intégration sociale.
29:35 Il faut savoir que parmi les conditions
29:37 d'accès à ce revenu d'intégration sociale,
29:39 le statut
29:41 de séjour est important.
29:43 Parler de droit, pour les personnes
29:45 sans-abris ici qu'on rencontre en région
29:47 bruxelloise, on a effectivement
29:49 toute une série de personnes belges,
29:51 mais également des migrants intra-européens
29:53 et des migrants qui viennent
29:55 d'autres pays d'Europe.
29:57 L'accès au droit,
29:59 si on se tourne sur le temps long,
30:01 on voit que jusqu'aux années 2000,
30:03 deux éléments
30:05 sont mis en avant. Le travail,
30:07 pour les Belges, et en particulier
30:09 centré pour les hommes
30:11 à l'époque, avec une vision aussi assez moralisatrice.
30:13 Mais effectivement, le travail
30:15 est aussi une ouverture de droit,
30:17 encore aujourd'hui, et de bien-être
30:19 et de pouvoir avoir son propre chez-soi.
30:21 Et le logement.
30:23 Aujourd'hui, ce qu'on constate, et dans les chiffres
30:25 on le voit, on confond des dénombrements
30:27 également dans les centres,
30:29 c'est que dans les centres de l'urgence,
30:31 l'année dernière, près de 70
30:33 à 75% des personnes
30:35 qui étaient hébergées,
30:37 n'avaient pas de titre de séjour.
30:39 Par rapport à ces personnes-là,
30:41 qu'est-ce qu'on peut proposer ?
30:43 C'est une ouverture à une aide médicale urgente,
30:45 l'accès à une aide pharmaceutique en urgence,
30:47 mais pour le reste,
30:49 pas d'ouverture de droit. Et donc, ces personnes
30:51 vont stagner,
30:53 soit dans ces dispositifs d'urgence,
30:55 soit dans des circuits de la débrouille.
30:57 On le voit très fortement
30:59 ces dernières années, des personnes
31:01 qui vont aller trouver
31:03 un hébergement
31:05 chez des tiers, chez des pairs,
31:07 c'est la solidarité interpersonnelle
31:09 avec son côté très positif.
31:11 La communauté se met en place
31:13 et vient en aide, mais il y a aussi un versant plus sombre
31:15 à ça. C'est-à-dire que certaines personnes
31:17 vont tomber dans des situations
31:19 d'arnaques, voire d'exploitation
31:21 ou de traite des êtres humains.
31:23 Et
31:25 elles restent également beaucoup dans des
31:27 squats, avec évidemment
31:29 toute une série de risques dans ces squats.
31:31 Alors, dernière tendance,
31:33 et quand même pour rester sur une touche positive,
31:35 c'est que, durant le Covid,
31:37 et ces deux dernières années,
31:39 le gouvernement bruxellois
31:41 a permis de financer un encadrement
31:43 de certaines occupations
31:45 négociées, c'est-à-dire à la base des squats
31:47 ou des communautés qui sont organisées,
31:49 vers lesquelles on a pu envoyer
31:51 des équipes qui passent régulièrement
31:53 ou simplement
31:55 financer un encadrement à l'intérieur
31:57 qui permet à la communauté de s'auto-organiser.
31:59 Et on voit qu'il y a
32:01 du résultat, c'est-à-dire que ça sécurise
32:03 une partie des situations,
32:05 ça permet à la personne de se poser,
32:07 et ça peut faire un effet tremplin
32:09 vers des solutions plus pérennes.
32:11 Mais à côté de tout ça,
32:13 les squats ou des structures
32:15 qui sont investies de façon
32:17 un peu pirate,
32:19 prolifèrent, et là,
32:21 on n'a pas nécessairement une vue
32:23 sur ces personnes. Et donc je pense que l'accès
32:25 au droit est nécessaire.
32:27 Les sans-abri ont droit au revenu d'intégration
32:29 sociale, il s'agit de
32:31 1238,41 euros
32:33 par mois.
32:35 Benjamin Pelletier, chargé de plaidoyer
32:37 de l'ASBL Lilo, ce n'est évidemment
32:39 pas suffisant pour sortir de la rue.
32:41 Disons que s'il faut
32:43 trouver un loyer dans le privé
32:45 avec ça, à Bruxelles, c'est juste
32:47 devenu impossible.
32:49 On estime souvent que pour que ce soit tenable,
32:51 il faudrait normalement que le loyer ne dépasse pas
32:53 1/3, 40% maximum
32:55 du revenu. En fait, très souvent,
32:57 maintenant, on est largement au-delà des 50%.
32:59 Avec un revenu d'intégration sociale,
33:01 on est limite à 70-80%,
33:03 donc c'est pas tenable du tout.
33:05 Et c'est entre autres ça
33:07 le problème. Parce que donc,
33:09 la voie royale dans le temps,
33:11 dans le secteur du sans-abri,
33:13 c'était de dire on va prendre les gens
33:15 en maison d'accueil,
33:17 là on va les accompagner pendant une série
33:19 de mois vers le logement.
33:21 Et en fait, le fait d'être en maison d'accueil,
33:23 pour ceux qui n'avaient plus d'adresse, ça permettait
33:25 de retrouver éventuellement une adresse,
33:27 de retrouver l'accès aux droits, de retrouver
33:29 l'accès à ce revenu d'intégration sociale.
33:31 Et avec ce revenu d'intégration sociale,
33:33 éventuellement être en capacité de payer derrière un loyer.
33:35 Donc ça, c'était le chemin idéal.
33:37 Sauf que maintenant, la réouverture
33:39 des droits, elle est
33:41 déjà, enfin déjà,
33:43 l'accès au RIS, elle est parfois
33:45 devenue très compliquée, notamment parce que
33:47 avoir une adresse de référence pour les
33:49 personnes sans-abri, ça dépend
33:51 très souvent du bon vouloir
33:53 du CPS et de la commune
33:55 concernée, que les politiques à Bruxelles sont
33:57 19 politiques différentes, et que donc
33:59 nos services sont confrontés parfois
34:01 à des réelles difficultés à réouvrir
34:03 l'accès justement à ces droits et au RIS
34:05 pour nos usagers et usagères.
34:07 Et puis en plus, même quand on a accès
34:09 à ça, derrière, c'est pas suffisant pour payer
34:11 un logement. Donc on se met sur la liste d'attente
34:13 pour les logements sociaux, et vous savez probablement
34:15 qu'à Bruxelles, actuellement, ce sont des dizaines
34:17 de milliers de personnes qui se sont mises à l'attente, 50, 60
34:19 000, je sais plus le chiffre exact à l'heure actuelle, parce qu'il augmente
34:21 en permanence.
34:22 Les sans-abri peuvent s'adresser au CPS
34:24 pour demander le revenu d'intégration,
34:26 une prime d'installation,
34:28 une aide médicale urgente,
34:30 une aide sociale financière ou non,
34:32 une aide pour la gestion des dettes aussi,
34:34 ou bien tout simplement un soutien des
34:36 conseils, des encouragements.
34:38 Les CPS qui
34:40 ont aussi mis en place
34:42 un projet individualisé
34:44 d'intégration sociale.
34:46 François Bertrand, directeur de Bruxelles,
34:48 de quoi s'agit-il ?
34:50 Oui, alors là, attention,
34:52 c'est une longue histoire. Donc projet individualisé
34:54 d'intégration sociale, c'est
34:56 un contrat, en fait, qui est signé
34:58 entre le bénéficiaire de l'aide,
35:00 donc l'ayant droit,
35:02 et le CPS, et ça concerne
35:04 principalement les jeunes, donc de moins
35:06 de 25 ans, au sens de la loi.
35:08 Au-dessus de 25 ans, un contrat peut être signé
35:10 mais n'est pas considéré comme obligatoire.
35:12 Donc il s'agit d'une législation CPS
35:14 qui date du début des années 2000, si je ne me
35:16 trompe pas 2003.
35:18 Mais ici, par rapport au public dont on parle,
35:20 la situation est plus complexe.
35:22 C'est-à-dire qu'avant de pouvoir
35:24 s'investir dans un parcours
35:26 de formation ou d'accès à l'emploi,
35:28 mais comme le disait Christine, il y a d'abord
35:30 tout le rétablissement au niveau des besoins
35:32 primaires, le fait de pouvoir se poser,
35:34 le fait d'avoir un logement. Et donc là,
35:36 moi je défendrais plutôt une approche par le
35:38 logement d'abord, donc c'est le
35:40 "Housing First" dont on a parlé,
35:42 mais aussi d'abord en reconstruction
35:44 de l'accès à ces droits pour ceux
35:46 pour lesquels c'est possible. Et donc là,
35:48 je pense particulièrement au public
35:50 belge, où il y a aussi des démarches
35:52 administratives à faire, parce qu'une fois qu'ils se retrouvent
35:54 en situation en rue,
35:56 ils ont perdu carte d'identité, ils sont
35:58 radiés des registres de la population,
36:00 et toutes ces étapes là sont nécessaires
36:02 pour des profils avec
36:04 titre de séjour ou réouverture de titre
36:06 de séjour, c'est pareil.
36:08 Et donc avant de penser
36:10 au contrat, je veux dire entre
36:12 un ayant droit et
36:14 une collectivité locale,
36:16 en l'occurrence un CPS, c'est d'abord
36:18 avoir tout ce travail de remise en lien,
36:20 et ce travail là prend du temps.
36:22 - Damso arrive avec
36:24 "Oh Macarena", petite pause et place publique
36:26 revient dans un instant.
36:28 - J'ai besoin de ma dose, de ma libido,
36:30 et qu'elle soit léue, qu'elle ne soit pas celle qui réplique,
36:32 moi ça je veux plus trop qu'on s'explique,
36:34 peut-être qu'avec lui le monde s'avoue,
36:36 et c'est peut-être mieux.
36:38 - Oh Macarena, c'était Damso,
36:40 19h54, bienvenue
36:42 si vous nous rejoignez, vous écoutez
36:44 Place publique sur Arabelle comme tous les
36:46 jeudis soirs.
36:48 - Jusqu'à 20h,
36:50 Place publique sur Arabelle.
36:52 - On parle ce soir de
36:56 la lutte contre le sans-abrisme
36:58 à Bruxelles, Christine Vanessen, vous êtes
37:00 la directrice de la Fédération
37:02 des Maisons d'Accueil et des Services d'Aide
37:04 aux Sans-Abris. En juin
37:06 2021, la Belgique signait la déclaration
37:08 de Lisbonne, par laquelle
37:10 elle s'engageait à lutter contre le sans-abrisme
37:12 d'ici 2030.
37:14 La fin du sans-abrisme, c'est vraiment
37:16 possible ? - Moi j'en suis convaincue,
37:18 alors on va me traiter d'utopiste
37:20 sans doute, mais je pense qu'il faut
37:22 être utopiste et optimiste.
37:24 J'en suis convaincue, pourquoi ? Parce que
37:26 je vais faire une petite analogie,
37:28 je vais prendre l'image que j'utilise régulièrement
37:30 et c'est l'image du Sparadrap.
37:32 On peut avoir le plus beau Sparadrap du monde,
37:34 on peut renforcer le secteur de l'aide aux sans-abris,
37:36 on peut trouver des logements
37:38 en suffisance, à un moment donné, si on
37:40 ne soigne pas la plaie, si on
37:42 n'arrête pas les robinets de la lutte contre,
37:44 enfin si on n'arrête pas les robinets
37:46 de la pauvreté et du mal-logement,
37:48 le Sparadrap il ne va pas servir à grand chose.
37:50 Il va servir ponctuellement,
37:52 il va servir un petit peu pour quelques personnes
37:54 mais à un moment donné, il sera insuffisant,
37:56 il sera trop petit et il ne répondra pas aux besoins.
37:58 Et donc quand je dis que moi j'y crois,
38:00 c'est parce qu'il faut des volontés politiques,
38:02 il faut des actes politiques forts
38:04 pour qu'un jour, on
38:06 n'arrête de créer de la pauvreté,
38:08 on arrête d'exclure des personnes
38:10 du logement, on arrête d'exclure des personnes
38:12 des soins de santé,
38:14 et ça finalement, c'est pas le secteur
38:16 de l'aide aux sans-abris qui a la clé de ces
38:18 mesures-là, c'est le pouvoir politique.
38:20 Belges, Européens.
38:22 Et donc il faut agir de manière très forte
38:24 à ce niveau-là, on est à la veille d'élection,
38:26 donc c'est important de rappeler à nos gouvernants
38:28 qu'ils ont la main, c'est eux
38:30 qui ont ces solutions-là dans leurs mains.
38:32 Et puis, il faut effectivement
38:34 continuer à soutenir le secteur, il faut
38:36 continuer à soutenir les personnes sans-abris
38:38 elles-mêmes, parce qu'elles ont plein de choses
38:40 à nous raconter, elles ont plein de ressources
38:42 et il faut les rencontrer et il faut pouvoir
38:44 jouer avec elles dans ce
38:46 jeu de la lutte contre le sans-abris.
38:48 Disposer de davantage de logements
38:50 abordables et de qualité est la pierre
38:52 angulaire d'une politique visant
38:54 à prévenir et combattre le sans-abris,
38:56 me rappelle la fondation Roi Baudouin.
38:58 Benjamin Pelletier, vous êtes chargé
39:00 de plaidoyer de l'ASBL. Lilo,
39:02 pourquoi n'y a-t-il pas davantage de logements
39:04 abordables et de qualité ?
39:06 On est confronté à Bruxelles
39:08 depuis
39:10 début de l'année 2000,
39:12 à une augmentation
39:14 des prix du logement qui
39:16 augmente plus vite que les salaires.
39:18 L'écart entre le logement et les salaires,
39:20 depuis, il n'a fait qu'augmenter.
39:22 Après,
39:24 je crois, 7-8 ans,
39:26 la différence était de 20% en plus
39:28 et il y a déjà eu ça 3 fois,
39:30 je crois qu'on est à +60%. Il y a un découplage
39:32 qui est très très fort et qui fait
39:34 que le logement privé est devenu
39:36 impayable pour les personnes précarisées.
39:38 Or, à Bruxelles, on a un taux de pauvreté
39:40 qui est juste extrêmement
39:42 inquiétant, qui est beaucoup plus haut
39:44 que dans les autres régions du pays, en ce compris la Wallonie.
39:46 Et donc, si on met ça en parallèle,
39:48 à la fois une population précarisée
39:50 qui est très importante et des logements
39:52 qui sont de plus en plus chers, on voit
39:54 qu'on a un problème. Souvent, les acteurs du logement
39:56 vont dire qu'il n'y a pas un manque
39:58 de logement, il y a un manque de logement
40:00 bon marché ou accessible.
40:02 Et on voit que
40:04 beaucoup de projets immobiliers, ces dernières années
40:06 à Bruxelles, vont plutôt viser
40:08 des logements de luxe, des appartements
40:10 "hostending" parce qu'en fait, en termes de
40:12 rentabilité, c'est ce qui est le plus rentable.
40:14 C'est là-dessus que les promoteurs immobiliers vont avoir
40:16 le plus gros rapport
40:18 sur investissement. Et donc, en fait,
40:20 le problème, c'est qu'on manque de logement, il faudrait
40:22 avoir plus de logements accessibles, et les projets
40:24 de construction, ce n'est pas ceux-là, ce sont des logements inaccessibles.
40:26 Alors, quel serait le
40:28 meilleur moyen de contrer ça ?
40:30 Ça serait une politique
40:32 de logement public beaucoup plus importante, avec
40:34 plus de logements sociaux.
40:36 Clairement, on n'a pas assez de logements sociaux, la liste d'attente
40:38 est beaucoup trop longue, et donc, en fait,
40:40 c'est tout complètement inaccessible.
40:42 Donc là, on a un problème.
40:44 Les nouveaux logements sociaux, on en crée,
40:46 mais c'est relativement anecdotique,
40:48 j'ai envie de dire, même si le mot est un peu fort,
40:50 mais comparé à ce qu'on a pu faire
40:52 durant les Trente Glorieuses, et par le passé,
40:54 et donc, c'est insuffisant
40:56 par rapport au manque réel.
40:58 Donc, l'autre solution qui serait
41:00 possible, ce serait de dire, OK, on ne peut pas
41:02 suffisamment faire de logement public,
41:04 alors l'autre alternative, c'est de se dire, on va mieux réguler
41:06 le marché privé, et essayer d'avoir
41:08 des loyers qui soient plus accessibles,
41:10 et là, on voit bien qu'il y a un très gros blocage politique.
41:12 Je crois qu'il y avait une volonté de la ministre du logement
41:14 à Bruxelles, enfin, la secrétaire d'État, Nawal Benhamou,
41:16 d'avancer
41:18 sur ce sujet-là, mais clairement,
41:20 elle n'a pas pu le faire autant qu'elle aurait voulu,
41:22 et on se retrouve maintenant avec une grille des loyers
41:24 qui n'est que indicative, et qui,
41:26 en fait, dans les faits, n'a, pour ainsi dire, pas d'impact
41:28 sur la réalité, sur le prix global des prix
41:30 à Bruxelles. Donc, vraiment,
41:32 on a les ingrédients qui sont tous là,
41:34 et qui ne sont pas adressés, et qui font que demain,
41:36 la situation, à l'heure actuelle, s'il n'y a pas quelque chose
41:38 qui change, ne pourra être que plus problématique
41:40 que ce qu'elle est actuellement.
41:42 La région de Bruxelles-Capital compte,
41:44 je vous le rappelle, 7134
41:46 sans-abris, 86%
41:48 sont des adultes.
41:50 Avant de se quitter, je vous rappelle que l'opération
41:52 "Chaussettes" se déroule le dimanche
41:54 19 novembre, de 11h à 15h30,
41:56 place Poulard, à Bruxelles,
41:58 en face du Palais de Justice. L'association
42:00 attend des vêtements divers,
42:02 et des produits d'hygiène corporelle.
42:04 Toutes les infos sur la page Facebook
42:06 "Opération Chaussettes".
42:08 C'était Place Publique,
42:10 merci d'avoir été avec nous, merci à tous
42:12 mes invités, rendez-vous jeudi prochain,
42:14 19h, je vous souhaite
42:16 une très belle fin de semaine, prenez bien
42:18 soin de vous, et de ceux que vous aimez.
42:20 À Rabel, il est 20h.
42:22 *Musique*