Les obsèques de Dominique Bernard ont eu lieu ce jeudi à la cathédrale d'Arras en présence notamment d'Emmanuel et Brigitte Macron.
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00:00 Vous dites qu'au fond, vous-même en tant que prof d'histoire Géo,
00:03 il est important de réagir face à ce qui se passe.
00:06 Vous continuez à enseigner vous-même, Monsieur le Maire ?
00:09 Oui, j'enseigne, j'ai encore une charge d'enseignement.
00:13 Samuel Paty, il y a trois ans,
00:15 aujourd'hui à Arras, à les obsèques de Dominique Bernard,
00:20 et ce fanatique islamiste dans les couloirs du lycée Gambetta disait
00:25 « Je veux tuer quelqu'un qui enseigne l'histoire Géo, qui enseigne la laïcité ».
00:30 Dominique Bernard a été un homme d'un courage exceptionnel
00:34 puisqu'il a protégé ses élèves comme le font tous les professeurs,
00:39 tous les agents publics, et il a été tué pour cela.
00:42 Et donc, ce qui s'est passé est extrêmement grave.
00:46 Et que cherchent les fanatiques ?
00:48 Eh bien, c'est à tuer ceux qui incarnent l'autorité par le savoir,
00:51 ceux qui transmettent, ceux qui forment à l'esprit critique,
00:54 ceux que Samuel Paty faisait autour de la liberté de la presse et des caricatures,
01:00 ceux que les professeurs sont garants du principe de laïcité en France,
01:04 ils l'enseignent, ils en respectent la neutralité,
01:07 et donc, notre société doit se mobiliser collectivement
01:12 pour lutter contre ces clairs obscurs dans lesquels les fanatiques vont se nourrir.
01:17 Et donc, il doit y avoir sursaut, tout comme quand les professeurs disent
01:21 qu'il faut un peu plus de moyens dans une société qui est violente,
01:24 eh bien, l'école n'est pas à l'abri de cela.
01:27 On a eu un certain nombre de signalements,
01:29 il faut pouvoir avoir des moyens humains pour traiter ses élèves.
01:33 Nous sommes face à un défi dans notre société qui est considérable,
01:37 parce qu'il n'est pas concevable que ces faits se reproduisent.
01:41 D'ailleurs, la sœur de Samuel Paty l'a dit avec courage,
01:44 dans des mots très forts au Sénat,
01:46 et il est temps que l'ensemble du corps social
01:50 ne considère pas comme anodin ce qui parfois est ce clair obscur.
01:55 – Juste une courte question, monsieur le maire,
01:58 vous m'entendez ? Une courte question.
02:00 Vous enseignez, je crois, auprès d'élèves de 4ème, c'est bien ça ?
02:03 Est-ce que vous avez revu vos élèves depuis ce deuxième attentat terroriste
02:08 contre un prof, et est-ce que vous avez parlé de ça avec eux ?
02:10 – Oui, on échange parce que les élèves,
02:14 ils sont confrontés aux tragédies du monde
02:17 et à cet événement qui les a bouleversés.
02:20 Et ils viennent avec leur représentation, parfois les médias,
02:24 leurs livres et le rôle des professeurs,
02:26 qu'est-ce que c'est ? C'est d'en montrer la complexité
02:28 que quand ils ont parfois des réactions ou des questionnements,
02:31 c'est de les apporter.
02:32 C'est ce que font tous les professeurs dans leur classe,
02:35 avec les jeunes qui prennent le métier,
02:38 il faut mieux les former, mieux les accompagner,
02:41 et puis les collègues plus expérimentés ont cette habitude,
02:45 et globalement, nous le faisons.
02:48 Mais on sent bien que parfois,
02:50 l'institution scolaire est mise à l'épreuve.
02:52 Je voudrais prendre une illustration,
02:55 la question des abaya elle n'est pas née comme ça du jour au lendemain,
02:58 on voyait bien qu'il y avait une entreprise
03:00 sur les réseaux sociaux de l'islam politique
03:02 de tester l'institution scolaire,
03:04 et il a été salutaire après de longues années d'attermoiement
03:07 qu'on ait pris une décision de clarté,
03:10 pour que les chefs d'établissement, les professeurs soient protégés
03:14 et puissent dire quelle est la règle.