Pourquoi les bureaux de tabac se réinventent-ils ?
Avec Philippe Coy, président de la confédération nationale des buralistes.
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Transcript
00:00 Parce que dans quasiment chaque village de France, vous avez en général une église, une vieille église, vous avez toujours une mairie, ça c'est clair,
00:06 et souvent vous avez un bureau de tabac.
00:09 L'Osange Expo, c'est le salon qui réunit tous les buralistes de France et de Navarre.
00:13 Aujourd'hui, Sud Radio, il sera en direct à partir de 15h avec Rémi Dos Santos et toute son équipe.
00:18 On en parle avec le premier buraliste de France. Bonjour, Philippe Coy.
00:22 - Bonjour. - Et bienvenue sur Sud Radio, président de la Confédération nationale des buralistes.
00:27 Je disais qu'il y en avait quasiment un par village, comme les mairies, comme les églises. Combien de buralistes en France ?
00:32 - Il y a 23 300 entrepreneurs buralistes. Vous savez que plus de 42 % de mes collègues,
00:37 puisque je suis moi-même buraliste dans l'Empire Atlantique à l'ESCA,
00:41 il y a 42 % qui exercent dans des communes de moins de 3 500 habitants.
00:44 Vous avez raison de dire, nous sommes dans le paysage de tous les Français.
00:48 - Vous êtes dans le paysage de tous les Français, souvent le dernier commerce, mais vous ne faites pas que du commerce d'ailleurs.
00:53 On va parler avec vous aussi du bureau de tabac de demain.
00:57 Tiens d'abord petite question, ça s'appelle "Losange Expo", on ne dit plus la carotte, on dit "losange" maintenant ?
01:01 - Alors ce salon professionnel s'appelle le "losange", mais c'est vrai, c'est ce qui va réunir toutes les carottes de France.
01:06 - Exactement, toutes les carottes de France, des carottes rouges, comme le rouge de Sud Radio, c'est important de le rappeler.
01:11 Que fait aujourd'hui le bureau de tabac qui n'a rien à voir avec le tabaciste ?
01:16 Et moi, tout ce qu'on peut faire dans un bureau de tabac ?
01:18 - Je ne sais pas si on aura assez d'émissions. En tous les cas, le buraliste aujourd'hui se réinvente
01:22 parce qu'il y a des difficultés bien évidemment, le marché parallèle, la baisse des volumes, changement de consommation.
01:26 Donc ce buraliste, c'est quoi ? C'est le drugstore du quotidien de tous les Français.
01:30 C'est ce commerce de proximité qui vous accueille pour du service au public,
01:34 paiement de proximité, la poste, les relais-colis, bien évidemment, malheureusement, les amendes si vous en prenez une,
01:41 vos timbres fiscaux pour votre passeport, mais aujourd'hui aussi, la mobilité avec des ventes de billets pour la SNCF,
01:48 le retrait d'argent avec la marque We Cash et notre partenaire Loomis.
01:52 Vous voyez que déjà sur le serviciel, nous sommes aujourd'hui au plus près des attentes de nos consommateurs.
01:58 Parce que c'est ça le buraliste, c'est un commerçant, vous l'avez très bien dit,
02:01 nous sommes aussi là pour vendre le produit du tabac, qui est un produit légal,
02:05 et que nous devons nous adapter. Parce que c'est 10 millions de Français qui poussent tous les jours la porte de nos magasins.
02:11 - Et qui sont patrons des fumeurs. - Ce n'est pas rien.
02:12 Et vous savez que sur les 10 millions, il y en a 42% qui viennent chez nous pour un autre acte que l'achat du tabac.
02:19 Les produits du vapotage, la presse, les jeux, un cadeau, un souvenir,
02:23 tout cela doit être pris en considération parce que ce métier de buraliste, qui est historique, il faut le rappeler,
02:29 qui est présent partout, vous l'avez rappelé, il doit se réinventer, s'adapter, sans se renier.
02:35 - Et tiens, on peut rappeler d'ailleurs d'où ça venait la fameuse carotte du bureau de tabac,
02:38 c'est-à-dire si le bureau de tabac est ancien, c'était ce que pouvaient lécher les chevaux à l'origine, on est d'accord ?
02:44 - Alors c'est ce qu'il y avait devant ces établissements qui offraient la feuille de tabac pour sa consommation,
02:50 c'est pour ça qu'on appelle ça aujourd'hui une carotte, parce que ça formait ses feuilles en séchant,
02:56 une carotte, et aujourd'hui elle est un peu plus moderne.
02:58 - Alors voilà, vous m'avez appris un truc et vous avez corrigé, vous avez raison.
03:01 En tout cas, il faut en parler. Alors vous avez des bureaux de tabac qui parfois aussi font des bars,
03:05 bar-tabac, ce n'est pas le cas dans toute la France, mais ça dépend.
03:08 En tout cas, c'est dire si vous êtes divers, quel sera le sujet de conversation aujourd'hui
03:12 parmi tous les burealistes qui se réunissent à Los Angexpo ?
03:15 - Regardez l'avenir avec audace. Nous venons de faire deux jours de congrès,
03:20 avec 600 élus pour représenter l'ensemble de mes collègues.
03:23 La thématique, c'était faire bouger les lignes.
03:26 On ne peut pas aujourd'hui rester à regarder cet avenir se dessiner sans agir.
03:31 Je suis, allez, on est en Coupe du monde de rugby, même si on n'y est plus.
03:35 - Je suis et je reste la radio du rugby.
03:38 - Bien évidemment, et mon cœur est rugby, donc ça tombe bien.
03:41 Mais ce collectif doit regarder l'avenir avec audace, avec sérieux.
03:44 Les difficultés, elles sont là. A nous de les surmonter, à nous de nous dépasser
03:49 pour d'abord continuer à exister, être cette lumière indispensable dans les villages.
03:54 Vous savez, des fois je dis "on est les plus près des plus éloignés".
03:57 C'est vrai en ruralité, mais c'est vrai aussi dans nos quartiers.
04:00 Et je crois que l'après-Covid, la période où on est tous full digital,
04:05 c'est très beau le digital, mais qu'est-ce qui manque ?
04:08 Eh bien il manque ce lien humain.
04:10 Et ce buraliste, celui qui est à côté de chez vous,
04:12 c'est ce lien humain que nous voulons incarner,
04:14 que nous voulons développer en offrant des produits nouveaux à nos clients.
04:18 - On va parler de ce que vous aimeriez faire demain,
04:20 que vous ne pouvez pas encore faire aujourd'hui,
04:22 parce que c'est aussi important de parler de l'évolution.
04:24 D'abord, est-ce que ça vous inquiète quand vous voyez ce qui se passe en Angleterre
04:26 où, pour le coup, le gouvernement envisage très sérieusement l'interdiction progressive du tabac ?
04:31 - Vous savez, ça fait 20 ans qu'on est ici en France sur des mesures assez draconiennes,
04:37 liées bien évidemment à un sujet majeur qui est la santé publique,
04:42 les mesures sanitaires, avec, là où on pourrait en discuter des heures aussi,
04:46 c'est les outils fiscalité, fiscalité,
04:48 et on sait bien que nos clients, ils n'ont pas forcément tous arrêté de fumer,
04:52 ils sont plutôt partis sur d'autres marchés illicites.
04:55 Alors, oui, ce qui se passe ailleurs, il faut l'observer,
04:58 notamment sur les produits du vapotage, les réglementations,
05:01 parce que c'est ça aussi l'avenir du burealiste,
05:03 c'est regarder avec audace l'avenir,
05:05 avec responsabilité comment se consomme la nicotine.
05:09 Les mesures prises ailleurs, il ne faut pas dire "sécher les autres".
05:12 Ça peut arriver, et vous savez l'Europe en la matière, elle est assez avant-gardiste.
05:17 - Et justement, c'est la raison pour laquelle vous avez besoin de continuer à vous réinventer,
05:21 quoi qu'il arrive.
05:22 Qu'est-ce que vous ne distribuez pas aujourd'hui, que vous aimeriez distribuer demain ?
05:25 - Je n'ai pas encore le produit Miracle, mais en tous les cas,
05:28 ce qui est important, c'est de réorganiser l'offre, la rendre plus visible.
05:31 C'est l'objet de ce salon professionnel sur deux jours
05:34 qui devrait accueillir 10 000 burealistes,
05:36 c'est repenser un commerce accueillant, chaleureux,
05:39 parce que nous avons besoin de séduire nos clients d'aujourd'hui,
05:42 mais surtout, les clients de demain.
05:45 C'est être contemporain, c'est avoir l'audace d'oser.
05:49 - En tous cas, passez en parler avec vos 20 000 burealistes,
05:52 il y en a toujours un près de chez vous.
05:53 Los Anges Expo, c'est aujourd'hui, Sud Radio,
05:55 il sera en direct avec Rémi Dos Santos, son équipe.
05:58 Bienvenue à vous sur Sud Radio, en tous cas, merci beaucoup, Philippe Keuil.
06:01 - Merci à vous.
06:02 - Président de la Confédération des Burealistes.