Avec Martine Combemale, fondatrice et présidente de Ressources Humaines Sans Frontières (RHSF à Toulouse).
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00:00 Un autre fléau qui paraît lointain et qui pourtant existe toujours, c'est le travail forcé, en d'autres termes l'esclavage,
00:06 qui concerne encore la France. On en parle avec notre invité Martine Combemalle. Bonjour à vous.
00:11 - Bonjour. - Soyez la bienvenue sur Sud Radio. Vous êtes la fondatrice et présidente de Ressources Humaines Sans Frontières,
00:19 RHSF. Vous êtes à Toulouse et c'est la journée internationale pour l'abolition de l'esclavage. Si vous prenez la parole ce matin
00:27 sur Sud Radio, c'est pour nous dire qu'en fait l'esclavage, le travail forcé, ça concerne aussi la France.
00:33 Concrètement, ça ressemble à quoi ces cas de travail forcé qu'on peut voir en France ?
00:38 - Alors, il y a une différence quand même entre l'esclavage et le travail forcé. L'esclavage, c'est vraiment la personne qui est la propriété
00:46 de la personne qui va l'employer. Là, on est... - Au-delà du travail, d'ailleurs.
00:51 - Voilà.
00:54 Et elle n'est pas la propriété de la personne qui va l'employer. Si elle s'en va, elle sera pénalisée, mais elle n'est pas sa propriété.
01:00 - Elle n'est que exploitée, si j'ose dire.
01:02 - Elle est... C'est pénal.
01:05 C'est une condamnation pénale. Donc, le travail forcé existe. Il y a une convention internationale qui le définit
01:14 comme tout travail au service d'un individu
01:16 sous la menace d'une peine quelconque et pour lequel l'individu ne sait pas faire de son plein gré.
01:22 Alors, nous, on travaille dans la chaîne de sous-traitants, c'est-à-dire les entreprises
01:26 qui font des produits vont passer par plusieurs caps, des filiales, des sous-traitants. Parfois, c'est un million de sous-traitants.
01:34 Et la problématique, comment le définir avec elle, c'est la première chose, c'est que les personnes
01:44 souvent viennent d'autres pays, c'est des migrants,
01:47 qui n'ont pas de travail dans leur pays et qui n'ont pas assez d'argent et qui vont venir dans un autre pays.
01:53 C'est le cas en France, par exemple, dans l'agriculture.
01:56 - Il y a du travail forcé, ce que vous nous dites ce matin sur Sud Radio, c'est qu'il y a du travail forcé dans l'agriculture en France.
02:05 - Il y a des risques de travail forcé en France, dans tous les secteurs d'ailleurs, mais en particulier dans les secteurs en tension.
02:13 Quand on n'a pas assez de main d'oeuvre, on va chercher des personnes à l'étranger.
02:17 On passe par des agences, et c'est ces agences...
02:21 Le travail forcé, on ne le retrouve pas tellement en France parce que c'est assez cadré.
02:24 Je veux dire l'origine. L'origine, elle se trouve au niveau du pays où on va recruter les gens.
02:29 Les personnes pour venir payent parfois de un à deux ans de salaire pour avoir le droit de venir chez nous.
02:37 C'est comme si, en France, on payait notre agence à déco pour trouver du travail,
02:44 alors que c'est une entreprise qui le demande. C'est ça le problème.
02:47 Mais aussi, le particulier, quand le particulier veut faire plaisir à une personne en situation illégale,
02:56 qui n'a pas de papier et qui lui offre un travail moins cher, sans protection sociale, sans rien,
03:01 c'est les graines du travail forcé.
03:03 Parce que la personne ne peut rien dire, elle ne peut pas bouger, elle est dans une situation de dépendance.
03:10 Voilà. On est tous finalement prêts à avoir des personnes dans une situation de travail forcé.
03:16 Il n'y a pas les méchants et les bons.
03:18 C'est une situation extrêmement complexe, comme vous le voyez.
03:22 Il y a vraiment plusieurs pays, plusieurs causes, plusieurs cultures.
03:26 Nous, par exemple, en Malaisie, quand on travaille en Malaisie,
03:30 mais il y a des gens qui viennent jusqu'en France parce que c'est des besoins de domaine d'œuvre.
03:36 Rien que pour une personne à qui on demande de travailler,
03:41 parfois elle a 8 heures en moto pour avoir une interview,
03:45 et parfois 30 heures en bus pour avoir une interview.
03:48 Et elle paye ça. Donc à force de payer, elle arrive à devoir emprunter.
03:53 Du coup, elle est dépendante et du coup, on est dans une situation.
03:57 C'est ainsi qu'on tombe dans un engrenage qui mène à l'exploitation.
04:00 Dernière question que je vais vous poser, Martine Combemal.
04:03 Que risquent ceux qui encouragent ou qui pratiquent ce genre de choses ?
04:08 Alors normalement, c'est pénal. C'est une condamnation pénale.
04:13 La problématique, comme je vous ai dit, c'est un système complexe
04:17 parce qu'on s'adresse à plusieurs pays. Alors où est la juridiction ?
04:20 En Europe, il y a une législation qui...
04:23 On a déjà des textes pour interdire le travail forcé, en France aussi.
04:27 La France est pionnière là-dessus.
04:29 Mais on arrive à l'appliquer ?
04:30 Mais on va avoir encore une autre législation.
04:33 Il y a la loi sur le devoir de vigilance.
04:35 Donc la législation est là.
04:36 La problématique, c'est l'application et la sanction.
04:40 Voilà, et c'est la raison pour laquelle les associations comme la vôtre
04:43 se mobilisent justement pour faire en sorte qu'il y ait une réponse pénale
04:46 adaptée justement à ces pratiques.
04:49 Merci beaucoup et bon courage, Martine Combemal,
04:52 fondatrice et présidente de Ressources Humaines Sans Frontières, RHSF.
04:56 Vous étiez en direct de Toulouse sur Sud Radio.