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Peu de temps après avoir emménagé dans un quartier chic de Newark, dans le Delaware, la vie idyllique d'un couple est brisée par une violente agression et un enlèvement.

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00:00 *Bruit de la porte qui s'ouvre*
00:03 *Bruit de chien*
00:05 *Cri de douleur*
00:29 *Cri de douleur*
00:33 *Cri de douleur*
00:36 *Cri de douleur*
00:40 *Cri de douleur*
00:42 *Bruit de chien*
00:45 *Bruit de chien*
00:47 *Bruit de chien*
00:51 *Cri de douleur*
00:54 *Bruit de chien*
00:57 *Musique*
00:59 A moins de 2 km de l'endroit où les états du Delaware, de la Pennsylvania et du Maryland se rejoignent,
01:05 se trouve la petite ville historique de Newark.
01:08 Academy Hill est l'un de ces quartiers les plus huppés.
01:12 "Academy Hill est un très beau quartier, avec un taux de criminalité très bas.
01:17 C'est très bien entretenu, toutes les pelouses sont tendues, c'est vraiment un bel endroit."
01:25 C'est cette tranquillité que Debbie Puglisi, une infirmière de 46 ans et son mari Nino, sont venus chercher ici.
01:32 "Avec Nino, on s'est installés à Academy Hill à l'été 1997.
01:39 A l'époque, nos jumeaux avaient 19 ans. Ils allaient à la fac.
01:45 Nino avait repéré ce lotissement plusieurs années avant qu'on déménage.
01:51 C'était la maison de nos rêves. On n'aurait jamais imaginé pouvoir intégrer ce quartier."
01:57 Debbie n'aurait surtout jamais imaginé que bientôt, son monde allait s'écrouler.
02:05 "You scared me to death. What are you doing up so early?"
02:15 "Slow day."
02:18 "Nino était un homme formidable. On allait fêter notre 25e anniversaire de mariage.
02:23 On faisait des projets pour se retrouver tous les deux. On était très heureux ensemble."
02:47 "Quand on s'est installés à Academy Hill avec Nino, on a été accueillis par un couple formidable, Gene et Karen Nygaard.
02:55 Ils habitaient juste à côté de chez nous. Et on est devenus amis."
03:12 "J'ai fini de planter les rosiers et j'avais l'impression que l'heure tournait. Alors j'ai décidé de rentrer."
03:19 "J'étais sonnée. Je ne comprenais pas ce qui venait de se passer. Mes lunettes étaient tombées et je suis très myope.
03:38 Alors je ne savais vraiment pas ce qui se passait. J'étais en état de choc. Et je me demandais 'Où est Nino? Qu'est-ce qui se passe?'"
03:47 "Quand j'ai levé les yeux, j'ai vu la silhouette d'un homme. Oh mon Dieu, il y a quelqu'un chez nous."
04:06 "Où est-ce que tu as les monnaies?"
04:08 "Je les ai mis dans mes poches, dans le banc, dans mes poches. Je les ai pris."
04:14 "Il y est allé et je suis restée sur le sol de la cuisine. Je l'ai entendu fouiller dans les tiroirs. Mais je ne voyais rien. Il était loin et je suis très myope."
04:32 "Je me demandais où était mon mari. Tout le long, je me disais 'Nino, où es-tu? Je t'en supplie, reste où tu es.'"
04:39 "Et puis tout d'un coup, il m'a emmenée dans le couloir. Il a ouvert la porte du sous-sol et il m'a traînée dans les escaliers pour descendre."
04:56 "J'avais tellement mal qu'il a dû me traîner dans les escaliers. J'avais les mains qui tremblaient."
05:02 "Il m'a poussée et je suis tombée sur le sol en béton."
05:13 "Faisons ça."
05:14 "Attends."
05:33 "15 ou 20 minutes plus tôt, j'étais dans mon jardin en train de planter des rosiers et là, j'étais en train de me faire violer."
05:43 "Il y avait quelqu'un chez nous. C'était un cauchemar."
05:50 "Il m'a violée. Puis il a remis son pantalon."
05:57 "Et il m'a attachée."
06:02 "Il avait pris les cordons de mes rideaux et il avait aussi de la corde sur lui."
06:07 "Donc il m'a attachée."
06:09 "Je pensais qu'il était venu pour me violer et me voler et qu'il avait terminé."
06:14 "Je l'ai entendue s'éloigner."
06:24 "J'ai essayé de défermer le lien pour atteindre le téléphone."
06:31 "Mais ils les avaient serrés suffisamment pour que je ne puisse pas m'en approcher."
06:36 "J'espérais que Nino allait venir me secourir."
06:40 "Sans imaginer que cette personne allait revenir."
06:46 "Nino, c'est toi ?"
06:51 "C'est Nino."
06:58 "Nino."
06:59 "Nino."
07:02 "Il m'a ramassée et je n'avais aucun moyen de me défendre."
07:10 "Il m'avait ligotée au niveau des poignées et des chevilles."
07:14 "Et il était beaucoup plus fort que moi."
07:18 "J'ai vu l'ombre d'une voiture garée juste devant notre maison."
07:22 "Je ne savais pas quoi penser."
07:29 "J'étais complètement paniquée. J'ai prié."
07:35 "C'était le milieu de la nuit."
07:38 "Il y avait un feu. Il y avait un feu."
07:41 "Il y avait un feu."
07:43 "Il y avait un feu."
07:46 "C'était le milieu de l'après-midi."
07:47 "Pourquoi personne ne voyait ce qu'il se passait ?"
07:50 "Quelqu'un, aidez-moi !"
07:52 "Aidez-moi !"
07:54 "Personne ne vient à mon secours."
08:01 "Où est Nino ?"
08:03 "J'étais dans tous mes états."
08:05 "Je lui ai dit de taper ou je vais te tuer."
08:10 "Il était très énervé."
08:12 "Il a refermé le coffre de la voiture."
08:15 "Et il a continué."
08:16 "Je ne voyais rien."
08:19 "J'étais ligotée."
08:21 "Tout ce que je pouvais faire, c'était écouter et sentir la voiture avancer."
08:29 "J'étais tellement paniquée que j'avais du mal à me rendre compte que j'étais en train de me faire enlever."
08:41 Pendant ce temps, à son travail, l'absence de Debbie commence à se faire remarquer.
08:45 "Debbie était une employée qui arrivait toujours à l'heure au travail."
09:01 "Elle était fiable."
09:04 "Viens."
09:05 "Bonjour, je suis Debbie, on ne peut pas venir au club maintenant."
09:08 "Je vais vous envoyer un message."
09:10 "On n'avait pas de nouvelles de Debbie malgré nos appels répétés."
09:18 "Ça ne lui ressemblait pas de ne pas venir travailler sans prévenir."
09:22 "Alors j'ai décidé d'aller chez elle."
09:30 Vers 18h30, soit deux heures après que Debbie était censée prendre son poste, Shirley se rend chez elle.
09:36 "Tout avait l'air normal, le jardin était en ordre, il n'y avait rien qui sortait de l'ordinaire."
09:43 "J'ai vu son voisin dehors, alors je me suis présentée."
09:47 "Excuse me."
09:48 "Hi, I'm Shirley, I work with Debbie."
09:51 "Have you seen her?"
09:53 "Yeah, she was planting roses for most of the afternoon."
09:56 "Everything okay?"
09:59 "I'm sure it's fine."
10:02 "Well, the side door is always open if she doesn't answer."
10:05 "Thank you."
10:07 Je suis entrée, la maison était calme.
10:13 "Debbie?"
10:16 "In the kitchen, things were going on the work plan. I found that weird."
10:20 "Debbie?"
10:22 Je les ai appelées, elle et Nino.
10:24 "Nino?"
10:26 La maison était silencieuse.
10:34 "Is everything okay?"
10:41 "Yeah, I'm fine."
10:44 "Is everything okay?"
10:45 En arrivant près de la chambre, j'ai vu Nino.
11:11 Si Debbie Pugliese n'est pas venue travailler, sa collègue inquiète se rend chez elle.
11:16 Sur place, ce n'est pas Debbie qu'elle trouve, mais son mari Nino.
11:20 "Quand j'ai vu Nino par terre, en voyant ses mains, j'ai tout de suite compris qu'il était mort."
11:26 La police et les secours se rendent sur place immédiatement.
11:31 "La mort de M. Pugliese a été constatée dès l'arrivée des secours."
11:36 "Il avait reçu une balle dans la tête."
11:39 "Il n'était pas allé travailler ce jour-là."
11:41 "Alors on a envisagé qu'il s'agisse d'une dispute qui aurait mal tourné."
11:44 "Où était Mme Pugliese?"
11:46 À ce moment-là, la police ignore que Debbie Pugliese, 46 ans, a été enlevée.
11:53 Et Debbie n'a aucune idée d'où se trouve son mari, ni de l'endroit où son ravisseur l'a conduit.
11:59 "Je n'arrêtais pas de me dire..."
12:04 "Ce n'est pas bon signe."
12:08 "Il m'emmène loin d'une scène de crime."
12:10 "Et je sais que les chances de me retrouver sont très minces."
12:15 "Je repense à chez moi."
12:18 "Je me dis que Nino a dû rentrer."
12:21 "Il doit se demander où je suis."
12:23 "Il y a des taches de sang."
12:25 "En même temps, j'essaie d'élaborer un plan."
12:29 "J'avais desserré mes liens."
12:32 "J'espérais qu'il rouvrirait le coffre de la voiture."
12:37 "Et qu'au moment où il me soulèverait, je pourrais me libérer les mains."
12:41 "Et ainsi tenter de le repousser ou lui donner un coup de pied et m'enfuir."
12:47 "Mais en arrivant près de la maison, j'ai entendu un portail électrique s'ouvrir."
12:56 "La voiture est entrée, le portail s'est refermé."
13:03 "Et j'ai compris que j'étais désormais prise au piège."
13:06 Après avoir traversé la ville, le ravisseur de débiles extrait du coffre de sa voiture pour l'emmener dans sa maison.
13:23 "Je suis enceinte."
13:25 "Je suis enceinte."
13:26 "Reste là."
13:31 "S'il te plaît, laisse-moi partir."
13:33 "Quand tu veux, tu peux partir."
13:36 "Laisse-moi partir."
13:37 "Laisse-moi partir, s'il te plaît."
13:39 "Merci, merci."
13:47 "Merci."
13:50 "Reste là."
13:58 "Qu'est-ce que tu fais là ?"
14:00 "Mon agresseur m'a alors ligotée encore plus fort."
14:04 "Je ne vais pas dire rien."
14:07 "Fais chier."
14:08 "Désormais, non seulement j'étais prise au piège, mais je savais qu'il allait me punir."
14:15 "Et il l'a fait."
14:16 "Je ne vais pas partir, b*tche."
14:21 "Je ne veux pas."
14:26 "Je ne veux pas."
14:27 A l'extérieur de la maison où elle est retenue prisonnière, c'est une douce soirée printanière.
14:41 Personne ne se doute des horreurs qui ont lieu derrière la porte d'entrée.
14:45 "Il m'a emmenée dans la salle de bain."
14:51 "Il m'a allongée par terre."
14:55 "Il m'a recouverte avec quelque chose."
14:57 "Puis, il est parti."
14:59 "Il a quitté la pièce."
15:02 "J'ai entendu la porte se fermer et il avait disparu."
15:06 "Bien sûr, je pensais à mon mari, à mes enfants."
15:11 "J'étais à l'agonie."
15:13 "À la fois physiquement et émotionnellement."
15:17 "J'étais allongée là et je me disais, 'Déby, tu ne vas pas t'en sortir.'"
15:25 "Quand j'ai entendu les deux coups de feu, j'espérais que c'était la police et qu'elle allait me sortir de là."
15:36 "Mais ça ne s'est pas passé comme ça."
15:43 "Un peu plus tard, j'ai compris que c'était lui qui avait tiré."
15:52 "Il m'a traînée de nouveau pour m'emmener dans une autre pièce, par terre."
15:58 "J'ai entendu une télé s'allumer."
16:02 "Je n'avais même pas imaginé que mon mari puisse être mort."
16:05 "Je pensais à la fois à mon mari qui était mort, à mes enfants qui étaient morts."
16:11 "Au lieu de me dire que mon mari était mort, je me disais que c'était lui qui était mort."
16:16 "Je ne pensais pas que mon mari était mort."
16:19 "Je pensais à la fois à mes enfants qui étaient morts, à mes enfants qui étaient morts."
16:24 "Au lieu de me dire que mon mari était mort, je me disais que c'était lui qui était mort."
16:30 "A la fois à mon mari qui était mort, à mes enfants qui allaient apprendre non seulement que leur mère avait disparu, mais que leur père était mort."
16:40 "Et ça m'a..."
16:55 "Rien que de penser que quelqu'un pourrait croire que j'ai fait du mal à mon mari, je me sentais persécutée."
17:03 "J'ai fait du mal à mon mari, je me sentais persécutée."
17:05 "Puis il m'a de nouveau violée."
17:30 "Ca a été l'un des moments les plus horribles de ma vie."
17:33 "Je n'arrivais plus à réfléchir."
17:36 "Je me disais..."
17:39 "Mais qu'est-ce qui se passe ? Tout va trop vite."
17:43 Durant toute une journée, les enquêteurs interrogent les proches de la victime.
17:50 Mais 24 heures après la disparition de Debbie, ils n'ont toujours aucune idée de l'endroit où elle se trouve, ni de qui a pu tuer Nino.
17:58 "Les larmes n'avaient pas été retrouvées."
18:00 "On n'avait rien à analyser."
18:03 "Il n'y avait pas de traces d'effraction."
18:06 "Dans ce genre d'affaires, il faut réfléchir différemment."
18:09 "On s'est demandé s'il s'agissait d'une dispute qui avait mal tourné."
18:12 "On a dû poser des questions difficiles."
18:15 "De quand datait leur dernière dispute ? Quel en était le sujet ? Rien."
18:19 "Comment étaient vos parents ? Quelles relations avaient-ils ?"
18:22 "Aucun problème ici non plus."
18:26 "Je vous en prie. Merci. Au revoir."
18:29 "Ils ont dit la même chose. Les parents étaient gentils, ne se battaient jamais, étaient toujours heureux."
18:36 "Ma mère ne ferait pas ça."
18:39 Ils m'ont interrogée jusqu'à 2 ou 3 heures du matin.
18:42 Les questions portaient sur Debbie et leur couple.
18:45 Je savais que ça ne pouvait pas être Debbie.
18:48 Vu la relation qu'elle avait avec Nino, elle n'aurait jamais fait ça.
18:52 On était inquiets, Nino était mort et Debbie avait disparu. Qu'est-ce qui avait pu se passer ?
18:56 Mon téléphone a sonné en pleine nuit.
19:07 Et dans la même phrase, j'ai entendu "Votre beau-frère a été assassiné et votre sœur a disparu."
19:14 Voilà comment je l'ai appris.
19:16 On m'a interrogée.
19:19 Elle avait passé deux semaines avec Debbie le mois précédent.
19:22 La police voulait savoir s'il y avait quelque chose d'anormal dans la maison.
19:37 Et c'était le cas.
19:39 J'ai remarqué que son alliance était à côté de l'évier de la cuisine.
19:43 Ses lunettes étaient par terre.
19:47 Les choses n'étaient pas à leur place.
19:49 Mais personne ne sait que Debbie Pugliese ne se trouve qu'à 8 kilomètres de chez elle et que sa vie est en danger.
20:08 [Bruit de téléphone]
20:12 Don ? Je voulais juste voir si tu es venu au travail aujourd'hui.
20:16 Ok, je t'appelle.
20:18 J'ai entendu une voix de femme.
20:21 Une amie ou une collègue.
20:23 Elle a dit "Don, où es-tu ?"
20:26 C'est là que j'ai appris qu'il s'appelait Don.
20:29 À ce moment-là, je ne savais pas où il travaillait.
20:32 Mais je savais qu'il n'était pas allé travailler lundi soir.
20:37 [Bruit de voiture]
20:39 Il était dans le jardin et il discutait avec un voisin.
20:43 [Bruit de chien]
20:50 J'étais toujours allongée.
20:53 Je priais.
20:55 J'espérais que cet homme n'allait pas venir me tuer.
20:59 [Bruit de voiture]
21:01 [Bruit de chien]
21:02 [Bruit de chien]
21:04 [Bruit de chien]
21:06 [Bruit de chien]
21:08 [Bruit de chien]
21:10 [Bruit de chien]
21:12 [Musique]
21:14 Deux jours se sont écoulés depuis que le mari de Debbie Pugliese a été assassinée et qu'elle a été enlevée.
21:19 Mais la police peine à trouver la moindre piste.
21:23 [En anglais]
21:28 Au départ, les voisins nous ont dit qu'ils n'avaient rien entendu.
21:31 Mais ensuite, on est retourné leur parler.
21:34 C'est courant d'interroger les gens une deuxième fois.
21:37 Il a dit "Je n'ai rien entendu. Par contre, j'ai vu une voiture garée devant la porte d'entrée.
21:43 Et j'ai vu un homme mettre un tapis dans le coffre de la voiture."
21:46 Là, on s'est dit "Voilà, ça pourrait être totalement autre chose."
21:52 [Bruit de voiture]
21:56 [Bruit de voiture]
21:59 On a remarqué des traces de pneus qui allaient de la pelouse jusqu'à la porte d'entrée.
22:04 Ça nous a interpellés, surtout dans ce quartier.
22:09 [Bruit de pneu]
22:12 Ça ressemblait beaucoup à un enlèvement.
22:16 Et ça changeait toute la nature de l'enquête.
22:20 Pourquoi a-t-elle été enlevée?
22:22 Pourquoi n'a-t-elle pas aussi été tuée sur place?
22:25 Quand on est face à un homicide doublé d'un enlèvement, chaque minute qui passe est une mauvaise nouvelle.
22:32 Pendant ce temps, Darlene, la sœur de Debbie, fait de son mieux pour réconforter les enfants de Debbie.
22:39 Chacun gère ce genre de traumatisme à sa manière.
22:43 On a beaucoup de policiers dans la famille, notamment mon frère et mon mari.
22:48 C'était une histoire d'heures, de jours et de chances.
22:54 Et la chance ne semblait pas être avec nous.
22:56 Je savais et mes frères savaient que les chances de la retrouver vivante diminuaient de jour en jour.
23:02 Et dans le même temps, ces deux jeunes venaient de perdre leur père.
23:07 On ne peut pas abandonner l'espoir. Votre mère peut toujours être en vie.
23:12 Ça ne se sent pas réel.
23:15 Qui ferait quelque chose comme ça?
23:21 C'était insoutenable. Le plus dur pour eux, c'était le fait de ne pas savoir.
23:27 À seulement quelques kilomètres de là, Debbie aussi est sur le point de perdre espoir.
23:34 Il m'avait attaché les poignets et les chevilles.
23:38 J'avais les mains derrière le dos et il m'avait attaché les mains et les pieds.
23:44 J'étais pratiquement en position fétale.
23:48 J'avais peur en permanence parce que je savais la force qu'il avait.
23:52 Et même s'il n'était pas dans la maison, je ne savais pas quand il allait rentrer.
23:56 52 heures après l'enlèvement, le ravisseur de Debbie commence à montrer un nouveau visage.
24:17 Je voulais que tu saches que je suis très désolé de t'avoir tué ton mari.
24:22 Ce n'était jamais un des plans de mon corps.
24:25 En fait, je t'ai laissé partir, mais tu as vu mon visage.
24:36 Tu as vu ce lieu. C'est trop dangereux.
24:45 Quand il m'a dit ça, je crois que c'est là que je suis passée en mode survie.
24:50 Je voulais lui prouver qu'il pouvait me faire confiance et lui faire croire que je pouvais bien me comporter.
24:59 Je savais que c'était ce qu'il fallait faire pour retrouver mes enfants.
25:05 Je ne veux pas me battre, mais je ne peux pas dormir sans mes lunettes.
25:09 Je vous promets. Je ne pourrais pas t'identifier si j'essayais.
25:14 Je ne suis pas stupide.
25:17 Non, bien sûr que non.
25:19 Tu veux quelque chose à manger ? Je peux faire des oeufs.
25:28 Ok. Ça serait très bien.
25:32 Très bien.
25:33 Tu veux prendre une douche ?
25:37 Je ne pense pas pouvoir te l'offrir, monsieur.
25:41 Un lit ? Un lit ?
25:49 Oui, s'il te plaît. Ça serait merveilleux.
26:01 J'ai toujours été très pudique. Nino l'était aussi.
26:06 Ça a été difficile de me déshabiller et de me laver devant un inconnu.
26:15 Mais c'était le cadet de mes soucis. Je ne pouvais pas me plaindre. J'essayais d'obéir.
26:27 Monsieur, pensez-vous avoir de l'oxygène ?
26:32 Non.
26:49 J'ai regardé mes mains. Elles étaient enflées, en sang, infectées.
26:57 J'ai pensé que quelques jours plus tôt, j'étais dans la maison de mes rêves, en train de planter des rosiers.
27:06 La vie peut basculer en un instant.
27:10 Tu vas te laver les cheveux ?
27:13 Je ne pense pas pouvoir faire de choses avec eux. Ils ont trop mal.
27:18 Je ne peux pas les toucher.
27:20 Il voulait que je me lave les cheveux. Alors il les a lavés lui-même.
27:33 Je l'ai vécu comme un nouveau viol.
27:37 C'est quelque chose d'intime qu'un mari ou qu'un compagnon peut vous faire.
27:46 Je me souviens de la première fois que j'ai vu un chair de poule quand je le revois me masser la tête.
27:52 Quand il a eu fini, je suis sortie.
27:58 Et il m'a demandé de mettre son pantalon. Et j'ai dû enfiler un tee-shirt à lui aussi.
28:06 C'était horrible.
28:13 Ça te fera plus confortable.
28:15 Merci. J'apprécie.
28:18 Il m'a attachée. Il a mis une chaîne d'infos en continu.
28:34 Et j'ai vu que mon enlèvement faisait la une de l'actualité.
28:39 C'est là que la situation est devenue vraiment bizarre.
28:42 Ils disaient qu'ils n'avaient aucun indice sur l'endroit où je me trouvais.
29:04 Et que c'était comme chercher une aiguille dans une boîte de foin.
29:08 J'étais totalement découragée. Je me sentais désespérée et impuissante.
29:13 La famille a parlé de moi au passé. Ils semblaient avoir perdu espoir.
29:36 C'est comme si j'avais commis le crime parfait.
29:40 La veillée pour Nino avait lieu le dimanche soir.
29:43 Et j'avais vraiment envie d'être avec eux.
29:46 Je me suis tout de suite dit, il faut que j'y assiste.
29:49 Je dois faire quelque chose. Il faut agir. Je dois faire quelque chose.
29:53 Trois jours après l'enlèvement de Debbie Puglisi et l'assassinat de son mari,
29:59 la police n'a toujours aucune piste.
30:02 Les recherches pour retrouver Debbie Puglisi se transforment alors en recherches pour retrouver son corps.
30:09 On n'a pas abandonné. Mais au bout de deux ou trois jours, on s'attend à retrouver un corps.
30:15 On espère que ce ne sera pas le cas. Mais c'est généralement comme ça que se terminent les enlèvements.
30:30 Alors que les enquêteurs ratissent la ville, ils découvrent des restes humains non loin de la maison.
30:37 Non loin de la maison de Debbie Puglisi.
30:39 Dans cette zone, près de la route 40, il y avait un tueur en série qui sévissait.
30:57 Alors ce n'était pas surprenant.
31:00 On est de retour à la salle 1.
31:01 Je dois travailler à pleine heure ce soir.
31:24 Je vais partir.
31:26 Pour un moment.
31:29 Que fais-tu ?
31:30 Moi ?
31:33 Je suis un criminel.
31:36 Monsieur ?
31:40 Je suis vraiment inquiète de mes mains. Je suis en train de faire beaucoup de mal.
31:44 Je lui ai montré mes poignets. Je lui ai dit qu'ils étaient en train de s'infecter.
31:53 Je lui ai dit "Si vous voulez me garder et que j'aille bien, il va falloir faire différemment."
31:58 Alors il a décidé d'essayer les menottes.
32:03 Et c'est là qu'il m'a dit que je commençais à lui coûter cher.
32:08 Je lui ai dit "Comment ça ?" et il m'a répondu qu'elles lui avaient coûté 5 dollars la paire.
32:15 Alors je me suis dit "Il m'a nourri une fois, il a dépensé 10 dollars en menottes, il ne dépensera pas beaucoup plus."
32:22 Quand il m'a passé les menottes, je ne lui ai rien dit.
32:25 Avec la corde, je ne pouvais pas bouger mes poignets.
32:28 Mais avec les menottes, je pouvais faire ça.
32:32 Mais je ne lui ai pas montré.
32:34 Il m'a mis une paire de menottes au poignet, une autre aux chevilles, et une corde pour relier les deux.
32:44 Je ne suis pas sûr.
32:49 Je ne suis pas sûr qu'elles soient assez serrées.
32:51 Il m'a dit qu'il partait.
33:00 Et je lui ai dit "Je vous promets d'être là à votre retour."
33:05 J'avais les mains derrière le dos.
33:11 J'essayais de défaire le nœud de la corde.
33:16 Je n'en revenais pas, j'avais réussi.
33:18 Une fois la corde défaite, j'ai pu m'asseoir normalement, rejoindre le bord du lit, mais j'ai basculé en avant.
33:27 J'ai essayé de me calmer.
33:30 Et c'est là que j'ai entendu une voix.
33:34 Et je sais que c'était la voix de mon mari.
33:40 Il m'a dit "Tiens bon chéri."
33:42 Et je suis persuadée que c'était un signe.
33:45 Parce qu'ensuite, j'étais calme, concentrée, j'avançais.
33:52 J'ai senti la poignée de la porte.
33:55 Et quand je l'ai tournée, je ne savais pas avec certitude s'il était parti.
34:05 Mais je me suis dit que si je ne m'enfuyais pas, je mourrais dans cette maison le soir même.
34:10 Et j'y étais préparée.
34:12 Donc j'ai tourné la poignée.
34:14 Il faisait sombre.
34:28 Et à cause de ma myopie, j'ai eu peur.
34:32 Il faisait sombre.
34:33 Et à cause de ma myopie, je n'y voyais pas grand chose.
34:37 Mais plus tôt dans l'après-midi, il avait posé le téléphone sur la table.
34:43 Et je remercie encore le ciel aujourd'hui.
34:48 Parce que le téléphone était là.
34:50 Avec les mains derrière le dos, j'ai réussi à appeler la police.
34:54 911.
34:55 C'était un peu déroutant qu'il ne reconnaisse pas le nom de Debbie Pugliese.
35:08 Debbie Pugliese.
35:10 C'est un homme qui m'a kidnappée et qui a tué mon mari.
35:12 Où es-tu maintenant ?
35:14 Je suis chez lui.
35:15 Tout ce que je peux te dire, c'est qu'il est quelque part dans la zone des poissons.
35:18 S'il te plaît, viens me chercher.
35:20 Où est ce gars maintenant ?
35:22 Je vais le chercher. Je n'ai pas mes lunettes. Je ne peux rien voir.
35:27 J'ai des manchettes sur mes bras et mes fesses.
35:31 Tu sais qui c'est ?
35:33 Non, je ne sais pas.
35:34 Il va me tuer.
35:36 S'il te plaît, aide-moi.
35:38 Ils sont en route. Où est-il ?
35:40 Je crois qu'il est à la porte. Il peut arriver avant toi.
35:43 Ça m'a semblé une éternité.
35:46 S'il te plaît, aide-moi. Je veux que tu reviennes.
35:49 Je veux mes enfants. Je veux mes enfants. Tu ne peux pas faire ça.
35:55 S'il te plaît, il est de retour. Il est de retour.
36:06 Ce qui m'a marqué, c'est le son qu'elle a émis quand je lui ai dit.
36:09 J'avais peur.
36:10 Là, on a compris qu'on avait affaire à un tueur en série.
36:13 Alors qu'elle est captive et maltraitée depuis plus de cent heures,
36:32 Debbie Puglisi parvient à appeler la police.
36:35 Je veux que tu reviennes.
36:37 Ok, je vais t'appeler.
36:39 Je veux que tu reviennes.
36:41 Je veux que tu reviennes.
36:43 Ok, je vais t'appeler.
36:45 Je veux que tu reviennes.
36:46 On devrait avoir un policier en train de sortir.
36:48 Si tu entends quelque chose, c'est un policier.
36:50 Tu me promets ?
36:51 Oui, madame.
36:52 S'il te plaît, aide-moi.
36:53 Ok, reste calme.
36:54 S'il te plaît, aide-moi.
36:55 Reste calme.
36:56 Je veux que tu reviennes.
36:57 S'il te plaît, aide-moi.
36:59 S'il te plaît, aide-moi.
37:03 S'il te plaît, aide-moi.
37:05 Debbie Puglisi ?
37:11 Debbie Puglisi ?
37:12 Debbie Puglisi ?
37:13 Debbie Puglisi ?
37:14 Debbie Puglisi ?
37:15 Debbie Puglisi ?
37:16 Toutes les émotions que j'avais refoulées pendant cette semaine sont sorties.
37:25 J'étais irrationnelle.
37:27 Il y avait des policiers tout autour de moi.
37:30 Et je n'arrêtais pas de hurler qu'il allait me tuer, qu'il allait revenir pour me tuer.
37:34 Ils ont essayé de me calmer.
37:36 Cinq jours après son enlèvement, Debbie Puglisi est secourue par la police.
37:43 J'aimerais vous dire que la police du comté de Newcastle l'a sauvée.
37:48 Mais si elle n'avait pas réussi à se défaire de ses liens et à s'approcher du téléphone,
37:52 on n'aurait sûrement pas la même conversation aujourd'hui.
37:57 Debbie est conduite à l'hôpital où elle va être soignée pour plus de 40 blessures et de multiples viols.
38:04 Tout le monde s'est rendu à l'hôpital.
38:07 On nous avait mis dans une petite pièce.
38:09 On était quatre frères et soeurs,
38:11 ses parents, des cousins, des oncles, des tantes, des amis, des collègues.
38:17 Alors ils nous ont donné une pièce plus grande parce qu'on était trop nombreux.
38:20 Et on s'est retrouvés dans une immense pièce où il devait y avoir entre 30 et 50 personnes.
38:26 On venait nous voir régulièrement pour nous dire "Elle fait des analyses, elle va bien.
38:31 Vous pourrez la voir bientôt."
38:33 On nous donnait des nouvelles régulièrement.
38:35 Il y avait tout un tas d'examens à faire pour la police scientifique.
38:39 Et aussi les enquêteurs devaient l'interroger.
38:41 Puis les médecins prenaient le relais.
38:43 Ça a été long.
38:45 Mais à chaque fois, ils venaient nous tenir informés.
38:48 Et puis ils sont venus pour nous dire qu'elles voulaient voir sa famille.
38:51 Ça a été l'explosion de joie dans la pièce.
38:54 On allait enfin pouvoir la voir.
38:57 C'était un moment très joyeux.
39:08 Avec l'adresse de la maison, les enquêteurs apprennent que le ravisseur de Debye s'appelle Donald Flagg.
39:18 Ils se rendent alors à l'usine où il travaille.
39:22 Le ravisseur de Debye
39:26 Vous savez pourquoi nous sommes ici ?
39:35 Oui.
39:37 Le ravisseur de Debye
39:42 On lui a lu ses droits dès le début.
39:55 Mais il n'arrêtait pas de parler.
39:58 Quand il parle, on les laisse parler.
40:01 Il a absolument tout avoué.
40:04 Il a tout expliqué en détail.
40:07 Il est passé en voiture.
40:09 Il a vu Debye qui jardinait devant la maison.
40:12 Et il a jeté son dévolu sur elle.
40:14 Il est entré par la porte latérale.
40:19 Il est arrivé dans la cuisine où il a attendu un moment.
40:24 Ensuite, il a entendu du bruit.
40:27 C'est là qu'il s'en est pris à M. Puglisi dans le couloir.
40:34 Il a tiré à bout portant.
40:36 Il n'y a pas eu de lutte, rien.
40:38 Il ne lui a rien dit, pas même "donne-moi ton argent".
40:41 Il lui a tiré dans la tête.
40:43 Il est tombé.
40:44 Puis Donald Flagg, en regardant par la fenêtre, a vu Debye.
40:48 Elle n'avait pas entendu le coup de feu parce que toutes les fenêtres étaient fermées et il y avait des travaux dehors.
40:53 Il est retourné dans la cuisine.
40:55 Il est allé se servir une bière dans le frigo.
40:59 Ça montre son état d'esprit. Il n'était pas du tout inquiet de savoir où il se trouvait.
41:03 Rien ne l'inquiétait d'ailleurs.
41:05 Il a attendu qu'elle rentre dans la maison.
41:08 Et il l'a attaquée par surprise et il a commencé à la frapper au visage.
41:18 Elle n'a pas eu le temps de comprendre ce qui se passait.
41:20 Il l'a emmenée au sol.
41:24 Elle a été éclatée.
41:26 Il l'a emmenée au sous-sol et c'est là qu'il l'a violée pour la première fois.
41:31 Ensuite, il l'a mise dans le coffre de sa voiture.
41:36 Il est parti.
41:38 Et là, il s'est rendu compte qu'il n'avait rien volé dans la maison.
41:41 Alors il y est retourné pour prendre quelque chose.
41:45 Quand il est entré dans le lotissement, il a vu plusieurs voitures de police autour de la maison.
41:52 À ce moment-là, on n'avait pas le signalement du véhicule.
41:56 On a vu une voiture arriver dans la rue, s'arrêter, faire demi-tour et ressortir du lotissement rapidement.
42:02 Il nous avait échappé.
42:06 On a compris plus tard que c'était lui.
42:08 On a appris par la suite qu'il avait pour habitude de suivre des femmes autour de l'université du Delaware.
42:14 Il avait commis d'autres cambriolages et des viols.
42:17 Ça faisait un moment qu'il sévissait.
42:20 Donald Flagg, 40 ans, est inculpé pour le meurtre d'Odino Puglisi,
42:25 ainsi que pour enlèvement, port d'armes illégales et viol.
42:29 Il échappe à la peine de mort, mais il est condamné à 8 peines de prison à vie, sans espoir de libération.
42:36 Le juge a également requis que chaque année, pendant ses 10 premières années d'emprisonnement,
42:42 entre le 20 et le 24 avril, il soit mis à l'isolement,
42:46 en souvenir des 5 jours où il a retenu Debbie en otage chez lui.
42:50 Après avoir passé deux jours à l'hôpital, Debbie assiste aux obsèques de son mari, aux côtés de ses deux enfants.
43:02 Je dis souvent qu'aux obsèques de Nino, les gens ne sont pas seulement venus pour le voir lui.
43:09 Ils sont aussi venus pour moi.
43:13 Je pense qu'il est normal, quand il arrive un drame, de se dire,
43:18 si je n'étais pas sortie pour planter ces rosiers, ce ne serait pas arrivé.
43:24 J'ai dû dépasser la culpabilité du survivant. C'est moi qu'il visait, et mon mari est mort.
43:30 Debbie a fini par guérir en aidant les autres.
43:36 J'interviens dans les universités, et j'interviens également dans les soins de santé.
43:41 Et j'interviens également depuis 20 ans auprès des forces de l'ordre,
43:45 des associations d'aide aux victimes, et des négociateurs de prise d'otage.
43:50 Je suis très fière du travail accompli.
43:53 J'ai besoin de raconter mon histoire et de donner de l'espoir aux victimes, pour qu'elles s'en sortent.
43:59 Debbie a aussi joué un rôle fondamental dans l'évolution du système d'appel d'urgence de la police du Delaware,
44:05 qui a facilité la localisation des appels pour que les interventions soient plus rapides.
44:11 Je suis contente de pouvoir parler à des gens qui sont là pour écouter mon histoire,
44:17 et leur faire comprendre que s'ils obtiennent de l'aide comme je l'ai fait, ils pourront s'en sortir.
44:24 [Musique]
44:30 [Générique]

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