Il aura fallu six jours d'ascension par la voie Machame pour que Frédéric et son équipe atteignent le plus haut sommet d'Afrique. Nous avions pu l'interroger avant son départ, lors de la préparation intensive qu'il suivait au centre de rééducation de La Bourbonne, à Aubagne. Nous le retrouvons aujourd'hui pour nous raconter cette incroyable aventure. "Les seules craintes que j'avais, c'étaient au niveau du moignon", nous dit Victor Pellaton, le jeune prothésiste qui l'a accompagné durant son périple. En effet, les variations de température peuvent faire gonfler le moignon, et celui-ci pourrait ne plus convenir à l'emboîture de sa prothèse.
Mais en aucun cas Emmie, la kinésithérapeute, Victor, ou Marion, cinéaste filmant la prouesse, n'avaient de doute sur les capacités physiques et surtout mentales de Frédéric à accomplir la première étape de son rêve, gravir le toit de l'Afrique.
Première étape, car cet homme au mental de fer ne compte pas s'arrêter là. "Mon projet est de gravir le plus haut sommet de chaque continent", nous dit-il tranquillement. Il suffit de parler deux minutes avec ce grand sportif pour comprendre pourquoi tant de gens l'ont soutenu dans son projet sans hésiter. Son mental de leader est transcendant, même avec une seule jambe valide, on aurait presque l'impression que c'est lui qui a aidé ses camarades aventuriers à réaliser l'exploit et non l'inverse. Bien plus qu'un challenge personnel, son but est de le faire avec d'autres personnes handicapées, afin qu'ils prouvent à eux-mêmes et au monde qu'ils en sont capables.
Évidemment, il a dû faire face à de nombreuses difficultés. Après plusieurs jours de marche intensive pendant plus de 12 heures d'affilée, Frédéric le redoutait : une crampe, un soir, le fit se tordre de douleur. "Elle prenait la moitié de ma cuisse, qui ressemblait à un boulet de canon !" "Je m'y attendais, à force de tirer sur ma jambe valide". Ou encore certaines montées très raides, où il devait se mettre en arrière pour monter.
"À chaque camp de base, je pleurais de joie."
Les six jours de montée ont été éprouvants, mais les vidéos montrent la bonne humeur du groupe, et le partage de ce bonheur à travers les "hakuna matata" ("pas de soucis" en swahili) des guides locaux, encourageant Frédéric durant les moments difficiles.
Et ceux qui l'ont aidé, il leur rend bien. Il tient à remercier chaque personne qui l'a aidé à accomplir son fait d'armes, de ceux qui l'ont accompagné, les guides, BTC Orthopédie (l'entreprise qui a conçu sa prothèse), la mairie d'Ollioules qui a en partie financé le projet, le centre de la Bourbonne et ses préparateurs physiques. Mais s'il a pu toucher le ciel, c'est peut-être aussi grâce à la motivation que lui donne son fils, Thomas. "Ton père, même avec un handicap, a pu arriver en haut, à 5895 mètres d'altitude", conclut-il l'entretien, ému.
Mais en aucun cas Emmie, la kinésithérapeute, Victor, ou Marion, cinéaste filmant la prouesse, n'avaient de doute sur les capacités physiques et surtout mentales de Frédéric à accomplir la première étape de son rêve, gravir le toit de l'Afrique.
Première étape, car cet homme au mental de fer ne compte pas s'arrêter là. "Mon projet est de gravir le plus haut sommet de chaque continent", nous dit-il tranquillement. Il suffit de parler deux minutes avec ce grand sportif pour comprendre pourquoi tant de gens l'ont soutenu dans son projet sans hésiter. Son mental de leader est transcendant, même avec une seule jambe valide, on aurait presque l'impression que c'est lui qui a aidé ses camarades aventuriers à réaliser l'exploit et non l'inverse. Bien plus qu'un challenge personnel, son but est de le faire avec d'autres personnes handicapées, afin qu'ils prouvent à eux-mêmes et au monde qu'ils en sont capables.
Évidemment, il a dû faire face à de nombreuses difficultés. Après plusieurs jours de marche intensive pendant plus de 12 heures d'affilée, Frédéric le redoutait : une crampe, un soir, le fit se tordre de douleur. "Elle prenait la moitié de ma cuisse, qui ressemblait à un boulet de canon !" "Je m'y attendais, à force de tirer sur ma jambe valide". Ou encore certaines montées très raides, où il devait se mettre en arrière pour monter.
"À chaque camp de base, je pleurais de joie."
Les six jours de montée ont été éprouvants, mais les vidéos montrent la bonne humeur du groupe, et le partage de ce bonheur à travers les "hakuna matata" ("pas de soucis" en swahili) des guides locaux, encourageant Frédéric durant les moments difficiles.
Et ceux qui l'ont aidé, il leur rend bien. Il tient à remercier chaque personne qui l'a aidé à accomplir son fait d'armes, de ceux qui l'ont accompagné, les guides, BTC Orthopédie (l'entreprise qui a conçu sa prothèse), la mairie d'Ollioules qui a en partie financé le projet, le centre de la Bourbonne et ses préparateurs physiques. Mais s'il a pu toucher le ciel, c'est peut-être aussi grâce à la motivation que lui donne son fils, Thomas. "Ton père, même avec un handicap, a pu arriver en haut, à 5895 mètres d'altitude", conclut-il l'entretien, ému.
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NewsTranscription
00:00 et surtout la fierté de dire "je suis arrivé en haut"
00:02 et de faire voir à mon fils Thomas que j'ai pu le faire.
00:05 Ton père, même avec un handicap, il a pu arriver en haut,
00:09 arriver à 5 895 mètres d'altitude.
00:11 Moi les seules craintes que j'avais, c'était vis-à-vis du moignon,
00:26 parce que le fait de monter en altitude, c'est important,
00:30 les variations de température,
00:32 en fait on ne sait pas vraiment comment le moignon va réagir à ça.
00:34 Et en fait, dès l'instant où le moignon varie,
00:37 l'emboîture ne va plus forcément,
00:39 et c'est tout son confort qui est impacté.
00:41 Quand il restait les 300 mètres pour monter les derniers,
00:49 là je n'en pouvais plus physiquement,
00:51 et je suis monté avec le mental.
00:53 Voilà, le mental, je me suis mis un coup de mental
00:55 et de dire "Allez, il faut monter, il faut monter".
00:57 Déjà quand j'arrivais à chaque camp,
00:59 je pleurais tout seul de joie.
01:01 Et quand je suis arrivé en haut,
01:04 ils m'ont levé, ils m'ont jeté en l'air,
01:07 et ils m'ont fait la fête.
01:08 Il nous a parlé d'un projet,
01:18 puisque vivant à la montagne dans le Dévolu,
01:21 de pouvoir gravir au départ le sommet du Mont Blanc.
01:24 Je lui ai dit "Ce serait peut-être intéressant effectivement
01:26 de gravir des sommets,
01:28 mais peut-être de commencer à des niveaux d'expertise
01:32 moins glaciaires,
01:33 et pourquoi pas le Kilimanjaro".
01:35 Il y a des interactions mécaniques
01:40 sur le moignon d'amputation qui sont sérieuses et sévères
01:43 lors de gravissements,
01:45 comme ça pendant une semaine de haut sommet.
01:48 Donc il a fallu lui réaliser une prothèse très confortable.
01:51 Il y a un moment où je n'arrivais plus à passer niveau jambes,
01:53 puisque niveau prothèse,
01:55 je n'avais pas d'appui,
01:56 donc je me suis mis sur l'arrière,
01:58 et je suis monté par l'arrière tout seul,
02:00 et je me suis bien ébrouillé.
02:01 Je remercie quand même les guides qui ont été là,
02:03 qui m'ont quand même bien aidé,
02:04 parce que s'ils n'étaient pas là,
02:06 c'est vrai que ça aurait été un peu plus compliqué,
02:07 mais ils sont bien nous accompagnés.
02:08 Je suis très content de pouvoir faire ce projet.
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