La ministre déléguée aux PME et au Commerce Olivia Grégoire souhaite qu'au plus tard en 2025 tout plat non "fait maison" soit signalé sur les cartes des 175.000 restaurants de France, a-t-elle annoncé dans un entretien à la Tribune Dimanche. Les détails avec l'éditorialiste BFM Business, Pierre Kupferman.
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00:00 Bonjour Pierre. Bonjour Ashley. La ministre des PME du commerce et de l'artisanat, Olivia Grégoire, veut modifier la loi de 2014 sur le fait maison. Pourquoi ?
00:12 Dans les restaurants. L'idée c'est de favoriser le fait maison en montrant du doigt les restaurateurs qui font juste de la cuisine d'assemblage avec des produits industriels.
00:25 Parce que ça c'était pas le premier objectif de la loi de 2014. L'objectif de la loi de 2014 c'était d'encadrer l'utilisation du terme fait maison pour éviter que des restaurants puissent utiliser ce qualificatif de façon abusive.
00:37 La loi a donc donné une définition. Un plat peut bénéficier du label fait maison s'il est préparé avec des produits bruts. Évidemment il y a des exceptions.
00:45 On comprend très bien qu'un restaurateur, quand il met des charcuteries à sa carte, ne sèche pas lui-même son jambon, qu'il achète son saumon déjà fumé, qu'il ne prépare pas lui-même sa moutarde,
00:58 qu'il ne fasse pas fermenter ses choux en cuisine pour pouvoir mettre une choucroute fait maison à la carte.
01:05 Cette loi a aussi encadré la façon dont un restaurateur peut mettre en avant les efforts qu'il fait.
01:10 Effectivement, avec trois possibilités finalement. Si tout est fait maison, il peut indiquer ça sur un logo, sur une affichette, sur la façade de son restaurant, à l'intérieur, dans la salle, sur la carte, peu importe.
01:21 Si tous les plats ne sont pas faits maison, alors il peut mettre en avant uniquement ceux qui le sont en l'indiquant clairement sur la carte.
01:27 Et puis si rien n'est fait maison, il lui est strictement interdit d'utiliser le logo ou même le terme "maison".
01:35 Donc c'est ça qui va changer dans la future loi ?
01:37 Oui, avec cette fois l'obligation de mentionner ceux qui n'aient pas fait maison.
01:44 Olivia Grégoire aurait aimé que cette loi entre en vigueur assez vite, dès l'année prochaine,
01:49 mais elle veut aussi engager des concertations avec tous les professionnels et donc si besoin, l'entrée en vigueur pourrait attendre le 1er janvier 2025.
01:59 Des concertations pour quoi faire ?
02:01 Il faut déjà trouver le terme qui va figurer sur les cartes, sur tous ces plats qui ne sont pas faits maison.
02:10 Je ne sais pas si ce sera industriel, mais bon.
02:12 Il faut aussi définir l'emplacement où ce terme va devoir figurer.
02:16 Il peut être écrit en tout petit, en bas avec des acériques, vous voyez.
02:20 Revoir éventuellement la liste des exceptions que j'ai mentionnées.
02:23 Trancher la question délicate du champ d'application de la loi, parce que,
02:27 est-ce que ça va concerner uniquement les restaurants traditionnels ou bien aussi les chaînes de fast-food ?
02:32 Ce n'est pas encore tranché ça.
02:34 Ce qui est sûr en revanche, c'est que cette loi, elle va dans le sens que souhaitent les clients des restaurants,
02:40 en tout cas des restaurants traditionnels, dans une longue enquête sur leurs attentes,
02:45 enquête qui a été publiée l'année dernière par France Agri-Mer, un institut public.
02:50 Le fait maison était cité par plus d'une personne sur deux comme l'une des améliorations les plus souhaitées,
02:59 loin devant, vous le voyez, les tarifs les plus accessibles.
03:03 Vous savez pourquoi Pierre ? Parce que c'est meilleur quand c'est fait maison.
03:05 Merci.