Julie Depardieu : « Si Alexandra Ehle était sérieuse, ce ne serait pas moi qui l’incarnerais »

  • l’année dernière
La comédienne campe depuis 5 ans une médecin légiste loufoque dans une série policière sur France 3



Des restes humains sont découverts dans un zoo, au milieu des guépards. C’est la nouvelle intrigue, toujours aussi fantasque, d’ »Alexandra Ehle » que France 3 diffuse ce mardi à 21h10. La médecin légiste aux méthodes peu conventionnelles va mener l’enquête, comme elle le fait depuis 2018 devant un public fidèle : 4,5 millions de téléspectateurs en moyenne la saison dernière. Julie Depardieu est déjantée et extravagante à souhait. Elle est l’invitée médias de Célyne Baÿt-Darcourt

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Transcription
00:00 - Et votre invité média Céline Baydar-Court campe depuis 5 ans une médecin légiste dans une série policière pour France 3.
00:05 Un nouvel épisode d'Alexandra Elle est diffusé ce soir.
00:08 - Bonjour Julie Depardieu. - Bonjour.
00:10 - C'est une série qui bat la concurrence quasiment à chaque diffusion d'un inédit et on vous souhaite le même succès ce soir.
00:16 Vous enquêtez cette fois dans un zoo où un guépard s'amuse avec des restes humains.
00:21 On retrouve un doigt, puis un crâne, un fémur...
00:24 - Il y a un petit côté Père Noël.
00:26 - Et voilà, qu'est-ce que j'allais vous dire ? Il y a une référence au Père Noël est une ordure ?
00:29 - Bah ouais, au cas où on a tous vu et bien sûr je pense que les scénaristes ont fait cette référence exprès.
00:36 - Alors on a déjà eu droit à un cadavre retrouvé dans la position du penseur de Rodin.
00:39 - Oui.
00:40 - Un autre qui se réveille sur la table de toxic, devant vous.
00:43 Le juste d'une morte cousue aux jambes d'un homme.
00:46 - D'un homme, ouais.
00:47 - La marque de fabrique d'Alexandra Elle, c'est le fantasque.
00:49 Est-ce que même vous, quand vous lisez le scénario, à chaque fois vous vous dites "où vont-ils chercher des idées pareilles ?"
00:55 - Mais oui, je me le dis, mais je trouve ça marrant.
00:58 Parce que moi les trucs des enquêtes, c'est pas tellement mon truc, donc autant que ça soit un peu marrant.
01:03 - S'il n'y avait pas d'humour justement dans cette série, vous n'auriez pas accepté de le faire ?
01:06 - Non, je crois qu'on m'aurait pas pris surtout. Est-ce que j'ai vraiment la tête d'une médecin législérieuse ? Peut-être pas.
01:12 - Oh bah si, vous le faites très bien.
01:14 - Oui, bon bah oui, mais j'aurais peut-être pas accepté, non.
01:16 D'ailleurs au début de cette série, c'était moins drôle.
01:19 - C'est-à-dire ?
01:20 - Je pense que la série évolue avec je sais pas quoi, avec les scénaristes, avec les nouveaux metteurs en scène,
01:26 mais je me souviens que le premier, c'était plus l'étrangeté de la mort, c'était moins marrant.
01:32 - Mais ils l'ont fait en fonction de vous aussi, votre personnage ?
01:34 - Peut-être, mais je sais pas. Vous savez, on sait jamais vraiment qui fait quoi vraiment.
01:38 Mais en tout cas, oui, je pense que c'est quand même marrant.
01:41 - Parce qu'Alexandra, elle, il faut le dire, c'est une médecin légiste pas du tout conventionnelle, hors cadre.
01:46 Elle vous ressemble un petit peu, même si je vais pas juger, je vous promets pas.
01:49 - Bah j'aimerais bien lui ressembler.
01:50 - Mais elle était pas comme ça au départ ? C'est vous qui l'avez amenée vers ça ?
01:53 - Je pense qu'elle s'est amenée toute seule, avec moi, avec les idées des scénaristes.
01:58 Je pense que ça s'est fait sans en parler. Ça s'est fait de façon inconsciente, c'est ça qui est le mieux.
02:04 Je sais pas qui l'a fait vraiment, mais c'est sûr que si elle était sérieuse, je pense que ça serait sûrement pas moi.
02:10 - Vous l'aimez, Alexandra, elle ?
02:11 - Ouais, je la trouve sympa.
02:12 - Vous n'aimez pas l'équité ?
02:13 - C'est ce qu'on appelle un personnage vraiment sympathique, quoi.
02:17 Et puis, des fois, quand elle fait des choses un peu interdites, bon, bah elle s'en sort toujours, alors que nous, dans la vie, moins.
02:22 On aimerait bien faire ce qu'elle fait, mais on se dit "bah non, quand même".
02:26 - Mais vous aimeriez bien être médecin légiste ? Ça vous donnerait plus ça ?
02:29 - J'aime bien l'idée qu'elle fasse ce qu'elle veut. Elle dit "ouais, ouais", mais elle le fait pas.
02:34 Déjà, les acteurs, on peut faire ça.
02:36 Donc quand le metteur en scène dit toi un truc, tu fais "ouais, ouais, ouais".
02:39 Tu fais comme si t'avais tout compris ce qu'il t'avait dit, mais pas du tout.
02:43 Tu fais quand même un peu ce que tu veux.
02:45 - Comment vous vous êtes préparée pour ce rôle ? Est-ce que vous avez rencontré des vrais médecins légistes ?
02:49 - J'en ai rencontré un, le premier épisode.
02:52 Je lui avais dit "mais toi", enfin je lui avais tutoyé parce qu'il était jeune.
02:56 - Vous tutoyez tout le monde, vous l'avez tutoyé en arrivant, y'a pas de problème.
03:00 - Je lui ai dit "mais toi, quand tu seras morte, tu seras où ?"
03:03 Et il m'avait dit, et ça m'avait marqué quand même, j'ai dit "mais quoi, tu te feras pas enterrer ?"
03:07 "Ah ouais, c'est toujours le problème de se faire manger ou pas, ou de qu'est-ce ?"
03:11 Il avait dit "je me ferai brûler et je me ferai mettre dans un bar chez des copains".
03:15 Il a dit ça. Donc ça m'avait travaillé quand même.
03:19 - Mais du coup vous avez pas vu de véritable mort pour vous préparer ?
03:22 - Non ! Oh bah c'est comme de la couture, c'est ça que je me suis dit.
03:25 Non non, j'ai pas vu de véritable mort.
03:27 Mais parce que les cadavres sont tellement bien faits, des fois c'est des vrais cadavres,
03:31 des fois c'est des faux cadavres, mais de toute façon ça change pas beaucoup
03:36 puisque quand c'est un vrai, évidemment je vais pas le coudre, mais je couds souvent des trucs.
03:40 - Comment ça c'est un vrai ? Parce que pour ceux qui nous écoutent, comment ça un vrai ?
03:43 - Un vrai cadavre. Je ne recouds pas les vrais cadavres.
03:47 - Dans la série il n'y a pas de vrais cadavres ?
03:48 - Si, je te jure il y en a. Là le dernier qu'on a fait c'était un vrai.
03:51 Donc il s'arrêtait de respirer le pauvre quand on parlait.
03:54 - Ah mais il n'était pas mort, donc c'était pas un cadavre, c'était une personne vivante !
03:57 - Non, pardon, excuse, c'était un vrai humain qui est maquillé en cadavre, très bien.
04:01 Et puis des fois c'est pas un vrai humain, d'accord ? C'est toujours un cadavre.
04:04 - Les choses sont mises au point parce que vous repartez dans tous les sens.
04:08 Vous ne regrettez pas d'avoir passé le casting Julie Depardieu parce que je crois que vous ne vouliez pas y aller ?
04:12 - Non, mais en fait un très bon ami à moi est infirmier et il m'avait fait un peu répéter.
04:17 Il m'avait dit "mais tu ne sais pas ton texte ?" et moi je lui ai dit "mais tu as vu tout ce qu'il y a, je ne comprends rien !"
04:21 Et il m'avait dit, il me l'avait fait répéter 2-3 fois, mais il m'a dit "tu ne le sais pas tellement,
04:25 il y avait plein de noms de maladies, d'artères..."
04:28 Et donc je suis arrivée et je me dis "de toute façon je ne les aurai pas, les essais".
04:31 C'est toujours quand tu te dis ça que tu les as.
04:34 Mais c'est un hasard, je ne sais pas pourquoi je les ai eus, parce que je ne savais pas très bien.
04:39 - Vous pensez déjà à la fin de la série, au moment où il faudra dire au revoir à Alexandra Heller ?
04:43 - Oui, parce que je pense que toutes les bonnes choses ont une fin, mais je ne peux pas vous dire quand.
04:49 Mais il y a un moment ça s'arrêtera je pense, je ne vais pas faire ça jusqu'à...
04:53 - On ne peut pas être médecin légiste à 80 ans, c'est ça que vous dites, même si vous en êtes loin bien sûr !
04:58 Vous venez de terminer le tournage de ce qu'on appelle un "Crossover".
05:01 - Crossover !
05:02 - C'est une série qui fusionne avec une autre, le temps d'un épisode spécial.
05:05 Alors là c'est Alexandra Heller qui croise la route d'Astrid et Raphaël.
05:08 Autre série policière très puissante de France Télé avec deux enquêtrices dont l'une est autiste.
05:12 C'est agréable de mélanger deux univers fictionnels ?
05:15 - Ah bah oui, c'est très déconcertant parce qu'on est là, dans nos petites habitudes.
05:18 Alors là, ça a tout changé.
05:20 Et donc avec Lola Devers qui fait une flic un peu avec les mêmes méthodes que moi.
05:25 Donc il y a un moment où on fait un peu hors cadre aussi.
05:27 - On fait beaucoup de bêtises.
05:28 - Ah oui ?
05:29 - Ah oui !
05:30 Ah oui !
05:31 - L'idée de France Télé c'était de faire jouer ensemble les deux filles d'eux.
05:34 - Peut-être !
05:35 - De Gérard Depardieu et de Patrick Devers, les héros des Valseuses.
05:38 - Oui mais c'est ce qu'on a dit là-bas.
05:40 C'est qu'on a dit, nos pères ils s'aimaient bien mais ils n'étaient pas les meilleurs copains du monde.
05:44 - Ah bon ?
05:45 - Ah non ! Bah non, moi le mien il était couché à 9h.
05:48 Vu qu'il travaillait tout le temps, il se levait à 6h.
05:50 Vous voyez, il ne sortait pas quoi.
05:52 Et puis nous on n'habitait pas à Paris donc il ne se voyait pas tant que ça.
05:55 - Donc on a fantasmé cette relation ?
05:56 - Oui parce que je pense qu'ils ont... Dans le film ça dit tellement de choses qu'on fantasme.
06:01 Mais ils n'étaient pas... Non, je pense qu'ils étaient bons camarades mais ils ne se voyaient pas toutes les 5 minutes.
06:05 - Donc ça ne vous a pas donné une pression supplémentaire de jouer avec la fille de Patrick Devers ?
06:09 - Bah si parce qu'en fait on s'était déjà croisés et je l'appréciais beaucoup.
06:14 Mais vous voyez on ne s'est pas parlé de nos pères toute la journée.
06:16 - Non, vous avez d'autres sujets de conversation.
06:18 C'est votre première série ça Julie Depardieu ?
06:20 - Oui.
06:21 - Alexandra L.
06:22 - Oui.
06:23 - Vous réfléchissez, vous n'êtes pas sûre ?
06:24 - Non mais je crois que j'ai fait des mini participations dans d'autres trucs.
06:28 Mais moi série, j'y connais rien.
06:30 - Avec des héros, une héroïne récurrente ?
06:32 - Des mini-séries.
06:33 - Ah ça c'est autre chose, ça s'arrête un moment, il y a une fin.
06:35 - Ça j'ai fait des participations.
06:36 - Vous avez envie de jouer d'autres héroïnes récurrentes ?
06:38 - Oui, pourquoi pas. Vu que j'y connais rien.
06:41 Moi je me suis arrêtée, je pense que je découvrirai l'univers des séries quand tout le monde sera détourné.
06:46 - Ah vous avez toujours un train de retard.
06:48 - Un peu oui.
06:49 - Et alors là, vous êtes au théâtre depuis quelques jours sur la scène du Tristan Bernard à Paris.
06:53 Pour "Bunker, lettre de MacDougalbels".
06:56 Vous lisez en fait le courrier fictif de celle qui était la première dame du Reich.
07:01 - Oui.
07:02 - Et alors ?
07:03 - Et bien alors c'est très violent.
07:05 Évidemment qu'elle a tué ses 6 enfants juste avant de se donner la mort elle-même.
07:09 20 minutes, enfin quand elle apprend qu'Hitler est mort dans ce fameux bunker.
07:13 Et le monde s'écroule pour elle.
07:15 Et cette pièce, je ne rêvais pas de jouer MacDougalbels dans la vie.
07:19 Je n'avais pas bassiné tout le monde dans ce genre de choses.
07:22 Je veux jouer cette femme, pas du tout.
07:24 C'est que la rencontre avec un texte, bien sûr, que j'ai été amenée à lire pour un festival de lecture qui s'appelle Grignan.
07:29 Moi j'adore les lectures parce que tu ne choisis pas, il y a un côté comme la vie.
07:33 Tu ne sais pas ce que tu vas faire.
07:36 Et c'est vrai que le texte m'a vraiment beaucoup touchée.
07:40 Parce que Magda, c'est une jeune fille au début, elle a 15 ans, c'est Sophie Marceau dans la boum.
07:46 Et qu'est-ce qu'elle va devenir ? Et pourquoi elle est devenue ça ?
07:49 Après, on ne l'explique pas.
07:51 Mais c'est juste la naissance d'un monstre.
07:55 Et que ce monstre, peut-être, on en connaît, on se connaît.
07:59 Il y a de la monstruosité partout et il faut s'y confronter, je pense.
08:02 C'est au Théâtre Tristan-Bernard à Paris, le jeudi et vendredi.
08:05 Merci Julie, on s'en veut d'être à vous.
08:07 Et je souligne le nouvel épisode inédit d'Alexandra Else, ce soir à 21h10.
08:11 Oui, au zoo !
08:12 Sur France 3, et c'est au zoo. Merci à toutes les deux.

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