• l’année dernière
Avec Aram Mardirossian, professeur d’Histoire du droit à l’université Panthéon-Sorbonne.

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##LE_FAIT_DU_JOUR-2023-10-24##

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News
Transcription
00:00 Ici Sud Radio.
00:03 Les français parlent au français.
00:08 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:11 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:14 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:17 Il y a eu un temps où un professeur d'histoire, Francis Fukuyama,
00:21 disait "C'est la fin de l'histoire, c'est terminé, tout va pour le mieux, dans le meilleur des mondes."
00:27 Et puis c'était il y a 20 ans. Et puis on a eu ce qu'on a eu.
00:31 Et qu'est-ce qu'on a aujourd'hui ? Le Covid.
00:34 On a le réchauffement climatique et on a les guerres.
00:37 Et les guerres, les morts, etc. ça n'a jamais en fait cessé.
00:41 Mais ce qui est étonnant, ce que je disais, c'est que, et c'est tout à fait normal et légitime qu'on parle de ce qui se passe
00:47 à Gaza, en Israël, les massacres,
00:51 et tout tout ce ignoble cortège qu'on parle aussi, beaucoup moins de la guerre Russie-Ukraine.
00:57 Et puis on parle pratiquement plus d'un drame qui est toujours là.
01:02 Avec 120 000 personnes qui ont été déplacées en 48 heures,
01:06 qui ont quitté l'endroit où ils vivaient, eux, leurs parents, leurs grands-parents, depuis plus de 2000 ans.
01:12 Je parle de l'Arménie bien sûr, et on en parle.
01:15 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
01:19 Le fait du jour.
01:21 L'Arménie qui pose d'ailleurs le problème de tellement de peuples.
01:25 Est-ce qu'on a le droit d'exister sur une terre quand autour de nous, les gens ne sont pas d'accord ?
01:31 Même si on a été là depuis 2000, 8, 500 ans, etc.
01:35 C'est vraiment, c'est pas le droit, la différence.
01:38 C'est de savoir quand un territoire est majoritairement occupé,
01:42 un territoire, une terre, une région,
01:45 est-ce qu'ils ont le droit d'exister ? Est-ce que les Kurdes ont le droit d'exister ?
01:48 Etc, etc.
01:50 Alors l'Arménie, voilà, 100 000 personnes, plus de 100 000 personnes ont fui leur terre,
01:55 là, en septembre, le Haut-Karabakh est passé sur le canton de l'Azerbaïdjan.
02:00 Donc la population a retrouvé refuge en Arménie.
02:04 Voilà, alors hier, hier, effectivement, le ministère des Armées, Sébastien Lecornu,
02:08 le ministère français des Armées,
02:10 a rencontré hier son homologue arménien, Sören Papikian,
02:13 en disant "Voilà, on va vous vendre des événements pour protéger vos frontières".
02:19 Donc la France vend des équipements de défense solaire à l'Arménie,
02:22 après l'exercice militaire de l'Azerbaïdjan,
02:25 effectivement avec la Turquie, on sait que c'est les Azeris,
02:28 voilà, ils se sont comparés effectivement du Haut-Karabakh,
02:31 ils disaient "Mais ça c'est à nous", etc.
02:34 Donc, Aram Mardirossian, bonjour.
02:37 Vous êtes professeur d'histoire du droit à l'université Panthéon-Sorbonne.
02:41 Ce qu'on a envie de vous demander d'abord,
02:44 c'est vos réactions justement au fait que la France, quand même,
02:49 là, a pris parti, en tout cas, apparemment de façon assez concrète,
02:53 puisque c'est le ministre de la Défense qui est allé voir son homologue arménien,
02:58 et a dit "On va vous aider".
03:00 - Bien, alors, ici, je vais être comme Thomas, je ne crois que ce que je vois.
03:05 Si réellement, dans un avenir proche, des armes vont être livrées à l'Arménie par la France,
03:12 c'est effectivement une bonne chose.
03:13 Mais ici, le regard d'historien peut être intéressant,
03:16 ça fait presque 1000 ans que des rapports existent, même plus en réalité,
03:20 entre les chrétiens d'Orient et ceux d'Occident,
03:23 et globalement, l'Occident et la France en tête ont toujours donné de beaux mots,
03:31 de belles paroles ont été évoquées,
03:33 et dans les actes, ça a toujours été beaucoup plus compliqué.
03:35 Et les choses même se sont aggravées,
03:37 pour faire un petit point d'histoire, à partir de 1536, lorsque François 1er,
03:41 moi, vous savez André Bercoff, j'ai plutôt de la sympathie pour la monarchie,
03:45 mais là, en l'espèce, c'est probablement l'un des rois qui a commis le plus d'erreurs politiques,
03:50 bref, il a conclu un traité avec le sultan ottoman,
03:53 et depuis, en dépit, évidemment, d'affrontements,
03:55 peut-être pendant la première guerre mondiale ou à d'autres moments,
03:57 s'il y a en parole un soutien toujours affirmé aux chrétiens d'Orient et aux Arméniens,
04:02 dans les faits, et aujourd'hui, le Quai d'Orsay est un beau représentant,
04:05 il y a une politique très pro-turc, pour différentes raisons,
04:09 différentes raisons qui sont d'ailleurs perdantes.
04:11 Que ce soit au cours de la première guerre mondiale, lors du génocide des Arméniens,
04:16 que ce soit plus tard, lors de la première guerre du Harapar, entre 91 et 94,
04:21 et surtout que ce soit entre 2020 et 2023,
04:23 la France, là encore, des belles paroles, mais aucun acte.
04:26 Donc si aujourd'hui les choses changent, je veux bien,
04:28 mais j'en suis vraiment pas forcément convaincu,
04:31 et j'ai bien peur que ce soit éventuellement une espèce de lot de consolation.
04:34 Et juste une question aussi, on y apportera peut-être une réponse,
04:37 quatre pays entourent l'Arménie, Turquie, Géorgie, Azerbaïdjan, Iran.
04:42 Est-ce qu'au moins l'un de ces pays ouvrira son espace aérien pour que les armes passent ?
04:46 C'est possible, je n'ai pas d'information particulière.
04:48 - Non mais vous posez la question.
04:49 - Je pose la question, et c'est l'une des questions,
04:51 parce que je veux rebondir et aller un peu plus loin.
04:53 Je ne doute pas que le peuple français, et beaucoup de politiques français individuellement,
04:58 aient de la sympathie pour l'Arménie, il n'y a aucun doute.
05:00 Mais lorsqu'on arrive au niveau de l'État français,
05:02 le vrai problème c'est un problème je pense d'abord de souveraineté.
05:05 C'est-à-dire que malheureusement notre pays aujourd'hui,
05:07 n'est plus globalement sur les choses qui comptent vraiment,
05:09 je ne parle pas dans les nuances, je parle sur les points fondamentaux,
05:11 une réelle souveraineté par rapport à sa politique étrangère.
05:14 Nous sommes des affidés, pour ne pas dire parfois des caniches,
05:16 de l'OTAN et des États-Unis.
05:18 Or les États-Unis, jusqu'à maintenant, n'ont jamais voulu se mettre sérieusement à dos
05:23 la Turquie et donc l'Azerbaïdjan qui est son petit frère,
05:25 parce qu'en réalité, c'est vu à tort ou à raison, selon moi à tort,
05:29 comme une espèce de bélier contre notamment les Russes.
05:32 - Donc ce que vous dites par exemple, quand vous entendez Urso Lavanderlien,
05:36 la présidente de la Commission européenne,
05:38 qui dit "Ah mais les Azeris, voilà, le régime Azeri,
05:42 le président Azeri est un très fiable..."
05:44 - Fiable et digne de confiance.
05:45 - Donc vous, vous entendez quoi ?
05:47 Les gouttes de pétrole et de gaz qui coulent ou quoi ?
05:50 - Alors de mon point de vue, c'est l'une des erreurs.
05:52 Il y a la dimension économique, il y a la dimension de pétrole.
05:55 Mais le pétrole et le gaz azeri ne représentent même pas 10%, voire 5% des importations.
06:00 - C'est du pétrole russe.
06:01 - Oui, c'est du pétrole russe. Plus de la moitié, voire les deux tiers sont du pétrole russe.
06:04 C'est une double supercherie.
06:05 Vous savez, il y a un député allemand, Martin Sonnborn,
06:08 qui a bien décrit cette dame, Urso Lavanderlien, en disant qu'elle était, je le cite,
06:11 "un peu criminelle, un peu corrompue et largement incompétente".
06:15 Cette femme, du point de vue, vraiment par rapport à son comportement
06:18 vis-à-vis de l'Azerbaïdjan, qui est un état criminel,
06:20 et plus généralement, ce qui se passe en Arménie,
06:22 a une position, je le pense, objectivement, tout à fait abjecte.
06:25 Maintenant, il n'y a pas que la dimension économique.
06:27 Je pense que cela va plus loin.
06:28 C'est ce que je disais il y a un instant,
06:30 il y a une réelle volonté des États-Unis qui mène le bal, côté occidentaux, là aussi.
06:34 J'aimerais tellement me tromper, j'aimerais tellement que, à nouveau,
06:36 notre pays ait une politique réellement indépendante,
06:39 mais ce n'est pas le cas depuis quasiment un demi-siècle.
06:41 Et là, donc, les États-Unis, au-delà du pétrole,
06:44 eux ont des intérêts géostratégiques, diplomatiques,
06:47 traignants par rapport à la Turquie.
06:49 - Non, mais ce qui est étonnant dans ce que vous dites,
06:51 c'est que les États-Unis ont le droit d'avoir des intérêts géostratégiques.
06:54 Pourquoi l'Europe suit, aveuglément, presque, ce que l'on dit ?
06:58 - C'est la servitude volontaire, à un moment, il y a une question...
07:00 C'est très important, bien sûr qu'il y a des impératifs d'ordre économique,
07:03 on va nous dire oui, mais, encore une fois,
07:06 c'est aussi une question de volonté profonde.
07:09 Et nos hommes politiques, c'est mon point de vue,
07:11 depuis des décennies, se comportent comme, par rapport aux États-Unis,
07:14 des suiveurs.
07:15 C'est-à-dire que, pour eux, la France ne peut plus, selon eux,
07:18 de mon point de vue, c'est une erreur, avoir une politique indépendante.
07:20 Et ici, le carcan de l'Union Européenne, qui, pour moi, est un véritable poison,
07:24 vraiment un poison qui est destiné...
07:26 - Ah oui, carrément, vous dites ça, oui.
07:27 - Pour moi, l'Union Européenne est un poison, dès le départ,
07:29 dont l'un des buts est de crever les États-nations européens,
07:31 et à commencer le nôtre, qui est probablement l'État-nation le plus structuré.
07:36 - Alors, à la marche du Russian...
07:37 - Tout ceci se tient.
07:38 - Alors, justement, je me demandais,
07:39 actuellement, après le transfert de population qui s'est passé,
07:42 bon, les 120 000,
07:43 quid de l'Arménie, aujourd'hui ?
07:45 Est-ce que vous croyez vraiment, parce que,
07:46 les gens qui n'aiment ni la Turquie, ni l'Azerbaïdjan, tout ça, disent,
07:54 est-ce que vous pensez vraiment, sincèrement,
07:56 que les Azériques convoitent l'Arménie ?
07:58 - Évidemment.
07:59 Là aussi, il faut aller, peut-être, aux racines du problème.
08:05 L'Artsakh, au Lok-Arapar, Artsakh en arménien,
08:09 était une terre, effectivement, comme je disais, arménienne,
08:11 d'un point de vue vraiment historique, sérieux, scientifique,
08:14 on ne parle pas des clowns d'historien stipendiés par l'Azerbaïdjan.
08:17 Entre 2500 et 3000 ans, il y a une inscription de Beyistoun,
08:20 de -518, de l'empereur Achaémenide, où l'Arménie est listée.
08:23 L'Artsakh fait partie de ce point.
08:25 Donc, 2500-3000 ans.
08:26 Pour la première fois, depuis 2500 à 3000 ans,
08:29 là, depuis septembre 2023,
08:31 la présence arménienne a disparu d'Artsakh.
08:33 C'est-à-dire, c'était l'une des terres qui avait été peuplée en continu.
08:36 Bon, on pourrait se dire, l'Azerbaïdjan,
08:38 c'était ton but de récupérer ce territoire,
08:40 donner... Alors, les azéries ont toujours excité le droit international public, oui.
08:44 Celui forgé par Staline, en 1921.
08:47 Pourquoi pas, on a les références que l'on peut.
08:49 Staline, qui est l'un des pires criminels de l'histoire de l'humanité, au passage.
08:52 Mais ici, l'Artsakh n'est qu'un bout.
08:56 Le vrai but de l'Azerbaïdjan et de la Turquie,
08:58 qui se considèrent eux-mêmes comme deux États pour une seule nation,
09:02 et, je l'ai déjà dit ailleurs,
09:03 d'éliminer totalement l'Arménie.
09:06 - Totalement. - Totalement.
09:08 - Il ne reste pas un pays qui s'appelle l'Arménie.
09:10 - Voilà, qui ne reste pas un pays qui s'appelle l'Arménie,
09:12 et pourquoi pas qu'il ne reste plus, à long terme, d'Arméniens.
09:14 Deux choses par rapport à ça, deux choses importantes.
09:16 La première, c'est pourquoi ?
09:18 Alors, bien sûr, il y a la volonté de s'approprier des terres,
09:22 la volonté, là encore, économique au général, stratégique,
09:25 mais il y a une chose que l'on ne veut pas voir en Occident,
09:27 et ça, c'est vraiment notre...
09:28 C'est le lavage de cerveau qui est fait ici depuis des décennies,
09:31 c'est que la haine pure peut exister.
09:33 Ici, il y a une volonté, une haine, à la fois d'ordre ethnique,
09:37 raciale, appelons-le comme ça, raciste si vous voulez,
09:40 et aussi religieuse, qui est présente.
09:42 Deux phrases.
09:43 Alief, avant de lancer son attaque sur l'Arzakh en septembre,
09:47 le khan de Bakou, le président,
09:50 le tyran de Bakou, avait dit
09:53 "Nous chasserons les Arméniens comme des chiens".
09:55 C'est ce qu'il a fait.
09:56 Et Erdogan, à l'issue de la victoire, en novembre 2020, a dit
09:59 "Le Rarapar redevient une terre d'Islam
10:02 et retrouve sa place sereine à l'ombre du croissant".
10:05 Tout est dit.
10:06 C'est-à-dire qu'on a fait ici une synthèse a priori antinamique, d'ailleurs,
10:09 entre la dimension nationale, ethnique, et la dimension religieuse.
10:13 Ici, c'est l'islamopanturquisme qui est à l'œuvre.
10:15 Alors, loin de moi l'idée de dire que tout est religieux,
10:18 et que cette dimension existe.
10:21 - Vous dites que cette volonté existe, elle est là.
10:23 - Elle est réelle ici.
10:24 - Il ne faut pas l'ignorer, la Médicine.
10:25 - C'est une folie.
10:26 D'ailleurs, Moutandi, c'est exactement le même problème
10:29 qui se pose à nous aujourd'hui en France,
10:30 parce que je vais vous le dire en une phrase, peut-être.
10:31 De l'Arménie à la France,
10:33 l'islamopanturquisme combat notre civilisation.
10:36 Vous savez, le but d'Erdogan, là, j'élargis,
10:39 si pour Alief et Erdogan aussi, l'Arménie est un objectif,
10:43 le but d'Erdogan, il ne s'en cache pas, il faut le lire, il faut l'écouter.
10:46 C'est de réussir là où ses prédécesseurs sultans...
10:50 - Et de refaire l'Empire Ottoman.
10:51 - Voilà, pas exactement.
10:53 Mais, Zine a été assiégé deux fois, 1529-1683.
10:56 - Là, justement, à Aram.
10:58 - Donc, il y a une volonté d'expansion, cette fois-ci, par la démographie.
11:01 - Et vous vous dites, effectivement, peut-être l'Occident est un peu aveugle et un peu sourd.
11:06 - C'est plus qu'aveugle, regardez, soyons très cyniques.
11:08 Imaginons que l'intérêt de la France, vraiment les intérêts profonds,
11:11 auraient été de laisser tomber l'Arménie.
11:13 A la rigueur, ça peut se comprendre.
11:14 Les relations internationales sont un monde froid et d'une violence innue où le droit international...
11:18 - La réelle politique et les intérêts.
11:20 - Le droit international n'est qu'une vaste blague.
11:22 Je le dis, je suis agrégé de droit, donc je le dis à l'aise.
11:25 Mais par contre, le problème, c'est que cette réelle politique est perdante.
11:29 C'est-à-dire que ce cynisme n'est même pas gagnant.
11:31 Parce que si on parle un petit peu de manière ramassée, notre tour viendra.
11:35 C'est-à-dire que Erdogan vient en France ou en Allemagne,
11:38 dit à ses concitoyens d'origine turque ou turque,
11:40 "Ne faites pas deux ou trois enfants, faites-en quatre ou cinq, vous êtes l'avenir de l'Europe."
11:44 Il ajoute, "L'assimilation est un crime contre l'humanité."
11:47 Parole d'expert, venant d'un génocide renégationniste, tout est dit.
11:51 Donc notre tour viendra, il a même commencé.
11:53 Il y a une réelle volonté de subjuguer démographiquement l'Occident.
11:58 Et j'ajoute simplement, Erdogan évidemment, il s'appuie sur d'abord les communautés turques,
12:02 mais il vise évidemment aussi toutes les populations musulmanes,
12:05 qui pour certaines, peuvent être sensibles à son discours.
12:08 - Ah, Mardi Roussian, donc vous êtes très pessimiste sur le futur d'Arménie ?
12:12 - Alors très pessimiste, mais c'est là que je voudrais dire, je déteste la posture victimaire.
12:16 Le côté larmoyant, "Ah, nous sommes des victimes."
12:18 Face à cela, c'est aux dirigeants arméniens de prendre les mesures adéquates.
12:22 Vous avez en face de vous, c'est la fameuse phrase de Julian Afron,
12:24 que tout le monde commence à citer aujourd'hui, "L'ennemi vous désigne."
12:27 Et vous pouvez lui faire toutes les protestations d'amitié,
12:29 si vous ne le combattez pas, à la fin il vous empêchera de cultiver votre jardin.
12:32 - Et vous dites que les dirigeants arméniens aujourd'hui ne combattent pas comme il faut ?
12:35 - Non ! - Ne réagissent pas comme il faut ?
12:37 - En fait, depuis l'indépendance, les dirigeants arméniens n'ont pas voulu voir à des degrés divers,
12:43 la réalité qui se préparait à leur côté. Alief ne s'est jamais caché.
12:46 Il a toujours montré sa volonté et son armée grossit.
12:49 En face, on est resté un petit peu comme ça, à dormir sur ses lauriers,
12:52 à compter sur l'intervention russe.
12:54 Aujourd'hui, je vais vous le dire, c'est d'abord une question d'état d'esprit.
12:57 Il faut que les dirigeants arméniens et les arméniens soient à nouveau combattifs au dernier degré.
13:02 Faire des concessions ne sert à rien, parce que si ça pouvait aboutir à quelque chose,
13:05 mais les concessions sont vues comme de la faiblesse par l'ennemi,
13:08 et comme dire un moyen d'aller plus loin, une espèce d'encouragement à aller plus loin.
13:11 Ils doivent se réarmer à tout prix, pourquoi pas avec des armes françaises.
13:14 Mais là, je vais dire autre chose aussi.
13:16 Les relations internationales ne sont qu'un problème d'intérêt.
13:19 Or, aujourd'hui, l'un des pays qui a le plus intérêt, des intérêts communs avec l'Arménie,
13:24 par rapport notamment à cette région du sud du Chouni, c'est l'Iran.
13:26 Que l'on veuille ou non.
13:27 Vu d'ici, ça peut paraître quelque chose, évidemment, de pas très sympathique.
13:30 Mais pour l'Arménie, je ne dis pas que c'est le seul et le partout.
13:33 - Mais chacun regarde aussi ses intérêts.
13:35 - Il faut que l'Arménie se tourne vers l'Iran et l'Inde, qui sont là encore, froidement.
13:38 Personne n'aime personne.
13:39 Il faut que l'Arménie nous décontacte avec ces deux pays,
13:42 et une grande dernière chose sur ça, c'est que vous devez d'abord compter sur vous-même.
13:46 Le problème des Arméniens depuis des siècles, c'est qu'ils espèrent que les Occidentaux vont les aider,
13:49 que les Russes vont les aider.
13:51 C'est une espèce de volonté de soumission et de protection.
13:53 Non, ils doivent se prendre en main et se rappeler qu'au cours de leur histoire,
13:56 presque trois fois millénaire, ils ont eu des moments où ils étaient beaucoup plus puissants et indépendants,
14:01 et où ils ont pu eux-mêmes se débrouiller.
14:03 Il faut que cet état d'esprit revienne.
14:05 Le défaitisme, la posture victimaire est non seulement haïssable, sur le plan théorique,
14:10 mais elle est détestable et perdante sur le plan pratique.
14:13 Aram Mardi-Rossiant, écoutez, vous lancez un appel,
14:16 et vous n'êtes pas le seul, mais en tout cas vous dites effectivement,
14:19 en matière de survie, on ne peut compter que sur soi-même.
14:22 En tout cas, aide-toi et les autres t'aideront.
14:24 Il faut être combatif au dernier degré, se sur-armer,
14:27 et évidemment nouer une diplomatie, enfin sur tous les pans.
14:29 Bien sûr.
14:30 Mais vraiment arrêter d'être...
14:31 Et surtout moralement et mentalement.
14:33 Avoir une posture vraiment combatante.
14:35 Merci beaucoup.
14:36 Avec plaisir.

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