• il y a 6 mois
Avec Patrice Romain, ancien principal de collège, auteur de "Omerta dans l'Éducation nationale" publié aux éditions du Cherche-Midi.

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##LE_FAIT_DU_JOUR-2024-06-25##

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News
Transcription
00:00Ici Sud Radio, les français parlent au français. Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:14Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:18Un fait d'hiver en douce France, un fait d'hiver.
00:20Oui, écoutez, c'est devenu quotidien, mais qu'est-ce qui s'est passé ?
00:24Eh ben, on brûle une école, à mes yeux, dans les périphéries de Lyon.
00:29On brûle une école, ben une école brûlée, écoutez, c'est presque une habitude.
00:35Non ? On en parle tout de suite.
00:38Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:41Le fait du jour.
00:42Sortant de l'école, oui, mais il y en a qui font autre chose.
00:46Par exemple, le 19 juin dernier, l'école Marcel Pagnol, de mes yeux,
00:51Marcel Pagnol, dans la métropole de Lyon.
00:54Eh ben, quelques gamins sont rentrés, des gamins, voilà, et ont commencé à brûler.
01:00Allez, deux classes entièrement détruites, onze autres très dégradées et inutilisables.
01:05Euh, bilan matériel, eh ben voilà, école cramée, voilà.
01:10C'était mercredi dernier, deux mineurs ont été interpellés après l'incendie.
01:15Ils ont filmé leur acte.
01:16Et oui, oui, ils ont filmé leur acte, parce qu'aujourd'hui, attention,
01:19on ne se contente pas de tabasser, de violer, ou de voler, ou de poignarder.
01:24Non, non, non.
01:25Attendez, il faut passer à la postérité.
01:26Ou au moins, sur TikTok, il n'y a qu'une annexe de la postérité.
01:29Donc, on filme.
01:31On filme.
01:32Écoutez la bande-son.
01:35Oh, mais bonne neuf, c'est irrespirable, ici.
01:37Oh, putain, c'est irrespirable.
01:42Viens, on se barre d'un autre côté, parce que là, ça va.
01:45Non, il n'y a plus besoin.
01:46Non, non, c'est bon, on passe.
01:48Oh, tu veux un kit de son ?
01:50Tiens, je vais te rire.
01:51T'as l'échappée trop en Capricienne, quand même.
02:05Eh ben voilà.
02:05La briquette est tombée.
02:06Ouais, ouais, voilà, tranquillement, il faut leur marcher.
02:08Ils disent, tiens, ça t'intéresse, puis ils cassent des meubles,
02:11et puis ils renversent des meubles.
02:12On voit tout ça, hein, sur la vidéo.
02:14Voilà, c'est très simple, ils sont tranquilles,
02:16ils sont en train de casser, puis d'incendier,
02:18puis ah oui, c'est irrespirable, c'est irrespirable,
02:20c'est la fumée, c'est pas marrant, quoi.
02:22Sinon, ce serait tellement drôle, quoi.
02:25Néron, quoi, les petits Néron de sous-préfecture.
02:28Rome brûle, Rome brûle.
02:31Patrice Romain, bonjour.
02:33Bonjour.
02:34Bonjour, monsieur Romain.
02:35Vous êtes ancien principal de collège,
02:37et on vous avait reçu, pour votre livre passionnant,
02:40Omerta dans l'éducation nationale, édition du Cherchemily.
02:44Dites-moi, Patrice Romain, on a l'impression vraiment,
02:48j'ai dit ça un peu par provocation,
02:50mais est-ce vraiment de la provocation,
02:53quand on dit que ça devient presque un fait divers,
02:55ça y est, voilà, une école de plus de brûlée,
02:59je dis pas qu'il y en a 400 000,
03:00mais enfin, quand même, ça correspond à quoi, à votre avis ?
03:05Ça, on est en train de payer au prix fort
03:08plusieurs décennies de complaisance au lieu de bienveillance,
03:12c'est-à-dire que ça fait des décennies
03:16que les hauts fonctionnaires de l'éducation nationale
03:19demandent aux professeurs et à tout le monde
03:21de ne surtout pas sanctionner, d'être bienveillants,
03:23de laisser faire ce que l'on veut,
03:25alors que tous les psys le disent,
03:29un enfant, pour se construire,
03:30il a besoin d'une dose de frustration.
03:33Donc il a besoin d'interdit, il a besoin de trouver la limite.
03:36Alors là, quand vous êtes chef d'établissement,
03:38moins vous sanctionnez,
03:39et plus vous êtes bien vu par la hiérarchie.
03:41Ah oui, pas de vagues, c'est ça.
03:43Surtout pas de vagues, comme je le dis dans mes livres.
03:46Et donc voilà, les ados, ils cherchent la limite,
03:49ils n'ont aucune limite, ils ne savent pas ce que c'est qu'une limite,
03:52et moi je dis que ces hauts fonctionnaires
03:54qui prônent cette voie,
03:55ils ont une très lourde responsabilité,
03:58d'ailleurs l'histoire les jugera très sévèrement,
04:01mais ils ne seront plus là.
04:02Donc voilà, parce que là, qu'est-ce qui s'est passé ?
04:05Je rappelle quand même qu'un incendie volontaire,
04:08pour un adulte, c'est considéré comme un crime,
04:10donc on drape aux assises.
04:12Et là, si je caricature un petit peu,
04:15je dis qu'il va passer devant un juge,
04:17et le juge, il va dire, c'est pas bien,
04:19allez, je te fais un rappel à la loi.
04:21Donc là, je caricature un petit peu,
04:23mais là, je ne caricature pas
04:27lorsque je vous dis que les élèves qui posent problème,
04:30on les envoie une semaine en vacances
04:32pour qu'ils puissent réfléchir à leurs actes.
04:34Là, les pauvres petits élèves
04:37qui ont leur classe brûlée,
04:40les parents n'ont peut-être même pas les moyens
04:42de les emmener une semaine en vacances.
04:44Mais ça, on ne s'en préoccupe pas,
04:45parce que c'est la majorité silencieuse
04:47qui n'embête personne.
04:48Donc, pour moi, il est là, le problème.
04:52Et effectivement, ça devient malheureusement un fait divers.
04:55C'est dramatique.
04:56Moi, je suis écœuré.
04:59Parce qu'on se dit, pas de responsabilité,
05:01pas de sanctions,
05:02travaux d'intérêt général.
05:03Ils sont des mineurs.
05:04Donc, ils seront déférés devant un tribunal pour mineurs.
05:06Et on sait ce que c'est.
05:08Et on sent, si vous voulez,
05:10dans la vidéo, on le sent encore mieux
05:12qu'ils se baladent.
05:13Il y en a un qui dit, d'ailleurs,
05:15on n'a pas publié toute la vidéo,
05:18diffusé tout le son.
05:19Il dit, ah mais, ma sœur travaille là.
05:21Il y a un qui dit, à un moment donné, on l'entend.
05:23Donc, sa sœur, demain, ne pourra plus aller en classe
05:26parce que, effectivement, l'école a brûlé.
05:29Mais dites-moi,
05:31ce que vous décrivez,
05:32ce que vous avez décrit dans votre livre,
05:34M. Romain,
05:35il y a quelque chose,
05:36enfin, encore une fois,
05:37ce n'est pas nouveau,
05:38ça fait presque des décennies que c'est comme ça,
05:40en tout cas plusieurs années.
05:42Et à chaque fois, on dit,
05:43ah mais oui, c'est fini,
05:44ce n'est plus possible,
05:45on va réagir.
05:46Et c'est quoi ?
05:47C'est lâcheté ?
05:49C'est déni ?
05:50C'est manque d'intelligence ?
05:52Ou surtout, surtout, manque de courage ?
05:54C'est quoi ?
05:55Je ne parle pas seulement, d'ailleurs,
05:56des responsables de l'éducation nationale,
05:58enfin, de certains,
05:59mais des politiques aussi,
06:00enfin, des juges, etc.
06:02On ne comprend pas.
06:04Alors, donc,
06:06le manque d'intelligence,
06:07je ne pense pas, je n'espère pas,
06:09mais pour tout le reste,
06:10c'est tout à fait ce que vous avez dit, bien sûr.
06:12Bien sûr.
06:13Il y a,
06:14j'ajouterais,
06:16dogmatisme.
06:18Surtout, les CFR.
06:20Et puis, on en arrive là.
06:22Vous savez, vous avez parlé d'intérêt général,
06:24de travaux d'intérêt général.
06:26Moi, je vais vous citer juste un exemple.
06:29Il y a, je crois que c'est en 99,
06:31il y avait une grosse tempête qui avait détruit
06:33pas mal de forêts françaises.
06:35Et il y avait un délinquant qui avait
06:37une petite frappe qui avait été prise par la police.
06:39Et le juge lui avait donné
06:41X heures de travaux d'intérêt général
06:43pour aider les pucherons
06:45à nettoyer les forêts.
06:47Et bien, le premier jour, il est arrivé
06:49avec un certificat médical
06:51comme quoi il était allergique au bois.
06:53Allergique au bois.
06:55Voilà, ça y est, terminé.
06:58Se dépêcher d'en rire
07:00de peur d'être obligé d'en pleurer.
07:02Voilà, pour marcher.
07:04Mais dites-moi,
07:06au-delà de ça,
07:08c'est-à-dire, vous avez,
07:10est-ce que vous, vous avez vu,
07:12dans votre activité de principal de collège,
07:14est-ce qu'on s'est vu au fil des ans
07:16se dégrader la situation
07:18en disant d'un côté, vous l'avez déjà dit,
07:20pas de vague, d'un autre côté,
07:22bon, écoutez, il faut être noté,
07:24on a une carrière à assumer.
07:26Et donc, cet état de fait qui est là,
07:28peut arriver jusqu'à quoi ?
07:30Parce que si ça devient,
07:32que ce soit des écoles ou autre chose,
07:34ou des vengeances,
07:36enfin on le sait, ou des vieilles dames
07:38tabassées, si non plus,
07:40c'est-à-dire que
07:42ce n'est même plus la France orange mécanique,
07:44c'est la France qui se fissure,
07:46qui s'effondre, enfin, c'est quand même assez,
07:48je dirais plus qu'effrayant,
07:50parce qu'on s'habitue.
07:52C'est ça qui est terrifiant,
07:54Patrice Romain.
07:56On a l'impression qu'on s'habitue.
07:58Oui, c'est exactement ça.
08:00Vous savez à quoi ça me fait penser ?
08:02À toutes ces vedettes chaubises,
08:04qui, lorsqu'elles ont un
08:06problème de santé, se rendent compte
08:08que l'hôpital est dans un état d'armadille,
08:10et là, pour des petites actions,
08:12remercient les soignants, disent
08:14c'est un scandale, etc. Et je pense que
08:16tant que les politiques ne seront pas
08:18touchés
08:20dans leur chair, dans leur famille,
08:22par tous ces actes, ils ne réagiront pas.
08:24Oui, d'ailleurs,
08:26vous parlez des vedettes chaubises,
08:28effectivement, quand elles se font cambrioler,
08:30là, on entend
08:32les pleurs en disant, oui, j'ai été
08:34cambriolé, etc. Enfin, c'est intéressant.
08:36Oui, c'est ça.
08:38On est bien loin de Georges Patience
08:40et de ses stances à un cambrioleur.
08:42Oui, c'est vrai.
08:44Et en fait, donc, pour vous,
08:46qu'est-ce que, je veux dire,
08:48c'est une question de volonté, par exemple,
08:50est-ce que c'est au niveau,
08:52aujourd'hui, quand on parle d'école, puisqu'on parle de cela,
08:54qui brûle autre, c'est au niveau des juges,
08:56c'est au niveau de l'éducation nationale,
08:58ou des
09:00ou des rectorats,
09:02c'est à quel niveau qu'il devrait y avoir
09:04un sursaut, et lequel ?
09:06Pardon.
09:08Alors, les juges,
09:10évidemment, on voit tous que
09:12la police ne fait plus parfaitement son travail,
09:14et que c'est au niveau des juges
09:16que ça coince, et au niveau de l'éducation,
09:18bien sûr,
09:20quand va-t-on enfin laisser
09:22les acteurs de terrain
09:24déterminer la
09:26punition, la sanction
09:28qu'on doit donner à un élève
09:30qui tranque la loi ?
09:32Parce qu'aujourd'hui, Patrice Romain,
09:34les acteurs de terrain ne peuvent pas donner
09:36eux-mêmes la sanction. Un maître d'école,
09:38un professeur, un instituteur,
09:40n'a rien à dire
09:42quand il se passe quelque chose dans son établissement.
09:44En fait.
09:46Évidemment, c'est ce que je décris
09:48dans mon livre. Vous savez, le professeur
09:50qui est face aux élèves et qui se fait insulter,
09:52ça ne lui fait pas plaisir, il a envie de punir
09:54tellement au-dessus,
09:56quels que soient les échelons,
09:58même dès l'échelon du chef d'établissement
10:00qui, donc, poursuit
10:02sa carrière, et bien on l'en dissuade.
10:04On l'en dissuade, bien sûr,
10:06d'où le titre OMERSA dans l'éducation nationale,
10:08parce que c'est incroyable.
10:10C'est pour ça que c'est difficile. Vous savez,
10:12les médias en général
10:16disent qu'il y a des problèmes
10:18de recrutement pour les professeurs,
10:20parce qu'entre autres, c'est très mal payé.
10:22C'est loin d'être la seule raison.
10:24Je crois que la raison principale,
10:26ce sont les conditions de travail.
10:28Quand vous vous faites insulter à longueur de journée,
10:30psychologiquement, c'est impossible.
10:32Vous vous rendez compte, vous avez un élève
10:34qui vous traite plus bas que terre, et vous le retrouvez
10:36le lendemain face à vous,
10:38mais psychologiquement, c'est extrêmement difficile.
10:40C'est clair.
10:42Quand il ne faut pas qu'il s'excuse auprès des parents,
10:44ou presque, en disant
10:46« Rangnez votre colère,
10:48il vaut mieux aller,
10:50faites profil bas, faites profil bas. »
10:52Mais bien sûr.
10:54En tant que chef d'établissement, plusieurs fois,
10:56ma hiérarchie m'a demandé
10:58d'aller à Canossa.
11:00C'est joli, c'est quotidien.
11:02Dans l'homme jour, il n'y a pas de vagues.
11:04Les parents menacent
11:06de faire des vagues
11:08et le chef d'établissement ne s'excuse pas,
11:10ou le professeur.
11:12Le professeur, le chef d'établissement,
11:14s'excuse
11:16platement.
11:18Oui, c'est quand même...
11:20Vous avez raison de dire
11:22qu'il n'y a pas que le problème
11:24des émoluments et de salaire de fin de mois,
11:26il y a le problème des conditions
11:28de vie, et au-delà même du travail.
11:30Dans l'établissement, on en passe quand même
11:32quelques heures par jour,
11:34et c'est assez terrifiant.
11:36En tout cas, vraiment, encore une fois,
11:38voilà,
11:40une école,
11:42l'école Marcel Pagnol, de mes yeux,
11:44dans la métropole de Lyon,
11:46ça va passer,
11:48silence,
11:50circuler, il n'y a rien à voir.
11:52Merci Patrice Romain.
11:54Je vous en prie, bonne continuation.
11:56Merci Patrice Romain d'avoir été avec nous,
11:58et on rappelle votre livre,
12:00Homerta dans l'éducation nationale,
12:02c'est aux éditions du Cherche Midi.
12:04On repose sur Sud Radio.
12:06Direction Bruxelles, parlement européen,
12:08est-ce que Ursula von der Leyen
12:10peut être conduite à son poste ?
12:12On en parle avec Virginie Giraud.
12:14A tout de suite sur Sud Radio.

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