Un rassemblement en l'honneur des otages détenus par le Hamas depuis l'attaque du 7 octobre se tient à l'Assemblée nationale, ce mardi. Parmi les invités, François Hollande, l'ancien président de la République, Haïm Korsia, le Grand Rabbin de France ou encore Éric Dupond-Moretti, le Garde des Sceaux.
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00:00 J'ai été réveillée tout d'abord vers 6h30 par les alarmes, les alarmes de missiles.
00:12 C'est une habitude à Nîrose.
00:18 Donc j'ai pris mon téléphone, mon coussin et je suis allée rejoindre mon fils dans la chambre de sécurité, puisque c'est sa chambre.
00:34 Je me suis inquiétée assez vite parce que les alarmes étaient incessantes, ce qui n'arrive pas souvent.
00:46 J'ai pris mon téléphone, j'ai reçu un message de mon mari qui me disait qu'il avait réussi à rentrer dans un bunker à l'entrée du kiboutz.
01:00 J'ai attendu, mon fils dormait.
01:07 Et je dirais 30-40 minutes plus tard, j'ai commencé à recevoir des messages de plusieurs personnes du kiboutz qui entendaient des bruits,
01:25 certains qui pensaient avoir vu des terroristes.
01:30 Mon mari m'a envoyé un message pour me dire de verrouiller la porte de la chambre de sécurité.
01:37 J'ai eu la chance d'avoir fait poser un verrou il y a quelques années, un verrou de fortune posé par un voisin bricoleur.
01:51 J'ai donc verrouillé cette porte et puis j'ai continué à... Je suis d'abord montée dans le lit mézzanine de mon fils pour être proche de lui.
02:05 J'ai pris le deuxième matelas qui reste toujours dans la chambre de sécurité au cas où nous devrions rester longtemps.
02:14 Et je l'ai mis sur nous pour nous protéger.
02:20 Et à partir de ce moment-là, ça a été très long.
02:25 J'ai reçu beaucoup de messages de mes voisins, mes amis,
02:38 qui expliquaient que des gens rentraient dans leur maison, tiraient sur les portes, essayaient d'ouvrir la fenêtre des chambres de sécurité, qu'ils brûlaient les maisons.
02:55 Vers 8h, 8h30, j'ai entendu la porte de ma maison s'ouvrir, j'ai entendu des pas.
03:08 Et cette personne, j'ai su ensuite que c'était un terroriste, est allée directement devant la porte de notre chambre de sécurité et a tapé à la porte pour essayer de nous faire sortir.
03:24 Il a ensuite essayé d'ouvrir en insistant sur la poignée, mais le verrou a tenu et puis il est reparti.
03:35 Ensuite, à ce moment-là, mon fils s'est réveillé.
03:40 Votre fils à 6 ans ?
03:41 Oui, mon fils à 6 ans.
03:43 À ce moment-là, mon fils s'est réveillé.
03:46 Je lui ai demandé de rester le plus silencieux possible.
03:51 Ce qu'il a fait.
03:54 Il a compris, j'imagine, en voyant mon visage, que quelque chose de grave était en train de se passer.
04:05 Et puis là, on a commencé à entendre des tirs, des explosions, des gens qui criaient autour de la maison.
04:20 Ils sont rentrés à nouveau dans la maison, ils ont essayé deux fois d'ouvrir la porte, ils n'ont toujours pas réussi.
04:28 Mon fils me demandait pourquoi il y avait des gens dans la maison.
04:33 Et puis, on les a entendus casser, détruire, ouvrir les placards, les tiroirs, et ça a duré de longues, longues minutes.
04:48 Ensuite, on a senti de la fumée.
04:53 J'étais toujours en contact avec plusieurs personnes, des amis, mon mari.
05:01 On m'a dit qu'ils brûlaient les maisons, que les maisons autour de chez nous étaient en feu, qu'il fallait que je protège la chambre de sécurité.
05:14 Donc j'ai pris des couvertures et je les ai mises sous la porte.
05:18 On m'a aussi conseillé de trouver une arme pour me défendre au cas où.
05:24 C'est la chambre de mon fils, donc j'ai décroché la tringle à rideau en métal que j'ai mise à côté de moi.
05:36 Nous étions toujours allongés, mon fils et moi, dans le lit, avec un autre matelas pour nous protéger.
05:46 Ensuite, nous avons attendu en silence pendant des heures.
05:53 J'ai reçu beaucoup de messages. Je suis restée en contact avec des gens de mon travail, des amis du kibbutz, de ma famille, qui m'ont beaucoup aidée à tenir.
06:06 Et puis, vers 14 heures, nous avons commencé à recevoir des messages qui nous informaient que l'armée rentrait dans le kibbutz.
06:16 Tout d'un coup, le kibbutz est devenu très silencieux.
06:23 J'ai repris espoir et puis nous avons continué à attendre, à nous envoyer des messages entre amis pour essayer de nous réconforter les uns les autres.
06:37 Et puis, à 16h30, l'armée est venue frapper à ma porte, a dit mon nom, le nom de mon fils, et on est sortis.