Frédéric Encel, géopolitologue : "Emmanuel Macron a raison de stigmatiser le terrorisme d'où qu'il vienne"

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Frédéric Encel, géopolitologue, est l'invité de BFMTV-RMC ce mercredi.

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Transcription
00:00 une coalition contre le terrorisme.
00:02 D'abord, ça veut dire quoi ?
00:03 Avec qui ?
00:04 Et quel rôle ?
00:05 Alors très concrètement,
00:07 je pense que sur le fond,
00:08 Emmanuel Macron a raison de stigmatiser le terrorisme
00:10 d'où qu'il vienne, y compris lorsqu'il s'agit
00:12 du terrorisme palestinien du Hamas.
00:14 Et de faire un lien entre Daech et le Hamas.
00:16 Et ce lien est d'autant plus justifié que le 7 octobre,
00:19 le Hamas s'est Daechisé.
00:21 Il s'est comporté en groupe barbare
00:23 perpétrant un gigantesque pogrom.
00:24 Maintenant, le problème est le suivant.
00:26 Effectivement, par qui et comment ?
00:28 En réalité, aucun État arabe aujourd'hui
00:30 ne va prendre la responsabilité vis-à-vis de son opinion
00:33 d'envoyer des troupes,
00:34 surtout pas dans la bande de Gaza.
00:35 C'est très compliqué.
00:36 Donc chacun attend,
00:37 en réalité, je vous le dis de manière un peu cache,
00:39 chacun attend qu'Israël fasse le sale boulot.
00:41 En fait, c'est ça la vérité.
00:42 Et donc détruise militairement le Hamas.
00:45 Sauf que l'idéologie terroriste qui soutend le Hamas,
00:48 avec notamment l'idéologie des frères musulmans,
00:51 cette confrérie radicale créée en Égypte dès 1928
00:55 et dont le Hamas est la branche palestinienne,
00:57 donc les frères musulmans,
00:58 ça, il faudra bien lutter contre.
00:59 Moi, je pense que la coalition internationale
01:01 dont parle Emmanuel Macron,
01:02 elle est surtout militaire du point de vue israélien.
01:05 Elle sera peut-être militaire du point de vue américain.
01:07 Pour le reste, il s'agit politiquement et financièrement
01:11 de lutter contre le Hamas.
01:12 Qui pourrait en faire partie ?
01:15 Alors, la coalition contre Daesh,
01:17 c'est en fait d'abord une quinzaine d'États occidentaux,
01:20 pour la plupart d'ailleurs européens.
01:22 Les Américains, évidemment, en pointe.
01:23 Les Français y sont, bien évidemment.
01:24 Je rappelle que nous avons deux bases très importantes
01:28 en Jordanie et aux Émirats arabes unis.
01:29 En fait, il suffit juste d'élargir la cible, en quelque sorte.
01:32 Oui, avec une nuance quand même,
01:34 c'est que dans la bande de Gaza,
01:36 ça va être extrêmement difficile.
01:38 Les Israéliens, déjà, pour y rentrer,
01:41 ils vont faire face évidemment à des difficultés militaires
01:44 extrêmement dures,
01:45 encore une fois, d'un point de vue strictement militaire.
01:46 Je n'imagine pas des soldats français,
01:48 des soldats égyptiens, des soldats américains
01:50 rentrer dans la bande de Gaza.
01:51 C'est la question que j'allais vous poser.
01:52 Concrètement, ça ne veut pas dire que nous allons prendre les armes
01:56 et que des Français iraient participer,
01:59 des militaires français iraient participer aux côtés d'Israël.
02:02 Non, non, ça me paraît absolument illusoire.
02:05 En revanche, le Hamas, une fois qu'il sera désarmé,
02:08 si les Israéliens réussissent à le faire dans la bande de Gaza,
02:11 il pourra très bien, comme le fait Daesh,
02:14 établir ou propulser des cellules,
02:16 en quelque sorte, plus ou moins dormantes
02:18 dans le reste du Moyen-Orient.
02:19 Et c'est là, me semble-t-il,
02:20 que la France, avec d'autres États qui participent déjà
02:23 à la coalition contre Daesh,
02:24 pourrait intervenir parce qu'on frappe déjà des cellules de Daesh
02:27 après la destruction de la quasi-totalité de l'État islamique
02:30 il y a environ 5 ans.

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