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Mercredi 25 octobre 2023, SMART IMPACT reçoit Geoffroy Belhenniche (Coprésident, label DD&RS;) , Diana Diziain (Directrice déléguée, AFILOG) , Antony Ginter (Président fondateur, Weo) et Laetitia Langlois (Responsable développement durable, ESCP)

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00:00 [Musique]
00:07 Bonjour, bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de la transformation environnementale et sociétale de notre économie.
00:14 Voici le sommaire du jour. Mon invité, c'est Diana Dizien, la directrice et déléguée d'Aphilog, qui représente l'immobilier logistique en France et en Europe.
00:24 Le secteur vient d'annoncer un plan d'installation massive de panneaux photovoltaïques sur les toits des entrepôts.
00:30 Notre débat, il portera sur le label développement durable et responsabilité sociétale des enseignements d'enseignement supérieur.
00:38 On fera le bilan huit ans après sa création. Et puis dans Smart Ideas, la startup du jour s'appelle Weo.
00:43 Elle propose de l'eau augmentée aux vertus immunitaires et anti-inflammatoires. Voilà pour les titres, c'est parti, c'est Smart Impact.
00:51 [Musique]
00:58 L'invité de Smart Impact, c'est Diana Dizien. Bonjour, bienvenue.
01:01 Bonjour, merci de l'invitation.
01:03 Vous êtes donc la directrice déléguée d'Aphilog, association créée en 2001. Vous représentez la filière des entrepôts logistiques, c'est ça ?
01:10 Les entrepôts et les usines. Notre cœur de métier, c'est l'immobilier logistique et industriel.
01:15 En France, en Europe, vous êtes présente où ?
01:17 Oui, surtout. Donc depuis 22 ans en France et depuis 3 ans en Europe, puisque nous avons désormais une filiale à Berlin qui rayonne sur l'Est et le centre de l'Europe,
01:28 mais aussi sur l'Europe dans son ensemble.
01:30 La logistique qui est vraiment au cœur des enjeux de transformation environnementale.
01:35 On va beaucoup parler évidemment de l'immobilier, des toits, etc. Mais pas seulement, parce que quand on parle logistique, on parle transport.
01:42 On parle choix de mobilité, choix de carburant, choix d'énergie, etc. Vous avez vraiment ce sentiment d'être au cœur des enjeux ?
01:49 Tout à fait. L'entrepôt, aussi mal aimé soit-il, est vraiment au cœur de la transformation environnementale.
01:54 Et je pense qu'il a vraiment pris ce virage environnemental, peut-être même avant d'autres classes d'actifs.
02:00 Déjà en 2011, nous faisions des enquêtes de performance énergétique de nos bâtiments.
02:05 À l'époque, c'était vraiment inédit. Et depuis, nous développons un certain nombre d'actions sur l'énergie, on va en parler aujourd'hui,
02:13 mais aussi sur la préservation de la biodiversité, par exemple, sur l'infiltration des eaux pluviales,
02:19 sur la manière dont on rend finalement à la nature plus que ce qu'on lui prend.
02:24 Alors on va effectivement beaucoup parler de ce plan d'installation de panneaux photovoltaïques.
02:29 5 millions de mètres carrés de panneaux installés en 5 ans, 1 million par an. C'est très ambitieux.
02:36 Qu'est-ce que ça représente comme investissement pour le secteur ?
02:39 Alors déjà, il faut savoir que nos adhérents, donc 130 entreprises adhérentes, installent déjà des panneaux photovoltaïques depuis plusieurs années.
02:48 Ce n'est pas quelque chose qui démarre à zéro. Nous avons un parc d'entrepôt à date qui dépasse les 80 millions de mètres carrés,
02:57 donc d'entrepôt existant. Ces entrepôts existants ne sont pas aujourd'hui tous équipés de panneaux photovoltaïques.
03:04 Donc vous imaginez l'ampleur des surfaces que nous pourrions solariser.
03:08 Et c'est là que nous nous sommes dit que nous avons un devoir quelque part dans le contexte actuel,
03:13 qui est celui d'une crise énergétique qui s'installe, d'un besoin d'énergie verte et pas chère qui est une demande sociétale importante.
03:24 Et puis avec une électrification massive de nos usages, donc on va avoir besoin de plus en plus d'électricité.
03:30 Exactement, que ce soit pour le chauffage, pour nos véhicules, on va avoir besoin de plus en plus d'électricité.
03:37 Donc avec tout ça, on s'est dit qu'il fallait non seulement électrifier et solariser nos toitures,
03:43 mais aussi embarquer avec nous d'autres acteurs, d'autres secteurs d'activité, que ce soit le commerce, le bureau.
03:50 On a à nos côtés des gens comme Unibail-Rodamco, on a des gens comme la SNCF, la direction immobilière de l'État.
03:58 Donc on a réussi en fait non seulement à mobiliser nos adhérents, mais aussi à élargir la démarche au-delà de notre simple filière.
04:07 Aujourd'hui, il y a beaucoup de mètres carrés sous-exploités ?
04:11 Aujourd'hui, le parc neuf, donc les projets neufs, ceux qui se construisent là depuis quelques années,
04:17 ils sont systématiquement couverts de panneaux solaires parce que d'une part, la réglementation l'impose depuis fin 2019.
04:25 Et d'autre part, notre profession a fait des engagements volontaires et a signé une charte d'engagement réciproque avec l'État
04:34 pour en fait faire mieux et plus que ce que la réglementation nous imposait.
04:38 Donc la réglementation nous dit 30% obligatoire de photovoltaïque. Nous, dès 2021, on a dit qu'on fera au maximum 50%.
04:47 Est-ce que c'est beaucoup ? Est-ce que c'est pas beaucoup ? C'est une vraie question.
04:52 Est-ce qu'on peut être à 100% ou est-ce qu'il y a des entrepôts qui ne s'y prêtent pas ?
04:56 Alors, il y a des entrepôts qui ne s'y prêtent pas ou des parties d'entrepôts qui ne s'y prêtent pas,
05:01 surtout les surfaces qui accueillent des matières dangereuses, que ce soit les aérosols, les hydrocarbures,
05:09 des choses qui sont incompatibles avec une installation solaire. Mais c'est une toute petite partie.
05:16 Ensuite, il faut savoir qu'en toiture d'entrepôt, il y a un certain nombre d'installations techniques, des lanterneaux,
05:22 des choses liées au désenfumage. Donc, on ne peut jamais couvrir 100%. Mais on peut couvrir 50% et peut-être un petit peu plus dans les années à venir.
05:33 Est-ce que c'est un changement d'état d'esprit ? C'est-à-dire se dire que finalement, un entrepôt devient producteur d'électricité ?
05:41 Parce que c'est ça ce que vous nous dites aujourd'hui.
05:43 Oui, tout à fait.
05:45 C'est presque une grille de lecture qu'il faut revoir.
05:47 Je pense qu'il faut effectivement voir l'objet entrepôt, qui est souvent et vraiment injustement assimilé à la boîte à chaussures,
05:58 comme une sorte de bâtiment à deux fonctions et à deux niveaux. Un niveau de logistique, parfois un peu plus, parce qu'il peut y avoir des entrepôts avec plusieurs étages,
06:08 et un niveau de production d'énergie. Donc, je pense que désormais, avec cet engagement de la filière, il faut que vous passiez sur l'autoroute devant un entrepôt.
06:18 Vous ne direz pas « tiens, c'est un entrepôt », mais aussi « c'est une centrale solaire et un entrepôt ».
06:22 Est-ce qu'il faut que la réglementation évolue pour vous faciliter finalement ce passage à l'échelle ? Est-ce qu'il y a un petit manque de souplesse aujourd'hui ?
06:30 Bien sûr. On peut aussi commencer par quelque chose d'optimiste. Le jour où nous avons annoncé notre plan solaire, donc les 5 millions sur 5 ans,
06:41 nous avons su que la réglementation a évolué et que l'autoconsommation collective, son périmètre a évolué de 2 km autour du producteur à 10 km.
06:53 Donc ça déjà, c'est quelque chose que nous demandions depuis de longues dates et c'est un petit verrou qui a sauté. Il y en a d'autres.
06:59 Pourquoi c'est important ? Qu'on comprenne bien ? Qu'est-ce que ça change ? Parce que cette électricité, elle va où finalement ?
07:04 Cette électricité, elle va à 3 endroits. Quand vous produisez de l'énergie avec la toiture d'un entrepôt, vous pouvez déjà premièrement autoconsommer.
07:13 Donc alimenter les véhicules de l'entrepôt, chauffer l'entrepôt. Vous pouvez en utiliser une partie, mais cette partie, elle est quand même très minime.
07:23 On consomme très peu de l'énergie produite. Je dirais que maximum 20 % pour les entrepôts vraiment les plus consommateurs.
07:31 Ensuite, ce qui reste, qu'est-ce que vous en faites ? Vous avez deux options.
07:35 Ou vous injectez dans le réseau classique, comme à peu près tout producteur, ou alors vous injectez dans le réseau,
07:42 mais dans un dispositif d'autoconsommation, dans un périmètre autour de votre entrepôt,
07:47 qui permet finalement à ceux qui sont autour de bénéficier d'une énergie qui utilise peu ou moins le réseau et qui est en général moins coûteuse.
07:57 Alors ça, c'est le premier verrou. Vous dites que c'est bon, la réglementation a changé. Qu'est-ce qu'il faudrait améliorer encore en matière de souplesse ?
08:04 Alors un autre petit point qui est probablement un peu technique, mais qui mérite d'être souligné,
08:09 c'est que pour permettre à cette autoconsommation collective de prendre ses ailes, c'est non seulement d'élargir le périmètre,
08:19 mais aussi d'augmenter la puissance qui peut être distribuée dans ce dispositif.
08:24 Aujourd'hui, on est bloqué à 3 MW crête, ce qui est assez peu. Donc si on pouvait avoir un petit peu plus, ça serait déjà pas mal.
08:31 Et puis il y a aussi des avancées techniques qui doivent pouvoir avoir lieu dans les années à venir.
08:38 On devra pouvoir trouver des solutions techniques pour solariser les entrepôts existants et pas seulement les nouveaux,
08:45 qui ont des contraintes en termes de ce qu'ils peuvent porter comme poids, par exemple.
08:50 Et pour finir, il y a aussi des contraintes économiques, parce que pour équilibrer le bilan économique d'une centrale,
08:59 c'est relativement compliqué. On a besoin que la réglementation s'en occupe un petit peu.
09:05 Est-ce que c'est intéressant, parce que vous nous dites on a changé de grille de lecture, c'est de la logistique et on devient centrale solaire.
09:10 C'est un autre métier. C'est pas si évident, j'imagine, pour les entreprises qui possèdent ou qui gèrent ces entrepôts.
09:16 Vous avez tout à fait raison. C'est pas évident. C'est pas le métier de nos adhérents traditionnels.
09:21 Vous êtes un promoteur, vous faites des usines ou des entrepôts.
09:24 Vous n'avez pas appris à faire ni les montages financiers et juridiques, ni les techniques solaires.
09:30 Mais heureusement, depuis quelques années, il y a beaucoup de sociétés qui se sont structurées et qui viennent nous accompagner dans cet effort de solarisation.
09:39 Est-ce que, dernière question, sur le, ça c'est le levier le plus important dont on vient de parler, la solarisation,
09:45 mais sur le maillage territorial, comment vous pouvez accompagner les territoires, finalement, pour limiter le nombre de camions sur les routes ?
09:53 Parce que plus il y a d'entrepôts bien placés, plus ils vont permettre de limiter l'impact carbone des camions. Vous voyez ce que je veux dire ?
10:00 Oui, oui, tout à fait. Mais vous avez raison. On aura beau faire l'entrepôt le plus écologique du monde, le plus économe en énergie,
10:07 le plus producteur d'énergie, le plus respectueux de la biodiversité, mais s'il n'est pas bien localisé, il ne pourra pas jouer son rôle principal,
10:16 qui est celui d'optimiser des flux. Qu'est-ce que c'est qu'un entrepôt ? C'est aussi quelque chose qui optimise des flux qui sont déjà là.
10:23 L'entrepôt ne crée pas les flux, l'entrepôt les optimise, justement.
10:27 Et donc, il faut bien choisir les emplacements, c'est ce que vous nous dites ?
10:29 Il faut bien choisir les emplacements et ce n'est pas simple, parce qu'avec la sobriété foncière et donc, enfin, le principe avec lequel on est entièrement d'accord,
10:40 il y a de moins en moins de terrain, les friches industrielles ne sont pas toujours fléchées vers un usage logistique ni industriel d'ailleurs.
10:47 Donc, dans les années à venir, ce sera un vrai défi d'arriver à bien localiser les entrepôts par rapport au baril-centre des flux.
10:54 Merci beaucoup Diana Dizien et à bientôt sur Bismarck.
10:58 On passe au débat de ce Smart Impact. Restez en place, on va évoquer l'engagement des établissements d'enseignement supérieur.
11:06 [Musique]
11:11 On découvre le label DDRS avec mes invités Geoffroy Belénige. Bonjour, bienvenue.
11:16 Vous êtes co-président de ce label. Laëtitia Langlois, bonjour et bienvenue. Responsable développement durable à l'ESCP Business School.
11:23 DDRS pour Développement Durable et Responsabilité Sociétale. Il faut peut-être expliquer comment il a été créé ce label.
11:30 Vous êtes vous-même directeur d'une école, l'École des métiers de l'environnement basée à Rennes. C'est une initiative des écoles elles-mêmes, c'est ça ?
11:36 C'est ça, oui, tout à fait. Les écoles, il y a une dizaine d'années, un peu plus, même maintenant, ont éprouvé le besoin de structurer leur démarche de développement durable et responsabilité sociétale.
11:45 Sachant que pour nous, c'est un peu la signification et un peu identique, mais il était important de faire apparaître à la fois la question environnementale et la question sociale qui sont vraiment au cœur.
11:53 Donc on a fait apparaître les deux dans le nom de ce label. A la base, c'était un plan vert, un plan vert porté par les établissements qui a débouché sur ce qu'on appelle un référentiel DDRS.
12:02 Donc une structuration qui explique comment on peut avancer, comment analyser ces questions. Et puis enfin, débouché, on a senti le besoin pour les établissements les plus engagés de faire apparaître leur engagement au travers de la délivrance de ce label.
12:14 Mais alors, ce n'est pas si facile de définir. Quel critère ? Comment on définit un label comme celui-là ?
12:19 Alors ça a pris du temps, mais finalement, on a bien analysé quelles étaient les missions spécifiques de l'enseignement supérieur.
12:24 C'est aussi inspiré de ce que fait la norme ISO 26000 qui permet de gérer la responsabilité sociétale des organisations.
12:32 Et donc le label DDRS s'est construit autour de cinq axes. Un axe gouvernance et stratégie d'établissement. Un axe enseignement et formation qui est vraiment le cœur de notre métier.
12:41 Un deuxième pilier important pour nous, c'est la recherche. Donc c'est le troisième axe. Et enfin, deux axes plus structurés et organisationnels.
12:48 Un axe sur la manière dont on gère nos campus. Je dirais l'axe environnemental. Et un dernier axe sur la politique sociale des établissements.
12:55 A la fois pour les étudiants et pour les personnels.
12:57 La Léticia Langlois pour une école comme le SCP, vous êtes je crois présente dans six pays européens aujourd'hui.
13:03 Ça représente quoi cet engagement ? Le label, je crois que vous l'avez depuis l'an dernier.
13:07 Exactement, depuis décembre 2022. Ça représente quoi ? Clairement pour nous, ça a plusieurs avantages.
13:14 C'est que déjà d'un point de vue interne, on se pose la question de qu'est-ce qu'on fait en interne ?
13:18 Qu'est-ce qui pourrait être formalisé ? Et comment est-ce qu'on va pouvoir le mettre en avant ?
13:22 Clairement, un label, c'est aussi un outil de visibilité sur ces enjeux.
13:25 Selon mon opinion, on souffre un peu parfois d'un manque de visibilité sur ces sujets dans le sens où c'est pas parce qu'on a fait une école de commerce
13:32 qu'on peut pas travailler dans ces métiers-là et qu'on peut pas avoir un enseignement et qu'on peut pas être dans un établissement qui se préoccupe de ces enjeux-là.
13:38 Et donc ça aussi, le label de ce point de vue-là nous aide à montrer notre engagement et en interne aussi à nous organiser autour de ces enjeux
13:45 et peut-être à formaliser davantage des actions qu'on mène ou même à emmener des nouvelles auxquelles on n'avait pas nécessairement pensé ou identifié.
13:51 Oui, parce que ce label, vous l'avez pour deux ans, donc ça reste aussi un outil de progression. C'est intéressant de voir comment vous évoluez.
13:57 Quels efforts vous avez dû faire pour l'obtenir ?
14:00 On a clairement fait un effort de formalisation principalement. En fait, on est une école qui est historiquement assez engagée sur ces enjeux-là.
14:06 Pour vous donner un exemple, notre premier cours sur la transition écologique date de 1992.
14:10 Donc ça fait un petit moment qu'on s'interroge sur ces questions-là.
14:13 Et c'est vrai qu'un effort de formalisation pour nous, ça a été clé parce qu'on est sur des thématiques qu'on mène avec plusieurs projets,
14:21 mais on n'avait pas nécessairement une stratégie spécifique sur des sujets très particuliers.
14:29 Typiquement, on avait une politique d'achat, mais on n'avait pas nécessairement une politique d'achat durable.
14:34 Donc on a commencé à travailler là-dessus. Donc on formalise, même si dans les faits, notre politique d'achat,
14:39 on avait forcément des aspects environnementaux qui étaient pris en compte et sociaux aussi, bien sûr.
14:43 Ce n'était pas nécessairement formalisé.
14:45 Qu'est-ce qui est le plus important, Geoffroy Bélidige ? Parce qu'effectivement, il y a ce que "consomme" un campus.
14:53 Donc il y a tous ces leviers-là qui sont importants. Mais c'est le contenu, c'est la pédagogie qui vous semble le plus important aujourd'hui ?
14:59 C'est quel message on transmet à ces étudiants ?
15:01 Je pense que oui, la réponse est clairement oui. On l'a vu d'ailleurs.
15:05 Et je pense que ce label, qui est à l'origine créé par l'établissement, mais je dirais avec un appui très fort de la Conférence des Grandes Ecoles et de France Université,
15:12 mais aussi des ministères, l'enseignement supérieur et de la recherche, et le ministère de la transition écologique.
15:17 On a des fonds baptismaux où on a été aidés.
15:20 Et je dirais, dans le cadre du rapport Jouzel-Abadi, qui est le rapport qui a posé les bases de ce que doit être,
15:28 dans l'enseignement supérieur et la recherche, la manière de piloter cette transition, en tout cas, transition écologique et sociétale,
15:35 ça a été considéré comme le seul label véritablement valable.
15:38 Et pourquoi ? C'est parce qu'il s'adresse à toutes les sphères du travail des établissements.
15:43 Bien entendu, l'enseignement, c'est là où notre impact est le plus fort.
15:46 On peut chercher à réduire avec des achats responsables, comme disait Laetitia à l'instant.
15:50 Oui, on va chasser le plastique à USA Unis, on va sourcer son énergie, etc.
15:54 C'est très bien de le faire, d'ailleurs, heureusement qu'on le fait.
15:56 Mais en tant qu'établissement, notre impact le plus fort, c'est probablement la manière dont on accompagne nos étudiants.
16:01 Des exemples de formation à l'ESCP que vous avez rajoutés ou qui existaient déjà, que vous avez plus structurés ?
16:09 Pour le coup, les formations, on était, d'après moi, assez en avance.
16:13 Comme je vous disais, le premier cours en 1992, depuis, il y a eu pas mal de choses qui ont été faites.
16:17 On a mis beaucoup d'accent sur... Pendant pas mal de temps, en 2016, on avait des masters spécialisés sur la transition écologique.
16:24 Et en 2021, on a réformé une partie des cours du MIM, du Master in Management, qui est notre programme en grande école.
16:32 Et l'idée, c'était aussi de proposer des spécialisations.
16:36 Donc, quand on parle de spécialisation, ce sont des 120 heures de cours dédiées à un sujet.
16:39 A l'heure actuelle, on en a 14, ce qui veut dire que...
16:42 Et ça va de la finance durable jusqu'à l'économie circulaire, repenser les modèles d'affaires.
16:49 Donc, il y a des grandes thématiques comme ça qu'on essaye de permettre aux étudiants dans les cours de spécialisation.
16:54 Et un point extrêmement important pour nous aussi, parce qu'au-delà de permettre aux étudiants de se spécialiser sur cette question,
16:58 il y a des fondamentaux de base à avoir comme connaissances.
17:01 On a créé des cours obligatoires pour l'ensemble de nos programmes.
17:04 Ce qui veut dire que, quelle que soit la porte d'entrée que vous occupez à ESCP,
17:07 bachelors jusque même dans l'Executive Education, donc la formation continue, c'est-à-dire tout ce qui est MBA, Executive MBA,
17:13 vous allez avoir au moins un cours, si ce n'est plus, généralement c'est plus, sur la transition écologique,
17:18 avec ces enjeux-là.
17:19 Oui, mais moi je présente souvent l'émission, les premiers mots que je dis, c'est l'émission de la transformation environnementale et sociétale de notre économie.
17:27 C'est une nouvelle économie qu'on est en train d'avancer.
17:29 Les écoles de commerce, pas seulement la vaut, toutes, elles ont fait la promotion du modèle linéaire pendant des décennies.
17:37 Aujourd'hui, l'économie circulaire est en train de prendre le dessus.
17:41 Ce n'est pas encore le cas, ça va mettre certainement des années voire des décennies, il faudrait que ça aille plus vite.
17:45 Mais bref, c'est tout un logiciel que vous êtes en train de changer.
17:48 Exactement, et c'est pour ça aussi qu'on met l'accent sur la transformation des cours existants, au-delà de créer des nouveaux cours,
17:54 essayer de transformer le curriculum existant pour faire en sorte que ces notions soient intégrées dans des matières qui ont eu par le passé tendance à être climaticides ou écocides.
18:04 À quel point vous avez créé ce label aussi, vous disiez que ça participe de la marque employeur, si j'ose dire, c'est vrai aussi pour une école,
18:13 un établissement d'enseignement supérieur, sous la pression de vos étudiants ?
18:17 Alors, peut-être pour préciser, c'est un label qui s'adresse aux écoles et aux universités.
18:24 Donc c'est vrai que c'est un label très large.
18:27 Et effectivement, on a toujours, j'ai oublié un acteur tout à l'heure d'ailleurs, en disant de ceux qui ont participé à la création du label, c'est le RESES,
18:33 c'est-à-dire un réseau d'étudiants engagés pour les transitions, pour une société écologiquement responsable.
18:40 Et donc ces étudiants, effectivement, nous ont poussé à structurer ce label, parce que c'est important aussi pour eux de savoir si les efforts ou les annonces
18:49 faites par l'établissement sont crédibles. Et je dirais, le gros intérêt d'un label comme celui-ci, c'est qu'on le disait tout à l'heure, c'est un label exigeant.
18:55 C'est-à-dire qu'il y a un audit qui est réalisé, audit par les pairs, dans lequel il y a des étudiants qui sont présents dans le comité d'audit, dans l'équipe d'audit.
19:02 Et les étudiants peuvent aller vérifier, interroger, je dirais, l'établissement se dévoile.
19:07 Il va montrer sa politique, il va montrer ses réalisations, selon les cinq axes dont je parlais tout à l'heure.
19:11 Ça représente 60 indicateurs qui sont pilotés et surveillés. Et derrière chaque indicateur, il doit y avoir des preuves. Et ça, c'est un élément structurel.
19:18 Pour vous donner une idée, nous, on a envoyé environ 200 documents et indicateurs, à peu près.
19:22 Pour obtenir le label ?
19:23 Oui.
19:24 Oui, donc c'est un bien pourpris que…
19:26 Sachant qu'on a été audité par la suite, donc on a eu un premier audit documentaire, puis un audit en présentiel.
19:30 Donc c'est quand même assez costaud.
19:31 Et il faudra maintenir pour pouvoir le conserver dans deux ans.
19:35 Je parlais de cette pression des étudiants.
19:39 Il y a combien d'établissements supérieurs, d'instituts de recherche, d'universités, qui aujourd'hui ont le label ?
19:44 Alors, au niveau du label, on est un peu plus d'une soixantaine d'établissements qui ont candidaté, qui ont reçu le label.
19:50 En termes actuels, avec les fusions, etc., on est plutôt proche de la cinquantaine d'établissements.
19:55 Mais aujourd'hui, on voit bien que, un, sous pression des étudiants qui demandent, et le RSS a publié très récemment une étude sur l'attente des étudiants aujourd'hui.
20:04 Mais aussi sur celle du ministère. Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche s'est doté d'un plan climat biodiversité.
20:11 Et bien, il y a une volonté de faire en sorte que de plus en plus d'établissements aient ce label.
20:15 Aujourd'hui, on est à peine à 12, 15% d'établissements qui ont le label, sur les 300, 400 établissements d'enseignement supérieur.
20:22 Et bien, aujourd'hui, on est donc, je dirais, une cinquantaine qui ont ce label.
20:26 Il y a vraiment un marge de progression.
20:27 Et je crois qu'aujourd'hui, c'est une attente de la société.
20:29 Il en va de la responsabilité de nos établissements.
20:31 – Vous me l'avez dit, vous êtes présent dans 6 pays, Paris, Berlin, Londres, Madrid, Turin et Varsovie.
20:36 Est-ce que cet engagement environnemental et sociétal des étudiants, il est le même partout ?
20:41 Ou est-ce qu'il y a des pays où on se dit…
20:43 Parce que, alors là, on est en Europe, peut-être pas, mais quand je reçois ici des entreprises qui sont vraiment des groupes mondiaux,
20:50 bon voilà, ils me disent, ben oui, mais il y a des continents où nos enjeux environnementaux
20:55 et la pression qu'on met pour améliorer notre bilan carbone, notre bilan sobriété, notre bilan diversité,
21:00 etc., etc., ce n'est pas reçu de la même façon partout.
21:03 Est-ce que c'est pareil à Berlin, à Varsovie ou à Madrid ?
21:07 – Alors, c'est aussi pour ça que nous, on met un point d'honneur,
21:09 pour que l'ensemble de nos programmes intègrent ces enjeux
21:12 et donnent les connaissances fondamentales sur ces thématiques-là.
21:15 Évidemment, il y a des niveaux de connaissances, ce n'est pas tant de mobilisation,
21:19 c'est plutôt des niveaux de connaissances qui sont très variés, mais ce n'est pas propre au pays, vraiment.
21:22 Bon, déjà, de toute façon, nous, on a 70 nationalités environ,
21:25 donc autant de points de vue, si ce n'est beaucoup plus,
21:29 ce qui est forcément la personnalité entre enjeux et les centres d'intérêt aussi,
21:32 mais dans l'ensemble, c'est plutôt un manque de connaissances, vraiment,
21:34 que j'adjirais à un désintérêt complet.
21:36 – Je voudrais terminer, je vous ferai bénédice, sur l'aspect sociétal,
21:39 parce qu'on a tendance, et nous parfois aussi ici,
21:42 à plus parler des enjeux environnementaux.
21:45 Sur cet aspect-là, c'est quoi ?
21:47 C'est un processus de recrutement plus inclusif, la diversité mise en avant,
21:53 quels sont les critères sur cet aspect-là dans le label ?
21:56 – Alors, il y a bien entendu cela, c'est-à-dire comment on élargit,
21:59 comment les établissements s'organisent pour élargir le périmètre de recrutement
22:02 et faire en sorte que ça adresse à tous les étudiants
22:04 ou tous les candidats de la population,
22:06 bien accueillir aussi les étudiants, c'est-à-dire avec leur handicap, etc.,
22:09 leur diversité, faire en sorte qu'on structure cette diversité,
22:12 aussi accompagner les précarités, on a vu aujourd'hui,
22:15 que font les établissements en matière d'accompagnement des étudiants
22:18 qui peuvent être en difficulté économique, etc.
22:21 C'est une des questions qu'on se pose, l'alimentation durable aussi,
22:23 ça fait partie des questions qui sont envisagées,
22:26 on le fait également pour les personnels,
22:28 parce qu'il peut y avoir aussi un effet de dissonance cognitive chez les étudiants
22:31 qui disent "on nous donne des cours et on dit d'aller par là"
22:34 et l'établissement va de l'autre côté,
22:36 donc c'est important de bien se mettre en ordre
22:38 et je dirais, ce qui fait vraiment la force de ce label,
22:41 c'est son caractère systémique, et je crois que ces questions environnementales
22:44 et sociétales traitées en même temps garantissent.
22:46 – Elles sont liées et elles sont liées de toute façon.
22:48 Merci beaucoup, merci à tous les deux d'être venus nous présenter
22:51 ce label "développement durable et responsabilité sociétale".
22:55 On continue évidemment, c'est l'heure de Smart Ideas,
22:58 notre rubrique consacrée aux start-up éco-responsables, tout simplement.
23:02 [Générique]
23:08 Smart Ideas avec Anthony Ginter, le président fondateur de Weo,
23:13 c'est une eau augmentée que vous nous proposez,
23:16 déjà ça veut dire quoi une eau augmentée ?
23:19 – Alors, chez Weo, nous modifions les performances de l'eau
23:22 afin d'améliorer la santé des êtres vivants,
23:25 en proposant une eau augmentée et bientôt sur mesure.
23:29 Donc ce que nous faisons, c'est que nous libérons les principes actifs
23:32 qui sont déjà dans l'eau que nous consommons,
23:36 et nous les réassemblons de manière à donner à l'eau
23:39 des propriétés antioxydantes, notamment, mais également,
23:42 nous avons engagé des recherches pour démontrer
23:46 l'aspect anti-inflammatoire de notre eau,
23:51 et donc lier l'eau augmentée à des traitements de maladies chroniques.
23:57 – C'est 15 ans de recherche, je crois, avec quel principe,
24:00 comment ça marche, vous proposez donc cette bouteille,
24:04 qu'est-ce qu'elle fait de particulière cette bouteille ?
24:06 – Alors cette bouteille, c'est une bouteille qui est équipée d'un module,
24:09 à l'intérieur de laquelle, duquel il y a une électrolyse.
24:12 – Ok.
24:13 – Donc l'eau passe entre deux électrodes dont la spécificité
24:17 est d'être composée d'un diamant de laboratoire
24:20 qui permet d'agir sur l'eau comme on ne l'a jamais fait auparavant.
24:24 Et on a commencé à travailler il y a des années sur les plantes,
24:27 puis sur les animaux en élevage, et ce qui nous a amené à comprendre
24:31 que en agissant sur l'eau comme nous le faisons,
24:35 l'effet anti-inflammatoire permet de renforcer l'immunité des espèces vivantes,
24:41 et c'est pour ça que depuis 6 ans, nous nous sommes engagés
24:44 dans la santé de nous, les consommateurs.
24:47 – Des humains aussi, donc ça veut dire que,
24:49 parce que je parlais d'une quinzaine d'années de recherche,
24:51 c'est beaucoup d'étapes avant d'arriver à quoi ?
24:55 Au moment où vous pouvez vendre le produit pour la consommation des humains.
24:59 On en est là aujourd'hui ?
25:00 – On en est là, le produit est sorti il y a quelques mois,
25:03 et il nous a fallu toutes ces années pour démontrer,
25:06 pour comprendre qu'une technologie était en mesure
25:09 de modifier les propriétés de l'eau.
25:11 Et aujourd'hui, on est même en mesure de les modifier
25:14 en fonction d'un objectif que l'on a ou que l'on nous fixe.
25:17 Donc on n'a plus une seule eau, on est capable de produire différentes eaux.
25:20 – C'est pour ça que vous parlez d'une eau sur mesure ?
25:23 – Absolument.
25:24 – Ça c'est la promesse suivante ?
25:25 – Exactement, c'est tout à fait ça.
25:27 La promesse c'est d'être en mesure de fournir aux consommateurs
25:30 ou aux agriculteurs une eau qui va résoudre un problème spécifique.
25:36 – D'accord, mais vous parliez de santé.
25:41 Antioxydants, en quoi ça va améliorer ma santé par exemple ?
25:46 – Tous les jours vous êtes en contact avec des toxines.
25:49 Vous avez des radicaux, ce qu'on appelle des radicaux,
25:53 ce sont des particules, des molécules qui vont endommager
25:56 votre organisme au quotidien.
25:58 Et c'est pour ça que la santé publique en France
26:02 nous recommande de manger des fruits et légumes.
26:04 Parce que ce sont des antioxydants.
26:06 Nous avons besoin d'apporter des antioxydants à notre alimentation.
26:09 Ce que fait Weo, elle permet de faire la même chose
26:12 avec ce qu'on est obligé de consommer tous les jours, qui est l'eau.
26:16 – Vous l'avez testé sur l'homme déjà ?
26:18 – Oui, depuis des années.
26:20 Et nous avons des milliers de consommateurs aujourd'hui.
26:22 Et nous l'avons démontré avec les plus grands laboratoires de recherche,
26:27 le CNRS, Inserm et d'autres en Amérique et au Canada.
26:30 – Ça coûte cher, une bouteille Weo ?
26:32 – Pendant qu'on parle, elle est à 149 euros.
26:35 Son prix sera probablement plutôt aux alentours de 199 dans les semaines à venir.
26:41 C'est un produit que vous gardez des années.
26:44 Vous pouvez arrêter d'acheter des bouteilles en plastique,
26:46 c'est aussi un avantage.
26:48 Mais surtout, à chaque geste, vous allez renforcer votre immunité
26:52 pour mieux lutter contre les menaces du quotidien.
26:55 – Vous parliez des maladies chroniques,
26:57 ça veut dire que là aussi vous êtes en train de faire des tests.
26:59 Et sur quelles maladies ? Il nous reste à peu près une minute.
27:01 – Nous nous sommes engagés depuis des années dans plusieurs programmes de recherche
27:06 sur le cancer du sein, Alzheimer et diabète.
27:09 Nous sommes également engagés dans la lutte contre le vieillissement.
27:12 Nous avons démontré qu'en modifiant les propriétés de l'eau,
27:16 on pouvait associer Weo à des traitements pour lutter contre ces maladies.
27:20 – Et là, vous en êtes où des tests ?
27:22 – Nous avons fait la partie in vivo et in vitro sur les animaux.
27:26 Donc nous passons maintenant en pré-clinique
27:29 avant de passer sur l'homme, sur ces sujets de maladie.
27:32 – Merci beaucoup Anthony Junter d'être venu vous présenter Weo.
27:36 C'était passionnant.
27:38 Merci à toutes et à tous de votre fidélité.
27:40 Je vous dis à demain pour un nouveau numéro de Smart Impact.
27:43 Et puis je voudrais remercier Alix Nguyen à la programmation et à la production,
27:48 assister de l'implétant Saïd Mahmoud, l'ingénieur du son,
27:53 et le réalisateur de cette émission, c'était Romain Luc.
27:56 Belle fin de journée à toutes et à tous.
27:58 À très vite.
27:59 [Musique]