SMART IMPACT - Emission du jeudi 10 octobre

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Jeudi 10 octobre 2024, SMART IMPACT reçoit Martial Jardel (Cofondateur, Médecins Solidaires) , Guy Rouchon (Maire, Ajain) , Laure Courty (Fondatrice, Waresito) et Brice Lalonde (Président, Équilibre des Énergies)

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00:00Générique
00:08Bonjour, bonjour à toutes et à tous. Bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de celles et ceux qui font de la transformation environnementale et sociétale un axe fort de leur stratégie.
00:17Et voici le sommaire. Mon invité, c'est Brice Lalonde, le président d'Equilibre des énergies, ancien ministre de l'Environnement.
00:24Que pensent-ils des annonces faites par le Premier ministre dans sa déclaration de politique générale ?
00:29L'écologie risque-t-elle de devenir la variable d'ajustement de l'action de ce nouveau gouvernement ?
00:35Réponse juste après ces titres.
00:37La lutte contre les déserts médicaux sera au cœur de notre débat avec la bonne idée de Médecins solidaires,
00:42des généralistes qui se relaient chaque semaine pour venir consulter dans les départements les moins pourvus en personnel de santé.
00:50Et puis la start-up du jour, c'est Wercito qui veut proposer des solutions de logistique et de stockage au secteur des fournitures scolaires.
00:58Voilà pour les titres, c'est Smart Impact. Tout de suite.
01:02Générique
01:08L'invité de Smart Impact, c'est Brice Lalonde. Bonjour.
01:10Bonjour.
01:11Bienvenue. Heureux de vous accueillir de nouveau dans cette émission, ancien ministre de l'Ecologie, président d'Equilibre des énergies,
01:17l'organisation qui oeuvre pour la décarbonation de l'économie en France et en Europe.
01:22J'ai retrouvé en mars, dans une interview au magazine Le Point, vous disiez il ne faut évidemment pas faire de l'écologie la variable d'ajustement du gouvernement.
01:30Est-ce que c'est vrai aussi pour l'action de Michel Barnier ? Est-ce que cette crainte est toujours valable ?
01:35Alors, elle est toujours valable parce que quand on est dans une situation avec une dette aussi immense, on a toujours la tentation de couper dans les dépenses.
01:42Il faut couper dans les dépenses. Mais il vaudrait mieux ne pas couper, en effet, dans les dépenses de la décarbonation parce que c'est quelque chose de longue haleine.
01:48Il ne faut jamais s'arrêter. Il ne faut pas faire de surenchère. Et en même temps, il faut surtout de la ténacité et de la persévérance.
01:55Mais je ne pense pas que ce soit un très gros risque puisque quand même, dans sa déclaration de politique générale, Michel Barnier a dit il y a deux dettes,
02:01la dette financière et la dette écologique.
02:03Et il rappelle son passé de ministre.
02:06Et c'est vrai. Je l'ai connu, moi, à Naguère. Effectivement, il a écrit un bouquin qui est tout à fait remarquable.
02:11C'était un bon ministre de l'Environnement. Et comme il a dit, moi, je suis un Savoyard dans mes montagnes.
02:15On fait attention à l'environnement. C'est quelque chose qui est présent toujours depuis la naissance.
02:21Bon, maintenant, il faut voir. Je pense aussi que quand même, ce gouvernement, les gens que je connais qui sont dans ce gouvernement, ce sont des gens qui connaissent tous l'énergie.
02:29Que ce soit Antoine Armand, le ministre de l'Économie, c'est lui qui a rapporté la fameuse commission parlementaire sur les raisons de la perte d'indépendance énergétique de la France.
02:38Il a même écrit un bouquin qui s'appelle « Le mur énergétique ». Agnès Pannier-Runacher a été une très remarquable ministre qui s'est battue à l'Europe.
02:46Olga Givernet est quelqu'un qui est passionnée de la sobriété, qui est une ingénieure. Donc c'est quelqu'un qui est dans les sciences.
02:53Et puis, bon, même Valérie Letart dans le logement. Enfin tous ces gens, ce sont des gens qui connaissent bien la question de l'énergie et qui, à mon avis...
02:59D'abord, ils sont courageux d'avoir accepté. C'est quand même pas facile.
03:02— Oui. Il y a eu pas mal de refus, notamment à certains postes, notamment pour Bercy. Mais ça, c'est un autre débat.
03:06C'est quoi, pour vous, la priorité sur ce secteur de l'énergie ? Qu'est-ce que vous attendez du gouvernement Bernier ?
03:12— Alors la priorité des priorités, c'est évidemment la persévérance dans un domaine très précis qui est l'électrification des usages de l'énergie, des usages.
03:21Parce qu'en ce qui concerne la production d'électricité, le gouvernement... Enfin on va voir. Mais le gouvernement précédent, depuis le discours de Belfort du président Macron,
03:30bon, on sait qu'il faut faire à la fois des renouvelables, du nucléaire, et il faut y aller. Donc c'est parti, en principe.
03:36Donc on va avoir de l'électricité décarbonée. Et d'ailleurs, la France, elle exporte en ce moment. Tout fonctionne à peu près bien.
03:42En revanche, du côté des usages, là, ça colle pas. Les usages, c'est... En principe, l'électricité, en ce moment, c'est le quart de la consommation d'énergie de la France.
03:53Ça devrait être plus de 50%. Ça devrait être 60%. Donc il faut électrifier. Alors électrifier les transports, ça y est, c'est commencé avec l'automobile.
04:02Très important, l'électrification de l'automobile. — Oui mais alors on a vu que la prime... Le leasing à 100 €, il est parti en un mois et demi l'an dernier.
04:09Donc on va ausculter le montant alloué à cette question dans le budget de cette année, quoi. — C'est très juste. Et alors là, il faut pas mollir, si je puis dire.
04:18Parce qu'il faut aider les Français à acheter des voitures électriques, elles sont encore trop chères. Donc ça, c'est très important. Pourquoi ?
04:23Parce que c'est la flotte automobile française qui est le principal émetteur des émissions de gaz à effet de serre. Donc il faut continuer là-dessus.
04:31Et puis il y a les bâtiments, bien entendu. Et là, les bâtiments... Alors moi, j'espère que ce gouvernement va... Il a dit qu'il allait moderniser ou changer
04:41le diagnostic de performance énergétique des bâtiments. Vous savez qu'en ce moment, si vous êtes chauffé à l'électricité, ça compte double.
04:47Vous consommez 50, c'est compter 100. Ce qui fait que l'électricité est défavorisée. Elle est pénalisée dans le bâtiment. C'est absurde.
04:55Donc ça favorise le gaz. Enfin tout ça, c'est absurde. Donc il faut absolument changer ça. — Donc pour électrifier le bâtiment, il faut changer le principe du DPE, c'est ça ?
05:03— Pas le principe. Le principe est excellent. Mesurer, c'est toujours bien. — Oui, oui. Les critères, enfin. — Les critères, voilà. Il faut l'améliorer.
05:10Et là, c'est très important, parce qu'autrement, vous avez des millions de bâtiments classés, passevoirs thermiques, retirés du marché au moment de la crise du logement
05:20quand même, qui est difficile. — Oui, mais alors il faut aussi pouvoir les rénover, ces bâtiments. Or, ma prime rénov', on a cru comprendre que les budgets
05:26allaient peut-être être... — Oui, il y a une bataille entre ceux qui veulent rénover globalement les rénovations d'ampleur. Mais ça, c'est 60 000 €.
05:33Qu'est-ce que c'est que cette absurde ? Et donc il faut rétablir ou continuer à accepter le monogeste. On fait une seule chose. On commence par les fenêtres, les combles.
05:40Très bien. On verra après. — C'est déjà bien. — C'est déjà bien. Et puis il y a une chose qui est très importante, parce que Michel Barnier a dit qu'il fallait se battre aussi,
05:48enfin très concret, au niveau européen. Eh ben au niveau européen, on a une grosse bataille. C'est celle des barrages. — Allons bon.
05:54— Eh oui. Les barrages... On a beaucoup de barrages en France. On a des montagnes par rapport à d'autres pays européens. Il n'y en a pas beaucoup qui en est autant que nous
06:01à part l'Autriche. Eh ben la Suisse n'est plus dans l'Europe. Enfin bon, voilà, n'est pas dans l'Europe. — Et alors c'est quoi la menace européenne ?
06:06— Alors la menace européenne, c'est que l'État français, au siècle dernier, a donné des barrages à concessions. Ce sont des concessions. Et elles arrivent à terme.
06:15Or, l'UE, elle dit « Ah mais si ça arrive à terme, il faut maintenant ouvrir à la concurrence ». Or, les barrages jouent un rôle extrêmement important dans le réseau électrique.
06:23C'est comme des batteries. Ça permet de stocker l'énergie et de faire turbiner les barrages au moment où l'électricité, on en a besoin, c'est-à-dire aux heures de pointe.
06:32Donc c'est très important. Le barrage en France, c'est 12% de la consommation d'électricité de la France, mais c'est 25% pendant les heures de pointe, tellement on en a besoin.
06:41Et donc c'est un système intégré. Et l'Europe, déjà, elle a commencé à démanteler quand même EDF. Il a fallu avoir le transport d'un côté, la distribution de l'autre,
06:50la production en cours d'un autre. Il faut arrêter ça. On a absolument besoin d'avoir un système qui intègre la batterie, qui intègre les barrages, en même temps qu'on produit de l'électricité.
07:01— Mais je comprends pas bien. Parce que vous nous dites « Finalement, la France est un pays de barrages. Donc on devrait pas craindre la concurrence européenne ».
07:10— Non mais la concurrence, c'est pas ça. La concurrence, c'est que le barrage français est ouvert à la concurrence, ce qui fait que vous pourriez avoir un financier européen différent
07:21qui va acheter la concession. Et du coup, le barrage ne servira plus, sauf qu'il faudra qu'EDF achète la turbine au moment... Tout ça, c'est absurde.
07:30Imaginez que ce soit même un étranger. Ce barrage a été construit avec l'argent des Français. Enfin il y a un moment où ça devient absurde.
07:37— Oui. Je comprends. Et un enjeu de souveraineté. — Il y a un enjeu de souveraineté et surtout d'efficacité du réseau électrique. Autrement, on a toujours le risque d'une panne,
07:46d'un blackout, comme on dit. Et donc là, il y a une bataille très importante que le gouvernement doit mener. Donc nous, on va essayer de l'aider.
07:53Enfin il faut essayer d'expliquer cette situation que personne ne connaît pas bien, cette situation. Donc là, c'est encore une fois, à mon avis,
08:00cette espèce d'idéologie de la concurrence qui, finalement, elle a des effets pervers.
08:05— Puisqu'on parle de barrage, Michel Barnier, il annonce une grande conférence nationale sur l'eau. Alors c'est pas exactement la question de l'énergie.
08:12Mais on est dans un débat ultra polarisé, là, entre certains agriculteurs d'un côté, certaines associations de défense de l'environnement de l'autre.
08:23On a l'impression que personne ne peut se parler. Donc en écoutant Michel Barnier, je me suis dit « Bon courage », quoi.
08:28Qui on va mettre autour de la table et comment on va réussir à aboutir à un consensus sur cette question ?
08:32— Elle est quand même très liée, cette question au changement climatique, puisqu'il y a de moins en moins de neige.
08:36Ce qui fait que quelquefois, en hiver, on a trop d'eau. On a des inondations. On en a de plus en plus. Et en été, on n'en a pas assez,
08:43parce que la neige, elle stockait l'eau en quelque sorte. Et en goutte à goutte, elle la rendait en été. Et donc toute notre législation,
08:52c'est fondé sur l'idée qu'il n'y a pas de changement climatique. Ça vient d'avant. Donc maintenant qu'on est dans une situation très très différente
08:59avec soit des pluies excessives, soit des sécheresses excessives, il va falloir adapter sans doute notre législation.
09:07Et sans doute, il faudra stocker l'eau. Voilà. Alors comment est-ce qu'on va stocker l'eau ? Dans les nappes souterraines,
09:11c'est ce qu'il y a de mieux, bien entendu. Mais quelquefois, peut-être dans les anciennes carrières... Enfin il y a un moment donné,
09:17il va falloir quand même accepter, se mettre autour de la table, regarder les données scientifiques et dire « Bon ben peut-être en effet,
09:22il faut adapter notre législation ». — Alors « adapter la loi », « stocker l'eau ». Donc on revient à la question des bassines,
09:27des mégamassines, des bassins d'invasion, etc. Mais après, pour quel usage ? Et le débat, il est là, en fait. Si c'est pour maintenir
09:38avec des canons à neige, vous voyez, des stations de ski, bon, alors que sans doute que l'avenir des stations de ski, c'est de faire autre chose
09:46que du ski. Si c'est pour promouvoir une agriculture qui est une agriculture intensive à l'ancienne, ça va tenir là-dessus aussi, le débat.
09:53— Oui, bien sûr, ça va tenir là-dessus. Mais évidemment, on a besoin de l'eau partout. — Oui. — Y compris pour l'énergie, puisqu'on refroidit
10:02les centrales avec ça, puisqu'on a des barrages. En effet, puisque si on veut faire de l'hydrogène, il faudra électrolyser l'eau. Donc il faudra de l'eau.
10:10Dans beaucoup de process industriels, on a besoin de l'eau. — Partager l'eau, quoi. — Exactement. Donc il faudra partager l'eau. Je me souviens d'avoir été ministre.
10:16Et toute la question, c'était... L'industrie, on voulait beaucoup. On voulait faire des canaux pour faire des transports. Le troisième, c'était l'agriculture.
10:23Et donc il a fallu... Et je me souviens très bien, c'était le ministre de l'Environnement qui a finalement été l'arbitre. Eh ben là, le gouvernement...
10:31Le gouvernement Barnier, sans doute, va demander au ministère de l'Environnement d'être à nouveau l'arbitre de la question de l'eau.
10:39Vous savez, l'irrigation, on était contre. Mais enfin, à un moment donné, quand même, il faut accepter que de temps en temps, il faut irriguer.
10:45Même la vigne, en France, on n'avait pas le droit d'irriguer la vigne. Ça se faisait pas. Mais on a commencé à irriguer la vigne, notamment la perle à vigne.
10:52Donc à un moment donné, il faut accepter la nouvelle réalité. Il y a un changement climatique. Eh ben il faut orienter nos politiques.
10:58— Merci beaucoup, Brice Lalonde. Et à bientôt sur BeSmart for Change. On passe à notre débat, la lutte contre les déserts médicaux, au programme.
11:06(*Générique de fin*)
11:12On parle de la lutte contre les déserts médicaux, la pénurie de médecins avec le Dr Martial Jardel. Bonjour.
11:19— Bonjour. — Bienvenue. Vous êtes médecin généraliste, cofondateur de Médecins solidaires. Et Guy Rouchon, bonjour.
11:24— Bonjour. — Bienvenue. Le maire d'Agin, dans la Creuse, trouvait un généraliste dans votre département avant Médecins solidaires.
11:32Je remonte quelques années en arrière. C'était quoi ? C'était impossible ? C'était un défi ?
11:36— C'était quasiment impossible. C'était un vrai défi, oui, effectivement, parce que trouver un médecin, alors qu'on sait qu'au niveau national,
11:42il manque tellement de médecins, que pourquoi un médecin viendrait particulièrement en Creuse, en Creuse, un département rural qui, malheureusement, se dépeuple ?
11:52C'était quasiment impossible. On a essayé. Vous savez, on a fait une vidéo. À l'entrée du village, on a mis « Agin recherche médecin ».
12:01Je suis allé sur différents médias, France Inter, France 2, etc. Bon, rien n'y a fait. Rien du tout.
12:08— Avec quelles conséquences en termes de santé publique, de retard de diagnostic, peut-être, d'habitants qui veulent partir parce qu'il n'y a pas...
12:18Enfin vous voyez, c'est une espèce de cercle vicieux, quoi. — Alors les retards de soins, effectivement, ça... Mais Martial pourrait en parler plus que moi.
12:25Mais effectivement, on s'est aperçus, les médecins solidaires s'est aperçus qu'effectivement, il y a des gens qui ne consultaient plus depuis 2 ans avec des diabètes,
12:34avec plein de choses. Et donc effectivement, ça devenait urgent de récupérer un médecin. Mais sans médecin solidaire, peut-être qu'aujourd'hui,
12:43on n'aurait pas de médecin, parce que médecin solidaire était agent depuis 2 ans. Ça fait 2 ans que ça fonctionne et qu'il y a un médecin toutes les semaines
12:50et un nouveau médecin chaque semaine. — Et il y a votre sourire qui apparaît immédiatement. Centre Pionnier, en quelque sorte, pour médecin solidaire,
12:56ouvert il y a 2 ans, on l'a dit. Alors on va rappeler l'idée, déjà. C'est quoi, le principe de médecin solidaire ?
13:02— Le principe de médecin solidaire, c'est de dire que puisqu'on peut pas demander beaucoup à peu de médecins, peut-être qu'on peut essayer de demander peu
13:09à beaucoup de médecins, en créant un relais. C'est-à-dire que chaque semaine, c'est un médecin différent qui va venir exercer dans un centre de santé
13:16qu'on installe dans un territoire qui ne parvenait pas à trouver un médecin ou il y a une offre qui a disparu. Et les médecins, ils peuvent être jeunes remplaçants,
13:25installés, retraités. Ça peut vraiment adresser toute la population de médecins généralistes en France. Et on prend en charge leurs frais de transport.
13:32On prend en charge leur logement. On leur met un véhicule à disposition. On simplifie toutes les démarches administratives. Sur place, il y a des coordinatrices
13:41qui font qu'eux, ils sont vraiment là pour faire que de la médecine dans un cadre d'exercice serein. Et du coup, ils ont envie de revenir, parce qu'ils trouvent
13:48que c'est chouette. Et du coup, on arrive à activer comme ça un cercle vertueux.
13:51– Comment ça se passe pour les patients, les maladies de longue durée ? Parce que, comment le suivi est fait ? Parce que le médecin change chaque année, chaque semaine.
14:02– Chaque semaine, oui, c'est une excellente question. En fait, aujourd'hui, on est quand même dans une société où la traçabilité de l'information,
14:09c'est quelque chose qu'on maîtrise. L'information médicale, encore plus. On l'apprend dès les premières années de la fac. Et nous, c'est des médecins qui sont
14:17très sensibilisés à ce sujet, puisqu'ils connaissent le principe de l'association. Et donc, on a des logiciels dans lesquels tout est rempli, les antécédents,
14:23toutes les consultations sont tracées, etc. Et puis, les coordinatrices, qui sont les points fixes du centre de santé, veillent aussi à faire ce lien
14:31entre le patient et les médecins. Et avec deux ans de recul à Agen, on se rend compte que les patients sont aussi assez heureux de bénéficier de ces regards croisés
14:40de différents praticiens qui vont pouvoir valider leur prescription en disant que si 4 médecins différents ont dit que mon ordonnance, elle, était adaptée,
14:48je vais arrêter d'aller sur Internet pour trouver un autre diagnostic que celui qu'ils m'ont donné. Est-ce que ça attire du monde ?
14:54Vous voyez ce que je veux dire ? C'est-à-dire depuis que le centre Médecins solidaires a ouvert à Agen, donc on est dans la creuse, c'est A-J-A-N.
15:01– A-J-A-I-N. – A-J-A-I-N, il me manquait une lettre.
15:05– Tout à fait. – Il y a des patients qui viennent de plus loin, quoi.
15:09– Bien sûr, les patients viennent d'Agen, de la commune, mais de toutes les communes périphériques et notamment de Guéret qui est le chef-lieu de département.
15:18– Ça veut dire que c'est une source d'activité aussi pour la ville, d'une certaine façon ?
15:21– Tout à fait, ces gens qui viennent à Agen, on a une pharmacie à Agen, on n'avait plus de médecins.
15:26La pharmacie, sa pérennité était compromise sans médecin, alors qu'aujourd'hui elle retrouve un regain d'activité.
15:36On a des commerces qui ont été repris, on a une supérette qui allait fermer et qui a été reprise par un jeune.
15:43On a un bar, un bar tabac presse, le propriétaire partait à la retraite.
15:49On a retrouvé quelqu'un, une jeune femme de 40 ans, t'as dû la voir peut-être, et qui est dynamique.
15:55– Mais attendez, vous liez tout ça au centre de l'entrée ?
15:59– Alors, je ne sais pas si on peut le lier directement, mais n'empêche qu'à Agen, on en parle beaucoup,
16:03on en parle beaucoup, je ne sais pas si vous en avez entendu parler,
16:06on en a parlé beaucoup dans les médias, de médecins solidaires, et Agen, effectivement, en creuse,
16:12bon, effectivement, ce HIAN rayonne, mais il rayonne au-delà de la creuse.
16:18Et donc, voilà, effectivement, il y a les commerces, et puis il y a les habitations.
16:23Sur la commune, il y a des habitations qui, malheureusement, les propriétaires décèdent,
16:28et toutes ces maisons ont été vendues, toutes les maisons du Bourg, par exemple, ont retrouvé preneur.
16:33Alors, on va faire un lotissement, j'espère qu'effectivement, ce sera la même chose.
16:36– C'est super, on est dans un cercle vicieux qui s'est transformé en cercle vertueux,
16:40c'est vraiment ça l'histoire.
16:42– Il y a eu quelque chose d'assez extraordinaire,
16:44c'est-à-dire qu'avant l'arrivée de Médecins solidaires, j'étais le maire de la commune, certes,
16:48mais je n'étais que le maire, et j'ai eu l'impression que, tout de suite après,
16:52après les réunions publiques, et puis quand les gens ont appris que,
16:55vraiment, il y aura un médecin et un médecin toutes les semaines,
16:57ils se sont inquiétés un petit peu au départ, effectivement, de ce turn-over,
17:00mais ils ne se sont pas inquiétés très longtemps,
17:02et après, j'ai l'impression d'avoir réalisé quelque chose d'une prouesse,
17:06enfin, d'être le messie, comme je dis, mais c'est un héros.
17:09– Un héros, un héros, tout à fait super.
17:13Combien de centres de santé Médecins solidaires en France, aujourd'hui, vous en êtes ?
17:18Et puis, peut-être, dans quel département ?
17:19Parce que c'est assez intéressant d'essayer de se situer.
17:21– Alors, aujourd'hui, on en est à cinq, on vient d'ouvrir le cinquième,
17:24on en a deux en Creuse, dans lesquelles il y a deux médecins,
17:27donc ça fait quatre médecins en Creuse, toutes les semaines.
17:29On en a un dans le Cher, à Charenton-du-Cher,
17:31un dans la Nièvre, à Chantenay-Saint-Hubert,
17:33et un dans la Haute-Vienne, à Arnac-la-Poste.
17:35– Que vous venez d'ouvrir, celui de la Haute-Vienne, c'est ça ?
17:37Et il y a d'autres ouvertures prévues, là ?
17:39– Oui, on va ouvrir en novembre à Ménigouth, dans les Deux-Sèvres,
17:44en décembre à Reuilly, dans l'Indre,
17:47et puis, on espère en ouvrir encore six autres l'année prochaine,
17:51et peut-être huit autres aussi, en 2026.
17:53– Est-ce qu'on parle que de ruralité ?
17:55Parce que j'entendais, cette semaine,
17:58je crois que c'était chez nos confrères de France Info,
18:01l'exemple de Malakoff.
18:03Malakoff, on est en région parisienne,
18:05on pourrait imaginer qu'on est dans un tissu de soins
18:09et d'offres médicales ultra serrés,
18:12et bien à Malakoff, on commence à manquer de médecins.
18:14Donc est-ce que c'est seulement une question rurale ?
18:16– Ah non, pas du tout, on dit d'ailleurs
18:17que Paris est le plus grand désert médical.
18:20Ça, on le dit maintenant.
18:21Ce n'est pas du tout qu'une question de la ruralité.
18:22La différence, c'est que dans les territoires ruraux,
18:24il n'y a pas d'autres solutions d'accès aux soins.
18:27À Malakoff, vous avez peut-être du mal à trouver un accès
18:30à un médecin traitant, mais enfin, au pire du pire,
18:32vous avez SOS médecin, vous prenez le métro,
18:35vous allez aux urgences de Saint-Antoine,
18:36ou de La Riboisière, ou de je ne sais où,
18:38vous avez une possibilité.
18:40À Agen, dans ces territoires ruraux,
18:42s'il n'y a pas de médecin, il n'y a pas d'option.
18:46Et on se retrouve avec des gens qui nous disent
18:47« Mais moi j'ai quatre enfants, quand ils sont malades,
18:49je ne sais pas quoi faire. »
18:51Et c'est cette absence de solution qui est inacceptable.
18:54– Les médecins qui viennent consulter, comment ils sont payés ?
18:59Parce qu'il y a aussi les mercenaires qui vont d'un hôpital à l'autre
19:04et qui sont beaucoup mieux payés que les statutaires.
19:05Donc c'est quoi le principe ?
19:06– Alors nous, c'est un collectif de médecins solidaires
19:09et ça porte quand même son nom.
19:10C'est des médecins qui ne sont pas bénévoles,
19:12mais qui sont volontaires et leur rémunération,
19:14c'est 1000 euros la semaine.
19:16Donc c'est quand même une rémunération solidaire
19:18parce qu'ils pourraient trouver largement plus ailleurs.
19:21Et c'est la rémunération qui fait que ça nous évite justement
19:24de rentrer dans une logique de mercenariat.
19:26Ce n'est pas des médecins qui viennent chercher de l'argent,
19:28c'est des médecins qui viennent contribuer à un projet d'intérêt général,
19:31collectif et qui sont animés par ce désir d'aider.
19:35– Guillauchon, votre centre de santé a reçu la visite de la ministre
19:39de la Santé il y a quelques jours.
19:42Qu'est-ce qu'elle voulait voir ?
19:43Comment ça s'est passé ?
19:44– Je pense qu'elle voulait voir avant tout Médecin solidaire.
19:47Effectivement, Médecin solidaire était le lieu d'expérimentation
19:51de Médecin solidaire, mais elle venait surtout voir Médecin solidaire.
19:56Je pense qu'elle voulait savoir comment ça fonctionnait, c'était ça.
19:59Et bien sûr, elle est de mieux âge, donc je l'ai reçu.
20:03– Comment elle a réagi ?
20:05Ce que j'entends dans votre description,
20:07c'est qu'il y a peut-être là un modèle à dupliquer, à développer, c'est ça ?
20:12– Tout à fait, je crois qu'elle a dû dire qu'elle aiderait Médecin solidaire
20:16à ouvrir de nouveaux centres ou à se développer en Nouvelle-Aquitaine peut-être ou ailleurs.
20:23– Oui, ce qu'on a percuté nous avec Médecin solidaire,
20:27c'est l'idée qu'on pouvait innover.
20:29On pouvait sortir du dogme du médecin de famille,
20:32qui est un modèle auquel je suis très attaché,
20:34je suis moi-même installé en tant que médecin de famille, il n'y a pas de sujet.
20:36Mais il faut qu'on se permette d'ouvrir la boîte de l'innovation organisationnelle.
20:40Il y a peut-être d'autres manières de délivrer de la médecine générale
20:44que sur les épaules d'une seule personne qui s'installe pendant 30 ans dans un territoire.
20:49Alors, ce n'est peut-être pas Médecin solidaire qui va sauver tous les territoires,
20:53mais cette idée qu'il faut qu'on se creuse la tête pour trouver de nouvelles solutions
20:56et de nouvelles formes d'organisation, ça, ça vient particulièrement.
20:59– C'est aussi parce que les médecins, et pas seulement les médecins,
21:01c'est vrai, dans plein de professions,
21:03ne veulent plus travailler comme les parents ou les grands-parents voulaient travailler.
21:07Est-ce que c'est vrai ça ?
21:09– Oui, mais c'est plus large que ça, c'est-à-dire que c'est une génération
21:13qui a changé considérablement son rapport au travail.
21:15C'est vrai dans la médecine, dans tous les autres secteurs,
21:17c'est vrai aussi qu'il y a 30 ans, les médecins qui travaillaient
21:21et qui étaient réveillables la nuit et qui faisaient des journées tunnels,
21:25le faisaient beaucoup par vocation, souvent aussi un peu par obligation,
21:29parce que s'ils ne le faisaient pas, ils perdaient leurs patients,
21:31puisque c'était très concurrentiel.
21:33Donc la donne a changé, et puis il y a 30 ans,
21:37vous vous installiez dans un territoire rural,
21:39si deux ans après vous vouliez changer de projet de vie,
21:41ce n'était pas un problème, quelqu'un était ravi de reprendre votre place.
21:44Aujourd'hui, vous vous installez dans un territoire rural,
21:46si au bout de deux ans vous changez de projet de vie,
21:48vous êtes coincé, parce que personne ne peut vous remplacer.
21:51Donc vous créez un drame humain,
21:53et donc ça génère un frein énorme à l'installation.
21:55La pression morale qui est aujourd'hui sur les épaules des jeunes médecins
21:58qui peuvent penser à s'installer éventuellement dans ces territoires,
22:00elle est énorme.
22:00– Tiens, dernière question, comment ça se passe ?
22:03Parce qu'il y a besoin de spécialistes aussi,
22:05et un médecin généraliste, souvent il est dans une chaîne de soins,
22:07c'est-à-dire qu'il va détecter une maladie,
22:09il faut que, éventuellement, est-ce qu'il peut prendre un avis d'un spécialiste ?
22:14Est-ce qu'il y a un peu de télémédecine ?
22:15Enfin, j'essaye de comprendre comment ça se met en place.
22:18– Oui, il y a un carnet de correspondants qui est mis à jour au fil de l'eau,
22:24et où on a des adressages qui, selon chaque territoire, sont spécifiques.
22:28On développe, on réfléchit à développer les solutions évidemment de télé-expertise,
22:32qui vont être particulièrement intéressantes en dermatologie par exemple.
22:36Et puis, on est vraiment dans cette idée que, pour l'instant,
22:39on construit une offre de soins de médecine générale, bien structurée.
22:43Il y a beaucoup de spécialistes d'ailleurs qui ont voulu nous rejoindre,
22:46mais pour l'instant, on freine un peu sur ça,
22:48on attend d'être très solide sur la médecine générale
22:51pour pouvoir développer après d'autres offres de spécialité.
22:53– Bon, vous avez fait les jaloux ?
22:55– Oui, tout à fait, je fais partie d'une communauté d'agglomération du Grand Garais,
23:01et maintenant, à chaque fois qu'on me voit,
23:03on me dit, alors certains me disent, bonjour docteur,
23:05voilà, t'étais encore dans le journal, t'étais à la radio, t'étais à la télé.
23:09– Ça va pas s'arranger, vous pourrez diffuser cette émission.
23:13– Oui, et puis il y a plusieurs maires qui m'ont dit,
23:14mais comment on fait pour que Médecins Solidaires vienne chez nous ?
23:18Il y en a plusieurs, il y en a même qui m'ont demandé,
23:20est-ce que je ne pourrais pas avoir les adresses ou les mails des médecins qui viennent ?
23:24Mais je dis, non, ce n'est pas comme ça que ça va, ça peut se passer.
23:27Mais pour savoir s'il n'y en a pas un qui voudrait venir s'installer,
23:30par exemple, dans une commune proche d'un genre.
23:32– Bon, c'est une belle histoire que vous nous avez racontée tous les deux.
23:35Merci beaucoup d'être venue la partager sur Smart Impact.
23:40On passe tout de suite à notre rubrique Start-up.
23:42– Générique –
23:48– Smart Ideas avec Laure Courty, bonjour. – Bonjour Thomas.
23:51– Bienvenue, vous êtes la fondatrice de Wercito, créée en 2021.
23:55C'était quoi l'idée, le point de départ ?
23:57– Le point de départ, c'est, je pense, post-Covid.
24:00On a effectivement déjà une première structure qui s'appelle JeuStock.
24:04Et on a énormément de grandes entreprises qui nous contactent en nous disant
24:07« trouvez-nous des solutions logistiques flexibles ».
24:09On a un moment crucial pour la logistique, on sent bien qu'il y a des grosses tensions.
24:13Et du coup, on s'est mis à déployer des solutions logistiques ultra-flexibles
24:18pour ces entreprises, en s'appuyant sur un réseau de partenaires,
24:22donc des logisticiens qui ont déjà des entrepôts dans lesquels il y a de la vacances,
24:26qui ont de la ressource, des transporteurs.
24:28Et on va proposer à nos clients, du coup, des solutions flexibles partout en France.
24:33– Et alors, comment ça marche ?
24:34C'est-à-dire, ça suppose d'avoir un réseau suffisamment vaste,
24:38avec un effet positif qui est de remplir les espaces vides, en quelque sorte ?
24:43Ça semble simple quand je le dis, mais ça ne doit pas être si simple à mettre en place.
24:46– Exactement, oui, c'est faciliter l'accès à la logistique externalisée.
24:50C'est quand même 74% des entreprises qui externalisent tout ou partie de leur logistique.
24:5580% d'entre elles qui vont vous dire,
24:56moi j'ai l'intention d'externaliser encore plus parce que c'est devenu trop complexe.
25:00Et donc, l'idée c'est d'arrêter de construire des nouveaux entrepôts,
25:05alors qu'on sait qu'il y a à peu près 30% en moyenne de vacances dans les entrepôts en France.
25:09Donc autant profiter de ce maillage du territoire qui est déjà excellent,
25:13des compétences de nos logisticiens,
25:15et donc de leur permettre d'avoir des nouveaux clients pour développer leur chiffre d'affaires.
25:20– Et quand on connaît les enjeux d'artificialisation des sols,
25:24c'est un très bon argument.
25:26Je crois que vous débarquez dans le secteur des fournitures scolaires, c'est ça ?
25:30– On a effectivement pas mal d'acteurs de la fourniture scolaire,
25:34on avait beaucoup communiqué au mois de septembre
25:36parce qu'effectivement on a géré pas mal d'enjeux sur ce secteur-là.
25:38– Comment s'est passée la rentrée ?
25:40– Très bien, enfin il faut surtout interroger nos clients,
25:43mais en tout cas ça a l'air de s'être bien passé.
25:45Mais on est présent dans beaucoup de secteurs,
25:48on est présent dans le BTP, on est présent dans tout ce qui est industriel,
25:51grande distribution, et on travaille aussi bien pour des PME, des ETI
25:55que pour des très grands groupes partout en France.
25:57– Trois ans après la création, vous en êtes où du développement de Wercito ?
26:01– Alors on a 400 clients, on fait plusieurs millions de chiffres d'affaires,
26:06on a 1500 partenaires, on réduit à peu près de 20% les coûts logistiques de nos clients
26:13et de 30% leurs émissions carbone.
26:15On est une équipe de 30 installées à Bordeaux,
26:18et on a levé à peu près 3 millions d'euros.
26:20– Bon, belle histoire, bilan carbone,
26:23comment vous faites baisser à ce point le bilan carbone de vos clients ?
26:26– Alors on a deux enjeux sur le bilan carbone,
26:28le premier c'est évidemment de réduire l'artificialisation,
26:31comme on l'a dit, d'utiliser des espaces qui sont vacants,
26:35donc ça on est capable de mesurer effectivement le non-émis par la construction.
26:40Et ensuite, en fait, si vous êtes en capacité de positionner votre entrepôt logistique
26:47de manière assez stratégique par rapport à tous les clients que vous devez livrer,
26:50forcément, donc ça s'appelle un baril centre en logistique,
26:53si vous avez un baril centre qui est bien placé,
26:55vous allez réduire les kilomètres qui sont parcourus par les camions,
26:58et donc on a effectivement moins de 30%.
27:00– Est-ce que c'est un secteur, on va terminer là-dessus,
27:03qui est vraiment en mutation, c'est-à-dire qui a pris conscience,
27:06c'est le rôle stratégique des logisticiens,
27:09on l'a tous compris, particulièrement au moment du Covid,
27:11mais cette prise de conscience de l'impact, de l'impact environnemental,
27:15quel chemin c'est en train de prendre ?
27:17– Oui, alors on a effectivement de plus en plus de clients
27:20qui nous contactent avec des enjeux de réduction des émissions,
27:23ce qu'il faut bien comprendre, c'est que nous on a un impact direct financier
27:28et extra-financier, donc en fait, je pense que les gens aujourd'hui,
27:31enfin nos clients en tout cas, viennent nous voir d'abord pour le financier
27:34avec derrière un impact extra-financier, et du coup forcément ça fonctionne.
27:39Mais voilà, on a sur l'extra-financier, on a encore vraiment du boulot,
27:44c'est un secteur ultra-polluant, la logistique, donc il va falloir qu'on…
27:47– Mécaniquement, donc il y a encore du travail.
27:48– Il y a encore beaucoup de travail, oui.
27:50– Merci beaucoup Laure Courtier d'être venue nous présenter.
27:53We're Cito, à bientôt sur Be Smart For Change.
27:55Voilà, c'est la fin de ce numéro, merci à toutes et à tous de votre fidélité,
27:58je voudrais remercier Alexis Mathieu et Nicolas Juchat
28:02à la programmation et à la production de cette émission,
28:05Alice Pitavie, la réalisatrice, Saïd Mamou, l'ingénieur du son, salut.

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