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Mercredi 13 décembre 2023, SMART IMPACT reçoit Tristan Rodriguez (Vice-président, Groupe Kramer) , Jean-Philippe Lacharme (Directeur général, Saint-Gobain Développement) , Cindy Demichel (Cofondatrice et PDG, Celsius Energy) et Laëtitia De Montgolfier (Directrice exécutive RH, LIDL)

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Transcription
00:00 (Générique)
00:08 Bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de celles et ceux qui font de la transformation environnementale et sociétale
00:14 un axe fort de leur stratégie. Et voici le sommaire. Mon invité aujourd'hui, c'est Tristan Rodrigues, vice-président du groupe Kramer,
00:22 entreprise française de céramique, de robinetterie. On va parler réindustrialisation et décarbonation dans une minute.
00:29 Pour le débat de ce Smart Impact, c'est un binôme de la communauté Les entreprises s'engagent que je vais vous présenter avec les exemples
00:36 de Lidl et de Saint-Gobain et puis dans notre rubrique consacrée aux startups éco-responsables, on va parler géothermie, la géothermie proposée par
00:45 Celsius Energy. Voilà pour les titres. On a 30 minutes pour les développer. C'est parti.
00:50 (Générique)
00:57 L'invité de Smart Impact, c'est Tristan Rodrigues. Bonjour.
01:00 Bonjour.
01:01 Bienvenue. Vous êtes le vice-président du groupe Kramer qui faisait partie des 124 entreprises choisies pour participer à la grande exposition
01:08 du Made in France qui était organisée à l'Élysée. C'était au mois de juillet dernier. Bravo.
01:12 Merci.
01:13 C'était quoi, une forme de consécration ? Vous l'avez ressenti comme ça ?
01:15 Tout à fait, de valorisation aussi, de savoir-faire de la part de... enfin, de savoir-faire de nos équipes, puisque, comment dirais-je,
01:20 on a un savoir-faire qui est assez large sur la robinetterie et la céramique. Et le fait d'avoir été sélectionné par la présidence de la République
01:26 pour ce bel événement, c'était effectivement une source de... enfin, comment dirais-je, une forme de consécration pour nous.
01:32 Comment ? Quel produit vous avez exposé quand vous vous êtes dit "Waouh, on est à l'Élysée, c'est la première, peut-être la dernière fois."
01:38 Qu'est-ce que vous avez essayé de montrer ?
01:39 Écoutez, vous aviez de tout, de la boîte de sardines jusqu'au vélo, en passant par le bateau, enfin, beaucoup de choses, beaucoup de savoir-faire.
01:44 Oui, oui, c'était vraiment tout ce qu'on produit en France.
01:46 Tout à fait. Nous, on a présenté effectivement un ensemble de robinetterie et de céramique qui valorise nos savoir-faire dans cette industrie.
01:54 "Produire en France", c'est le thème principal, on va dire, de cette interview. En quoi c'est un défi, aujourd'hui ?
02:02 Un défi, puisque, comment dirais-je, un défi qui ne date pas d'hier, puisque, comment dirais-je, ça fait depuis les années 70
02:09 qu'on subit une sorte de cycle de désindustrialisation de la France. C'est quand même plus de 2,5 millions d'emplois qui ont été supprimés depuis les années 70.
02:18 Et, comment dirais-je, les entreprises françaises que nous représentons n'ont pas attendu le Covid, si vous voulez, pour produire en France
02:23 et essayer d'innover, pour essayer d'être le plus compétitif sur nos marchés.
02:27 Mais, une entreprise comme la vôtre, elle pourrait produire plus loin, beaucoup plus loin ? Ça lui coûterait beaucoup moins cher ?
02:35 Bien sûr, on peut avoir cette logique-là. Il est impossible de se passer de production, par exemple, asiatique à 100%,
02:44 mais on essaye au maximum de fabriquer en France et c'est ce qu'on prouve au quotidien qu'on peut fabriquer en France et être productif en France, et surtout compétitif.
02:51 Pour un groupe comme le vôtre, Kramer, ce qui vient de, justement, quand vous dites qu'il y a certains produits qu'on ne peut pas produire en France, c'est ça ?
02:58 Bien sûr, ça ne va que par le problème de prix, en fait, si vous voulez, puisque la tarification en vigueur sur nos marchés ne peut pas faire du 100% made in France.
03:08 Vous êtes à quel pourcentage aujourd'hui ?
03:10 Aujourd'hui, on affirme du 90 et plus. C'est notre fierté.
03:13 C'est pas loin.
03:14 Et, justement, d'être compétitif sur nos marchés avec ce taux-là.
03:18 Réindustrialisation, c'est vraiment l'objectif affiché depuis plusieurs années et accéléré, on va dire, après à la fois la crise Covid et la guerre en Ukraine,
03:29 l'invasion de l'Ukraine par la Russie, avec, évidemment, une importance du soutien de l'État, du soutien des collectivités locales.
03:37 Ça passe par quoi pour vous ?
03:38 Bien sûr.
03:39 Des subventions, des aides à l'investissement, des réglementations simplifiées ? Qu'est-ce qui vous semble important ?
03:46 Je pense que ce qui est le plus important dans le sujet de la réindustrialisation de la France, c'est vraiment partir des territoires.
03:51 Qu'est-ce que c'est ?
03:52 C'est que nos entreprises françaises doivent tisser un lien, un maillage industriel et économique autour de leur savoir-faire.
03:59 Je dis souvent que les sociétés doivent sortir un petit peu de leur mur et puis aller tisser des liens politiques avec les organismes économiques du secteur,
04:06 enfin de leur territoire, et ensuite de créer des écosystèmes au niveau national qui permettent justement de connecter l'ensemble de ces écosystèmes et de ces entreprises
04:14 pour essayer justement d'avoir un maillage le plus fin possible sur la France.
04:19 Alors si on parle, vous dites que le plus important c'est l'enjeu territorial.
04:25 On va prendre un autre exemple. Vous êtes basé où et quels liens vous avez tissés justement dans le territoire ?
04:30 Monsieur, alors nous le groupe Kramer, on est sur une part grand Est de la France, puisqu'on a deux marques aujourd'hui qui sont Kramer et Horus,
04:38 renforcées par trois sites de production, un étant dans la Meuse, notre site historique, un deuxième à Aubernais qui représente notre marque Horus,
04:45 qui est l'appellée entreprise du patrimoine vivant, d'ailleurs qui a été une des sociétés sélectionnées pour participer à l'événement de l'Elysée,
04:53 et la troisième qui est l'ex-usine historique de Jacob Delafond, que nous avons sauvée justement de la fermeture il y a peu, depuis 2021 exactement.
05:02 Donc on est présent vraiment sur la partie serre-mécanique.
05:05 Alors ça veut dire quoi concrètement ? La région, les départements vous aident ? Vous voyez quand vous dites on doit tisser un écosystème, ça passe par quoi ?
05:14 Je vais vous donner un exemple concret. Juste avant qu'on a sauvé une société qui était menacée de fermeture, qui est l'ex-usine, le site historique de Jacob Delafond, Jura,
05:25 et on a prouvé que, bien sûr on était porteur d'un projet, donc cette usine pour la petite histoire fabrique de la céramique sanitaire,
05:31 un savoir-faire ancestral qui date de 1899 tout de même, donc il y a plus de cinq générations sur site.
05:36 On a posé le contexte et qu'est-ce qu'on a réussi à faire ? C'est qu'on a été porteur d'un projet pour sauver cette entreprise et lui permettre d'évoluer encore dans le marché.
05:48 On a pu à la fois renforcer nos liens avec la région, puisque la région nous a aidés.
05:55 On a pu mettre autour de la table la région, les pouvoirs publics, politiques, les syndicats, la CFECGC en la personne de François Oméril que je salue,
06:05 jusqu'au plus haut sommet de l'État, puisque les salariés avaient informé de la fermeture à l'époque, le Premier ministre de l'époque qui était Jean Castex,
06:13 et jusqu'au Président de la République, pour montrer qu'il est possible en partant des territoires de mettre tout le monde autour de la table pour pouvoir formaliser des projets industriels.
06:22 Qu'est-ce qui vous manque encore pour lutter à armes égales contre des concurrents étrangers ?
06:26 Je pense que c'est de prendre conscience aussi au niveau environnemental.
06:29 L'ARSE est un superbe sujet, on parle de FDES aussi, qui permet d'avoir un passeport écologique de nos produits et de les mettre face à la concurrence étrangère.
06:42 Il y a beaucoup moins d'exigences, et pour avoir visité des usines pas très loin de l'Europe, je peux vous assurer qu'il y a certains salariés qui travaillent en tongs,
06:53 qui ont des conditions de travail très compliquées, des salaires très bas.
06:57 L'idée c'est de pouvoir prendre conscience de ça, d'avoir beaucoup de transparence sur les produits, et de permettre aux clients au final de faire son propre choix.
07:05 Est-ce qu'on peut lier les deux ? Je disais réindustrialisation, décarbonation. La réindustrialisation c'est un levier de RSE aussi ?
07:14 Bien sûr. Alors c'est sûr que si on se base, si on se dit on veut la même industrie que dans les années 70, c'est perdu d'avance.
07:20 Si on construit une nouvelle usine, c'est pas pour les faire pareil.
07:22 C'est très compliqué. Mais au contraire, je pense que les sociétés françaises, et on a la chance d'en représenter sur le marché sanitaire,
07:29 et sur le marché de la céramique et de la robinetterie, on est capable de prouver qu'il est également possible de proposer des produits à faible émission de carbone,
07:37 et avec des solutions toujours plus innovantes en termes de fabrication.
07:43 On peut donner des exemples. Comment vous avez fait améliorer le bilan carbone de vos entreprises, de votre groupe ?
07:50 Ça passe déjà par le processus de fabrication, dans l'éco-responsabilité même du produit, et l'éco-conception de nos produits.
07:56 Je donne l'exemple de la jurassienne de céramique, où nous fabriquons notre céramique.
08:02 Tous les produits sont, par exemple quand nous faisons nos moules en plâtre, les moules en plâtre sont récupérés après utilisation, au bout de X utilisations.
08:09 On est capable de récupérer également les rebuts, de remettre ce rebut dans la matière première, qui nous permet de construire, de reproposer des produits neufs à nos clients.
08:20 Donc vous avez mis de la circularité dans votre processus ?
08:22 Oui, on a mis circulaire. Et jusqu'à, même sur de la robinetterie, on accompagne tout le processus de fabrication et la vie du produit,
08:31 jusqu'à remettre en état des produits qui ont 10 ans d'existence et qui sont sur le marché, qu'on arrive à remettre en état avec les pièces détachées, du traitement de surface, etc.
08:41 On lit souvent des engagements zéro plastique aussi. Je ne sais pas si vous êtes aussi dans cet engagement-là, mais qu'est-ce que ça veut dire pour une entreprise comme la vôtre ?
08:48 Le zéro plastique, c'est une composante, si vous voulez, une toute petite composante de notre action RSE, mais effectivement, on essaye de réduire au maximum notre émission carbone.
08:57 C'est quoi ? Sur les emballages, par exemple ?
08:59 Les emballages, les emballages de pièces détachées, effectivement. Même le packaging, aujourd'hui, a son rôle à jouer en termes d'éco-responsabilité.
09:07 Quand on parle d'éco-conception des produits, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que tous les nouveaux produits que vous sortez, ils passent forcément par ce crible-là, par ce tamis-là ?
09:19 Bien sûr. Et puis, vous avez aussi l'aspect normatif qui est extrêmement important. Je vous parlais tout à l'heure des FDES, qui est le passeport environnemental du produit que nous mettons à disposition.
09:29 C'est une transparence. Toute cette démarche doit reposer sur la transparence et sur le parcours et le cycle de vie du produit.
09:40 Vous travaillez aussi sur la logistique, la chaîne d'approvisionnement ?
09:42 Bien sûr, tout à fait.
09:44 Comment vous avez amélioré le billet en carbone de cette logistique ?
09:47 Déjà, sur la partie céramique, on est totalement autonome. C'est-à-dire qu'on reçoit notre kaolin, notre feldspat et nos matières premières.
09:54 Et tout est réalisé sur site. Donc, on recherche l'autonomie totale sur nos sites de production. Ça, c'est un premier point.
09:59 Bien sûr, nos sous-traitants sont forcément au minimum européen. C'est-à-dire qu'on essaie bien sûr d'être en France.
10:05 Mais on a aussi l'industrie qu'on mérite. Et on est obligé parfois d'aller en Italie, en Espagne ou en Portugal pour pouvoir continuer à proposer certains produits spécifiques.
10:15 Donc voilà. Aujourd'hui, le groupe affiche un bilan carbone de moins de 10 000 tonnes de CO2. Au niveau global, c'est moins de 10 000 tonnes de CO2 émises par an.
10:28 Et ça veut dire que ça, vous l'avez nettement amélioré depuis – je ne sais pas si vous aviez une année de référence – cet empilement d'actions de décarbonation.
10:40 Vous étiez à quoi ? 15 000 par an, 20 000 par an ?
10:43 Écoutez, en 2021, on a baissé notre émission de CO2 de 2 000 tonnes de CO2 par an. Donc c'est déjà en moyenne 2 000 tonnes de CO2 par an.
10:53 On essaye bien sûr d'arriver à la neutralité carbone avec un maximum d'énergie. Et nos salariés, nos employés qui ont un savoir-faire extraordinaire et qui sont des techniciens hors pair justement pour étudier ces questions.
11:03 Merci beaucoup Tristan Rodrigues. A bientôt sur Bismarck. On passe à notre débat. Les entreprises s'engagent.
11:10 Retrouvez le débat de Smart Impact avec Veolia.
11:15 Smart Impact, partenaire des entreprises s'engage. La communauté des entreprises engagée pour une société inclusive et un monde durable.
11:30 On reçoit chaque mois un binôme différent. Et je vous présente Laetitia de Montgolfier. Bonjour.
11:36 Bonjour. Bienvenue. Vous êtes directrice exécutive RH de Lidl. Et Jean-Philippe Lacharme. Bonjour et bienvenue.
11:42 Le directeur général de Saint-Gobain Développement Lidl qui a rejoint la communauté des entreprises engagées, je crois que c'était au mois de mars dernier.
11:49 Exactement. Pourquoi ce choix ? Qu'est-ce que ça représente pour vous ?
11:51 Alors ça représente pour nous une manière finalement d'affirmer nos engagements d'une part, de s'engager dans une forme de transformation sociale et de continuer à agir sur l'inclusion et la diversité.
12:05 Vous le faisiez déjà avant. Oui mais là ça confirme notre engagement. Ça permet de le rendre peut-être un peu plus visible.
12:11 Et enfin ça renforce le lien État-entreprise et ça nous tient à cœur.
12:19 Oui parce que effectivement les entreprises qui sont engagées, ça a été lancé, c'est une initiative gouvernementale pilotée par plusieurs ministères.
12:25 Jean-Philippe Lacharme, c'est 70 000 entreprises, je crois, plus de 70 000 entreprises qui ont intégré la communauté.
12:31 Est-ce que c'est un mouvement de fond qui rejoint celui des entreprises à mission ?
12:36 C'est vrai qu'on reçoit ici, moi j'ai reçu ici beaucoup d'entreprises qui avaient défini leur raison d'être ou qui étaient devenues entreprises à mission dans le cadre de la loi PAC.
12:44 Est-ce que ça se rejoint pour vous ?
12:46 Nous ce que nous considérons, en tout cas chez Saint-Gobain, c'est que toute initiative visant à rapprocher le monde de l'entreprise, de l'État et du monde des associations va dans le bon sens.
12:54 Et en particulier quand il s'agit d'initiatives d'intérêt général visant à améliorer l'environnement et à favoriser la diversité, on répond présent.
13:02 Mais est-ce que d'une certaine façon les entreprises ne font pas le job de l'État parfois ? Vous voyez ce que je veux dire ?
13:07 L'entreprise c'est le lieu de l'action. C'est l'endroit où on a les moyens de faire quelque chose.
13:12 Je dis souvent ça aux jeunes qui nous rejoignent. Je leur dis si vous voulez donner vie à vos idées, si vous voulez donner force et vigueur à vos engagements, rejoignez-nous.
13:21 Parce que vous aurez les moyens d'agir, vous aurez les moyens de peser sur les choses.
13:26 On va détailler vos actions. Laëtitia de Montgolfier avec un engagement en faveur des jeunes. On va commencer par ça. De quel programme on parle ?
13:33 On parle de 1100 jeunes en alternance, de 6000 étudiants en CDI sur des contrats de 7h, 10h ou 14h par semaine et des opportunités d'emploi dans l'entreprise et surtout de développement.
13:49 On a des programmes de formation et d'accompagnement tout au long du parcours. On a 90% de nos managers qui sont issus de l'intern.
13:56 En quoi c'est un engagement ? Parce qu'on pourrait dire que c'est un processus de recrutement classique. Vous voyez ce que je veux dire ?
14:02 C'est un engagement fort parce que déjà les jeunes sont nos clients ou leurs parents sont nos clients d'une part.
14:07 Ensuite, c'est un engagement parce que c'est une part importante de nos salariés et c'est important pour nous de le véhiculer.
14:14 Parce qu'un de nos piliers RH c'est de donner sa chance et on a la chance de pouvoir intégrer tout type de profil.
14:22 On n'a pas de prérequis en termes de diplôme ou d'expérience donc ça nous permet d'avoir une large diversité et richesse de profil.
14:29 On a beaucoup parlé de précarité de la jeunesse et notamment de la jeunesse étudiante. Est-ce que vous, vous l'avez ressenti s'aggraver depuis 2 ou 3 ans ?
14:39 Et finalement, vous vous dites qu'on joue un rôle pour améliorer le quotidien de certains de ces jeunes.
14:45 C'est difficile de dire si on l'a ressenti puisque les jeunes qui nous rejoignent ont un contrat chez nous, un CDI.
14:53 Ils choisissent finalement d'ajuster leur temps de travail par rapport à leurs études.
14:57 Après, évidemment, on le ressent parmi nos clients, nos consommateurs.
15:02 On a un programme de fidélisation qui s'appelle LIDL+.
15:09 On essaye d'agir sur notre positionnement prix et sur les coups de pouce qu'on peut donner via LIDL+.
15:14 Côté Saint-Gobain, Jean-Philippe Lacharme, il y a ce programme Agir Durablement. De quoi on parle ?
15:20 Agir Durablement, c'est le programme d'engagement des salariés.
15:23 C'est-à-dire que nous, on considère que si on veut oeuvrer dans les deux domaines que nous avons cités, diversité, inclusion, environnement,
15:29 c'est très important que la direction générale montre l'exemple. Mais ça ne suffit pas.
15:34 Si on veut vraiment avoir un impact, il faut compter sur toutes les bonnes volontés.
15:38 Alors nous, de 38 000 salariés du groupe Saint-Gobain en France, on leur donne l'occasion de mener des initiatives.
15:44 Et lorsque ces initiatives s'assemblent les unes aux autres, ça fait de grosses actions.
15:51 Ça a été lancé il y a deux ans, c'est ça ?
15:53 Ça a été lancé il y a deux ans.
15:54 Quel bilan vous en faites aujourd'hui ?
15:56 Eh bien écoutez, nous avons, je crois pouvoir dire, qu'il y a une vraie dynamique à l'œuvre.
16:02 Nous avons, alors c'est toute une organisation avec des ambassadeurs, Agir Durablement, des points de référence
16:08 qui vont porter cette parole, qui vont susciter dans leur périmètre, dans leur entourage, des actions, des engagements, des initiatives.
16:19 Donc c'est tout un mouvement de fond que nous sommes très fiers d'avoir réussi à créer.
16:24 Est-ce que vous avez des exemples d'actions comme ça ? Parce que j'imagine que ça doit être assez disparate d'une certaine façon,
16:30 si ça dépend des initiatives, des idées, des volontés de chacun.
16:35 Alors c'est bon, c'est un petit peu cadré, je m'en doute.
16:38 Je m'en doutais.
16:39 C'est un peu cadré, donc on a un certain nombre de piliers.
16:41 Mais vous parliez d'initiatives, et bien typiquement, tout salarié du groupe Saint-Gobain en France peut, s'il le souhaite, proposer une initiative.
16:48 Alors dans un budget compris entre 0 et 10 000 euros, cette initiative remonte à un comité de sélection.
16:54 Et si ce comité de sélection l'adoue, l'accepte, cette initiative est financée.
16:58 Alors ça peut être des choses toutes bêtes, comme remplacer des tondeuses à gazon par des moutons.
17:02 Ça peut être l'installation de panneaux solaires à un endroit où on n'avait pas forcément pensé à le faire, etc.
17:05 Donc c'est des idées très concrètes que seules les personnes qui vivent dans leurs sites ou dans leurs agences sur le terrain peuvent avoir.
17:14 Et nous donnons vie à cela.
17:16 Et vraiment pour améliorer, enfin ça touche les sites de Saint-Gobain.
17:21 Ce ne sont pas des initiatives vers l'extérieur, vous voyez ce que je veux dire ?
17:25 On n'est pas dans le... Est-ce qu'il y a des liens aussi avec un monde associatif ?
17:29 Est-ce que ça peut être aussi ce cas ?
17:31 Nous avons, voilà, Solidarité.
17:33 Où effectivement nous avons un de nos piliers qui est engagé pour la rénovation énergétique et la solidarité.
17:39 Où nous sommes en relation avec des associations qui luttent contre les situations précaires des personnes qui sont mal logées.
17:46 Et donc nous développons par exemple un programme de mécénat de compétences diffus.
17:50 C'est-à-dire que tout salarié de Saint-Gobain peut, s'il ou elle le souhaite,
17:55 bénéficier de deux jours de mécénat de compétences payés par l'employeur pour agir auprès d'une association de son choix.
18:03 Alors il y a d'autres engagements au sein de LIDL, Léthiane Mongolfier.
18:07 Par exemple pour la parité avec un programme de leadership au féminin.
18:11 C'est ça. C'est un programme qui s'appelle LIDL'Heure que nous avons lancé en 2021.
18:17 Et qui nous permet d'engager des actions autour du coaching, de l'accompagnement sur le développement des compétences pour un public féminin.
18:29 Et on a aussi lancé un podcast qui s'appelle LIDL'Heure, LIDL avec L,
18:34 qui nous permet de communiquer, de partager des témoignages de femmes inspirantes.
18:39 Et de faire parler tout simplement nos futures femmes leaders.
18:43 Alors justement ça veut dire quoi ? Ça veut dire plus de femmes à des postes de direction ?
18:47 On a aujourd'hui 63% de femmes dans notre effectif.
18:50 55% de nos managers sont des femmes.
18:53 Mais au niveau dirigeant, on a encore besoin d'augmenter l'effectif ou la part de femmes au sein des fonctions dirigeantes.
19:02 Ces questions de parité, d'inclusion, Jean-Philippe Lacharme,
19:06 est-ce que ce n'est pas devenu un prérequis pour un groupe de,
19:09 pas seulement pour un groupe de la taille de Saint-Gobain, c'est vrai aussi pour toute entreprise,
19:13 mais particulièrement pour un groupe aussi important que Saint-Gobain ?
19:16 Alors en matière de diversité et d'inclusion, cette question de parité, bien sûr c'est un prérequis.
19:22 Et ça présente l'avantage d'être mesurable.
19:25 En revanche, il y a des tas d'autres domaines touchant notamment à la diversité,
19:30 où il faut aussi faire des choses même si moins mesurables.
19:33 Et dans notre programme Agir Durablement,
19:36 nous avons un certain nombre d'actions évidemment en faveur de la parité,
19:40 pour que l'égalité entre les femmes et les hommes soit réellement une réalité dans les faits,
19:44 et on n'y est pas encore.
19:46 Mais également pour les générations, pour les personnes éloignées de l'emploi,
19:50 également pour la communauté LGBT+,
19:52 nous travaillons à des actions d'inclusion vis-à-vis de toutes ces communautés de personnes.
19:58 Quand vous dites que c'est plus difficilement mesurable quand on parle de diversité,
20:02 c'est parce que par exemple en France il n'y a pas de statistiques ethniques, c'est interdit,
20:06 donc c'est un peu plus compliqué de pratiquer cette diversité que dans d'autres pays ?
20:10 Comment vous mesurez les générations ?
20:12 Il y a des gens qui disent qu'on est sénior à partir de 45, 50, 55,
20:15 on n'est déjà pas d'accord sur les définitions.
20:17 Vous pouvez repousser encore un peu.
20:19 Comment vous définissez quelqu'un appartenant à une population éloignée de l'emploi ?
20:23 Ce n'est pas très facile à mesurer.
20:24 En revanche, ce qu'on sait, c'est qu'il faut faire quelque chose.
20:26 Donc nous, en s'orientant sur l'action, en faisant des choses,
20:29 déployant des initiatives, mettons-nous en cheville en relation avec le monde associatif
20:34 qui est merveilleux de ce point de vue-là,
20:36 et dons-les à la mesure de nos moyens.
20:38 Agissons d'abord, mesurons ensuite.
20:41 Ok, d'accord.
20:42 Puisqu'on parle d'inclusion, il y a des actions aussi en faveur des personnes en situation de handicap chez Lidl ?
20:46 Oui.
20:47 Qu'est-ce que vous avez mis en place ?
20:48 Alors, on communique autour du handicap.
20:50 Nous avons 46 000 salariés, 1600 supermarchés, 25 plateformes logistiques.
20:55 C'est important pour nous de faire passer le message en indiquant que nous recrutons
20:59 et nous sommes favorables à la reconnaissance des personnes en situation de handicap.
21:04 On a un accord handicap, qu'on est en train de renégocier,
21:08 et qui nous a permis, sur le précédent, en trois ans,
21:11 de multiplier par deux le nombre de personnes reconnues avec une RQTH,
21:15 reconnaissance en qualité de travail handicapée.
21:17 Et on communique et on continue, c'est perpétuel.
21:21 On a participé à l'opération Duo Day dans le cadre de la semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées.
21:26 Et nous avons eu 696 duos sur cette journée,
21:30 ce qui fait de nous l'entreprise privée avec le nombre de duos le plus important.
21:37 C'est quoi ? C'est un changement de regard ?
21:40 Puisqu'on parle de RH, là aussi de grid analyse, quand on est dans une phase de recrutement ?
21:45 Alors, ce n'est pas uniquement sur la phase de recrutement.
21:48 C'est finalement toute personne avec un handicap,
21:52 l'objectif c'est qu'elle se sente à l'aise pour aller le déclarer.
21:56 Donc ça passe du recrutement à l'intégration, au management au quotidien,
22:02 à la sensibilisation de l'équipe.
22:04 C'est vraiment tout le parcours au sein de l'entreprise qu'on doit accompagner
22:08 pour rendre possible ou rendre à l'aise chacun avec son handicap.
22:11 Le temps a filé très vite, il nous reste moins d'une minute trente.
22:14 Du programme Mobilité Verte, qu'est-ce que vous proposez chez Saint-Gobain ?
22:17 On propose toute une série de choses.
22:20 On propose des vélos de location pour se rendre au travail en vélo, c'est vertueux.
22:24 On propose un partenariat avec une entreprise de covoiturage
22:27 qui permet de faire la même chose en covoiturage.
22:30 Et puis, bien sûr, on applique les directives de la Convention citoyenne pour le climat
22:34 en interdisant les déplacements en avion lorsqu'ils peuvent être effectués
22:38 par des équivalents en train pour des trajets inférieurs à quatre heures.
22:44 Et puis, bien sûr, nous mettons en place une politique de mobilité verte, etc.
22:48 Nous sommes très engagés sur ce point.
22:51 Merci beaucoup, merci à tous les deux et à bientôt sur BeSmart
22:55 pour découvrir aussi un nouveau binôme de la communauté Les entreprises s'engagent.
22:59 C'est l'heure de notre rubrique Start-up. On va parler de géothermie tout de suite.
23:11 BeSmart, Alice, la bonne idée du jour, elle est signée Cindy de Michel. Bonjour.
23:14 Bonjour.
23:15 Bienvenue, cofondatrice présidente de Celsius Energy.
23:18 Vous l'avez créé avec Mathieu Simon et Sylvain Thiry.
23:22 Avec un point commun important, c'était quoi ?
23:24 On était tous les trois employés ingénieurs au sein de Schlumberger, qui s'appelle maintenant SLB.
23:30 Et puis, on voyait cette urgence climatique, un énorme problème
23:34 et toutes les solutions technologiques qui étaient développées par ce grand groupe.
23:38 Et on a voulu les mettre en commun pour avoir un impact sur l'énergie et sur le bas carbone.
23:45 Alors, Celsius Energy, on parle de quoi ? De géothermie, c'est ça ?
23:48 On parle de géothermie à l'échelle d'un bâtiment.
23:50 Donc vraiment, un bâtiment, il est posé sur du sol, un peu partout normalement, tout va bien.
23:56 Et dans ce sol, on a des calories.
23:58 Et l'idée, c'est d'aller connecter ce bâtiment à sa batterie, sa propre batterie,
24:02 d'aller chercher la chaleur pour le chauffer bas carbone et le refroidir durablement.
24:07 Et quand on connecte ce bâtiment, on remplace le gaz par exemple par cette géoénergie ou géothermie.
24:13 On va diviser par 4 l'énergie consommée et par 10 le carbone émis.
24:18 Effectivement, il y a des ratios qui sont assez impressionnants.
24:22 Géothermie, géoénergie, c'est deux choses différentes.
24:25 Alors, la géothermie, elle peut prendre tout un tas de formes.
24:27 Elle peut être électrogène, on peut aller, quand on a un volcan, on va faire tourner du turbine, faire de l'électricité.
24:33 Donc, c'est dans certains endroits dans le monde.
24:35 Paris est la capitale mondiale pour la géothermie profonde.
24:38 On va à 1800 mètres et on chauffe des quartiers, des villes entières.
24:41 En allant quoi, récupérer de l'eau chaude en fait ?
24:43 De l'eau chaude, voilà. On va récupérer de l'eau chaude et la rejeter.
24:46 Là, on récupère 70 degrés, donc on fait circuler ça dans des réseaux de chaleur.
24:49 Et cette géoénergie ou géothermie de surface, elle regarde simplement les 200 mètres sous le bâtiment.
24:55 Et cette fois-ci, on va coupler la petite chaleur, donc ces 200 mètres, avec une pompe à chaleur.
25:00 Et on va pouvoir faire du chaud en hiver et du froid en été.
25:04 Donc là, ce n'est pas de l'eau, c'est de la chaleur qu'on va récupérer.
25:07 Ça veut dire que, quelle que soit l'implantation d'un bâtiment, il y a forcément une solution ?
25:12 Alors, pas partout, seulement sur 97% du territoire en France, ce qui est pas mal.
25:16 Ça devrait aller.
25:18 Et sur le territoire de l'île de France, par exemple, on estime que, sur la métropole du Grand Paris,
25:23 68% de la chaleur et du froid pourraient provenir de cette géothermie de surface.
25:27 Quand vous créez Celsius Énergie, ça reste au sein du groupe, c'est une filiale, c'est ça ?
25:32 Maintenant, c'est une filiale, oui, tout à fait, de SLB.
25:35 Il y a quoi ? Il y a une part d'innovation technologique ? Comment vous l'avez créé, en fait ?
25:40 Au tout début, il y a une mission climatique, essayer vraiment d'avoir un impact.
25:43 Et ensuite, il y a en effet de connecter cette technologie avec cet impact voulu.
25:47 Et donc, il y a des innovations.
25:49 Et notamment, quand on regarde les bâtiments, 95% des bâtiments de 2030 ou de 2050 existent déjà aujourd'hui.
25:56 Et donc, il va falloir adresser la rénovation.
25:58 Et une de nos innovations, c'est de pouvoir adresser cette rénovation avec une toute petite empreinte au sol.
26:03 On va pouvoir faire des puits qui vont être déviés.
26:05 Donc, on va aller chercher sous le bâtiment, mais à côté du bâtiment, faire des forages en étoile jusqu'à 200 mètres
26:11 et aller chercher dans cette batterie avec deux places de parking suffisantes par rapport au terrain de foot dont on a besoin aujourd'hui.
26:17 Ça veut dire que vos clients potentiels, qui sont-ils ?
26:21 Alors aujourd'hui, on a fait des hôpitaux, des cliniques, des bureaux.
26:25 On a fait le siège social d'Optique 2000.
26:28 On est en train de faire aujourd'hui le plus grand projet de géoénergie en France, donc 400 000 m² dans le neuf.
26:33 Et c'est surtout des gens qu'on va accompagner sur leur patrimoine.
26:37 Donc, d'essayer de déployer ces solutions à l'échelle pour avoir un maximum d'impact.
26:42 Ça peut être de la logistique, ça peut être des bureaux.
26:45 Je pose vraiment des questions de Béossien.
26:47 Quand on a un système, on va dire, à l'ancienne, au gaz par exemple, il ne faut pas tout changer.
26:54 On garde les mêmes canalisations.
26:56 Je préfère poser ces questions-là, parce que c'est sûr qu'il y aura une partie à l'été.
26:59 C'est quasiment plug and play.
27:00 C'est-à-dire qu'on a sa chaudière dans son local technique, dans la cave.
27:03 Et tous nos radiateurs, on ne touche pas aux radiateurs, on ne touche pas à tout ça.
27:07 En fait, on va enlever la chaudière au gaz, mettre une pompe à chaleur et la connecter à ces puits qui vont aller chercher dans le sous-sol cette énergie.
27:14 Vous nous avez donné le bilan en termes d'impact carbone, etc.
27:17 En termes d'économie, selon tes trébuchantes, ça joue aussi ?
27:20 Absolument. Aujourd'hui, on l'a vu avec l'explosion des prix de l'énergie.
27:24 Il y a des gens qui ne pouvaient plus se chauffer, notamment.
27:27 Et puis aussi les collectivités. C'était le deuxième poste de dépenses.
27:32 Et donc, on a vu des piscines qui fermaient.
27:34 Beaucoup a un grand impact.
27:37 Et quand on connecte ces bâtiments, qu'on remplace du gaz par cette géoénergie, on va diviser par deux, par trois la facture.
27:43 Ça veut dire que le retour sur investissement, il est relativement rapide ?
27:46 Le retour sur investissement, il va être entre 5 et 10 ans, à peu près.
27:49 D'accord.
27:50 Donc, il faut avoir cette vision-là.
27:52 Et après, on peut également financer ces installations.
27:55 Donc, on n'a pas besoin de dépenser au départ.
27:57 Et on va récupérer tout ça comme une voiture.
28:00 Soit on l'achète directement, soit ce capex, ce capital, on va l'étaler sur 5, 10, 20 ans.
28:07 Avec évidemment un enjeu de souveraineté énergétique puisqu'on est à 100% dans de l'énergie locale.
28:12 Merci beaucoup, Cindy de Michel. Et à bientôt sur Bsmart.
28:16 Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
28:19 Merci à toutes et à tous.
28:20 Je voudrais remercier Marie-Billa à la production et à la programmation, la réalisatrice Alice Pitali et Saïd Mamouk qui s'occupaient du son.
28:28 Belle journée à toutes et à tous sur Bsmart.
28:30 [Musique]