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Le président du parti Les Républicains, Eric Ciotti, milite pour l’éradication du Hamas, qui est selon lui "le préalable à toute évolution diplomatique". Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mercredi-25-octobre-2023-1599389

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00:00 Oui, avec Léa Salamé, nous recevons ce matin dans le grand entretien du 7-10 le président du parti Les Républicains, député LR des Alpes-Maritimes.
00:08 Questions et réactions, amis auditeurs, amies auditrices, au 01 45 24 7000 et sur l'application de France Inter.
00:17 Bonjour Eric Ciotti !
00:18 Bonjour !
00:19 Et bienvenue sur Inter, on commence évidemment par la visite d'Emmanuel Macron en Israël.
00:24 Hier, nous sommes liés à Israël par le deuil, a déclaré le président de la République.
00:30 Israël a le droit légitime de se défendre, cette cause est juste.
00:37 Point final, a-t-il déclaré également.
00:40 Sur le fond, comme le ton, avez-vous trouvé le président à la hauteur ?
00:44 Sur ce résumé, qui est un peu rapide, je partage totalement ce qu'a dit le président de la République.
00:52 J'étais personnellement avec la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Broun-Pivet, dimanche en Israël.
00:58 Ce que nous avons vu, qui confine au sommet de l'horreur, cela a été rappelé.
01:04 Les images qui ont été publiées hier, malheureusement en atteste,
01:09 on a ressenti dans le peuple israélien un sentiment et une peur de retourner à la Shoah.
01:16 C'est ce qui m'a marqué dans nos interlocuteurs.
01:20 On a rencontré des parlementaires qui président le groupe d'amitié Israël-France à l'AKNESET,
01:27 une de gauche, un plus à droite.
01:30 Tous nous ont dit que ce qui s'est passé c'est l'Holocauste, c'est la Shoah.
01:36 On a le sentiment de revivre l'histoire.
01:38 Si on n'a pas ces éléments à l'esprit, si on n'a pas le scénario de l'horreur
01:44 qui a porté une attaque délibérée contre des civils,
01:47 les civils n'ont pas été les victimes collatérales d'une offensive armée contre les troupes israéliennes.
01:54 Les civils ont été une cible délibérée, le processus morbide d'assassinat a été planifié,
02:02 on a filmé les assassinats d'enfants, les viols, pour créer une sidération dans l'opinion.
02:08 Donc il faut intégrer ce sentiment de crainte pour sa survie.
02:15 Les israéliens, qui est l'état du peuple juif, ont le sentiment que le processus qu'Hitler avait été engagé,
02:25 aujourd'hui se reproduit par le Hamas.
02:28 Et quand on n'a pas compris ça, je crois qu'on n'a rien compris à cette situation,
02:32 le président de la République l'a dit, nous devons soutenir le droit d'Israël à survivre.
02:40 C'est une question de survivre, on n'est pas face à un conflit territorial.
02:43 Ce qu'a fait le Hamas, c'est Daesh, c'est l'état islamique, c'est ce que nous avons subi au Bataclan,
02:50 ce que nous avons subi à Nice, c'est le même moteur, c'est les mêmes ferments, c'est la même abomination.
02:57 Il y a par ailleurs un conflit territorial, on va en parler si vous le voulez bien.
03:01 Parmi les annonces faites hier, Emmanuel Macron a proposé de bâtir une coalition internationale contre le Hamas,
03:07 en se disant prêt à ce que la coalition internationale contre Daesh puisse aussi lutter contre le Hamas.
03:14 Que pensez-vous de cette idée-là ?
03:16 Je partage l'esprit.
03:19 L'idée peut être pertinente, je crois que rien ne pourra se faire,
03:23 notamment cette solution qui fait un peu partie du catéchisme diplomatique français depuis des années,
03:29 d'une solution à deux états qui sur le papier s'entendent, mais rien ne pourra.
03:33 Que vous entendez d'ailleurs ?
03:34 Rien ne, oui.
03:35 C'est ce que vous dites, le catéchisme français…
03:38 Rien ne pourra se faire tant qu'il y a le Hamas.
03:42 Voilà, donc le préalable à toute évolution diplomatique, c'est la disparition, l'éradication du Hamas.
03:51 L'État d'Israël ne peut concevoir d'avoir à ses portes…
03:54 Mais est-ce possible Eric Ciotti ?
03:57 C'est facile de le dire sur un micro le matin, de dire il faut que le Hamas disparaisse.
04:02 Mais est-ce réaliste de dire ça ?
04:05 Daesh a été réduit, a été quasiment supprimé, grâce notamment à la mobilisation de cette coalition internationale.
04:14 Donc ce que dit le président de la République s'entend, et j'en approuve l'idée d'une coalition la plus large possible
04:23 qui détruise le Hamas, qui est une abomination, qui est une organisation terroriste,
04:29 qui a mis en place un scénario d'assassinat délibéré, de communication de la mort totalement insupportable.
04:40 Olivier Faure, le patron du PS, pointe une rupture avec ce que vous avez appelé le catéchisme.
04:45 Rupture dans la position traditionnelle de la France, celle de De Gaulle, Mitterrand, Chirac.
04:50 Il ajoute que la seule coalition dont la France devrait prendre la tête, c'est la coalition pour une paix durable.
04:56 Ça qu'en pensez-vous Eric Ciotti ?
04:58 Justement, cette position c'est oublier ce qui s'est passé.
05:02 C'est oublier le modus operandi du terrorisme du Hamas.
05:09 C'est oublier cette volonté d'assassiner, de tuer, de prendre des otages.
05:16 Donc on est dans une étape différente.
05:18 J'entends les discours, généralement ils sont en deux parties.
05:22 Pour les mieux intentionnés, je ne parle pas de la honte des insoumis qui ont justifié tout ce qui s'est passé.
05:28 Mais d'un côté on condamne, c'est le bien le moins,
05:31 mais immédiatement arrive le mais, la nuance, les circonstances atténuantes.
05:38 Mais alors vous proposez quoi ?
05:40 Soyons clairs, vous dites "rien ne doit empêcher Israël de se défendre, on ne peut pas parler de paix".
05:46 Si je comprends bien, on ne peut pas parler de paix aujourd'hui, c'est ça que vous dites ?
05:49 C'est-à-dire qu'on ne peut pas parler de paix avec le Hamas, donc on ne peut pas parler de paix aujourd'hui ?
05:53 J'essaye de comprendre.
05:54 Les Israéliens n'accepteront pas de prendre le risque de subir une seconde fois,
06:01 avec peut-être une plus grande violence.
06:03 Alors c'est quoi ? Le préalable c'est de détruire le Hamas à tout prix ?
06:07 C'est ce que vous dites, à tout prix, ça veut dire au prix aussi du droit international humanitaire ?
06:12 Le droit international humanitaire doit être respecté.
06:16 Cela a été fait, notamment grâce à l'intervention du président des Etats-Unis après sa visite la semaine dernière.
06:23 Il y a un droit international, et il y a aussi un droit international à combattre le terrorisme.
06:29 Il a été en vigueur contre Daesh, il doit être en vigueur contre le Hamas.
06:34 Éric Ciotti, vous vous êtes prononcé en faveur de la suspension de l'aide publique française au développement en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
06:41 Vous avez déposé avec alerre une proposition de résolution en ce sens.
06:45 Le gouvernement ne vous suit pas, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a même annoncé que cette aide serait augmentée.
06:53 La France va apporter une aide supplémentaire de 10 millions d'euros, en complément de ce qu'elle apporte déjà aux populations palestiniennes, dit la ministre.
07:01 Ça, vous le déplorez ?
07:03 Ce que nous avons voulu dire, et il n'y a pas que nous, l'Allemagne a suspendu cette aide au développement.
07:09 Un commissaire européen l'a réclamé. D'autres pays en Europe sont allés dans ce sens.
07:15 J'en ai parlé directement avec le président de la République, quand il a consulté, reçu les chefs de parti à l'Elysée, il y a une dizaine de jours, après le 7 octobre.
07:27 Mon souci, mon seul souci, c'est de dire pas un euro d'argent public français, européen, pour le Hamas.
07:36 Et aujourd'hui, on n'a aucune garantie, compte tenu de l'état de délabrement de l'autorité palestinienne, qu'il n'y a pas des canaux.
07:44 Il y en a, on le sait direct, que cette aide publique finance le Hamas, finance l'armement.
07:51 Vous voulez l'arrêter aujourd'hui ? Vous voulez la suspendre totalement ?
07:54 Nous avons demandé par cette résolution de la suspendre.
07:56 Peu importe la situation humanitaire, peu importe que l'ONU dise que c'est une catastrophe humanitaire aujourd'hui, il faut l'arrêter.
08:01 L'ONU peut prendre son rôle. Il y a une action humanitaire, elle peut être portée par des organisations internationales reconnues, respectables, respectées.
08:12 Où on a la garantie que l'aide humanitaire va vers les personnes qui en bénéficient et ne va pas contribuer à acheter des armes pour tirer des roquettes sur Israël.
08:23 Joseph Borrell, le chef de la diplomatie européenne, dit arrêter de fournir de l'aide humanitaire aux Palestiniens, ce serait punir l'ensemble du peuple palestinien.
08:34 Ce ne serait pas punir le Hamas, ce serait punir l'ensemble du peuple palestinien et ne ferait qu'enhardir davantage les terroristes.
08:41 Ce que vous dites n'est pas faux, mais j'ai un principe assez simple, on ne finance pas le terrorisme.
08:48 On ne finance pas le terrorisme, on ne négocie pas avec le terrorisme, on ne transige pas.
08:54 Donc prendre le risque de financer une organisation terroriste qui veut notre destruction, qui veut la destruction d'Israël,
09:03 mais qui veut aussi globalement la destruction d'une civilisation, de mode de vie tel qu'on l'a connu avec Daesh.
09:11 Ce sont les mêmes qui ont assassiné Dominique Bernard, c'est les mêmes ferments, c'est les mêmes gènes.
09:17 Donc ne prenons pas ce risque, donnons cet argent pour les populations civiles et veillons à ce que l'aide humanitaire aille aux populations civiles.
09:27 Alors revenons à l'autre volet du voyage d'Emmanuel Macron, puisque vous avez commencé en disant "je suis d'accord avec les mots en Israël".
09:34 Maintenant sur les mots en Palestine, à Ramallah où il a rencontré Mahmoud Abbas hier, le président de l'autorité palestinienne.
09:40 Le Hamas ne représente pas le peuple palestinien.
09:43 La sécurité d'Israël ne peut être durable sans une relance décisive du processus politique avec les Palestiniens.
09:49 La vie d'un civil vaut celle d'un autre civil.
09:51 Une vie palestinienne vaut une vie française qui vaut une vie israélienne.
09:56 Avec ces mots-là, vous êtes d'accord ou non ?
09:58 Oui, je suis d'accord avec ces mots.
10:01 Manifestement, j'ai regardé les images de l'entretien qui a été télévisé du président de la République avec Mahmoud Abbas.
10:10 Manifestement, il y a eu un entretien privé et une expression publique qui étaient généralement différentes,
10:17 puisque le président Macron dit que dans l'entretien privé, Mahmoud Abbas a condamné le Hamas,
10:24 ce qu'il ne fait pas dans son expression publique.
10:27 Donc, on voit bien qu'il y a toujours cette ambiguïté.
10:29 La réalité, c'est que le Hamas prend en otage le peuple palestinien.
10:35 L'attaque qui a été commise, et je redis son caractère ignoble, était faite aussi pour susciter la réaction.
10:43 Qui pouvait la violence, la scénarisation des scènes mortifères qui ont été prises,
10:50 appeler à une réaction d'Israël ?
10:52 Donc, ça veut dire que le Hamas savait très bien que les victimes collatérales de tout ça seraient la population palestinienne.
11:00 Donc, le Hamas est l'ennemi des Palestiniens.
11:05 Le Hamas est l'ennemi des Palestiniens.
11:06 Ne regrettez-vous que pendant dix ans, le gouvernement israélien de Ben Ami Netanyahou
11:10 ait privilégié le Hamas en marginalisant l'autorité palestinienne ?
11:14 Je ne rentrerai pas dans les considérations de politique intérieure israélienne.
11:19 C'est aussi ça la question.
11:22 Qui a joué la carte du Hamas pendant des années ?
11:25 Peut-être des erreurs ont-elles été commises.
11:27 Je ne sais pas qui a joué la carte du Hamas.
11:29 Il y a des financements internationaux qui me choquent aussi.
11:32 Je pense au rôle du Qatar.
11:36 Je l'ai dit, je le dis avec ma liberté.
11:39 Vous dites quoi sur le Qatar ?
11:43 J'ai pris une position en disant que le Qatar, qui abrite les responsables du Hamas,
11:50 a une ambiguïté sur le soutien aux organisations islamistes.
11:55 Cela a déjà été posé au moment de l'émergence de l'État islamique.
12:00 Il faut que le Qatar clarifie et lève ces ambiguïtés.
12:03 Parce que ces ambiguïtés, pour moi, sont insupportables et je les dénonce.
12:07 Êtes-vous inquiet de ce qui se passe en Cisjordanie ?
12:10 La violence menée par les colons qui ont fait près d'une centaine de morts,
12:13 mille blessés chez les Palestiniens.
12:15 Est-ce que vous condamnez ce point ?
12:17 Et plus largement, appelez-vous à la fin de la colonisation en Cisjordanie ?
12:21 J'appelle naturellement à ce qu'il n'y ait aucune conséquence sur les populations civiles.
12:32 Mais je redis, Israël est la seule démocratie de cette région.
12:38 Je redis, le droit inaliénable d'Israël, contenu peut-être encore plus de l'histoire du peuple juif,
12:47 à se défendre et au-delà, à garantir sa survie.
12:51 Éric Ciotti, venons-en à la situation en France et au texte, au projet de loi
12:54 qui suscite le plus d'attention et le plus de tension.
12:57 C'est le projet de loi Immigration.
12:59 L'examen commence le 6 novembre au Sénat, puis ce sera à l'Assemblée nationale.
13:03 Gérald Darmanin parle du texte le plus ferme, avec les mesures les plus dures de ces 30 dernières années.
13:09 Vous êtes d'accord avec lui ? C'est le texte le plus ferme et le plus dur depuis 30 ans ?
13:13 C'est un texte de communication. Non, je ne suis pas d'accord avec cette analyse.
13:17 Notre position est claire.
13:19 Si on ne modifie pas notre loi fondamentale, notre constitution, rien ne changera en matière migratoire.
13:28 Ces discours, ça fait 40 ans qu'on les entend.
13:31 Chaque fois, la loi qui est annoncée est la loi la plus ferme, la plus dure.
13:36 Rappelez-vous ce que disait déjà Gérard Collomb au début du premier quinquennat d'Emmanuel Macron.
13:40 Et ce que disait déjà Nicolas Sarkozy quand il faisait ses lois aussi.
13:43 Avec plus de succès, mais le discours était le même.
13:46 Il y a eu 23 lois contre le développement de l'immigration en 20 ans.
13:52 Elles ont été toutes impuissantes.
13:55 Elles se sont hortées au mur de règles internationales, de conventions, de jurisprudence de nos cours suprêmes.
14:02 Que ce soit la Cour de cassation, le Conseil d'État, le Conseil constitutionnel lui-même.
14:07 Et nous, ce que nous disons est assez simple.
14:10 Il y a trop d'immigration en France.
14:12 Nous en mesurons les conséquences, et notamment sur la montée du communautarisme islamiste.
14:17 On n'a plus la capacité à accueillir 500 000 étrangers comme c'est le cas aujourd'hui dans notre pays.
14:24 Qu'on n'a pas la capacité à intégrer.
14:27 Donc il faut drastiquement réduire cette immigration.
14:30 Limiter les entrées.
14:32 Il faut expulser ceux qui posent des difficultés en France.
14:35 Qui sont complaisants dans le radicalisme.
14:38 C'est ce qu'a décidé Gérald Darmanin et Emmanuel Macron.
14:41 Vous l'avez entendu après l'assassinat d'Omig Bernard.
14:45 On ne le peut pas parce qu'on a ces règles notamment liées à certains articles.
14:49 Gérald Darmanin assume de s'asseoir sur la jurisprudence de ses 2 H.
14:53 Il ne peut pas. Il ne le fait pas.
14:56 Là il dit qu'il va expulser les dizaines de ressortissants d'origine russe.
15:02 Qu'importe les amendes.
15:04 Ce sont des mots. Il ne l'a pas fait.
15:06 Les taux d'éloignement n'ont jamais été aussi faibles.
15:09 On est à 6% d'exécution des OQTF.
15:12 Il remonte à 12%.
15:14 Très faiblement. On était à 23% du temps de Nicolas Sarkozy.
15:18 Ce n'était pas exceptionnel, mais c'était deux fois plus.
15:21 Donc aujourd'hui, pourquoi on n'y arrive pas ?
15:23 Parce qu'on a ces contraintes.
15:25 Nous ce que nous disons, nous voulons un référendum
15:28 qui permette une modification de la Constitution avec 3 mesures.
15:32 Chaque année on vote un plafond migratoire et rien ne peut s'y opposer.
15:36 Aucune règle.
15:37 On facilite les expulsions. Aucune règle ne peut s'y opposer.
15:41 Et l'asile, qui est une procédure noble, n'est plus dévoyée
15:44 parce qu'on le fera à l'extérieur de nos frontières
15:47 et on ne laissera pas rentrer ceux qui utilisent l'asile
15:51 de façon illégale, de façon non conforme à l'esprit du statut de réfugié.
15:55 Le texte arrive au Sénat le 6 novembre.
15:58 Il y a un certain nombre de questions sur le feu.
16:00 Où en sont les négociations avec l'exécutif sur ce texte ?
16:05 Vous disiez il y a 15 jours aux Parisiens
16:07 qu'on en est au degré zéro de la Constitution.
16:10 Et question subsidiaire, est-ce que vous dites que...
16:13 - De la consultation. - De la consultation, pardon.
16:17 - La consultation va bien. - Oui, oui, pardon.
16:19 Que si l'article qui prévoit la régularisation des sans-papiers
16:22 dans les métiers à intention et dans le texte, vous ne le voterez pas.
16:25 Ça, sur ce point, votre position n'a pas changé ?
16:28 - Rien n'a changé. - Pas de consultation et pas d'évolution de votre position ?
16:33 - En ce qui me concerne, il n'y a pas de consultation.
16:37 Pas de concertation qui a été conduite ni par la Première Ministre
16:40 ni par le ministre de l'Intérieur.
16:42 Le texte commence au Sénat.
16:44 Il y a eu un échange entre le président du groupe LR au Sénat
16:47 et la Première Ministre, mais contrairement à ce que dit la presse ce matin,
16:50 et j'ai échangé avec Bruno Retailleau,
16:52 la Première Ministre, en aucun cas, n'a dit qu'elle retirerait cet article 3.
16:56 - Oui, parce que la presse affirme effectivement que...
16:59 - Dans le Parisien, ce matin. - Dans le Parisien,
17:01 que Elisabeth Borne aurait dit à Bruno Retailleau
17:04 "On est prêts à retirer le fameux article 3 sur votre chiffon rouge".
17:08 - Ce n'est pas ce qu'elle a dit à Bruno Retailleau.
17:10 - Pour nous, c'est clair, nous ne voulons pas un texte en matière migratoire
17:15 qui traduise le "a" en même temps.
17:17 La gravité de la situation doit récuser l'impuissance du "a" en même temps.
17:22 On ne peut pas, dans un même texte, dire qu'on va être plus ferme
17:26 et de l'autre côté lancer un appel d'air à l'immigration illégale.
17:29 Régulariser ceux qui sont rentrés sur le territoire de façon illégale,
17:34 c'est faire en sorte que d'autres, plus nombreux encore,
17:37 arrivent et posent les mêmes difficultés.
17:39 - Pour être très clair, on repose la question, mais pardon, c'est la seule question.
17:43 - Sujet complexe.
17:44 - Sujet complexe, mais pour le coup...
17:45 - Je ne sais pas vraiment ce que veut le gouvernement.
17:47 - Voilà, s'il ne retire pas l'article 3, vous ne voterez pas ce texte.
17:51 - C'est clair, nous ne voterons pas ce texte avec un appel d'air à l'immigration.
17:55 Le 49.3, ça appartient au gouvernement, si il ne l'appartient pas.
17:59 - Et s'il y a une motion de censure après le 49.3 sur ce texte, est-ce que vous la voterez ?
18:04 - Si il y a toujours cette mesure de régularisation des clandestins, nous l'avons toujours dit,
18:10 nous ferons en sorte que ce texte ne passe pas.
18:13 Et s'il y a l'arme de la motion de censure pour faire en sorte qu'il ne passe pas,
18:17 qu'ils ne mettent pas en mesure cette disposition dangereuse,
18:20 nous la voterons bien sûr et nous la déposerons même.
18:23 - Le Figaro, en lisant le Figaro ce matin, on voit que vous voulez diviser par deux
18:27 le milliard d'aides publiques dont bénéficient les associations
18:31 qui œuvrent dans le domaine de l'immigration, de l'asile et de l'intégration.
18:35 Pourquoi une telle coupe ? Vous voulez diviser par deux ces aides-là ?
18:39 Vous estimez que les associations font mal leur travail ? Et si oui, en quoi ?
18:43 - Oui, parce que je trouve qu'on est dans un système qui marche sur la tête,
18:47 qui est totalement incohérent.
18:49 Vous venez de rappeler les taux d'expulsion qui étaient faibles,
18:52 mais le gouvernement prétend qu'ils remontent.
18:55 Mais pourquoi on est dans cette difficulté à éloigner des personnes
18:59 qui n'ont plus leur place sur notre territoire, y compris des délinquants ?
19:03 Parce qu'il y a des recours, il y a des procédures abusives
19:07 qui sont conduites quelquefois pendant plusieurs années,
19:10 et ces procédures sont nourries, alimentées, rédigées
19:15 par ces associations qui sont financées par l'État.
19:19 Donc c'est un système totalement schizophrène.
19:22 On a l'État qui finance des associations qui se retournent contre l'État.
19:28 S'il faut prendre en compte des personnes qui sont en situation de précarité,
19:32 je pense notamment aux réfugiés qui viennent d'Ukraine,
19:37 et qui ne posent aucune difficulté.
19:39 - Donc on aide les associations qui aident les réfugiés qui viennent d'Ukraine,
19:42 et pas les autres ?
19:43 - On aide les associations qui n'attaquent pas l'État.
19:46 Moi, je dis aujourd'hui, il y a des associations dans les centres de rétention,
19:50 ce n'est plus leur place. On est dans un État de droit.
19:53 - Mais quel ?
19:54 - Je pense à la CIMAD, qui notamment a fait en sorte que l'assassin de Dominique Bernard
20:00 soit toujours en France. Disons les choses très clairement,
20:03 ils se sont opposés à son expulsion.
20:05 - Donc vous voulez couper l'argent de la CIMAD ?
20:08 - Tout ça n'est plus supportable.
20:09 - Vous voulez couper les subventions à la CIMAD ?
20:10 - Il faut qu'il y ait aujourd'hui une sélection sur les associations
20:13 qui font un travail sincère, humanitaire, d'intégration, et il y en a,
20:19 mais on consacre un milliard d'euros.
20:22 Vous savez, on va discuter ce matin, et c'est dans ce cadre que je défendrai
20:26 cet amendement, de la mission Asile-intégration dans le budget.
20:30 Bon, ça ne sera sans doute pas examiné parce qu'il y aura le 49.3,
20:33 mais ce que je veux dire, c'est qu'on met un milliard pour les associations
20:38 et on met dix fois moins, dix fois moins pour les expulsions.
20:43 Donc, quelque part, il faut arrêter avec ces discours
20:46 où on nous parle sans cesse de la volonté d'expulser
20:49 ceux qui ne doivent plus être sur le territoire,
20:52 et de l'autre côté, on ne s'en donne pas les moyens.
20:54 Donc, que l'État prenne un peu le cours de son destin,
20:58 qu'il assume aussi des soutiens humanitaires, mais on peut le faire.
21:01 L'État n'est pas obligé de déléguer à des associations ses missions.
21:05 Je pense que l'État a la capacité de le faire sans nourrir des adversaires
21:11 qui ont une volonté simplement de faire grossir les flux migratoires.
21:14 - Éric Ciotti, il nous reste très peu de temps.
21:17 L'Europe, Jordan Bardella sera la tête de liste du RN,
21:21 Marion Maréchal, celle de Reconquête.
21:24 Face à eux et face à une élection qui s'annonce très politique,
21:27 vous n'avez toujours pas désigné votre tête de liste ?
21:29 Vous ne trouvez pas ? Vous ne trouvez personne ?
21:31 - Si, si, rassurez-vous, il ne vous échappera pas que d'autres
21:35 n'ont plus désigné leur candidat. L'élection a lieu au mois de juin.
21:39 On est dans une difficulté internationale majeure,
21:43 dans une crise majeure.
21:45 Il y a des difficultés sociales en termes de pouvoir d'achat dans notre pays.
21:48 Je ne pense pas que les Français soient passionnés par la campagne européenne
21:53 dans les jours qui viennent.
21:55 - Vous pourriez y aller, il y en a dans votre parti qui vous poussent à y aller,
21:58 qui disent "fait comme Nicolas Sarkozy, Eric à l'époque qui avait conduit la liste des européennes".
22:04 - Je les ai entendus. Je suis député de Nice, c'est ma ville.
22:09 Vous savez quand on a une assise, la confiance des lecteurs, on ne la quitte pas.
22:14 Je ne me démultiplie pas.
22:17 On a des parlementaires de très grande qualité,
22:20 notamment François-Xavier Bellamy qui conduit notre délégation.
22:27 Tout ça est programmé, planifié.
22:30 Il y a une compétition très vive entre M. Bardella et Mme Marion Maréchal-Le Pen.
22:37 C'est la même famille, c'est les mêmes origines.
22:40 C'est pour ça qu'ils sont partis tous les deux très tôt.
22:42 Ils sont sur le même créneau, nous sommes sur un créneau très différent,
22:48 celui d'un non-rejet de l'Europe, les deux rejettent l'Europe.
22:51 On a besoin d'une Europe, mais on a besoin d'une Europe différente,
22:55 telle que l'a défendue François-Xavier Bellamy.
22:57 Une Europe qui soit moins naïve sur l'immigration, sur le marché européen de l'énergie.
23:02 - Donc François-Xavier Bellamy serait un bon candidat pour conduire la liste ?
23:05 - Il serait un bon candidat, il a beaucoup de qualités, il les a démontrées.
23:08 - Merci Éric Ciotti, président du parti Les Républicains, député des Alpes-Maritimes.

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