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En se rendant en Israël, où elle a souligné que rien ne doit empêcher" le pays "de se défendre" dans la guerre face au Hamas, la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet s'est attirée les foudres de la gauche. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-lundi-23-octobre-2023-5472040

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00:00 nous recevons ce matin dans le grand entretien du 7-10, la présidente de l'Assemblée nationale
00:05 députée Renaissance des Yvelines.
00:07 Question-réaction au standard 01-45-24-7000 et sur l'application de France Inter.
00:14 Yael Broun-Pivet, bonjour.
00:16 - Bonjour.
00:17 - Et bienvenue à ce micro.
00:18 Vous rentrez d'un voyage de 24 heures en Israël, voyage en compagnie du président
00:23 du parti Les Républicains Éric Ciotti, du député des Français de l'étranger Meir
00:28 Habib et du député Renaissance Mathieu Lefebvre, président du groupe d'amitié France-Israël.
00:33 Vous avez présenté ce voyage comme un voyage de solidarité envers Israël.
00:39 Pourquoi ce voyage vous a-t-il semblé nécessaire ? Il vous semblait qu'il y avait un défaut
00:45 de solidarité à l'égard d'Israël.
00:48 - Vous savez, lorsque j'ai pris mes fonctions, le premier déplacement que j'ai fait, c'était
00:54 pour aller à Kiev en Ukraine.
00:56 Je suis allée en Arménie, quand il y a eu le blocus du Haut-Karabakh et du corridor
01:00 de la Chine.
01:01 Et là, il nous a semblé que la place de la présidente de l'Assemblée nationale était
01:06 en Israël pour exprimer notre solidarité face aux attentats que le peuple israélien
01:12 a subi.
01:13 J'ai lu que la composition de ma délégation était critiquée à chaque fois.
01:17 Et je pense que c'est important de l'expliquer à vos auditeurs.
01:20 Les délégations sont composées de façon très simple.
01:23 Je prends le président du groupe d'amitié, quel qu'il soit, et là il s'agissait
01:28 de Mathieu Lefebvre.
01:29 Je prends avec moi le député qui représente cette partie du territoire, et en l'occurrence
01:35 Meyrabib.
01:36 Et puis je demande à une personnalité de droite et une personnalité de gauche de m'accompagner.
01:42 Là, j'ai demandé à Éric Ciotti de venir avec moi.
01:46 Et j'ai demandé à la gauche de venir avec moi.
01:49 J'ai interrogé le parti socialiste, le parti communiste, et ils n'ont pas souhaité
01:53 s'associer à cette délégation.
01:55 Pourquoi ? Ils vous ont dit pourquoi ?
01:56 Eh bien, il faudra leur demander.
01:57 Vous vous êtes notamment rendu dans un des kiboutz où ont eu lieu les massacres du
02:02 7 octobre perpétrés par le Hamas.
02:04 Qu'avez-vous vu ? Qu'avez-vous ressenti sur place ? Le choc et l'assidération
02:08 sont-ils encore là, trois semaines après les tueries ?
02:11 Oui, ils sont encore là.
02:14 Ils sont encore là parce que vous voyez très concrètement l'horreur et l'étendue
02:20 de ce qui s'est passé.
02:22 Vous voyez des maisons qui ont été brûlées.
02:26 Vous voyez les lieux où des enfants ont été assassinés avec les mains attachées
02:33 dans le dos.
02:34 Vous voyez les flaques de sang.
02:35 Vous voyez les couteaux ensanglantés.
02:37 Vous voyez des marteaux.
02:38 Et puis, vous voyez, j'ai été dans le centre d'identification des corps.
02:48 Ils reçoivent des sacs, des sacs par centaines.
02:53 J'ai assisté à l'ouverture d'un sac parce qu'ils ne savent pas ce qu'il y
02:59 a dedans.
03:00 Et là, c'était une main dont ils doivent après attribuer à une personne, puis prévenir
03:09 une famille que l'un des leurs n'est plus parce qu'il a été victime du terrorisme.
03:16 C'est ça qui s'est passé en Israël.
03:18 Et c'est vrai que quand je vois encore là, dans les heures qui viennent de s'écouler
03:24 sur notre territoire, des personnes politiques qui ne savent pas mettre des mots sur ces
03:31 horreurs, là, pour le coup, c'est moi qui suis sans mots.
03:37 Hier, Jean-Luc Mélenchon vous a invectivé sur les réseaux sociaux.
03:40 Il a posté une vidéo de la manifestation pro-palestinienne qui avait lieu à Paris
03:44 hier.
03:45 En écrivant, je le cite, "Voici la France", c'est-à-dire la foule de la manifestation
03:49 pro-palestinienne.
03:50 "Voici la France donc.
03:51 Pendant ce temps, Mme Braune-Pivet campe à Tel Aviv pour encourager le massacre, pas
03:57 au nom du peuple français."
03:59 Quelle est votre réaction à ces mots ?
04:01 J'ai été très choquée.
04:02 J'ai été très choquée.
04:04 Et justement, là aussi, c'est difficile parce qu'en ce moment, on voit que certains
04:17 cherchent la division, alors que la France, justement, c'est les Lumières, la France,
04:23 c'est la fraternité, la France, c'est la solidarité entre les peuples.
04:28 Et il y en a qui soufflent sur les braises de façon incessante, méprisante.
04:35 Vous pensez qu'ils vous visaient personnellement dans le choix des mots ?
04:40 Ce qui est sûr, c'est que connaissant un peu Jean-Luc Mélenchon, je suis convaincue
04:48 qu'effectivement le mot "camper" n'a pas été choisi par hasard.
04:52 Et que le fait que je favorise les massacres, c'est à nouveau une nouvelle cible qu'on
05:00 me met dans le dos.
05:01 Et oui, c'est très grave.
05:05 Ça veut dire quoi ? Expliquez-nous.
05:06 Je crois qu'aujourd'hui, moi, en tant que présidente de l'Assemblée nationale,
05:16 je représente la nation.
05:18 Je représente les Français qui m'ont élue et mes pères qui m'ont élue.
05:22 Je porte la voix.
05:23 Et une voix équilibrée, la plus sereine possible.
05:29 Et me désigner comme étant… Je ne sais pas.
05:37 Je suis désolée, mais je suis très choquée.
05:42 On entend votre émotion ce matin.
05:45 Je pense que les auditeurs l'entendent.
05:47 Et Elbrun Pivet vous dit "je porte une voix équilibrée".
05:50 Comme présidente de l'Assemblée nationale, certains ont trouvé que vos mots, les mots
05:54 que vous avez choisis ces dernières heures, ces derniers jours, n'étaient pas très
05:57 équilibrés.
05:58 Quand vous parlez du soutien inconditionnel de la France à Israël, quand vous avez déclaré
06:03 encore hier aux Parisiens "rien ne doit empêcher Israël de se défendre", vous
06:09 comprenez que ces mots, certains les aient jugés pas équilibrés.
06:13 Le soutien inconditionnel à Israël, si la condamnation des massacres perpétrés par
06:18 le Hamas doit être inconditionnelle, le soutien inconditionnel à Israël et à ce gouvernement
06:24 dirigé par Benyamin Netanyahou doit-il être pour autant inconditionnel ? Est-ce que là
06:28 vous êtes équilibrée ?
06:29 C'est ce que j'ai expliqué.
06:32 C'est un soutien inconditionnel à Israël.
06:34 Ça n'est pas un soutien… Et les mots ont un sens.
06:37 Je n'ai jamais dit que je soutenais de façon inconditionnelle le gouvernement d'Israël.
06:42 Mais je soutiens de façon inconditionnelle l'existence d'Israël.
06:46 Parce que c'est l'existence d'Israël qui est en jeu.
06:48 Lorsque le Hamas commet des actes terroristes, le Hamas, comme l'OLP en son temps, souhaite
06:56 la destruction de l'État d'Israël.
06:58 Et la voie de la France a toujours été une voie qui prône l'existence de deux États,
07:04 un État palestinien et un État israélien, et d'assurer l'existence de cet État
07:09 palestinien et la sécurité d'Israël.
07:12 Et aujourd'hui, la sécurité d'Israël n'est pas assurée.
07:15 L'existence de l'État palestinien non plus.
07:19 Rien ne doit empêcher Israël de se défendre.
07:23 Rien vraiment.
07:24 Même le droit humanitaire, même le droit international, rien ne doit l'empêcher
07:28 de se défendre.
07:29 Écoutez ce que j'ai dit, Mme Salamé.
07:30 J'ai écouté, franchement j'ai écouté.
07:32 Alors ce que j'ai dit, c'est qu'effectivement Israël a le droit de se défendre face à
07:37 ses attaques terroristes et face à ses centaines de roquettes qui tombent sur des civils tous
07:43 les jours, dans le respect du droit international et du droit humanitaire.
07:48 C'est ce que j'ai toujours dit et c'est ce que je dirai toujours.
07:52 Et je serai toujours une partisane de la paix et je serai toujours quelqu'un, une responsable
07:58 politique qui prône pour l'existence de deux États qui puissent vivre dans la paix,
08:04 l'un à côté de l'autre.
08:05 Maintenant, aujourd'hui, Israël n'a pas enterré ses morts, victime du terrorisme.
08:11 Il faut dire les mots.
08:12 Et aujourd'hui, et hier, vous voyez, moi j'étais fière d'être en Israël parce
08:18 que aujourd'hui les Israéliens ont besoin qu'on leur mette la main sur l'épaule
08:23 pour leur dire qu'on est avec eux.
08:25 Comme nous, nous avions besoin, après Charlie, j'étais dans la rue avec mes cinq enfants.
08:31 Après Charlie, nous avions besoin de cette solidarité internationale pour faire face
08:37 au terrorisme.
08:38 Nous avions 50 chefs d'État qui manifestaient avec nous pour dire non au terrorisme.
08:43 Et Israël aujourd'hui a besoin aussi de ces voix-là pour dire non au terrorisme.
08:48 Qu'est-ce que vous attendez du voyage d'Emmanuel Macron ? En quoi il peut être utile comme
08:52 il souhaite l'être ?
08:53 J'espère que le président de la République pourra déjà afficher sa solidarité vis-à-vis
09:04 des familles françaises.
09:05 Parce qu'on a tendance aussi à oublier cela.
09:09 Nous avons aujourd'hui des familles françaises qui sont en attente de nouvelles de leurs
09:14 proches, otages.
09:16 Et je crois que le président de la République, je crois, je suis sûre qu'il a une action
09:23 résolue pour obtenir la libération de ces otages.
09:26 Après, je sais que le président de la République porte la voix de la France de façon équilibrée
09:33 et nous avons besoin aujourd'hui de raison dans ce monde qui devient fou.
09:39 Nous avons besoin de raison.
09:40 Yael Broun-Pivet, Eric Ciotti avec qui vous avez donc fait ce voyage en Israël, veut
09:44 suspendre les aides aux Palestiniens.
09:47 Êtes-vous d'accord avec lui sur ce point ?
09:49 Non, comme je le disais, strict respect du droit humanitaire.
09:55 Il faut continuer à secourir des populations innocentes qui souffrent et qui sont utilisées
10:02 par les terroristes comme boucliers, pour se cacher.
10:09 Et donc, évidemment qu'il faut soutenir les populations civiles.
10:14 Il ne faut pas qu'elles fassent les frais de cette guerre et il ne faut pas qu'elles
10:21 en soient les victimes innocentes.
10:23 Et donc, évidemment, il faut que l'aide humanitaire puisse accéder sur Gaza.
10:28 Évidemment, il faut renforcer cette aide.
10:31 C'est ce que fait le gouvernement français.
10:33 C'est ce que fait l'Union européenne.
10:35 Et je salue cela parce que l'aide humanitaire doit pouvoir passer et atteindre les populations
10:41 qui en ont besoin et qui sont les victimes de ce conflit.
10:44 Un débat est organisé aujourd'hui à 16h à l'Assemblée nationale sur la situation
10:48 au Proche-Orient.
10:49 Les groupes politiques pourront intervenir pendant 2h30.
10:52 Il n'y aura pas de vote.
10:53 À quoi va servir cette séance ? Vous en attendez quoi ? Un éclaircissement ? Si oui,
10:59 un éclaircissement de qui ? Sur quoi ? Dites-nous.
11:01 On voit bien que c'est un sujet qui, sur notre territoire, a une grande résonance.
11:10 Je pense que c'est important que chacun puisse exprimer de façon consistante sa position
11:21 avec des arguments.
11:22 C'est le lieu à l'Assemblée nationale pour le faire.
11:25 Ne craignez-vous pas des débordements ? Ne craignez-vous pas que ça divise encore davantage
11:29 le pays ? Ce qui va se passer à l'Assemblée nationale ?
11:33 Je ne le crois pas parce que l'Assemblée nationale est le lieu du débat, est le lieu
11:38 de l'expression politique.
11:40 Sauf que le fait de déporter le débat politique uniquement sur des plateaux télé ou radio,
11:49 je crois que c'est dangereux.
11:50 Je pense qu'il faut refaire de l'hémicycle et de l'Assemblée nationale le lieu du débat,
11:57 de la confrontation d'idées.
11:58 Et pas dans l'outrance qui est bien souvent portée par certains groupes politiques.
12:04 On va passer au Standard Inter.
12:07 On nous attend Gérard.
12:08 Bonjour Gérard.
12:09 Bienvenue.
12:10 Bonjour.
12:11 Nous vous écoutons.
12:12 Oui, j'avais quelques questions à poser rapidement à Madame Paul, présidente de
12:18 l'Assemblée nationale.
12:19 Je voulais savoir, les émotions sont terribles en ce moment et il y a évidemment de quoi,
12:23 les massacres du Hamas et puis les répliques d'Israël.
12:28 Mais je voulais savoir, il y en a qui découvrent cette situation, cette situation elle dure
12:33 depuis des dizaines d'années.
12:34 Je voulais savoir ce que Madame qui représente l'État en l'occurrence dans ses voyages
12:39 pense des condamnations régulières de l'ONU, des centaines de condamnations régulières
12:43 de l'ONU contre la colonisation, contre l'occupation des territoires.
12:49 Et qu'est-ce que la France a fait ? C'est-à-dire très peu de choses.
12:52 Entre deux moments catastrophiques ou d'émotions, il ne se passe plus rien.
12:57 Donc c'est très bien d'avoir les émotions et d'avoir des choses maintenant.
13:02 La situation, elle est une situation d'occupation de territoire.
13:06 Et toute occupation de territoire contraint les gens qui sont occupés et qui le vivent
13:10 très très mal.
13:11 Et pas simplement à servir de bouclier, comme le dit à mon avis très maladroitement Madame
13:16 la Présidente, de bouclier, mais simplement à survivre dans une situation terrible.
13:21 Moi j'ai visité un peu la Palestine, j'ai vu comment vivent les Palestiniens autour
13:26 des checkpoints, comment ils sont refusés, comment la colonisation s'est développée
13:30 à tous les coins de la Suisse Jordanique, en empêchant finalement ce qui est la solution
13:35 politique évidente, à savoir deux États qui pourraient vivre côte à côte dans
13:40 la paix, ce que tout le monde souhaite, et personne n'est contre, on peut être favorable
13:45 à ce qui est une existence des Palestiniens sans vouloir faire disparaître Israël.
13:51 - Bien compris Gérard.
13:53 Merci pour votre intervention.
13:56 Yael Broun-Pivet vous écoutez avec attention, elle vous répond.
14:00 - Oui, bonjour Monsieur, écoutez, je pense que je porte la voix de la France de façon
14:07 très traditionnelle et dans la continuité de ce qu'elle est.
14:11 Maintenant, nous pouvons tous appeler, nous devons tous appeler à une résolution pacifique
14:16 du conflit, mais surtout une résolution qui puisse être durable et tenable pour les
14:22 uns et les autres, et donc espérons qu'un jour prochain, nous trouverons l'issue et
14:28 nous trouverons des partenaires de part et d'autre qui soient en capacité de construire
14:33 une paix durable.
14:34 - Sur la colonisation, c'est vrai que la situation est aussi très tendue aujourd'hui en Cisjordanie,
14:39 les Palestiniens sont confrontés à des opérations violentes menées par des colons depuis le
14:42 début des attaques, il y aurait déjà eu près de 100 morts et 1 200 blessés selon
14:47 l'autorité palestinienne.
14:48 Craignez-vous que la situation ne dégénère en Cisjordanie entre les Palestiniens et
14:54 les colons ? Et c'est vrai que ces dernières années, Benyamin Netanyahou a encouragé
14:58 les colons en Cisjordanie et à Elbrun-Pivet.
15:00 - Mais on voit effectivement qu'il y a des tensions sur plusieurs fronts et c'est une
15:07 vraie préoccupation, il ne faut pas que ce soit au niveau régional ou ailleurs qu'il
15:14 y ait une extension du conflit et donc nous devons tous appeler et faire en sorte que
15:22 ce ne soit pas le cas, nous avons une responsabilité, c'est pour ça que les mots et les actes
15:27 comptent et je crois profondément qu'il faut appeler à la modération sur ce plan-là
15:42 et c'est vrai que la politique menée sur la colonisation ces dernières années a probablement
15:50 attisé un certain nombre de tensions et de rancunes.
15:54 - Et à Elbrun-Pivet, vous avez confié récemment recevoir régulièrement des menaces antisémites,
16:00 vous avez dit qu'elles se renforçaient, vous êtes sous protection policière renforcée
16:05 également, est-ce que ces menaces ont augmenté encore ces deux dernières semaines ?
16:09 - Oui, elles augmentent mais c'est invraisemblable en fait, c'est juste invraisemblable pour
16:17 tout vous dire, vous savez, moi je ne comprends pas pourquoi lorsque l'on s'exprime sur
16:29 ce sujet-là, pourquoi tout d'un coup c'est l'identité juive qui ressort, vous voyez,
16:37 moi je suis une femme politique, je suis française, je ne suis pas pratiquante, je ne suis pas
16:43 croyante mais tout d'un coup certains ne voient plus que ça, ne voient plus que ça.
16:50 - Il y a une assignation identitaire dès qu'il s'agit du conflit israélo-palestinien,
16:55 c'est passionnel, c'est vrai que c'est le sujet le plus passionnel qui soit, je crois,
17:03 depuis des années, c'est un signe dans tous les camps, vous le savez.
17:05 - Je le sais mais justement il faut s'extraire de cette passion et c'est ce que j'essaye
17:11 de faire, peut-être que certains pensent que je le fais maladroitement mais en tout
17:15 cas qu'ils soient convaincus que moi je le fais sincèrement et honnêtement.
17:20 - Vous avez dit un mot tout à l'heure qui a fait beaucoup réagir les auditeurs sur
17:25 la Pide Inter, vous dites "j'ai une nouvelle cible dans le dos", vous avez le sentiment
17:31 aujourd'hui, vous êtes la présidente de l'Assemblée Nationale, je crois que c'est
17:33 le quatrième personnage de l'État institutionnellement, que vous avez des cibles dans le dos, que
17:39 vous êtes visée directement, que vous craignez pour votre vie, pour être très claire ?
17:42 - Oui, quand je lis sur les réseaux sociaux certains tweets, lorsque je reçois directement
17:53 des lettres de menaces, lorsque je ne peux plus sortir de chez moi sans être protégée
17:59 par des policiers, bien sûr que je me sens en danger, bien sûr.
18:04 - Il faut aussi rappeler qu'il y a d'autres parlementaires qui sont menacés, Mathilde
18:09 Panot disait qu'une quinzaine de parlementaires insoumis avaient reçu des menaces de mort,
18:13 Jean-Luc Mélenchon également.
18:14 - Mais à chaque fois, moi j'écris aux parlementaires qui sont menacés pour leur dire que je leur
18:23 apporte la protection fonctionnelle de l'Assemblée Nationale, j'ai demandé au ministre de l'Intérieur
18:27 de renforcer la protection auprès de tous les parlementaires et à la demande de Mathilde
18:31 Panot, il y a plusieurs jours de cela, j'ai écrit personnellement au ministre de l'Intérieur
18:37 pour attirer son attention sur les menaces qui pesaient spécifiquement sur les députés
18:41 insoumis.
18:42 Je ne fais pas de tri entre les parlementaires, je considère que chaque menace réalisée
18:48 envers un élu de la République est une menace envers nos institutions.
18:53 - Oui, Gérald Darmanin qui a fait polémique en déclarant sans apporter de preuves tangibles
19:00 que Karim Benzema, à qui il reproche des messages sélectifs d'empathie envers les
19:05 Palestiniens et pas les Israéliens, avait un lien notoire avec les frères musulmans.
19:10 A-t-il parlé trop vite selon vous ?
19:12 - C'est pas mon rôle aujourd'hui de commenter les propos de Gérald Darmanin et de commenter
19:17 ce qui se passe sur Twitter, je crois qu'on l'a beaucoup fait ce matin déjà.
19:20 C'est le ministre de l'Intérieur qui s'exprime, qui met en cause un de nos plus
19:25 grands troubleurs français.
19:26 Je comprends bien que c'est lui qui l'a fait.
19:29 Ce que je veux dire c'est qu'on vous soumet les propos de Gérald Darmanin, pas parce
19:32 qu'il y a une polémique sur Twitter, parce que lui-même l'a mis sur la table.
19:35 - J'entends bien, mais moi je ne commande pas cela.
19:37 C'est mon droit.
19:39 - Vous avez le droit.
19:40 Vous avez parlé pendant votre voyage en Israël avec Eric Ciotti du projet de loi
19:43 immigration de Gérald Darmanin.
19:44 Vous l'avez convaincu de le voter parce que là, pour le coup, il va falloir répondre.
19:49 Vous ne pouvez pas voter en touche.
19:50 - Mais je ne vote jamais en touche, Madame Salamé.
19:54 C'est un projet de loi sur lequel beaucoup de monde s'exprime.
19:59 Moi, je le dis souvent, je fais confiance au débat parlementaire.
20:02 Le débat parlementaire ne sert pas à rien.
20:04 Et donc, le débat va commencer au Sénat le 6 novembre en séance publique.
20:10 Il sera à l'Assemblée nationale en décembre.
20:12 Moi, je fais confiance au débat, à l'échange d'arguments pour que nous puissions dégager
20:18 une voie.
20:19 Je pense que fondamentalement, il est très important que nous votions ce projet de loi.
20:23 Il nous est utile.
20:25 Il sera utile à l'avenir pour pouvoir mieux appliquer notre droit des étrangers, conformément
20:34 à nos valeurs, avec des procédures qui seront clarifiées, qui permettront d'aller plus
20:39 rapidement et qui permettront d'écarter du territoire national des individus qui n'ont
20:44 rien à y faire et qui nous mettent en danger.
20:47 Donc, je crois que ce projet de loi doit être examiné rapidement, je l'ai dit.
20:52 Et faire passer ce projet de loi aussi important, si on en croit vos mots, par le 49-3, ce serait
20:58 encore par le 49-3.
21:01 J'ai envie de vous dire, encore un texte qui passerait au 49-3.
21:05 A ce jour, nous n'avons passé au 49-3 que des textes financiers.
21:09 Aucun texte sur le fond n'a fait l'objet d'un 49-3.
21:13 Et moi j'espère, et j'œuvrerai pour cela pendant les semaines qui viennent, pour que
21:19 nous trouvions une majorité.
21:20 Et je ne souhaite pas que nous passions au 49-3 sur ce texte.
21:23 Moi je fais confiance au débat parlementaire et à l'esprit de responsabilité des uns
21:27 et des autres pour adopter ce texte.
21:30 Yael Broun-Pivet, merci d'avoir été à notre micro ce matin, président de l'Assemblée
21:36 nationale, députée Renaissance des Yvelines.

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