Éric Toledano, Olivier Nakache : tellement proches. Le binôme « fait tout ensemble », nous avait prévenus Jonathan Cohen. Comme penser la même chose au même moment et nous répondre d'une seule voix.
« Intouchables », « Nos Jours heureux », « Le sens de la fête », « En thérapie », ou encore « Tellement proches » : c’est eux. Le tandem désormais culte est de retour dans nos salles obscures avec « Une année difficile ».
« Intouchables », « Nos Jours heureux », « Le sens de la fête », « En thérapie », ou encore « Tellement proches » : c’est eux. Le tandem désormais culte est de retour dans nos salles obscures avec « Une année difficile ».
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Court métrageTranscription
00:00 On aime bien Ouigarelle, on aime bien Camille Cotin.
00:03 Moi, je dirais entre Ornor, mais le papotin à la télévision.
00:15 Et en thérapie aussi.
00:17 - J'en perds pas ici. - C'est facile.
00:26 Je crois que c'est Joséphine Demau qui crie sur un môme à la piscine dans "Les jours heureux".
00:31 - Celle-là, elle revient souvent. - Elle revient souvent.
00:34 Écoute, Benoît, les piscines, c'est pour les enfants.
00:36 Normalement, tu devrais aimer aller à la piscine.
00:38 Tu comprends ? Mais tu sais ce que t'es ?
00:41 T'es le roi des cons au pays des emmerdeurs.
00:45 Un petit con, casse-couille, qui prend la tête, d'accord ?
00:49 Omar aussi, pas de bras, pas de chocolat.
00:51 Omar qui danse sur "Boogie Wonderland". Ça arrive.
00:54 C'est un des meilleurs acteurs de la série.
00:57 On aime bien Alain Chabat, on aime bien Louis Garel, on aime bien Camille Cotin.
01:03 - Il y en a beaucoup. - Oui, il y en a beaucoup.
01:05 Julien Amour aussi, qui aurait vraiment sa place dans ce casting, je trouve.
01:09 On a écrit qui nous touche le plus ?
01:15 - Peut-être Benjamin ? - Joseph ?
01:17 - Juan ? - Oui.
01:18 Benjamin Le Sieur dans "Horreur Norme", le jeune homme où Vincent Cassel s'occupe.
01:22 - Qui est inspiré d'un vrai jeune homme. - Qui s'appelait Juan.
01:25 Et qui est parti, malheureusement.
01:27 "La vie des autres", peut-être. "Marathon Man", je ne sais pas.
01:34 - Des films... - "Le goût des autres".
01:36 "Le goût des autres", "Kramer contre Kramer".
01:39 C'est "Le Kid", moi, de Charlie Chaplin.
01:45 C'est le premier que j'ai montré à mon premier fils.
01:48 Peut-être "Rocky", à une époque.
01:50 J'aime bien l'idée de la persévérance qu'il y a dans "Rocky".
01:53 J'aime bien les personnages. Ils me rappellent des souvenirs et les jeunes adhèrent.
01:58 Hommage à Stallone.
01:59 À la fois, il est différent, parce que c'est le huitième,
02:04 et qu'on sort d'un cycle au bout de sept,
02:07 et qu'on a changé un peu quelque chose dans la matrice,
02:10 en se livrant à créer un pont entre deux sujets qui nous intéressaient.
02:16 Et c'est la même chose, parce que c'est une continuation
02:19 de ce qu'on aime dans la comédie italienne,
02:21 c'est-à-dire d'essayer de rire, mais un rire
02:23 dans des situations plutôt profondes, avec des vrais enjeux, des vrais problèmes.
02:27 J'ai le sentiment que les dettes, les crédits, tout ça,
02:30 ça vous est familier.
02:32 La situation n'est pas très brillante.
02:33 Si ça peut vous rassurer, on n'est pas vraiment encore au fond.
02:36 On n'est pas loin, mais on n'y est pas encore.
02:38 Franchement, ça me rassure énormément.
02:40 Et ce mélange de rire qui aborde avec légèreté des sujets sérieux,
02:44 on avait déjà tenté de le faire par le passé.
02:47 Si j'étais un politique, je dirais que c'est le changement dans la continuité.
02:50 - Mais je ne suis pas politique. - Il y a une dame,
02:52 qui, à la suite d'une projection, qui a dit
02:54 "C'est super, parce que c'est différent, mais c'est pareil."
02:58 On fait une grosse tournée en France,
03:04 et on reste dans les salles, et déjà, ce qui nous remplit de bonheur,
03:08 c'est que oui, ça aborde des sujets tendus, difficiles,
03:11 qui ont sûrement été tournés en version dramatique,
03:14 la précarité, le surendettement,
03:17 mais déjà, on a l'impression, on aime bien entendre ce rire un peu libérateur.
03:20 Vous regardez des comédies à l'italienne ou à l'anglaise,
03:22 on voit bien, c'est un miroir qu'on nous tend.
03:24 Et c'est vrai que ça, déjà, ça nous fait du bien.
03:26 Quand les gens sortent de la salle en disant
03:28 "J'ai passé un bon moment, j'ai pas ri comme ça depuis un moment",
03:30 ça nous remplit de fierté.
03:33 Ce que j'aimerais que les gens ressentent,
03:34 c'est que ça crée de la discussion,
03:37 qu'eux, au-delà du rire, qu'il y a un rire un peu thérapeutique,
03:40 puisqu'on sort de l'enthérapie et qu'on a essayé d'aborder ce rire-là,
03:45 mais qu'il y a aussi un rire qui fait du bien,
03:46 parfois qui soigne, qui désangoisse.
03:49 D'accord avec Olivier, le rire, c'est la première réaction qu'on attend,
03:52 les salles vivantes, et ensuite, que ce rire est ouvert
03:56 des canaux qui seraient pas passés en dehors du rire
03:58 et qu'il y ait des discussions qui s'amorcent.
04:00 On voit dans le film, on voit qu'il y a une certaine génération,
04:06 une jeune génération,
04:08 qui a des préoccupations que nous, on n'avait pas à leur âge,
04:10 et si ça crée du débat, un échange, c'est tant mieux.
04:14 On parle beaucoup de pont dans ce film.
04:15 Si on peut être un pont...
04:17 Peut-être que nous-mêmes, on a essayé de créer un pont
04:19 avec nos enfants à travers ce film
04:21 et qu'on avait envie qu'ils comprennent qu'on a compris.
04:24 C'est ça, l'avantage avec le cinéma,
04:29 c'est qu'on pénètre des milieux qu'on ne connaît pas,
04:32 comme on a été dans des assos,
04:35 comme Lassimad pour Samba, qui s'occupe des sans-papiers,
04:38 comme Crésus pour le surrendettement.
04:40 C'est toujours riche, ces rencontres.
04:42 On a eu beaucoup de discussions,
04:43 on a eu beaucoup d'immersion avec eux,
04:46 on est allés dans les actions,
04:47 on a regardé vraiment comment ils fonctionnaient.
04:50 C'était très intéressant et je pense que ça nous a ouvert l'esprit.
04:52 Je pense qu'ils nous ont connectés un peu plus
04:55 à tous les sujets environnementaux.
04:57 Ils nous ont alertés et je pense qu'on a gagné, encore une fois,
05:01 grâce au cinéma, dans cette rencontre,
05:03 en richesse et en éveil.
05:05 Sous-titrage ST' 501
05:07 [Musique]