Les réalisateurs Eric Toledano et Olivier Nakache, auteurs du film "Une année difficile" en salles mercredi prochain, sont les invités de Léa Salamé. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-jeudi-12-octobre-2023-5079030
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00:00 - Et Léa, ce matin vous recevez un duo de réalisateurs !
00:03 - Bonjour Eric Toledano et bonjour Olivier Nakache !
00:06 - Bonjour !
00:07 - Merci d'être là tous les deux ce matin.
00:09 Eric, si Olivier était un héros et un défaut, il serait lequel ?
00:13 - Ah ! Alors si c'était un héros, ce serait un héros très discret, en rapport avec un
00:19 film que j'aime beaucoup.
00:20 Et un défaut, je n'ai pas trouvé de défaut particulier, c'est pas que je…
00:24 - Oh non !
00:25 - Mais je dirais quand même que c'est un défaut assez atypique, ça s'appelle le
00:28 défaut du coup de papier.
00:29 - C'est-à-dire que quand il ne trouve pas le coup de papier, il peut être très chiant.
00:32 Il faut qu'il coupe les lettres avec un coup de papier.
00:34 - C'est vrai que j'aime bien les coups de papier.
00:36 Du coup, quand je les emmène avec moi des fois, quand je voyage, on me dit « mais
00:39 qu'est-ce que c'est un couteau ? » « Non, c'est un coup de papier ! »
00:41 - Ah, c'est la ministre des publics, là !
00:43 - C'est vrai, je ne savais pas qu'elle allait sortir ça.
00:46 - Moi non plus, je ne me sortais pas.
00:48 Olivier, si Eric était un héros et s'il était un défaut ?
00:52 - Oui, alors un héros, c'est très simple.
00:54 Il a parlé d'un héros très discret, c'est qui s'appelle Toledano.
00:57 On l'appelait Toto, Toto le héros.
01:00 Je pense que Jaco Van Dormel s'est inspiré d'Eric pour faire, je crois, son premier
01:04 film, Toto le héros.
01:06 - Et s'il était un défaut, alors un compas !
01:09 - Non, mais la technologie ne l'aime pas.
01:12 Et il n'est pas du tout technologique.
01:14 Je ne sais pas pourquoi.
01:15 On a souvent les mêmes choses.
01:16 En ce moment, on est passé au scooter électrique.
01:18 Je ne sais pas pourquoi le sien bip tout le temps.
01:20 Je ne sais pas pourquoi.
01:21 Et c'est toujours comme ça.
01:22 Il y a des moments où il bip aussi.
01:24 J'ai souvent entendu cette phrase quand il a dit "écoutez, monsieur, ça ne marche
01:28 pas".
01:29 Et le gars dit souvent "écoutez, ça n'est jamais arrivé".
01:30 - J'ai vu ça sur les iPods à l'époque.
01:32 - Et même déjà, son mini-tel déjà bipait.
01:35 - Ce qu'on appelle une main spéciale avec la technologie.
01:37 Je peux vous foirer un ordinateur en une seconde.
01:39 - Non, mais là, il peut y avoir un bug.
01:41 - Je n'ai pas le micro si vous voulez bien.
01:43 On est heureux de vous recevoir ce matin.
01:45 Particulièrement, j'ai envie de vous dire ce matin, malgré le contexte très dur de
01:49 ces derniers jours, déjà avant les attaques du Proche-Orient, vous disiez, Eric, au sujet
01:52 d'une année difficile, le film qui sort mercredi prochain et dont on va parler, que j'ai beaucoup
01:56 aimé, votre nouveau film, cette comédie sociale engagée et très drôle.
01:59 Vous disiez déjà en mars dernier, on avait envie de revenir à la comédie parce que
02:03 les temps sont durs.
02:04 Quand vraiment rien ne va, il faut faire une comédie.
02:06 Et là, franchement, rien ne va.
02:08 Soyons honnêtes.
02:09 Rien ne va, vous le disiez en mars dernier.
02:12 Bon, là, ce n'est pas mieux.
02:14 - Non, c'est pire.
02:15 C'est pire.
02:16 Et c'est vrai que nous, on a peu l'habitude de s'exprimer en dehors des films qu'on fait.
02:20 Parce que d'abord, on ne se sent pas toujours légitime et puis que ce n'est pas un exercice
02:23 dans lequel on se sent bien de donner notre avis à droite et à gauche.
02:27 Mais là, on sort de notre réserve parce que ce qui se passe nous a littéralement sidérés,
02:32 je crois, comme tout le monde.
02:34 Mais d'une façon vraiment particulière, au-delà des identités, au-delà de tout,
02:38 c'est un problème presque humain.
02:39 D'ailleurs, on est assez étonné que ce soit clivé sur d'où on parle.
02:43 Pour nous, d'où qu'on parle, il faut s'indigner en premier.
02:47 Et je ne sais pas, je ne trouve peut-être même pas les mots.
02:51 Je crois que même les mots manquent.
02:53 Il y a un choc tellement fort que les mots sont…
02:55 Voilà, c'est un état de sidération.
02:56 - Le choc nous fait perdre le sens des mots.
02:59 On est complètement atterré.
03:00 Alors c'est vrai qu'on vient à nous.
03:01 On est dans une période où on sort un film, ça paraît complètement dérisoire.
03:04 On est abasourdi, choqué.
03:07 On a peur des nouvelles de minute en minute de ce qu'on risque de découvrir.
03:11 Donc on est complètement atterré.
03:13 - Est-ce que vous craignez que le conflit israélo-arabe soit importé ici ?
03:17 Est-ce que vous craignez, et Gérald Darmanin qui était à ce micro il y a quelques minutes,
03:20 disait l'augmentation des actes antisémites, des insultes antisémites.
03:23 Est-ce que c'est quelque chose que vous redoutez ?
03:25 - Bien sûr, on ne peut que le craindre.
03:26 Mais dans un premier temps, pour tout vous dire,
03:28 ce qu'on craint, c'est pour les otages.
03:30 Ce à qui on pense sont les familles des victimes.
03:34 Ces atrocités envers des bébés, envers des personnes âgées.
03:39 Il y a quelque chose vraiment, sur le coup, de la terreur qui nous a été imposée,
03:44 qui nous paralyse, qui nous asphyxie.
03:46 Et oui, comme il disait, c'est dérisoire.
03:48 Et en même temps, peut-être que tout l'objectif de ce genre de choses,
03:52 c'est de faire taire la culture, de s'attaquer justement à ce qui peut nous réunir et nous rassembler.
03:58 Donc on est là et on continue.
04:00 - Vous aimeriez que d'autres voix vous disiez,
04:02 "Ce n'est pas une affaire d'être juif ou pas juif, c'est une affaire d'être humain."
04:05 Que des voix de personnalités non juives s'expriment aussi, condamnent davantage.
04:11 - Nous, ce n'est pas le jugement premier qui nous vient,
04:14 parce que comme je vous dis, on est atterré, on ne regarde pas dans l'assiette du voisin ce qui se dit ou ce qui ne se dit pas.
04:18 Mais pour nous, si vous nous posez la question, je le répète, d'où qu'on parle,
04:22 on doit d'abord s'indigner, vraiment se recueillir presque devant tant de barbarie et de sauvagerie.
04:29 C'est la première réaction, avant même de parler même de conflit.
04:33 - Une année difficile, cette comédie que vous proposez aux Français en ces temps difficiles.
04:39 Vous aviez déjà écrit "Le sens de la fête", votre carton, après les attentats du 13 novembre.
04:43 La série en thérapie que vous avez lancée aussi était très inspirée des attentats.
04:48 Là, "Une année difficile", vous l'avez écrite pendant le Covid.
04:52 La comédie permet de transformer le stress, l'angoisse, le ressentiment en quelque chose de positif.
04:57 Ça permet d'avoir le malheur joyeux, comme vous l'a dit, je crois, une Française,
05:01 une spectatrice à la sortie d'un de vos films, vous avez le malheur joyeux.
05:05 - Peut-être, comme une sorte de tristesse déguisée aussi.
05:08 On ne sait pas, en tout cas avec Eric, c'est notre moyen d'être, c'est notre façon d'être,
05:12 c'est notre moyen d'expression.
05:14 C'est vrai que "Le sens de la fête", on avait une rage de comédie,
05:18 après ces temps atroces que nous avions vécu en France.
05:23 Et oui, c'est sorti comme ça.
05:25 Et là, c'est vrai qu'on se dit, je crois que c'est Frank Capra ou Bill Wilder qui disaient
05:29 "Quand ça va mal, faites une comédie", nous c'est notre réaction.
05:33 - Jean-Pierre Bacri aussi en parle de ce rire qui permet de...
05:38 - Fouuuu... - Bah, tu vas respirer.
05:40 - Oui, on l'écoute.
05:41 - Ce qui me plaît, c'est de jouer le plus justement possible, le plus authentiquement possible
05:45 des contradictions humaines.
05:47 Et quand quelque chose est juste, très très très juste, très très très juste,
05:51 il vient au spectateur qui le regarde, quelque chose de nerveux,
05:55 qui peut s'apparenter au rire, qui devient un rire quand c'est suffisamment bien observé,
06:00 suffisamment bien joué.
06:01 On se reconnaît tellement pendant l'espace d'une seconde qu'on rit, qu'on a une espèce
06:04 de déclenchement nerveux qui fait qu'on réagit comme ça.
06:08 Et moi, c'est le rire que je préfère, c'est un rire qui vient de l'intérieur,
06:12 qui vient de la vie vécue.
06:15 - Eric Toledano ?
06:16 - C'est incroyable d'entendre Jean-Pierre, c'est comme s'il nous parlait de là où il était.
06:20 Franchement, c'est exactement ce qu'on essaye de défendre, c'est-à-dire
06:24 un rire qui desserre, qui dédramatise et qui permet de surmonter
06:28 et qui ouvre une fenêtre quand la pièce commence à être trop...
06:32 sentir une odeur de renfermée.
06:34 - Vous l'avez fait tourner dans le sens de la fête, c'était son dernier film.
06:37 Il trouverait les mots aujourd'hui, depuis deux ans, il est mort il y a deux ans,
06:41 il trouverait les mots sur l'accumulation des horreurs ?
06:44 - Oui, oui, je pense qu'il les trouverait.
06:46 Personnellement, il nous manque, et je pense qu'il manque aussi dans l'univers médiatique
06:49 parce que sa parole était rare, elle était choisie.
06:53 - Elle était forte, elle claquait ses paroles, elle n'était jamais tiède.
06:59 - Oui, tout à fait, donc oui, c'est vrai qu'il manque, il aurait trouvé les mots, c'est sûr.
07:03 - Ce film, Une Année Difficile, vous avez voulu le présenter pendant six mois,
07:07 vous avez fait une tournée d'hommes politiques, soyons clairs.
07:09 Vous avez scionné la France, vraiment, vous avez fait 113 projections, tous les deux,
07:13 partout en France, pendant six mois, pour le montrer aux Français, pour discuter avec eux.
07:18 Ensuite, pourquoi ? Pourquoi vous avez voulu faire ça ?
07:20 - Alors, il y a plein de raisons. La première, c'est qu'après le Covid, je crois que les salles de cinéma ont souffert.
07:24 Là, il y a un retour en salle qui s'amorce, et tant mieux, mais ce n'était pas le cas à l'époque.
07:28 On s'est dit que c'était vraiment le moment, justement, de célébrer cet endroit
07:32 où on regarde des images de façon collective, où les rires se mélangent, où le débat se crée,
07:36 puisque quand on va dans une salle de province, on crée le débat.
07:39 Alors, le film parle de sujets complexes.
07:41 - Je vais en parler.
07:43 - Donc, il fallait entendre ce que les Français disaient, puis on sortait dans Thérapie,
07:47 on n'avait vu personne depuis longtemps, on a l'impression que le public n'existait pas.
07:50 - Et donc, on s'est allé loin. - Il est là, je vous le confirme.
07:53 - Une année difficile commence par un montage très réjouissant.
07:56 Les voeux de tous les présidents de la Vème République, qui promettent tous depuis 60 ans aux Français une année difficile.
08:01 - L'année 2013 a été intense et difficile.
08:04 - L'année qui s'achève a été difficile pour tous.
08:07 - 1996 a été une année difficile.
08:11 - L'année qui s'achève a été difficile.
08:13 - Nous venons de vivre une année difficile.
08:15 - L'année 1981 sera encore une année difficile.
08:20 - L'année 1976 a été plus difficile que nous ne l'imaginions.
08:26 - L'année 1974 risque d'être difficile.
08:30 - Elle vous a mis de part pompide, vous, c'est l'ordre des croissants.
08:33 - On aurait pu remonter jusqu'à Louis XIV, Clovis, on a les images.
08:35 - Vous avez les images de Louis XIV.
08:37 Alors, une année difficile, c'est l'histoire de deux types,
08:39 surendettés, au bout du rouleau, en bout de course, joués par Jonathan Cohen et Pio Marmaille.
08:43 L'un, Albert, a vu les huissiers débarquer chez lui et sa femme le quitter.
08:46 L'autre, Bruno, emprunte de l'argent à tout le monde, vit de petites magouilles et dort dans les halls d'aéroports.
08:51 Et ils croisent, par hasard, ces deux gars, des militants écolo, des jeunes qui font des actions-choc.
08:56 Ils vont se joindre à leur lutte, mais sans réelle conviction.
08:59 Et disons-le, ils vont profiter d'eux, de ces militants écolo, de manière un petit peu opportuniste.
09:04 C'est la rencontre de deux mondes, votre film.
09:06 C'est la rencontre des dingues de consommation,
09:08 de ceux qui attendent le Black Friday pour se ruer dans les magasins,
09:11 et des radicaux de l'écologie, ces jeunes qu'on voit faire des actions-choc.
09:15 En gros, c'est la rencontre du monde de ceux qui sont obsédés par la fin du mois
09:18 et ceux qui sont obsédés par la fin du monde.
09:20 Tout à fait. C'est des plus et des moins.
09:22 C'est ça qui nous a intéressés.
09:24 Alors, ça peut paraître comme un canevas un peu classique des comédies.
09:28 On l'a fait dans plusieurs films, mais là, on a voulu pousser le curseur un peu plus loin.
09:32 Et vous êtes où, vous deux ?
09:34 Nous, on est dans la comédie italienne, c'est-à-dire qu'on veut rire de nous-mêmes
09:38 et on veut prendre en flagrant délit notre époque.
09:40 On a essayé de faire une photo de, justement, cette scène d'ouverture qu'on propose aux spectateurs,
09:45 c'est-à-dire des gens qui se poussent physiquement.
09:47 L'un qui dit à l'autre « tu ne vas pas m'expliquer comment vivre »
09:50 et l'autre qui dit « tu ne sais pas ce que tu consommes, ce que ça rend dommage, la planète, etc. »
09:54 C'est une scène d'ouverture assez spectaculaire.
09:58 Un jour de Black Friday où les militants écolo viennent empêcher les gens d'aller se ruer sur les objets.
10:03 Exactement. Et pour nous, cette image-là, quand on l'a découverte,
10:06 parce qu'elle était sur les réseaux, on s'est dit « mais qui sont ceux qui bloquent ?
10:09 Et qui sont ceux qui disent « laisse-moi entrer » ? »
10:11 On va retourner les cartes et essayer, évidemment, à l'italienne,
10:15 c'est-à-dire en riant de ce moment de transition entre peut-être surconsommation, sobriété.
10:20 Vous dites qu'on a grandi dans les années 80, notre génération est celle de l'abondance consumériste.
10:25 Et un jour, on se réveille avec nos propres enfants qui parlent d'effondrement,
10:28 de nécessité de changement face à des jeunes qui sont de plus en plus éco-anxieux.
10:32 C'est vos enfants qui vous ont réveillés ?
10:35 Oui, tout à fait. Et puis surtout, vous disiez « où vous en êtes-vous ? »
10:38 Eh bien, en fait, on est dans chacun des deux pôles.
10:41 Et on ne sait pas trop, on n'est ni en-dessus, ni en-dessous.
10:45 Effectivement, on vient de ces années 80, ces années où on nous poussait à la surconsommation.
10:52 Il fallait avoir ce magnétoscope-là, ce jean-là, pour être heureux.
10:56 Et maintenant, on se rend compte que nos enfants nous disent « mais tu sais qu'on peut vivre mieux avec moins ? »
11:00 Et c'est cette sobriété-là, ce mot-là qu'on a entendu juste avant dans votre émission, qui est en train d'infuser.
11:06 Il y a beaucoup de danse dans le film, il y a beaucoup de Jacques Brel.
11:10 Il y a notamment une chanson qui s'appelle « La valse à mille temps ».
11:13 Il y a une autre spectatrice, parce que comme ces 133 villes nous ont beaucoup inspiré,
11:17 qui a dit « on est comme vos héros, on ne sait plus sur quel pied danser. »
11:21 On est sur un pont, on sait qu'il y a un monde d'avant derrière, on sait qu'il y a un monde devant.
11:26 À un moment, d'ailleurs, il a été labellisé pendant le Covid, ça nous a intéressé, on l'a appelé « le monde d'après ».
11:30 Bon, il n'est pas vraiment arrivé.
11:32 C'est Welbeck qui disait « le monde d'après, c'est le monde d'avant en un peu pire ».
11:35 C'est en tout cas la promesse qui a été faite.
11:38 Peut-être que les artistes ont besoin qu'on tienne nos promesses, on a envie de la remettre au jour.
11:43 Face à cette société de consommation, les deux héros rencontrent Mathieu Amalry,
11:48 qui joue un expert spécialiste pour les aider à se désendetter.
11:52 Il leur apprend le mantra qui va revenir dans tout le film.
11:55 Le mantra est le suivant.
11:56 Quand vous rentrez dans un magasin et que vous avez envie d'acheter quelque chose,
11:59 il faut vous demander « est-ce que j'en ai besoin ? Est-ce que j'en ai vraiment besoin ?
12:03 Est-ce que j'en ai vraiment besoin ? Maintenant ».
12:06 Vous le faites maintenant ?
12:07 Oui, on le fait. C'est un vrai mantra.
12:09 On a fait des ateliers d'éducation budgétaire dans une association qui s'appelle Cresus,
12:12 qui aide les gens à sortir du surendettement.
12:14 Mais essayez, vous verrez, ça marche.
12:16 Je vais essayer.
12:17 Les salles de France, on a fini pratiquement toutes les avant-premières en demandant
12:20 « est-ce que vous vous rappelez du mantra ? »
12:21 Et donc les gens le gueulaient un peu.
12:23 Peut-être qu'il est rentré un peu dans…
12:25 « Est-ce que j'en ai besoin ? Est-ce que j'en ai besoin maintenant ?
12:28 Est-ce que j'en ai besoin vraiment et maintenant ? »
12:30 On l'a retenu.
12:31 Un mot sur le duo assez génial de fêtes Jonathan Cohen-Pierre Marmaille.
12:36 J'ai remarqué quand même qu'à chaque fois…
12:38 Bon, c'est une règle, le duo du cinéma, on l'a souvent.
12:42 Chez vous, c'est quasiment systématique.
12:44 Il y a eu François Cluzet au Marcy dans « Intouchables ».
12:46 Il y a hors norme Reda Kattab et Vincent Kessel.
12:49 Là, vous avez Jonathan Cohen et Pierre Marmaille.
12:51 Je note qu'il n'y a pas de duo de comédiennes, messieurs.
12:55 Il y a Noémie Verdon.
12:56 On n'a pas parlé de Noémie.
12:57 Non, on va en parler.
12:59 C'est souvent vos films… J'attends encore le film de Toledano Nakaj.
13:03 Nous, on le souhaite.
13:05 On le souhaite.
13:06 Ça ne vient pas.
13:07 On en a envie.
13:08 Mais c'est vrai que si par exemple on démarre un film, et je ne sais pas pourquoi,
13:11 bon, on est deux mecs, ça démarre un peu comme ça.
13:13 Mais là, c'est vrai que Noémie s'insère parfaitement entre les deux.
13:16 Un adjectif sur chacun de vos quatre acteurs qui sont formidables, les quatre principaux.
13:20 Noémie Marlon d'ailleurs.
13:22 Un adjectif pour la qualifier ?
13:24 Finesse.
13:25 Oui, nuancée, j'allais dire.
13:26 Pio Marmaille.
13:27 Moi, j'en ai un.
13:28 Je l'appelle le fou fiable.
13:29 C'est pas mal.
13:30 Jonathan Cohen.
13:32 Très calme.
13:33 Posé.
13:35 Mathieu Amalric.
13:38 Poète.
13:40 Poésie.
13:41 Poésie.
13:42 C'est tout ce qui transpire, la poésie de partout.
13:44 Mathieu Amalric qui raconte que tout son problème dans le tournage de ce film, ça a été de ne pas se marrer face aux deux,
13:49 la fou furieux Jonathan Cohen et Pio Marmaille.
13:51 C'était aussi l'objectif des deux réalisateurs de ne pas rire devant eux ?
13:56 Oui, c'est sûr.
13:57 C'est toujours très concentré.
13:59 On sait ce que c'est qu'une journée de tournage.
14:00 Il y a énormément de choses à faire.
14:02 Mais c'est vrai qu'on a eu des moments de pépites et notre travail à nous, ça a été de les capter.
14:05 On était des profs de quatrième en leur disant "concentrez-vous".
14:08 Ça suffit.
14:09 Olivier Nakache, Eric Toledano.
14:11 Les questions de fin, les impromptus.
14:13 Vous répondez sans réfléchir.
14:15 Une question chacun.
14:16 Huit films, une série, une émission de télé, les rencontres du papotin.
14:18 Et à chaque fois le succès, vous n'avez pas peur de vous planter un jour ?
14:22 Si, comme tout le monde.
14:23 Mais est-ce que ce sera si grave ?
14:25 On n'a pas peur de l'échec.
14:26 On avance.
14:27 C'est quoi vos vices ?
14:29 Le coup de papier.
14:32 La technologie.
14:34 C'est quoi votre drogue ?
14:37 Les films, le cinéma.
14:39 On est shooté au cinéma.
14:40 Peut-être au vu de l'actualité, je dirais le travail qui permet justement d'échapper.
14:45 Vous partez en vacances ensemble ?
14:47 Non.
14:48 Vous vous envoyez des textos tous les soirs pour vous dire bonne nuit avant de vous coucher ?
14:51 Pas bonne nuit mais pas mal d'autres choses.
14:53 On gère les trucs.
14:55 Bakri disait qu'il en avait marre que vous ne vous engueuliez jamais sur les films.
14:58 Il y a des fois où vous n'êtes pas d'accord ?
15:00 Souvent.
15:01 Souvent, heureusement.
15:02 Surtout au montage.
15:04 Mais c'est jamais agressif.
15:06 Je ne suis pas d'accord avec ce qu'il dit.
15:08 Vous votez pareil ?
15:09 Je ne vous demande pas quoi, mais vous votez pareil ?
15:11 Oui.
15:13 Qu'est-ce qui vous reste l'un et l'autre de votre enfance en banlieue ?
15:15 Vous avez tous les deux grandi en banlieue.
15:17 Qu'est-ce qui vous reste de la banlieue ?
15:19 Un grand désir d'aller à Paris.
15:21 Pour moi.
15:22 Une magnifique nostalgie et une vie en groupe.
15:27 Vous auriez aimé être acteur ? Passer de l'autre côté de la caméra ?
15:30 Alors moi oui, mais je l'ai fait dans les films.
15:33 Mais comme je suis aussi au montage, je me suis systématiquement coupé.
15:36 Moi j'ai laissé ça à ma petite sœur qui le fait très bien.
15:39 Et alors c'est pour quand Géraldine Ackach dans un de vos films ?
15:41 Le plus vite possible.
15:43 Vous avez plus de 50 ans, le cap a été dur à passer ?
15:45 Non, pas du tout.
15:47 Les nuls ou les inconnus ?
15:49 Alors nous on était bercés aux nuls, mais on aime aussi beaucoup les inconnus.
15:52 Barbie ou Oppenheimer ?
15:54 Oppenheimer.
15:55 Michel Berger ou Jean-Jacques Goldman ?
15:57 Ah putain c'est dur ça !
15:59 Michel Berman.
16:01 Omar Sy ou Jonathan Cohen ?
16:03 Vous êtes sûrs, Omar Cohen.
16:05 Omar Cohen, il n'y en a pas beaucoup.
16:07 Ça résonne bien ce matin.
16:10 Votre papotin préféré depuis le début ?
16:13 Les Rencontres du Papotin ?
16:15 Oui, oui.
16:17 Moi je vais dire Camille Cotin.
16:19 Parce que j'adore Camille Cotin et parce que j'ai trouvé formidable dans l'émission.
16:22 Et Dieu dans tout ça, l'un et l'autre ?
16:25 Il est là.
16:27 Qu'il fasse quelque chose pour nous en ce moment, parce qu'on n'est pas bien.
16:30 On est tous pas au travail.
16:32 Il faut agir. Et il faut prier peut-être.
16:35 Une année difficile, ça sort mercredi prochain au cinéma.
16:39 Ça s'annonce comme le gros carton, comme à chaque fois que vous sortez vos films.
16:42 Peut-être que ce sera le celui de l'échec, je ne crois pas.
16:45 Je ne vous le souhaite pas.
16:47 Vite, mon coup de papier !
16:50 Je crois que votre ordinateur ne marche plus.
16:53 Belle journée.