• il y a 2 ans
Le rêve de découvrir le Népal, elles le touchent enfin du bout de leurs chaussures crantées, avec le cran de défier la montagne pour apaiser l'esprit...
Le rêve et les cauchemars qui ravivent sans cesse la mémoire des cryptes, le musée archéologique de Grenoble révèle près de 2000 ans de secrets...
Et un peu plus près de notre ère, les légendes du farwest en font rêver au point de copier les chevauchées fantastiques des cowboys...
Avec : Dorothée Berguet, infirmière en psychiatrie et accompagnatrice en montagne
Typhany, association 5000 mètres au-delà des maux
Anne Lasseur, directrice du Musée archéologique de Grenoble
Acharlène Aubreton, championne d'Equitation Western

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Transcription
00:00 Avec Giltrinia Résidence, vous êtes confortablement installés pour regarder si on parlait.
00:29 Bienvenue à tous, ravie de vous faire découvrir ces personnalités déterminées,
00:33 ces personnes qui près de chez vous vont au bout de leur passion, au bout du monde,
00:37 et au bout de leurs rêves et qui vous en vendent un peu d'ailleurs, et à raison.
00:41 Le rêve de découvrir le Népal, elle le touche enfin du bout de leurs chaussures crantées,
00:46 avec le cran de défier la montagne pour apaiser l'esprit.
00:50 Le rêve et les cauchemars qui ravivent sans cesse la mémoire des cryptes,
00:54 le musée archéologique de Grenoble révèle près de 2000 ans de secrets.
00:59 Et un peu plus près de notre ère, les légendes du Far West en font rêver au point
01:04 de copier les chevauchées fantastiques des cowboys et des cowgirls.
01:09 Cowgirls. Non pas "cool", cow, cowgirls.
01:12 C'est ça.
01:13 Charlene, c'est une vraie discipline équestre qui s'appelle l'équitation western,
01:18 et vous en êtes une championne, et on en est très fiers. Bienvenue.
01:20 Merci.
01:21 Vous allez nous faire découvrir cette spécialité qui est quand même bien pratiquée en France.
01:26 Oui.
01:27 Dans un petit instant, et notamment cette discipline qui s'appelle le reining,
01:31 on va apprendre l'accent tout à l'heure.
01:32 Et en cet automne, alors que les toiles d'araignées voilent les citrouillons,
01:37 on vous propose un vrai conte de la crypte. Anne Lasseur, bienvenue.
01:41 Bonsoir.
01:42 C'est vous qui allez nous conter cette belle histoire.
01:44 Vous êtes la directrice du musée archéologique de Grenoble,
01:47 que vous allez nous faire découvrir en profondeur.
01:50 Dans un petit instant.
01:51 Et bonsoir, Dorothée et Tiffany.
01:54 Dorothée Berguet, vous êtes infirmière en psychiatrie et accompagnatrice en montagne.
02:00 Tiffany, vous êtes une patiente,
02:02 et vous allez nous raconter l'histoire que vous écriviez ensemble
02:05 et qui va vous guider dans quelques jours, déjà, vers le Népal.
02:09 Tiffany, c'était votre rêve ?
02:11 Oui.
02:12 Qu'est-ce que ça représente pour vous, le Népal ?
02:18 Beaucoup, alors...
02:20 Déjà, c'est une belle aventure.
02:25 Et je suis content de te la faire avec Dorothée.
02:28 C'est lointain, ça représente encore...
02:31 Enfin, vous allez le découvrir, autant garder toutes les surprises.
02:34 Vraiment une contrée très lointaine, un voyage qui est rendu possible
02:39 grâce à votre persévérance, à toutes les deux, à votre complicité,
02:43 et grâce à l'audace de Dorothée, qui a mené le projet fou
02:46 d'amener des patients à 4000 mètres.
02:48 Ça a fonctionné, et donc, désormais, 5000.
02:50 Avec un projet de film, aussi, qui va parler de la psychiatrie autrement
02:55 et qui vise à lutter contre les discriminations, briser les tabous,
02:59 et notamment de la dépression.
03:00 Voilà pour le pitch, Dorothée.
03:02 Vous trouvez que la montagne peut être un puissant remède ?
03:06 Oui.
03:07 Alors, au départ, le point de départ, vous êtes passionnée de montagne ?
03:10 Oui, je suis passionnée de montagne depuis le temps d'enfance.
03:14 Je suis accompagnatrice moyenne montagne, aussi.
03:17 Et, étant infirmière en psychiatrie, quand je suis arrivée dans l'hôpital
03:22 dans lequel j'ai démarré mes fonctions...
03:24 Il y a plus de 20 ans ?
03:25 Oui, il y a 25 ans.
03:27 J'ai tout de suite proposé de monter une activité thérapeutique
03:32 autour de la montagne.
03:34 En tant qu'infirmière ?
03:35 En tant qu'infirmière.
03:36 Parce que vous n'êtes pas médecin psychiatre, mais infirmière ?
03:39 C'est ça.
03:40 Et, par conséquent, j'ai pu monter cette activité rando,
03:44 qu'on appelait l'activité rando, et emmener des patients
03:47 qui étaient hospitalisés en hôpital psychiatrique,
03:49 parfois sous contrainte, en montagne régulièrement,
03:54 et monter ce fameux projet dans lequel j'avais pu, à l'époque,
03:58 emmener Tiffany, déjà, faire un 4000,
04:01 alors qu'elle n'avait jamais pratiqué la montagne jusque-là,
04:04 ni l'autre patient qui venait.
04:06 Mais ce n'était pas le but, au départ ?
04:07 C'était simplement d'emmener en balade, en montagne,
04:10 d'emmener vers l'air, prendre l'air ?
04:13 C'était utiliser la montagne comme médiation thérapeutique,
04:17 puisqu'elle a des vertus qui sont nombreuses.
04:20 Lesquelles ?
04:21 Alors, les vertus, je ne vais pas toutes les dire,
04:23 parce que sinon ça prendrait beaucoup de temps,
04:25 mais c'est déjà utiliser le spectacle de la nature
04:27 comme outil d'apaisement.
04:28 C'est créer des souvenirs qui peuvent être bien utiles
04:32 dans les moments de souffrance, se ramener à ces souvenirs-là.
04:35 C'est se reconnecter à soi, se reconnecter à son corps.
04:39 Être humble aussi devant cette nature montagnarde
04:42 qui est puissante et qui est...
04:44 Oui, et restaurer l'estime de soi,
04:46 c'est valorisant d'atteindre un but, d'arriver au sommet,
04:50 lâcher prise, offrir une liberté suspensive.
04:54 Enfin, c'est plein de choses.
04:56 Mais ce n'est pas simple, ce n'est pas évident d'oser
04:59 affronter la montagne.
05:01 Alors, au départ, Tiffany, j'imagine, c'était très douce.
05:04 Dorothée vous a amenée en balade vers des jolis coins.
05:08 Comment ça s'est passé, le début ?
05:10 C'est vrai que je ne suis pas...
05:13 J'ai vite été transférée à Pourquoi,
05:16 je ne suis pas restée tellement longtemps à l'époque.
05:18 Mais oui, j'avais fait deux, trois sorties de rentonnées avec Dorothée.
05:23 Et après, j'avais été transférée à Lyon.
05:27 Et après, Dorothée m'a contactée pour faire le 4000.
05:32 Pour faire l'entraînement.
05:35 Tiffany, je vous propose d'aller en montagne et de monter à 4000 mètres.
05:39 Ça s'est passé à peu près comme ça ?
05:41 Parce que vous n'aviez pas d'expérience en montagne, Tiffany.
05:44 Vous n'étiez pas une passionnée de montagne du tout ?
05:47 Non, j'étais sportive, je faisais du foot, je courais.
05:51 Mais pas de montagne.
05:53 Tout de suite, ça vous a fait du bien d'aller en montagne ?
05:56 Oui.
05:58 C'est déjà la nature.
06:02 Et ça fait du bien aussi pour le mental.
06:08 Vous souffriez, vous étiez à Lyon, en établissement pour une dépression.
06:14 C'est ça ?
06:15 Une dépression lourde, longue aussi, d'un an.
06:18 Oui.
06:20 Et dans ce process, vous vous êtes dit,
06:23 je ne vois pas le rapport direct avec les soins, les traitements.
06:28 C'est un vrai traitement, les balades en montagne ?
06:33 Vous l'avez vécu comme ça ?
06:35 Oui.
06:38 C'est vrai que c'est un médicament, la montagne.
06:41 Un médicament, oui.
06:43 Il faut s'entraîner quand même.
06:47 Il y a aussi le fait que, pour rappeler le contexte,
06:50 quand on est hospitalisé, il y a une perte de liberté.
06:53 Il y a des contraintes.
06:55 Rien que le fait de sortir les patients de l'hôpital,
06:58 rien que ça, c'est assez fabuleux pour eux, pour nous aussi.
07:02 Il n'y a plus le même lien soignant-soigné.
07:05 La barrière tombe et c'est beaucoup plus fluide.
07:08 Il y a davantage de complicité.
07:10 On est tous face aux éléments.
07:13 C'est très puissant.
07:15 Ce qui se passe durant les sorties-randos, c'est vraiment très important.
07:19 Ça renforce la confiance aussi ?
07:21 Ça renforce la confiance en eux, mais aussi la confiance envers les soignants.
07:25 Et qu'on va exploiter, même au retour dans le service.
07:29 Il va y avoir une complicité qui s'est créée,
07:32 qui fait que le patient pourra s'engager davantage dans les soins,
07:35 être plus à l'aise et se rendre compte qu'on est là pour lui,
07:38 pour l'accompagner, bien qu'il puisse être hospitalisé sous contrainte.
07:41 C'est tout l'intérêt de cette activité-là,
07:45 aussi au-delà de la nature, qui apporte énormément de choses.
07:50 C'est ce que vous avez pratiqué pendant 23 ans.
07:53 Voilà, pendant 23 ans.
07:55 En voyant ces vertus agir sur vos patients,
07:59 qui souffrent de dépression, névroses, psychoses,
08:04 qui peuvent être schizophrènes...
08:07 Toxicomanie, alcoolisme, tous les troubles psychiques possibles.
08:13 Et pour chacun, c'est possible pour tous.
08:19 C'est randonner en montagne, quels que soient les niveaux,
08:21 on ne juge pas en fonction des niveaux.
08:23 On faisait des petits groupes,
08:25 puisque c'est des groupes très hétérogènes quand même.
08:28 Le but, c'est que tout le monde atteigne le sommet.
08:31 C'est des sommets plus ou moins difficiles, selon les groupes du moment.
08:35 Mais on a pu faire pas mal de sommets, et principalement en Chartresie.
08:40 Et puis les écrins.
08:43 Et les écrins sur ce projet de 4000 mètres.
08:45 Voilà, au-delà des mots, MAUX,
08:50 aller sur le toit des écrins à 4000 mètres,
08:53 emmener Tiffany, avec un entraînement quand même, j'imagine,
08:57 Tiffany, il a fallu aussi sportivement se préparer.
09:01 C'est un projet, vous avez adhéré tout de suite, allons à 4000 ?
09:05 Oui, j'ai adhéré tout de suite.
09:08 C'est parce que je lui ai fait peur.
09:10 Ah c'est vrai ?
09:12 Ah oui, là donc on parle de la montagne à l'alpinisme.
09:15 Oui, là toute la difficulté c'était qu'au-delà de la condition physique nécessaire
09:20 pour un tel sommet, il y a de la technique, il y a de l'alpinisme.
09:24 Donc on s'était entraîné, on est allé à Chamonix.
09:27 On avait chaussé les crampons quelques temps avant.
09:31 Et puis à l'altitude, supporter l'altitude.
09:35 Et ce qui rendait le projet particulièrement ambitieux.
09:39 Avec un risque supplémentaire quand on prend des traitements
09:42 et qu'on souffre de troubles psychiatriques.
09:44 On peut avoir quelques soucis durant l'ascension,
09:48 mais ce qui ne s'est pas passé puisqu'on était préparés
09:51 et qu'on avait une acclimatation optimale.
09:54 On spoil et on va tout de suite voir cet extrait qui est très fort.
09:57 En émotion ce sommet, ce sommet, vous y êtes arrivés.
10:01 - Tu peux poitiller !
10:05 - Yes, bravo !
10:07 - Bien t'as tiré, super !
10:09 - Super effort !
10:11 - Bravo !
10:13 - Bravo coach !
10:15 - Eh, c'est bravo guide !
10:17 - Super !
10:19 - La pierre !
10:21 - C'est fort !
10:23 - Tiens !
10:25 - Ouh !
10:27 - Tu ne sens pas des effets ?
10:29 - Non, c'est super !
10:31 - C'est un peu fou.
10:33 Tiffany, quand on entend dans ce documentaire d'ailleurs,
10:37 quand on passe les 4000, on gagne un nouveau statut en montagne.
10:41 C'est ce que vous avez compris en arrivant là-haut ?
10:45 - Oui, c'est ça.
10:47 - C'est un peu fou.
10:49 Tiffany, quand on entend dans ce documentaire d'ailleurs,
10:53 quand on passe les 4000, on gagne un nouveau statut en montagne.
10:57 C'est ce que vous avez compris en arrivant là-haut ?
11:01 - Non.
11:03 - Vous étiez aussi un bloc avant, en fait.
11:05 C'est ça, vous l'avez regardé.
11:07 Qu'est-ce qui représente ce moment pour vous ?
11:09 Le moment qu'on vient de voir.
11:11 - C'est un très beau moment, un très joli souvenir.
11:15 Et que j'ai fiertement.
11:17 - Vous étiez fatigué quand même un peu ?
11:19 - Oui.
11:21 - Vous y avez cru, toujours ?
11:23 Vous avez douté ?
11:25 - Oui, un moment, oui. Vers la fin.
11:29 - Pas très loin du sommet où c'était difficile.
11:33 - Ce qui est magnifique, c'est aussi que c'est une histoire
11:35 qui est écrite ensemble, avec des moments à vivre.
11:39 Le sommet, c'est un objectif, bien sûr,
11:41 mais c'est aussi de passer des moments ensemble.
11:43 C'est une vraie aventure partagée.
11:45 Vous tissez des liens avec toutes ces personnes.
11:47 Ça aussi, ça représente beaucoup pour vous ?
11:51 - Oui, il y avait Héti qui est venue au 4000.
11:57 - Qui était la directrice d'établissement.
11:59 - Donc, il faut dire vrai qu'on s'est retouché un petit peu.
12:03 - La vie en refuge, tout ça, c'est une découverte.
12:07 Vous pouvez vaincre des craintes, aussi.
12:13 La crainte de la nuit en refuge.
12:15 - Et passer ses limites.
12:17 - Les nuits en refuge, on en a fait beaucoup.
12:19 - L'idée, c'est de parvenir à dépasser ses limites.
12:25 Ce qu'a fait brillamment Tiffany.
12:27 Parce que c'était loin d'être simple.
12:29 Et tellement pas simple qu'elle est arrivée dans une meilleure condition
12:33 que le psychiatre qui l'accompagnait.
12:35 - Ah oui ?
12:37 - C'est comme une cicatrice, ça, au sommet.
12:41 - Voilà.
12:43 Et donc, le Népal, c'est dans quelques jours.
12:45 Cette fois-ci, c'est 5000 mètres.
12:47 Donc 1000 mètres de plus.
12:49 Un projet un peu fou pour lequel vous vous êtes préparée.
12:53 Et ce projet en lui-même vous procure déjà confiance et bien-être, Tiffany ?
12:59 - Oui. Oui, oui.
13:01 Déjà, par un que savoir que je vais partir au Népal, je suis contente.
13:07 Et puis, ça va être une aventure, les 5400.
13:12 Puis ça va m'apporter beaucoup au niveau de la dépression.
13:18 Donc ça va être aussi...
13:20 - Avoir un but, c'est important, vous le savez ?
13:24 - Oui. C'est très important pendant la dépression, d'en avoir un.
13:28 - Oui. Et puis, il n'y a pas que l'ascension au Népal.
13:32 Il y a tout ce qui s'est passé durant un an.
13:34 Où Tiffany s'est entraînée, je l'ai entraînée.
13:38 On a fait beaucoup de sorties en montagne, forcément.
13:41 Beaucoup de rencontres.
13:43 On a aussi passé du temps avec...
13:45 On a deux marraines, en fait, pour ce projet-là.
13:49 Stéphanie Baudet, qui est une ancienne championne du monde d'escalade,
13:53 qui était déjà pour le précédent projet à la marraine.
13:57 Et on a aussi Christine Jeannin,
13:59 qui est la première femme française à avoir gravi l'Everest
14:02 et qui a monté son association "A chacun son Everest",
14:05 ce que tout le monde connaît, qui nous soutient.
14:08 On a passé du temps avec elle à Chamonix.
14:11 Et Tiffany a pu faire pas mal de rencontres
14:14 à travers les sommets parcourus.
14:17 Puisque l'idée, c'est aussi de remettre du lien,
14:20 re-sociabiliser. On a tendance à se replier quand on n'est pas bien.
14:24 Et ces randos, c'était aussi l'occasion de remettre du lien.
14:29 - Et puis, 13 millions de Français souffrent d'un trouble psychique.
14:34 On est là pour parler de la santé mentale.
14:37 Et pourtant, les troubles psychiques n'ont jamais été aussi mal connus,
14:40 sont stigmatisés encore aujourd'hui.
14:43 Un Français sur cinq, c'est énorme.
14:45 Et donc, votre démarche vise aussi à attaquer ça.
14:48 - C'est tout l'objet de cette démarche.
14:50 Oui, effectivement, il y a Tiffany,
14:52 que je vais accompagner sur le chemin de la guérison
14:56 à travers cette ascension et toute cette année qu'on a passée ensemble.
15:00 Mais l'idée aussi, c'est d'en faire un...
15:02 Il va y avoir un documentaire qui va être fait.
15:04 Il y a un réalisateur qui nous suit.
15:07 Pourquoi ? Pour pouvoir mettre en lumière,
15:10 déstigmatiser la maladie mentale
15:12 et aussi prouver que la montagne peut être un puissant remède
15:16 et qu'elle soit davantage proposée dans les établissements de soins.
15:21 Voilà, c'est vraiment... Il y a trois objectifs.
15:23 Il y a accompagner Tiffany.
15:25 Et il y a aussi montrer que les patients souffrant de troubles psychiques
15:29 peuvent aussi dépasser leurs limites
15:31 et bien au-delà de ceux qui n'ont pas de problématiques, d'ailleurs.
15:34 Et aussi prouver vraiment que la montagne peut être un puissant remède.
15:40 - Et on peut vous aider.
15:41 Vous avez une petite page sur Hello Asso.
15:43 - C'est ça.
15:44 - Donc au-delà des mots...
15:46 - 5 000 mètres au-delà des mots.
15:47 - 5 000 mètres au-delà des mots.
15:49 - Voilà. Oui, on a déjà pas mal de donateurs privés, des mécènes
15:53 et surtout on a la fondation FALREG, je vous l'ai citée,
15:56 qui est le principal soutien financier.
15:58 Mais évidemment, on est preneur de tous les soutiens possibles...
16:04 - De tous les types de contributions.
16:05 - Pour mener à bout ce projet et continuer dans ce...
16:09 - Bravo à vous d'avoir déjà pu conduire cette magnifique aventure
16:14 et on vous souhaite de passer des moments merveilleux.
16:16 Vous reviendrez nous en parler. Promis ?
16:18 - Promis, pas de souci. Merci en tout cas.
16:20 - Eh bien, merci à vous.
16:21 Alors on passe des sommets à l'outre-tombe tout de suite avec vous.
16:25 Vous êtes guidées.
16:26 - Merci.
16:27 - Je suis obligée de la faire, Anne Lasseur. Vous me voyez venir ?
16:37 - Oui, tout à fait.
16:39 - Anne Lasseur, c'est un magnifique prénom qui nous rappelle Barbe Bleue.
16:42 Sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?
16:44 - Pas toujours, mais en tout cas au Musée archéologique, beaucoup de choses.
16:47 - Oui, parce qu'il faut regarder en dessous et pas forcément au-dessus.
16:50 - Voilà, il faut savoir où poser son regard.
16:52 - Voilà. C'était Lasseur, pour ceux qui n'ont pas la référence.
16:54 - Oui, et réviser vos comptes de perrot.
16:56 Donc, sœur Anne qui a le beau rôle et qui guette alors que la femme de Barbe Bleue, sa sœur, donc...
17:02 - Et tant soit chose pousse sûre.
17:04 - Voilà, et tant passe d'être exécutée, mais heureusement, c'est sœur led.
17:07 - Bien sûr.
17:08 - Donc voilà, pour la petite histoire, la grande histoire, c'est que vous êtes la directrice d'un site qui est unique en France
17:13 et qui permet de voir des vestiges à ciel ouvert et de révéler aussi les secrets des populations,
17:18 mais même de notre population, nos origines et notre mode de vie grâce à un gros travail de recherche.
17:25 Donc un travail qui est évolutif et qui est très richement documenté grâce à notre pôle scientifique.
17:30 - Absolument.
17:31 - Tout c'est le musée archéologique de Grenoble.
17:34 - Absolument. Donc, la plupart des grenoblois passent à côté de chez nous, mais en fait, ils ne savent pas qu'on est là.
17:40 - On y va, regardez, on va le voir, tout de suite, ce musée, on y va.
17:44 - Ce musée.
17:45 - On est là, vous voyez, on est...
17:46 - C'est ça, c'est à dire que tous ceux qui montent courir vers la bassille, passent, contournent cette petite église,
17:52 passent sous le tunnel et à l'entrée du tunnel, nous sommes là.
17:56 Et comme nous sommes un des 11 musées du département, nous sommes gratuits.
18:00 - On touche la porte et on rentre.
18:01 - On touche la porte et on rentre.
18:02 - Dans un des plus vieux quartiers de la ville.
18:04 - Alors, un des plus anciens qui soit toujours en place, puisque par exemple,
18:09 quand on va dans le centre-ville sous le musée de l'Ancien-Nevêché, il y a l'irès du baptistère.
18:13 Le sol de Grenoble a livré d'autres souvenirs.
18:16 - Les origines de Cularo, comme on dit.
18:18 - Absolument, la ville antique.
18:19 Mais la particularité ici, c'est qu'on est sur le premier cimetière de la ville de Grenoble.
18:25 C'est à dire que dès l'époque romaine, c'est dans ce quartier, de l'autre côté de l'Isère,
18:30 qu'on est venu inhumer la population grenobloise.
18:33 - C'est dès l'époque carolingienne ?
18:34 - Romaine, non. Fin de l'époque romaine.
18:36 Troisième siècle.
18:38 - Ah ouais, troisième siècle déjà.
18:39 - Les premiers...
18:40 - Ça, c'est un cimetière...
18:41 - C'est un cimetière qui est occupé dès la fin de l'époque romaine
18:44 et qui va être utilisé jusqu'à la Révolution française.
18:47 Ce qui est vraiment intéressant, c'est que sur ce site, en continu,
18:52 on peut étudier la manière dont les populations ont été inhumées,
18:56 les rituels, les objets qui pouvaient les accompagner,
19:00 et aller même un peu plus loin grâce aujourd'hui aux études scientifiques.
19:04 - Mais alors comment ça se fait qu'il y ait autant de sépultures ?
19:08 C'était un cimetière à ciel couvert, méhéssant.
19:13 On voit ses ossements un petit peu partout.
19:17 Il y avait des sépultures tout le long de la voie romaine ?
19:20 - Chez les Romains, on sépare très précisément le monde des morts et des vivants.
19:25 On ne les enterre pas à l'intérieur de la ville,
19:28 mais tout de suite sur la voie romaine qui sort.
19:31 Ici, on est sur le chemin de la voie romaine qui va vers la route de Vienne,
19:35 qui est à mi-pente, et dont l'intérêt, c'est qu'on n'est plus en zone inondable,
19:40 mais dans une zone suffisamment meuble pour qu'on puisse inhumer un décor dans la terre.
19:45 Ce cimetière, il va être occupé à partir de la fin de l'époque romaine,
19:49 et l'usage va se poursuivre au Moyen-Âge,
19:52 jusqu'en 1793, à la Révolution française,
19:58 date à laquelle on interdit la construction des cimetières en centre-ville.
20:03 En revanche, à l'époque romaine, c'est le seul et unique cimetière de la ville de Cularo.
20:09 Et à partir du Moyen-Âge, le rapport à la mort change complètement.
20:12 C'est-à-dire qu'au contraire, on ne met plus les morts à l'extérieur,
20:15 on s'approche d'eux.
20:17 On pense que, je dirais, les personnes saintes ou reconnues comme telles dans la communauté
20:23 ont une aura dont on pourrait bénéficier.
20:25 Et donc, on fait en sorte d'être enterrés au plus proche de l'église
20:29 et aux plus proches des personnes les plus prestigieuses de la communauté.
20:33 Et donc, à partir du Moyen-Âge, ce n'est plus le seul cimetière de l'époque,
20:37 enfin de la ville de Grenoble,
20:39 mais c'est le seul à Grenoble qui a connu cette occupation en continu.
20:44 Et c'est aussi le seul en France qui a été découvert,
20:47 et qu'on peut aussi étudier de cette façon.
20:49 Alors, les fouilles ont débuté dans les années 70, à la fin des années... en 78, précisément.
20:55 Donc, on a pu apprendre qui étaient ces personnes,
20:59 qui étaient donc des grenoblois.
21:02 Alors, en fait, surtout, on avait complètement perdu la trace de cette histoire.
21:05 C'est parce que le sol de l'église était instable,
21:09 qu'on a fait des sondages, qu'on s'est dit il faut faire des travaux,
21:12 analyser ce qui se passe, comprendre.
21:14 Et qu'en faisant ces premiers sondages, on a découvert des sarcophages mérovingiens.
21:18 On s'est dit, ah, quand même, c'est une découverte exceptionnelle, c'est important.
21:24 Et puis ensuite, on a fouillé dans le jardin qui est autour,
21:27 qui est en fait le carré de l'ancien cloître.
21:29 Et là, on est tombé très vite sur des vestiges romains.
21:32 Et là, tout à coup, ça devenait une découverte exceptionnelle,
21:35 et vraiment rarissime en France.
21:38 Et donc, ces fouilles ont duré 15 ans.
21:40 Et ont permis de créer ce musée.
21:42 Donc, c'est un site naturel, mais également un musée.
21:45 Mais un musée.
21:46 Voilà, un vestige transformé en musée départemental.
21:48 Exactement.
21:49 Avec une scénographie qui raconte cette histoire, qui met en lumière.
21:51 Il y a un gros travail technique.
21:53 Il y a un gros travail technique qui a été fait il y a une dizaine d'années.
21:56 Et donc, vraiment, on arrive par le haut du site,
21:59 comme si on était depuis la tribune de l'orgue.
22:02 Et on a cette vue perspective, qui est en même temps un peu effrayante,
22:05 parce que la nef est entièrement éventrée.
22:07 On ne voit que tombes, sous-bassements d'architecture.
22:10 Et puis, par sa place...
22:11 Ah oui, ça semble irréel.
22:12 Ça semble irréel, mais ça l'est.
22:14 Enfin, même moi, je m'habitue par...
22:15 Enfin, ça reste à chaque fois un choc.
22:17 Et puis, par des systèmes d'escaliers et de tribunes successives,
22:21 on descend et on se rapproche des vestiges.
22:23 Et on vient au plus proche des squelettes.
22:25 Ça vous choque, comme vous dites.
22:27 Mais est-ce que... Vous êtes la directrice, vous êtes aux commandes de musées.
22:30 Est-ce que vous leur inventez une histoire à ces personnes ?
22:33 Est-ce que vous imaginez aussi ?
22:35 Parce que ça fait appel à l'imaginaire.
22:37 Alors, on s'interdit d'imaginer,
22:39 parce qu'on est plutôt dans la recherche du respect de ces individus
22:42 qui ont été inhumés ici.
22:44 Et de plutôt restituer leur histoire,
22:47 leur parcours de vie, en fait.
22:50 Et...
22:52 - Grâce à des outils numériques.
22:53 - Grâce à des outils numériques, notamment.
22:55 Et grâce à des analyses scientifiques extrêmement pointues.
22:58 Par exemple, on peut, comme on fait pour le tronc d'un arbre,
23:02 couper une dent,
23:05 analyser les cernes de progression de l'émail dentaire
23:09 et en déduire les périodes de bonne ou de mauvaise alimentation
23:13 ou l'âge du sevrage pour les enfants quand ils quittent le sein de la mer.
23:17 - Alors, ça, c'est grâce à un partenariat avec le CEA, notamment ?
23:19 - Alors, l'odontologie.
23:21 - L'odontologie.
23:22 - Ou l'étude des dents.
23:23 - Des dents et des sémens dentaires.
23:25 C'est-à-dire des structures d'évolution et construction de la dent.
23:28 - D'accord.
23:29 Et aussi la paléopathologie.
23:30 - Oui. Alors, ça, c'est plus simple.
23:32 Ça nécessite moins de techniques d'investigation.
23:35 Comme on voit dans toutes les séries avec des médecins légis.
23:41 C'est-à-dire qu'on regarde le squelette et on essaye de comprendre.
23:44 Et notre corps, tout au long de notre vie,
23:46 conserve énormément de signes de nos modes de vie.
23:50 Donc, évidemment, les choses les plus dantes, ce sont les fractures,
23:53 les cassures, les déformations, les traces de la syphilis,
23:57 les déformations de croissance qui vont faire que l'os va pousser
24:01 de façon plus arrondie que vraiment de façon droite.
24:05 Mais aussi notre alimentation.
24:07 - Oui, la paléoalimentation.
24:09 - Voilà.
24:10 - C'est une des disciplines que nous exploitons ici au musée.
24:13 - Tout ceci nous apprend sur les modes de vie de ces personnes,
24:16 de ces populations à travers les siècles.
24:18 - C'est ça, bien sûr.
24:19 Et donc, si on prend un petit morceau de phalange du pied,
24:22 c'est le protocole, et qu'on le soumet à un certain nombre d'analyses,
24:26 on va pouvoir en déduire la proportion d'azote et de carbone
24:29 qui va, par déduction, nous dire la proportion d'aliments carnés
24:33 ou végétaux.
24:34 Et on peut même aller jusqu'à distinguer si c'est du poisson de mer
24:37 ou de rivière, des légumes ou des légumineuses.
24:40 Et en fait, ce n'est pas le résultat en soi qui est intéressant,
24:43 c'est sa mise en perspective au cours des siècles.
24:45 C'est en ça que le site de Saint-Laurent est important.
24:48 C'est-à-dire qu'on peut comparer 2 000 individus sur la longue durée
24:52 et voir, selon les périodes, les différences alimentaires
24:55 entre hommes et femmes, ou un homme âgé qui a une alimentation
24:59 "féminine" pour l'époque.
25:01 - C'est un scan de l'évolution, presque,
25:04 de notre évolution récente, bien sûr, mais des pratiques.
25:06 Et ça, ça aussi, ça valorise.
25:08 C'est possible et c'est unique en France, grâce aussi
25:10 au pôle scientifique qu'on a ici, à Grenoble.
25:12 - Oui, oui. Donc il y a un certain nombre d'analystes
25:15 qu'on a pu confier au CEA.
25:17 - Et un partenariat avec la Casemate.
25:19 - Un partenariat avec la Casemate, oui, parce que l'enjeu pour nous,
25:22 c'est ensuite de transmettre réellement les contenus.
25:25 Et notre projet, c'est vraiment qu'un enfant, à partir de 7-8 ans,
25:29 il puisse accéder aux contenus.
25:31 Et on l'accompagne et on l'emmène le plus loin possible.
25:34 C'est-à-dire qu'en emmenant les enfants, on emmène aussi les adultes.
25:37 Donc on a un certain nombre d'analyses qu'on a pu faire.
25:39 Donc là, ce qu'on voit à l'écran, en fait, il y a un individu
25:43 qui a fait une chute de tout son poids sur ses jambes.
25:46 Et la dernière dorsale est complètement écrasée.
25:49 Et c'est vrai que quand on est dans ce musée, on a envie de toucher
25:51 les ossements, on a envie de comprendre.
25:53 Et donc, on a travaillé avec la Casemate.
25:55 Donc on a fait un scan 3D de trois vertèbres.
25:59 Et ensuite, on en a fait une réduction 3D.
26:01 - Et on peut la toucher.
26:02 - Et on peut la toucher et on peut comprendre.
26:04 Et on essaye d'expliquer un peu tout ce travail qu'on fait en coulisses
26:07 d'observation, de comparaison entre un os sain et l'os qu'on présente,
26:12 qu'il y a des pathologies qui sont intéressantes à expliquer.
26:15 - Et si on est encore plus curieux, donc si on s'intéresse
26:18 à toutes ces disciplines, on peut commencer très tôt.
26:22 Puisque, on le rappelle, c'est gratuit.
26:24 Ce n'est pas seulement une visite, c'est un outil de recherche.
26:27 Et donc, vous proposez aussi des...
26:29 Vous accueillez des centres de loisirs, des scolaires.
26:31 Et vous pouvez proposer des ateliers archéologiques.
26:33 - Oui. Alors, tous les étés, Laetitia propose des ateliers d'initiation
26:37 sur une journée. Et donc, elle fouille...
26:39 - Vous fouille pour de vrai.
26:40 - On fouille pour de vrai dans des bacs à sable.
26:42 Et on voit vraiment, depuis le début jusqu'à la fin,
26:46 et la restitution de l'objet dans une vitrine.
26:48 Et on apprend vraiment les méthodes rigoureuses
26:51 de travail d'un archéologue aujourd'hui sur le terrain.
26:54 - C'est absolument passionnant, tout ça.
26:56 Et ce qui est incroyable, c'est que vous restez dans le cadre
27:00 de la science et du respect de ce que l'on sait de ces personnes.
27:04 Alors que nous, on leur imagine. On imagine un visage, une histoire.
27:08 - Alors, c'est vrai que, par moment, on s'autorise.
27:11 Et notamment au moment d'Halloween, où là, tout à coup,
27:14 là, on lâche les brides et on organise un certain nombre d'événements festifs.
27:19 Et bon, là, dans les jours qui viennent, effectivement, c'est le cas.
27:22 - Tout à fait. Avec eux, ce sont des personnes et non plus des ossements.
27:25 - Voilà. Ce sont des personnes. On va poser des bougies.
27:27 Et on va proposer un certain nombre d'animations.
27:30 Mais en parallèle, on propose aussi des ateliers de philo
27:35 qui sont menés avec une médiatrice qui est vraiment formée à ça.
27:38 Et on va proposer aux familles, aux adolescents, aux adultes,
27:42 de venir se poser dans la crypte, tranquillement,
27:45 pour échanger sur ces sujets très forts.
27:48 - Un autre rapport à la mort.
27:49 - Un autre rapport à la mort.
27:51 Et que ce lieu permet d'aborder de façon très libre, en fait.
27:55 - D'accord. C'est toujours intéressant, de toute façon,
27:58 de passer la porte de ce musée. Vraiment pas comme les autres.
28:02 C'est une chance de l'avoir sur ce territoire.
28:04 Et vous devez vraiment avoir des journées passionnantes, Anne.
28:06 - Oui, oui.
28:07 - Il y a des chevaux parmi les ossements ?
28:09 - Non, on n'en a pas trouvé.
28:11 On était plutôt les ossements alimentaires, du type cochon, agneau.
28:15 - Ah, d'accord.
28:16 - Mais pas de chevaux.
28:17 - Et bien, pas de chevaux.
28:18 On va aller rencontrer quand même les chevaux avec Charlène.
28:20 - Oui, tout de suite. Merci, Anne.
28:23 (musique)
28:25 - Parce qu'on a tous rêvé, même moi, alors que pourtant, les westerns,
28:34 c'était pas forcément mon truc.
28:36 Mais alors, celui-là, vous le reconnaissez ou pas, Charlène ?
28:40 (rires)
28:41 Je pense que ça va venir.
28:42 Alors, voici les westerns, et donc la discipline équestre.
28:45 J'espère que c'est pas ça que vous pratiquez.
28:47 Parce que si le but, c'est d'éviter celui qui va nous tirer dessus,
28:50 c'est pas génial.
28:51 - Le bon, la brute et le truand.
28:52 - Hein ?
28:53 - Voilà, Clint Eastwood.
28:54 Vous l'avez aimé ? Vous avez rêvé devant ?
28:56 - Alors, moi, je suis venue à l'équitation western pour l'amour des chevaux
29:00 et l'amour de l'équitation et du sport équestre que ça représente.
29:03 - Il y en a beaucoup, là, aussi.
29:04 - Et pas spécialement pour la culture équestre, la culture western, je le reconnais.
29:08 - Ah, c'est vrai ?
29:09 - Il y en a qui viennent à l'équitation western, effectivement,
29:11 pour cette passion des États-Unis, cette passion des westerns.
29:13 Moi, c'est pas tout à fait mon cas.
29:15 C'est vraiment la passion de la race, des quarter-horse.
29:17 - Quarter-horse ?
29:19 - Exactement.
29:20 - D'accord.
29:21 - C'est parce qu'ils s'appellent le quarter-horse,
29:22 parce que c'est des chevaux qui sont capables de courir des quarts de mile.
29:26 Ça a une vitesse très impressionnante.
29:28 C'est pour ça qu'ils portent ce nom-là.
29:29 Et du coup, c'est des chevaux, effectivement, qui viennent du territoire américain.
29:32 Mais c'est vrai que moi, j'y suis venue pour la passion de cette race,
29:35 la passion de le caractère de cette race et du sport.
29:38 - Et non pas pour le cadris et le chapeau ?
29:40 - Non, je suis une mauvaise élève de l'équitation western.
29:42 - C'est pas forcément.
29:43 - Et bah, donc, vous êtes là aussi pour nous parler de l'équitation western,
29:46 la discipline, même s'il y a quand même tout un folklore.
29:50 - On garde effectivement le patrimoine culturel de l'équitation western.
29:54 Effectivement, on doit monter avec toujours le chapeau qui reste indispensable,
29:58 les chaps et la selle western, évidemment.
30:01 - On le regarde tout de suite, ce chapeau, puisque c'est une vraie mise en scène.
30:05 Là, c'est une compétition officielle,
30:07 puisque c'est une discipline officielle de la Fédération française d'équitation.
30:10 On voit que déjà, vous ne bougez pas beaucoup, vous,
30:12 mais alors lui, il bouge vite, il freine très, très vite.
30:15 Alors, c'est ça qu'on appelle le reining.
30:18 - Exactement, ça c'est la discipline du reining.
30:20 - Ça consiste en quoi ?
30:21 - En l'occurrence, cette vidéo, c'est les qualifications pour l'équipe de France pour les championnats du monde.
30:25 Et le reining, ça consiste en quoi ?
30:27 Et bien, en fait, comme le nom l'indique, c'est reine.
30:31 Et du coup, c'est guider le cheval avec les reines.
30:33 Le cheval doit être entre les reines.
30:35 Et finalement, c'est issu du travail des cow-boys dans les ranches.
30:40 - Pour conduire le bétail.
30:41 - Exactement, pour conduire le bétail.
30:42 Aller très, très vite, en même temps pouvoir s'arrêter pour pouvoir intercepter une vache.
30:46 Et tout ça en ayant un cheval vraiment à l'écoute, volontaire.
30:51 Et c'est ce qu'on juge actuellement dans ces compétitions-là.
30:55 - Mais il y a déjà, on voit que là, vous pliez le coude.
30:58 - Tout à fait.
30:59 - Et donc, on ne tient qu'un rein qui reste une seule main ?
31:02 - Exactement, tout à fait.
31:03 Et en fait, le cheval doit rester dans ce qu'on appelle le couloir de reines.
31:06 C'est-à-dire entre les deux reines qu'on tient d'une seule main.
31:08 Et c'est ça le reining, c'est conduire le cheval entre les reines.
31:11 - Donc c'est compliqué puisque vous avez appris.
31:13 Alors déjà, c'est une pirouette ?
31:15 - Ça, ça s'appelle un spin.
31:16 Mais effectivement, c'est l'effet d'une pirouette.
31:19 Le cheval doit tourner très vite sur lui-même en fixant ses postérieurs.
31:23 En fait, il doit déplacer ses épaules autour de ses postérieurs.
31:26 - Mais dites-donc, ce n'est pas simple.
31:27 C'est hyper technique.
31:28 - C'est technique.
31:29 C'est pour ça que ça reste un sport équestre.
31:31 Et comme n'importe quelle discipline sportive finalement de haut niveau,
31:35 ça reste technique, des heures d'entraînement.
31:38 Mais voilà.
31:40 - Vous adorez ça.
31:41 - C'est dangereux quand même.
31:43 Parce que si on freine d'un coup et qu'on passe par-dessus,
31:45 parce qu'il freine très très vite.
31:46 - C'est pour ça qu'avant, il faut avoir un petit peu de...
31:48 Quelques kilomètres d'équitation.
31:50 - C'était votre cas ?
31:51 Vous aviez commencé par l'équitation tout court ?
31:53 - Pas moi.
31:54 Moi, j'ai commencé directement par l'équitation western
31:56 parce que mes parents en faisaient en fait.
31:57 Donc du coup, dès l'âge de 10 ans, ils m'ont mis sur un cheval.
32:00 Et du coup, par ce biais-là.
32:02 - Vous êtes tombée dedans.
32:04 - Voilà, je suis tombée dedans.
32:05 - Dans la marmite.
32:06 - Exactement.
32:07 - On va voir des photos tout à l'heure.
32:08 Mais d'abord, cette discipline, en fait, sur quoi est-ce qu'on se base pour la juger ?
32:13 Parce que c'est à la fois artistique aussi.
32:15 Il y a une tenue ? Il y a des critères ?
32:17 - Non, il n'y a pas de notes artistiques sur ces disciplines-là.
32:19 En fait, il y a juste des notes techniques.
32:21 Et le parcours qu'on fait est imposé par le jury.
32:26 Et en fait, les juges vont juger la réalisation de la manœuvre.
32:34 Et savoir, est-ce que le cheval le fait ?
32:36 Et ce qui est important dans l'équitation externe, c'est qu'on veut des chevaux coopératifs,
32:39 qu'ils le font avec plaisir.
32:40 Les juges doivent sentir que le cheval est heureux d'être là.
32:43 Donc ça, déjà, c'est une vraie prise de note.
32:48 Et après, c'est la réalisation.
32:50 Donc c'est effectivement le spin.
32:51 Par exemple, si on prend cette vidéo-là, il faut que le spin soit la pirouette.
32:57 Il faut qu'il soit rapide, rythmé, que le cheval soit cadencé dans ses foulées.
33:02 Et que l'arrêt soit parfait.
33:03 Typiquement, ce n'était pas le cas ici.
33:04 Donc, il faut prendre une pédalité.
33:06 - Ah d'accord.
33:07 Vous êtes humain.
33:08 - Oui, c'est ça.
33:09 Ça reste un sport.
33:10 - On peut le pratiquer ici, dans la région ?
33:13 - Bien sûr.
33:14 - Dans tout type de club d'équitation ?
33:15 - Alors, pas spécialement dans tout type de club d'équitation.
33:18 Parce qu'il faut des chevaux adaptés à cette discipline-là.
33:20 Donc, il faut une cavalerie adaptée.
33:22 Néanmoins, la région Renalpe est la région la plus dynamique de France sur cette discipline-là.
33:27 Et vous avez de nombreuses structures autour de Grenoble
33:32 et au sein de l'ensemble de la région, vous pouvez pratiquer ce sport.
33:36 - Oui.
33:37 Alors, complètement par hasard, le hasard de votre invitation,
33:40 dans le JDE, le journal des enfants,
33:42 à la une, c'est l'équitation western.
33:45 On connaît un boom en ce moment avec davantage de licenciés aussi.
33:50 - Oui, tout à fait.
33:51 L'équitation western, ça se développe beaucoup vraiment en région Renalpe.
33:54 C'est vraiment la région la plus dynamique pour ça.
33:56 Et on a un comité régional d'équitation qui pousse vraiment,
33:59 par son président Jacques Navarro, à développer cette discipline-là.
34:02 Et en ce moment, c'est la période d'équitalion.
34:05 Et du coup, équitalion a un immense hall dédié à l'équitation western
34:08 où vous pouvez aller rencontrer ses chevaux, rencontrer les disciplines.
34:13 Parce que l'équitation western, c'est un groupe de disciplines.
34:16 Et en fait, il y a 19 disciplines d'équitation western.
34:18 - Dont le reining. - Dont le reining.
34:20 - Tout à fait.
34:21 Les autres, c'est quoi ? Il faut aller attraper un veau ?
34:23 - Alors, il y en a où c'est ça, il y en a où c'est discipline,
34:25 ce qu'on appelle de "ranch", où on va reproduire dans un manège
34:29 les différents obstacles que les chevaux ont l'habitude d'avoir dans leur ranch
34:34 où ils doivent travailler, ouvrir des portes, passer des rondins de bois,
34:37 des choses comme ça.
34:38 Donc c'est très ludique, c'est ce qui attire un petit peu plus les enfants,
34:40 parce que le reining est très technique, un petit peu à l'image du dressage.
34:43 Donc ça permet d'être un petit peu ludique.
34:46 - Et puis tout ce folklore, j'imagine qu'il y a des fêtes un peu quand même
34:48 assez sympas ou en danse ou avec nos chevaux.
34:51 - Oui, tout à fait.
34:52 - On peut voir les petites photos, vous nous les aviez confiées.
34:56 - Voilà, ça a commencé comme ça.
34:58 - Et ça, c'est un quarter horse aussi ?
34:59 - Non, pas du tout, ça c'est un poney.
35:01 - J'ai joli cette photo.
35:03 Et donc, ça s'appelle CJA quarter horse, la structure.
35:09 - CJA quarter horse, c'est aux échelles.
35:11 - Tout à fait.
35:12 - Voilà, donc en isère avec tout ce qu'il faut pour pratiquer cette équitation western
35:18 qui est bourrée de bonne humeur.
35:20 - Exactement.
35:21 - C'est le plus important.
35:22 Là, vous nous promettez, vous ne montez plus puisque je crois que...
35:26 - Je ne monte plus en compétition.
35:29 - Voilà, avec un bébé en préparation, félicitations.
35:32 - Merci.
35:33 - Voilà, il faudra reprendre aussi dans quelques temps.
35:35 - Oui, j'espère reprendre rapidement les terrains de concours.
35:38 - Très bien, eh bien, on a une petite idée de vos coups de cœur,
35:41 mais pourtant, on va voir tout de suite.
35:43 Allez, on a une petite minute pour faire le tour des bons plans.
35:45 - On échange le chapeau contre un casque ?
35:55 - Allez, on fait ça, effectivement.
35:57 Qui dit monter, on peut monter à cheval, on peut monter une moto,
36:01 on peut faire de la moto, on peut faire de la moto américaine,
36:03 on peut faire de la Harley-Davidson.
36:04 Et il y a une concession Harley-Davidson, du coup, à Grenoble
36:08 où j'aime bien passer du temps.
36:10 - Avec votre famille.
36:11 - Avec ma famille, exactement.
36:13 - On est ici sur ce plateau, il n'y a pas très longtemps.
36:15 - C'est ma maman, effectivement, qui a cette concession.
36:17 Donc, effectivement, je suis tombée dedans quand j'étais petite.
36:20 Et on peut aller découvrir des motos, on peut aller faire un billard,
36:24 on peut aller boire un café, on peut aller passer du temps.
36:27 - Voilà, là-bas, il y a cette culture américaine aussi.
36:29 - Exactement.
36:30 - C'est ça qui est très sympa.
36:33 Eh bien, merci.
36:34 Donc, pardon, j'en profite pour vous demander le retour à la compétition.
36:38 Ce n'est pas pour tout de suite, alors.
36:39 - J'espère mars.
36:40 - Ah, quand même, déjà.
36:41 - Oui, j'espère.
36:42 - Avec les championnats de France.
36:43 - Qui seront, effectivement, juillet, juin, fin juin.
36:47 Et du coup, j'espère, effectivement, être opérationnelle
36:49 pour les championnats de France fin juin
36:51 et les championnats d'Europe individuelle mi-juillet.
36:53 Qui seront en région parisienne.
36:55 - Eh bien, on suivra ça.
36:56 Très bien.
36:57 Sur le papier, vous êtes parmi les favorites.
36:59 Sur le papier.
37:00 - Sur le papier.
37:01 - Pardon, ce n'était pas la petite transition.
37:03 Votre petit coup de cœur à vous, à...
37:05 - Oui, moi.
37:06 - C'est le papier.
37:07 - Moi, mon coup de cœur, c'est le papier.
37:08 C'est une boutique atelier qui est tout en haut de la rutière.
37:11 Quand on arrive vers les staccades.
37:13 Qui s'appelle Orikaimi Papier.
37:15 Et ce que j'aime particulièrement dans cette boutique,
37:18 c'est qu'elle est capable de faire des choses absolument gigantesques.
37:22 Incroyables avec cette matière.
37:24 Et des choses absolument délicates et fines.
37:26 - Idéogrammes.
37:27 - Idéogrammes.
37:28 - C'est du décor éphémère.
37:30 - C'est du décor éphémère.
37:31 - C'est des carnets.
37:32 C'est des ateliers pour apprendre.
37:34 Et c'est un lieu que j'aime beaucoup.
37:37 Je me régale à chaque fois que je passe devant la vitrine.
37:39 - Caserne de Bonne.
37:40 - Dans ce quartier.
37:41 - Dans ce quartier.
37:42 - Dans le petit quartier de Caserne de Bonne.
37:43 - Oui.
37:44 - Très bien.
37:45 Idéogrammes.
37:46 Merci.
37:47 Bon, on reste en hauteur avec vous.
37:48 Avec votre petit coup de cœur.
37:49 Mais dans une petite cabane.
37:50 - Voilà.
37:51 C'est des magnifiques cabanes au cœur du massif de la Chartreuse.
37:54 Cabane Chartreuse insolite.
37:55 Dans lesquelles on peut passer des séjours.
37:58 Un week-end.
38:00 Et dans lesquelles j'ai la chance, moi, de passer du temps.
38:03 Dans le cadre de journées de méditation que j'organise régulièrement.
38:07 Donc, c'est un peu aussi mon bureau.
38:09 C'est un chouette bureau.
38:11 Mais surtout, c'est vraiment magnifique pour y passer un week-end.
38:16 En famille ou entre amis.
38:18 Je recommande vivement.
38:20 Très chaleureux, très cosy.
38:22 Et vraiment en plein cœur du massif de la Chartreuse.
38:24 - Et ça rapproche.
38:25 - Plein de randos possibles autour.
38:27 Et ça rapproche.
38:28 - Merci beaucoup.
38:29 On vous souhaite Dorothée et Tiffany une merveilleuse aventure au Népal.
38:33 Tenez-nous au courant, bien sûr.
38:34 - Merci.
38:35 - Merci beaucoup, Anne Lasseur.
38:36 Rendez-vous au Musée archéologique de Grenoble.
38:38 Et bien sûr, Charlene, plein de bonheur.
38:40 Et de belles compétitions à venir.
38:42 Et à vous tous, merci beaucoup pour la fidélité.
38:45 Au revoir.
38:46 (Générique)

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