Amélie Oudéa-Castéra invitée du 18.20 franceinfo
Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports, invitée du "18h20 franceinfo" le 27 octobre 2023, annonce le déblocage de 50 millions d'euros pour embaucher des éducateurs socio-sportifs
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00:00 Bonsoir Amélie de Baudet à Castera, ministre des sports et des Jeux olympiques et paralympiques.
00:06 Le sport a sa place dans la réponse du gouvernement aux émeutes de juin.
00:10 Essayons d'être concrets.
00:11 Il y a un terme qui circule dans votre ministère, c'est la géographie de l'ennui.
00:14 Et pour lutter contre l'ennui et la délinquance dans les quartiers, vous voulez mobiliser
00:18 des centaines de coachs sportifs de l'insertion qui permettraient d'insérer ces jeunes.
00:25 Expliquez-nous.
00:26 Oui, je pense que le phénomène des émeutes qu'on a connues en juin avait ceci de différent
00:32 par rapport à 2005, qu'il a certes touché les quartiers prioritaires de la ville, mais
00:36 pas seulement.
00:37 Aussi des cœurs de villes, des villes moyennes, parfois même des villages.
00:41 Il était donc important pour nous, tout en réaffirmant un principe d'autorité, d'essayer
00:48 de traiter les situations de désarroi, de perte de sens, de perte de centres d'intérêt
00:54 qui ont aussi dans ces zones géographiques généré un ennui qui lui-même s'est parfois
01:00 tourné dans des tensions éruptives.
01:03 Donc, par rapport à ça, nous pensons que le sport est l'un des remèdes possibles.
01:08 Et l'annonce qui a été faite ce matin, et déjà préparée lundi matin par les arbitrages
01:15 du président de la République, consiste à mobiliser 50 millions d'euros de crédits
01:20 nouveaux à travers 500 géographies qui ont été particulièrement impactées par les
01:26 émeutes pour embaucher dans des clubs particulièrement engagés en matière sociale et sociétale
01:34 une série d'éducateurs socio-sportifs qui auront des missions d'animation, des missions
01:41 d'intervention auprès de la jeunesse, des missions parfois aussi de médiation et qui
01:45 nous aideront aussi à décliner certaines de nos autres politiques de remobilisation.
01:50 Je pense notamment à l'accueil 8-18 en péri-scolaire qui a été également porté par le président
01:55 de la République et qui sera décliné dès 2024 par Gabriel Attal.
01:58 Vous chiffrez des objectifs en termes de retour à l'emploi ?
02:01 Nous avons pris l'engagement ce matin, sous l'égide de la Première Ministre, de multiplier
02:06 par 5 le nombre de bénéficiaires de nos dispositifs d'insertion par le sport en passant
02:13 de 20 000 à 100 000 par an, dont une proportion très importante dans les quartiers prioritaires
02:19 de la ville.
02:20 J'ajoute que ces quartiers prioritaires de la ville ont donc cette démarche renforcée
02:24 vis-à-vis des clubs prêts à s'engager dans cette dynamique sociale, sociétale d'inclusion
02:30 par le sport, mais nous allons aussi renforcer leur parc d'équipements sportifs en leur
02:35 consacrant 100 millions d'euros pour la rénovation ou la construction de nouveaux équipements
02:40 sportifs.
02:41 C'est donc une réponse complète, globale, qui en plus va se doter d'une structure de
02:46 gouvernance, de pilotage, l'Alliance pour l'inclusion par le sport, qui regroupera
02:51 des élus, la société civile et le mouvement sportif.
02:54 Il y a aussi question d'un été olympique et paralympique dans les quartiers prioritaires
02:57 l'été prochain avec une enveloppe de 100 millions d'euros.
02:59 Un été, on a envie de dire, et puis quoi après ?
03:02 C'est une démarche de long cours.
03:05 Les 50 millions d'euros que j'ai évoqués vont se décliner sur plusieurs années.
03:11 Les postes que nous avons annoncés seront créés sur trois ans.
03:15 Mais il est vrai que cette alliance et cette démarche d'inclusion par le sport nous
03:19 permettront d'avoir à l'été 2024, à l'occasion des Jeux olympiques et paralympiques,
03:25 une mobilisation collective qui va s'appuyer sur des dispositifs comme les colos apprenantes,
03:30 l'été culturel, quartier d'été, au sein du gouvernement, mais aussi sur la démarche
03:35 des clubs sportifs engagés qui vont laisser leurs portes ouvertes et essayer d'accueillir
03:39 un maximum de jeunes pour qu'on puisse faire vivre au plus grand nombre cette aventure,
03:44 cet élan olympique, paralympique, le plaisir, le bonheur des activités de sport et les
03:50 valeurs qui leur sont associées.
03:51 Amélie Oudéa Castera, la Coupe du monde de rugby se termine ce week-end.
03:55 En France, on a beaucoup tensé la France sur sa capacité à accueillir le public d'une
03:59 grande compétition.
04:00 Alors à part des petits ratés au début à Marseille, vous considérez que c'est
04:03 encourageant à neuf mois des JO ?
04:05 Oui absolument.
04:06 On a rassuré, on s'est affûté, on a au total un dispositif sur le plan de la sécurité
04:12 qui a été extrêmement robuste en dépit d'un contexte particulièrement exigeant.
04:17 On a eu sur les transports une bonne gestion des flux, une bonne coordination avec les
04:22 opérateurs de transport et au global la mobilisation conjointe du comité d'organisation, des
04:28 collectivités locales, des volontaires, de l'ensemble des services de l'Etat, y compris
04:32 sous l'égide des préfets localement, a permis vraiment de délivrer une expérience
04:37 spectateur à la hauteur des attentes.
04:39 Voici les Bleus sortis dès les quarts de finale, ça clairement c'est un échec sportif.
04:42 En tout cas un déchirement, voilà bien sûr.
04:45 Avec disons-le quand même un Fabien Galtier qui avait eu tous les moyens depuis quatre
04:47 ans.
04:48 Oui mais précisément je pense que cette défaite d'un point contre l'Afrique du
04:52 Sud qui sera peut-être le vainqueur de cette compétition ne remet absolument pas en cause
04:57 les acquis à travers les quatre ans.
04:59 Non mais justement, je pense qu'on s'inscrit dans le long terme.
05:04 Fabien Galtier de manière unanime a fait un travail exceptionnel depuis quatre ans,
05:09 il faut qu'il puisse continuer ça et on ira la conquérir cette première victoire
05:13 en Coupe du Monde.
05:14 Il y a déjà l'échéance du tournoi Destination qui va à nouveau nous permettre de retrouver
05:19 le 15 de France début 2024 et puis ensuite la perspective d'une équipe de rugby à
05:23 7 pour les Jeux Olympiques, d'une équipe de rugby fauteuil aussi que je ne veux pas
05:26 oublier pour les Jeux Paralympiques et donc la capacité là aussi d'aller à nouveau
05:31 mettre à l'honneur les valeurs sportives du rugby.
05:33 Financièrement c'est aussi quand même une très mauvaise nouvelle pour une fédération
05:36 de rugby qui était déjà en situation difficile ?
05:38 Non, cet événement vous savez sera rentable, il sera même rentable très largement parce
05:44 qu'il y a des ventes d'hospitalité record, parce qu'il y a eu une affluence, parce
05:50 qu'il y a eu une résonance sur les plateformes digitales et réseaux sociaux absolument sans
05:55 précédent donc cet événement va pouvoir combiner et c'est assez exemplaire une réussite
06:00 économique, au global une réussite sportive puisque le spectacle aura été à la hauteur
06:06 et en même temps et c'est très important la capacité de réinvestir dans le futur
06:10 du rugby, la pratique amateur, les équipements du rugby tout en ayant été aussi à la hauteur
06:16 socialement puisque nous avons par exemple avec la mobilisation conjointe de France 2023
06:21 et 70 millions d'euros de crédits mobilisés par l'État, des apprentis, 1400 apprentis
06:27 qui ont été formés au métier de l'événementiel sportif.
06:30 Amélie Wouda Kastéra-Seine, assez stupéfiante hier à l'Assemblée dans la commission d'enquête
06:34 parlementaire sur les dysfonctionnements des fédérations sportives, le président
06:37 de la fédération de gymnastique James Blateau est interrogé sur un documentaire dans lequel
06:42 six anciennes athlètes témoignent de maltraitance en équipe de France, ça date d'il y a
06:46 cinq mois et ce président de fédération reconnaît hier que l'un des entraîneurs
06:50 est toujours en poste, qu'il ne peut rien faire, est-ce que c'est acceptable ?
06:52 Non, c'est pas acceptable d'entendre qu'on ne peut rien faire, absolument pas puisque
06:56 je rappelle qu'au contraire les fédérations ont un pouvoir disciplinaire étendu, elles
07:02 ont la capacité de sanctionner l'ensemble de leurs licenciés, qu'ils soient d'ailleurs
07:07 recrutés par les clubs ou par d'autres organismes affiliés, et une fédération peut
07:11 sanctionner un club qui méconnaîtrait ses obligations.
07:15 Donc elles ont au contraire la panoplie d'armes qui leur permettent de prendre leurs responsabilités
07:19 et à côté de cela l'État est là pour les accompagner, le ministère tient tout
07:23 son rôle dans cette démarche-là avec des enquêtes qui ont été diligentées dans
07:28 les départements concernés pour qu'on puisse avancer et j'ai envie de dire dans
07:33 cette fédération de gymnastique, vraiment tourner la page d'une culture d'un autre
07:39 temps en matière de haute performance.
07:41 Il faut quelque chose de beaucoup plus humain dans lequel le respect de l'athlète reste
07:46 absolument et en tout temps au centre.
07:48 Merci Amélie Oudéa Castérat.
07:49 Merci à vous.