C’est un scandale d’Etat peut-être sans précédent. Pendant plus de 30 ans, le centre du don des corps de l’université Paris-Descartes a été laissé totalement à la dérive, au point de devenir un véritable charnier. Des milliers de corps décapités, putréfiés, abandonnés aux souris devaient normalement permettre l’avancée de la science. Comment cette situation a-t-elle pu exister si longtemps ? Qui a fermé les yeux ? Qui est responsable ?Plusieurs mises en examen ont été prononcées et la justice enquête.
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00:00 En plein cœur du quartier latin, derrière les murs de la très respectée faculté de médecine Paris-Descartes,
00:06 l'horreur a sévi pendant plus de 30 ans.
00:10 Des corps généreusement donnés à la science étaient conservés dans des conditions indignes.
00:15 "Ma mère qui a donné son corps en 2015, qui l'a donné dans un but bien précis,
00:19 c'était d'aider les chercheurs, d'aider la science, d'aider les étudiants en médecine.
00:23 Et on a appris après que son corps avait été une marchandise maltraitée, vendue parfois à la découpe,
00:28 parfois pourrie dans un tiroir avec des rats qui venaient la manger. Ça c'est inadmissible."
00:33 Des pouilles putréfiées entassées sur des chariots ou déposées à même le sol.
00:38 Chambre froide non hermétique où la température pouvait dépasser les 15 degrés.
00:43 Le centre de don était un charnier, abandonné aux rongeurs et pire encore.
00:49 "On laissait ses corps pourrir, on laissait ses corps s'amasser, on laissait des têtes être coupées,
00:54 des gens jouer au football avec des têtes, des gens jouer aux fléchettes sur des têtes,
00:59 alignées les unes derrière les autres, faire des choses absolument innommables."
01:02 Certains cadavres, trop abîmés, n'auraient pas été disséqués.
01:06 D'autres, carrément revendus à des entreprises privées sans aucun consentement.
01:11 "Il y avait un trafic de membres parce qu'on pouvait utiliser les membres séparément du corps.
01:17 Et il y avait quelqu'un qui trafiquait et qui faisait payer à l'heure sous la main."
01:21 Suite au scandale, le centre du don des corps a fermé ses portes en novembre 2019.