Elisabeth Lévy : "En Israël, le peuple est debout malgré le traumatisme du 7 octobre"

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##LEVY_SANS_INTERDIT-2023-11-06##

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Transcript
00:00 - Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Roger.
00:04 - Il est 8h13, les vies sont interdites comme chaque matin du lundi au jeudi.
00:09 Bonjour Elisabeth Lévy.
00:10 - Bonjour Patrick, bonjour à tous.
00:12 - Vous rentrez d'une semaine en Israël, qu'est-ce que vous retenez de ce voyage ?
00:19 - D'abord, ce que je retiens c'est que c'est un peuple debout malgré le traumatisme du 7 octobre.
00:25 Il faut savoir que quand même dans ce pays où il y a encore beaucoup de descendants de rescapés de la Shoah,
00:30 il a été créé pour que ça n'arrive jamais.
00:34 Ils savaient que des gens seraient tués, mais tués pas comme ça.
00:38 Et c'est arrivé, ils ont été tués comme ça dans une journée de pogroms ordinaires.
00:43 Et ça, ça a été un choc indescriptible pour chaque Israélien, d'ailleurs pas seulement les Juifs,
00:48 qui a senti que son existence individuelle et collective était en jeu.
00:55 Alors partout justement, on voit sur les panneaux publicitaires les abrébus, les grades ciel,
01:00 vu qu'il n'y a plus besoin de publicité en ce moment,
01:03 on voit ce drapeau frappé de l'inscription "Am Israel, Chai, le peuple d'Israël vivra".
01:08 Et face à l'incurie du gouvernement le plus idéologique de toute l'histoire d'Israël,
01:13 les protestataires du mouvement Frères d'Armin, qui contestait Benjamin Netanyahou,
01:19 ces protestataires se sont reconvertis dans le bénévolat pour les 200 000 déplacés,
01:24 pour les familles des victimes, pour les otages bien sûr, pour les soldats.
01:28 Il y a deux mois Patrick, ce pays était quasiment au bord de la guerre civile.
01:32 La droite traitait les manifestants de traître et en particulier les pilotes de Tsaïl,
01:37 traités comme des gauchistes et des anarchistes,
01:41 et la gauche traitait les orthodoxes de planquer.
01:43 Et aujourd'hui, tous sont derrière leur hayalim, les soldats partout,
01:48 donc on fait des colettes, on prépare des repas, on envoie des équipements,
01:52 alors bien sûr, beaucoup de gens, il y a des pacifistes qui s'instrisent du pré en vie humaine,
01:59 mais tous disent "nous n'avons pas le choix, c'est nous ou le ramasse".
02:02 - Oui c'est ça, alors est-ce que cette unité peut survivre à cette guerre ?
02:07 - Alors sans doute pas sous cette forme, parce que les fractures politiques
02:10 entre les religieux, les laïcs, les sécuritaires, les pacifistes et bien d'autres encore,
02:15 se rouvriront, je vous dis, le conflit politique était quand même très violent je dirais.
02:21 Et sur la suite à donner, sur la suite, sur ce qui doit se passer, il n'y a pas de consensus,
02:26 il y a encore des gens qui croient aux deux états,
02:28 beaucoup d'autres n'y croient plus, mais en attendant, malgré leur angoisse de chaque instant,
02:33 et bien tous les parents sont prêts à donner leurs enfants pour le pays.
02:37 Alors bien sûr, et ça m'inspire un peu une comparaison,
02:40 nous, nous avons de la chance de ne pas vivre cela,
02:43 mais il y a aussi quelque chose peut-être d'enviable ou d'admirable
02:46 dans cette solidarité, dans cette unité inconditionnelle,
02:50 et c'est peut-être ça être un peuple,
02:51 accepter qu'il y a quelque chose de plus grand que nous,
02:54 or nous, les européens, les français, post-modernes,
02:57 dopés à l'individualisme et au confort,
03:00 et bien pourquoi nous battons-nous pour notre retraite ?
03:02 Alors dans le fond, si vous voulez, ce n'est même pas un jugement de valeur,
03:06 parce que peut-être que toute nation, toute communauté politique
03:09 a besoin d'un ennemi pour se définir.
03:12 Rappelez-vous d'ailleurs le 11 janvier,
03:14 quand nous étions unis justement contre le terrorisme,
03:16 après le 11 janvier 2015, après Charlie Hebdo,
03:20 et finalement dans le fait, il existe cet ennemi,
03:24 parce que la fracture civilisationnelle traverse tous ces pays d'Europe
03:28 où une partie des populations arrivées ces dernières années,
03:32 ces dernières décennies,
03:33 récusent les mœurs et les valeurs occidentales.
03:35 Alors cet ennemi, évidemment, ce n'est pas une milice terroriste,
03:38 c'est une idéologie et le combat que nous devons mener
03:42 n'est pas un combat militaire, c'est un combat culturel, politique.
03:45 Alors peut-être qu'il est moins dangereux,
03:47 mais il n'en est pas moins aussi vital.
03:49 - Merci Elisabeth Lévy.

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