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La députée LFI de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain, est l'invitée du Grand Entretien. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mardi-07-novembre-2023-8033765

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00:00 France Inter, Léa Salamé, Nicolas Demorand, le 7/10
00:06 Et avec Léa Salamé, nous recevons ce matin dans le grand entretien du 7/10, la députée
00:11 LFI Nup de Seine-Saint-Denis.
00:14 Questions et réactions, amis auditeurs, au 01 45 24 7000 et sur l'application France
00:20 Inter.
00:21 Clémentine Hottin, bonjour.
00:22 Bonjour.
00:23 Et bienvenue à ce micro.
00:25 Nous sommes le 7 novembre, soit un mois jour pour jour après les attaques les plus meurtrières
00:30 commises par le Hamas contre l'État d'Israël.
00:33 De ce mois qui vient de s'écouler, Clémentine Hottin, quel mot, quelles images vous ont
00:38 le plus marqué ?
00:39 Plusieurs images, il faut être honnête.
00:43 La première, ce sont évidemment les actes perpétrés par le Hamas le 7 octobre.
00:50 Ces actes terroristes absolument terrifiants puisqu'il y a eu un changement de stratégie
00:54 du Hamas qui jusqu'ici avait fait des attentats suicides, avait fait des tirs de roquettes.
01:02 Et là, on est passé à un changement total de stratégie avec ces images d'enfants
01:09 brûlés, de ces kibouts qui ont été détruits, des gens qui ont été tués, je dirais, en
01:18 regardant droit dans les yeux celles et ceux qu'ils ont voulu meurtrir.
01:23 Donc ce sont des images qui sont absolument atroces et évidemment, la réplique d'Israël,
01:28 ça a été de se lancer dans une vengeance aveugle.
01:32 Et cette vengeance aveugle, elle est aussi terrifiante parce que ce qui me marque depuis
01:35 30 jours, c'est que les Gazaouis vivent sous les bombes à Gaza, dans une situation
01:42 qui est angoissante absolument, où il n'y a plus d'eau, il n'y a pas d'électricité,
01:48 il n'y a pas de quoi se nourrir et des enfants qui meurent à la pelle.
01:52 Des enfants qui meurent à la pelle, c'est important de se le dire parce que ce qui m'a
01:55 frappé, vous me demandez, depuis 30 jours, c'est de voir tous les enfants qui sont
01:59 morts.
02:00 Et j'ai cette chanson qui me hante de Barbara dans la tête, vous la connaissez sans doute,
02:04 c'est Perlimpinpin.
02:05 Car un enfant qui meurt, qu'il soit de n'importe où, est un enfant qui meurt, que c'est abominable
02:11 que d'avoir à choisir entre deux innocences, que c'est abominable d'avoir pour ennemi
02:16 les rires de l'enfance.
02:17 Parce que ce qui me frappe aussi, vous me demandez, c'est l'hémiplégie qu'il peut
02:21 y avoir dans le débat public.
02:22 Comme s'il y avait d'un côté ceux qui sont sensibles, trouvent les mots pour parler
02:28 du 7 octobre, d'un côté, et de l'autre côté ceux qui sont sensibles à la réintroduction
02:35 dans l'histoire longue, indispensable du conflit israélo-palestinien.
02:39 Mais Mélanie Notin, pardon, mais l'hémiplégie, on vous entend et on entend votre émotion
02:43 ce matin, l'hémiplégie, vous parlez de votre parti, notamment de votre famille politique
02:46 qui a été, et on lui a reproché, hémiplégique sur cette affaire-là, à avoir du mal à
02:53 condamner les attentats du 7 octobre et à avoir du mal à dire que le Hamas était une
02:57 organisation terroriste qui est montée de temps à parler pour certains d'un acte de
03:01 résistance.
03:02 Je ne suis pas d'accord avec le mot "n'a pas voulu condamner".
03:05 Que le premier communiqué de la France Insoumise n'ait pas été correct, c'est l'évidence.
03:09 Vous avez même dit que ce premier communiqué était une honte pour vous.
03:12 Une faute politique.
03:13 Je l'ai dit, effectivement, que nous ayons un désaccord sur l'utilisation du terme
03:18 "terroriste".
03:19 Moi, je pense que le Hamas est une organisation terroriste et qui a pour projet politique
03:25 la destruction de l'Etat d'Israël.
03:26 Oui, sauf que la ligne du parti n'est pas la vôtre, Clémentine Notin, c'est celle
03:29 de Jean-Luc Mélenchon, c'est celle de Mathilde Panot, c'est pas la vôtre.
03:32 Je vais vous dire une chose, c'est qu'en réalité, et c'est pas simplement avec la
03:36 France Insoumise, c'est aussi à l'intérieur de la NUPES, où on a beaucoup entendu un
03:40 déchirement autour de ce moment.
03:44 Quand vous regardez les prises de position, y compris au lendemain du 7 octobre, les
03:48 quatre questions d'actualité de nos quatre présidents de groupe.
03:50 La vérité, c'est que nous sommes tous pour un cessez-le-feu immédiat.
03:54 C'est que nous sommes tous pour la libération des 241 otages.
03:58 C'est que nous sommes tous pour la fin du blocus.
04:00 Pour l'arrêt des hostilités.
04:02 Que nous sommes tous pour la reconnaissance de deux Etats.
04:04 Il n'y a pas de problème ? Vous en faites tous pareil ?
04:07 Non, je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème.
04:09 Je dis que ce n'est pas insurmontable et que quand on parle d'hémiplégie, je pense
04:13 à tous ceux aussi qui ont dit, y compris à la tribune de l'Assemblée Nationale,
04:17 que l'on devait avoir un soutien indéfectible à Israël.
04:22 Inconditionnel, vous parlez d'Yael Bourguibaie, la présidente de l'Assemblée Nationale,
04:25 qui est venue s'expliquer à ce micro.
04:26 Elle n'est pas la seule.
04:27 Beaucoup, beaucoup ont dit cela.
04:30 Or, ne pas comprendre qu'il n'y aura pas de paix pour les Israéliens et pour les
04:34 Palestiniens, tant que nous ne serons pas capables de reconnaître aux Palestiniens
04:39 le droit d'avoir un État.
04:40 C'est assez simple, Léa Salamé.
04:42 Vous savez, il se trouve que le peuple israélien existe.
04:45 Simple, mais c'est complexe depuis 70 ans et vous le savez.
04:48 Je suis d'accord.
04:49 Mais le peuple israélien existe.
04:50 Il a droit à un État.
04:51 Le peuple palestinien existe.
04:53 Il doit avoir droit à un État.
04:54 Et c'est la condition de la paix et c'est la condition de la sécurité pour les Palestiniens
04:59 et les Israéliens et de la paix dans l'ensemble de la région.
05:02 Et donc, qu'est-ce qui m'a aussi frappée depuis un mois ? C'est la parole de la France.
05:08 Mais j'ai presque honte pour mon pays.
05:10 Pourquoi vous avez honte de votre pays ?
05:11 Parce que le président de la République, Emmanuel Macron, et puis ses différents porte-paroles.
05:17 On parlait d'Yael Brand-Pivier qui est quand même parti en Israël, bras-dessus, bras-dessous,
05:20 avec Meir Habib.
05:22 Elle a dit qu'elle a proposé à la gauche de venir y aller.
05:26 En tout cas, elle a accepté d'y aller avec Meir Habib qui est quand même le représentant
05:30 et le défenseur de ce gouvernement d'extrême droite de Netanyahou qui est un danger absolu
05:36 public.
05:37 Mais sur la position d'Emmanuel Macron qui demande, je vous rappelle la position aujourd'hui
05:39 de la France à l'heure où nous parlons, c'est de demander une trêve humanitaire
05:42 qui doit aller vers un cessez-le-feu.
05:44 Ce sont les mots de Catherine Colonat.
05:46 Je l'ai entendu, mais vous voyez bien que depuis un mois, c'est très erratique.
05:50 Ça n'est pas d'une clarté limpide.
05:52 Et je pense que la France s'honorerait à retrouver un discours clair, fort, qui aussi,
06:00 parce qu'on sait bien que c'est Joe Biden qui a une grande responsabilité dans cette
06:04 affaire aujourd'hui.
06:05 Mais la France, elle a une parole, elle est au Conseil de sécurité de l'ONU, elle
06:09 doit faire entendre sa voix et cette voix doit être clairement celle de la paix.
06:14 Pas le soutien inconditionnel au gouvernement de Netanyahou.
06:17 Jamais.
06:18 Ça c'est dramatique, vous voyez, c'est absolument dramatique.
06:21 Or dans le débat public, je trouve qu'il y a une complaisance à l'égard de ces
06:27 discours et qui sont des discours qui mettent en danger tout le monde.
06:30 Moi, je suis d'un seul camp, c'est le camp de la paix.
06:33 Et pour qu'il y ait la paix, il faut qu'Israël arrête de bombarder tous azimuts.
06:38 Vous avez vu la manière dont ils bombardent ?
06:40 Vous demandez un cessez-le-feu immédiat.
06:42 Sous condition ou sans condition ?
06:44 Sous condition de la libération des otages ?
06:45 Il faut la libération des otages et il faut le cessez-le-feu.
06:47 Mais Israël, vous savez ce qu'ils répondent, ils disent "on arrêtera le feu quand vous
06:50 libérer les otages".
06:51 Écoutez, il faut en tout cas que ça s'arrête.
06:53 Et la parole de la France, c'est d'arrêter et de chercher la voie de la solution politique.
06:58 Si vous pensez qu'en continuant comme ça, on va régler la situation, c'est une erreur
07:03 tragique.
07:04 Et dans le droit d'Israël à se défendre, il y a l'idée qu'au fond, au nom des atrocités
07:09 commises par Hamas, on a le droit de bombarder n'importe comment et d'éradiquer un peuple.
07:15 Ça, ça n'est pas acceptable.
07:16 Et ça, c'est une voie qui est une voie dangereuse, encore une fois, non seulement
07:20 pour les Israéliens et les Palestiniens, mais pour l'ensemble de la région.
07:22 En un mois également, Clémentine Autain a une flambée d'actes antisémites en France.
07:27 À plusieurs voix, Gérald Darmanin, Edouard Philippe accuse les Insoumis, l'extrême
07:32 gauche, d'avoir une forme de responsabilité dans l'explosion du nombre d'actes antisémites
07:37 ce dernier mois, d'avoir décapsulé l'antisémitisme, dit Edouard Philippe.
07:42 Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
07:44 Je suis assez sidérée de voir qu'il y a un changement historique absolument fou.
07:51 Comme si on avait oublié l'histoire d'où vient l'antisémitisme, qu'il l'a théorisé.
08:00 Les théoriciens de l'antisémitisme, que ce soit Drubond, que ce soit Maurras, d'autres,
08:05 ils viennent de l'extrême droite.
08:06 Aujourd'hui, vous pensez que l'antisémitisme vient principalement, aujourd'hui en 2023,
08:09 de l'extrême droite ?
08:10 Je pense que l'antisémitisme, malheureusement, est un fait qui imprègne la société française.
08:17 Toute la société française.
08:18 Et que nous ne devons jamais baisser de vigilance pour lutter contre l'antisémitisme.
08:25 Et qu'aujourd'hui, ce qui se passe est tragique, puisqu'il y a une recrudescence
08:29 des actes antisémites.
08:31 Je voyais une étude de 2022 de la Fondation de l'innovation politique qui nous disait
08:37 que 1 Français sur 3 pense que les Juifs sont plus riches que la moyenne.
08:40 Et 26% des Français pensent qu'ils ont plus de pouvoir économique et financier.
08:45 Ça veut dire que les stéréotypes effrayants antisémites hantent notre pays.
08:50 Donc nous, à gauche, nous devons avoir cette responsabilité de ne pas mettre sur le côté
08:56 cette question-là.
08:57 Vous trouvez que vous la mettez parfois ? Que vous avez tendance à ne pas la souligner
09:01 parfois ?
09:02 Je pense que nous devons être au rendez-vous.
09:03 Certains disent pour des raisons électoralistes.
09:04 Non, ça c'est atroce.
09:05 Ça c'est atroce.
09:06 Franchement, c'est atroce.
09:07 Non, je vous pose la question.
09:08 En tout cas, moi, voilà, je trouve ça atroce.
09:12 Je pense que nous devons être au rendez-vous de ce combat qui est un combat, encore une
09:18 fois, d'actualité.
09:19 Que cette recrudescence est inquiétante.
09:21 Et quand je vois la propre sœur de ma filleule qui, prenant simplement le métro par des
09:27 lits au faciès, se fait entendre dire "salle juive".
09:31 Quand je sais que des Juifs s'interrogent pour enlever la Mézouza de leur porte devant
09:37 chez eux tellement ils sont dans l'angoisse et la peur.
09:40 La responsabilité de la gauche est historiquement, il faut quand même être clair, historiquement
09:46 nous avons porté…
09:47 Est-ce que vous êtes au niveau Clément Tietjen ?
09:48 Est-ce que vous êtes au niveau depuis un mois ?
09:51 Nous devons l'être.
09:52 Et je vous dis…
09:53 Ce n'est pas ma question.
09:54 Non, j'entends bien.
09:55 Mais je peux vous assurer que pour les militants, les sympathisants insoumis qui entendent parfois
10:00 sur certaines chaînes sans cesse, qu'au fond même carrément nous, nous serions des
10:05 nazis, on l'a vu sur ces news, ils se disent que c'est délirant.
10:08 Comment imaginer que le combat contre l'antisémitisme ne soit pas un combat de la gauche ?
10:13 C'est impensable.
10:14 Vous voyez ce que je veux dire ? C'est impensable.
10:16 Olivier Faure a appelé à un grand rassemblement de tous les partis, RN compris d'abord,
10:20 avant de revenir sur ce point, contre l'antisémitisme.
10:24 Qu'en pensez-vous ? Est-ce une bonne idée ?
10:25 Moi je pense que c'est une idée juste de se rassembler pour manifester en effet notre
10:33 révolte contre les actes antisémites.
10:35 Après, il faut être clair et net, jamais avec l'extrême droite.
10:39 Jamais avec l'extrême droite.
10:41 Et je tiens à ce micro vraiment à insister.
10:43 Y compris dans le débat journalistique, les questions qui sont posées, la tonalité
10:47 générale, je trouve qu'il y a une banalisation de cette histoire d'où vient le rassemblement
10:55 national.
10:56 Il a été créé par des gens qui viennent de parler un par un.
11:02 Il a fait une faute en disant, y compris le RN, c'est ça ?
11:05 Pour vous, Olivier Faure a fait une faute en disant, y compris le RN ?
11:08 Écoutez, oui.
11:09 Avant de rétropédaler ?
11:10 Il a rétropédalé.
11:11 Donc je veux retenir ce matin le rétropédalage.
11:13 Mais vous imaginez bien qu'on ne va pas lutter contre l'antisémitisme avec l'extrême
11:16 droite.
11:17 Et je veux que les choses soient extrêmement claires de ce point de vue.
11:19 Et j'aimerais bien que tout le monde l'entende bien, parce qu'il y a une bascule, une banalisation
11:24 dans ce pays de l'extrême droite.
11:25 On est en train d'inverser les valeurs.
11:28 Nous sommes l'étonnant historique de l'émancipation humaine.
11:34 Normalement, le combat contre tous les racismes et contre l'antisémitisme, nous devons le
11:39 porter.
11:40 Alors soyons à la hauteur de notre histoire, ça c'est clair.
11:42 Mais attention à toutes celles et ceux qui instrumentalisent tout ça pour inverser le
11:46 champ des valeurs.
11:47 Clémentine Autain, vous avez invité, avant ce qui s'est passé dans votre bureau politique
11:51 hier soir, la sanction de Raquel Garrido.
11:55 Raquel Garrido, députée France Insoumise comme vous, s'est montrée très critique
11:59 à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon ces derniers jours, l'accusant de n'avoir fait que nuire
12:02 au mouvement ces dix derniers mois.
12:04 Elle a été convoquée hier, elle a été sanctionnée.
12:07 Elle ne pourra plus être oratrice pour le groupe à l'Assemblée Nationale pendant
12:09 quatre mois.
12:10 Lui sont reprochés, je cite, « une accumulation d'agissements et de propos répétés qui
12:14 nuisent au bon fonctionnement collectif, la diffusion de fausses informations dans la
12:18 presse à propos du groupe ou de ses membres, la mise en cause et le dénigrement ad hominem
12:22 de plusieurs membres du groupe, cette sanction, quatre mois, donc, vous semble-t-elle juste ? »
12:26 Moi, je suis atterrée, atterrée par cette sanction.
12:29 Atterrée par cette sanction parce que je pense qu'on ne règle pas des divergences
12:34 politiques par des sanctions bureaucratiques.
12:37 Ça, c'est pas possible.
12:38 Et je suis aussi atterrée parce que quatre mois, c'est exactement le nombre de mois
12:44 de la sanction qui a été ordonnée contre notre collègue Adrien Quatennens, qui, je
12:50 le rappelle, a été condamné pour violence conjugale et que dans le même temps…
12:54 Symboliquement, vous trouvez que…
12:55 Oui, je pense que symboliquement, on va dire que c'est malheureux.
12:58 On va dire que c'est malheureux.
12:59 Voilà.
13:00 Et que dans le même temps, quand d'autres, je pense par exemple à Daniel Obono qui a
13:06 pu tenir des propos sur les Hamas qui ne sont pas en correspondance avec la position
13:10 du groupe.
13:11 Je pense à ce que nous avons pu entendre ou lire sur Sofia Chikirou qui méritait,
13:16 me semble-t-il, au moins d'être entendue pour qu'elle puisse s'expliquer devant
13:20 nous.
13:21 Tout cela n'a pas été fait.
13:22 Quand on nous dit en réunion de groupe ou sur nos listes « barrez-vous, cassez-vous
13:26 », il n'y a aucun rappel à l'ordre.
13:28 Donc oui, j'estime qu'il y a un deux poids, deux mesures qui est absolument injuste.
13:32 Et quand on est un mouvement qui est à vocation majoritaire, moi c'est ça que je veux construire.
13:38 Mais pourquoi ce deux poids, deux mesures ?
13:39 Moi, je vais vous dire.
13:41 Je pense que notre responsabilité aujourd'hui, c'est de construire un mouvement qui soit
13:47 capable de gouverner notre pays en 2027 ou avant s'il y avait des élections anticipées.
13:52 C'est pourquoi il faut chérir la NUPES.
13:54 C'est pourquoi il faut que la France Insoumise soit capable de fonctionner démocratiquement,
13:59 de faire vivre son pluralisme.
14:00 C'est la condition pour grandir.
14:03 Le parti ne se renforce pas en s'épurant.
14:06 Oui, le parti ne se grandit pas en s'épurant, c'est ce que vous dites ce matin.
14:10 Il n'y a eu une épuration ?
14:12 Non, je prends cette expression parce que je pense que la logique qui sous-tend tout
14:17 cela, c'est l'idée que le clan irait avant le mouvement.
14:21 C'est qui le clan ?
14:22 C'est aujourd'hui celle des ceux qui dirigent ce mouvement et qui, à mon sens, c'est
14:30 dès le démarrage.
14:31 Vous savez, j'avais un désaccord sur la manière…
14:33 J'ai retrouvé ce que vous disiez il y a un an après…
14:36 Vous parliez d'un parti qui est noyauté par un petit noyau de dirigeants dont la clé
14:45 de voûte c'est Jean-Luc Mélenchon.
14:47 Vous dénonciez déjà la direction collégiale qui n'a pas été élue.
14:52 Je pense que quand on défend la 6ème République, Léa Salamé, quand on veut être crédible
14:57 aux yeux des Français pour dire que nous sommes l'alternative d'émancipation face
15:03 à l'extrême droite qui menace de prendre le pouvoir, face à Emmanuel Macron dont nous
15:07 voyons bien qu'il dirige à coup de 49-3, à coup de pénalisation des mouvements sociaux,
15:12 de mise en cause des droits et des libertés.
15:15 Quand on veut être crédible en face de tout cela et efficace, parce que la démocratie
15:19 c'est être efficace, ça n'est pas une perte de temps, ça n'est pas…
15:23 Vous voyez ce que je veux dire ?
15:24 Mais pourquoi vous restez ?
15:25 Parce que c'est ma famille politique Léa Salamé et parce que je n'ai pas la conviction
15:29 d'être minoritaire au sein des militants insoumis et des sympathisants insoumis.
15:34 Mais est-ce que vous êtes sûre de ça ? Est-ce que la ligne de Jean-Luc Mélenchon,
15:36 Sophia Chikirou est…
15:37 Ecoutez, je n'ai pas…
15:38 C'est lui qui est à 22% ? C'est lui qui a la présidentielle ? Il peut dire, c'est
15:44 moi le chef ?
15:45 Je l'ai soutenue à trois présidentielles et le candidat…
15:47 N'est-ce pas cohérent de son point de vue ?
15:49 Et j'ai été pleinement d'accord avec le candidat Mélenchon durant sa campagne
15:53 jusqu'à ses 22% ? Voilà.
15:55 Après, est-ce que vous êtes sûr que chez les insoumis, tout le monde était d'accord
15:58 sur l'attitude que nous avons collectivement adoptée sur Adrien Quatennens au démarrage
16:02 ? C'est pas certain.
16:03 Est-ce que vous êtes sûr que tous les militants insoumis sont d'accord pour ce fonctionnement
16:07 gazeux ? Ce n'est pas sûr.
16:09 Êtes-vous d'accord que tout le monde était ok pour que sur l'article 7 sur les retraites,
16:16 il fallait ne pas y aller ? C'est pas certain.
16:19 Est-ce que vous êtes sûr que tous les sympathisants et militants insoumis sont en désaccord avec
16:24 l'utilisation du terme terroriste ? Bon, écoutez, je n'accepte pas…
16:29 Vous pensez que vous êtes majoritaire ?
16:30 Je dis que je ne le sais pas et que je n'ai aucun moyen de le prouver.
16:33 Voilà.
16:34 Je dis que je ne le sais pas et que je n'ai pas de moyen de le prouver.
16:35 Et que l'enjeu dont nous parlons aujourd'hui, c'est de savoir si en 2027, nous aurons,
16:43 oui ou non, un candidat non seulement capable d'aller au deuxième tour, mais capable
16:47 d'aller vers les 50%.
16:48 Ça fait deux présidentielles que la gauche n'est pas au second tour.
16:51 Donc ça ne doit pas être avec Jean-Luc Mélenchon si je vous écoute ce matin ?
16:55 Non, ce n'est pas ce que je suis en train de vous dire.
16:57 Je ne suis pas en train de vous parler de personne.
16:58 Je suis en train de vous parler d'un profil politique.
17:01 Je suis en train de vous parler de la façon de remettre sur pied la nupèce et de faire
17:05 grandir la France insoumise qui en est le fer de lance.
17:10 Nous sommes le fer de lance de cette histoire.
17:11 Donc nous avons une responsabilité historique.
17:13 Et cette responsabilité historique, je le dis un peu avec mes tripes, mais parce que
17:17 là ça devient quand même très grave.
17:19 Le spectacle, quand vous êtes un sympathisant de gauche ou un militant et que vous allumez
17:22 votre télé ou que vous écoutez votre radio, vous n'êtes pas fiers.
17:26 On est embourbés dans des polémiques, dans de s'attacher sur un mot, à savoir qui
17:32 attend « chien de faïence » que va dire l'autre pour le mettre en faute.
17:35 Ça ne va pas du tout.
17:36 Alors que nous devrions avoir un collectif soudé, à la fois pluriel, divers, mais soudé
17:42 et capable de tenir tête à la Macronie et d'empêcher l'extrême droite de grandir.
17:46 Angelo, sur l'application de France Inter, avez-vous conscience que certaines de vos
17:50 positions et de vos attitudes contribuent à faire monter le Rassemblement National ?
17:53 Et on le voit dans les derniers sondages, que ce soit des sondages de personnalité
17:57 où Marine Le Pen monte et Jean-Luc Mélenchon baisse, ou ce soit des sondages pour les européennes
18:02 où c'est l'explosion du Rassemblement National.
18:05 Écoutez, il faut s'interroger sur notre profil politique.
18:08 C'est l'évidence.
18:09 Il faut s'interroger sur notre profil politique.
18:11 Depuis un an, nous aurions dû monter en régime.
18:14 Il y a eu le mouvement sur les retraites.
18:16 Quand vous regardez les positions qui sont les positions des Français sur de très nombreuses
18:21 mesures, vous vous rendez compte que nous ne sommes pas en décalage avec les aspirations
18:26 des Français.
18:27 Les Français sont d'accord pour qu'on en finisse avec les grandes largesses qui sont
18:31 données aux hyper-riches et aux grands groupes.
18:33 Les Français sont d'accord pour qu'il y ait plus de démocratie.
18:35 Les Français sont d'accord pour la planification écologique.
18:37 Alors, les auditeurs, il y a une question politique qui nous est posée pour savoir
18:43 comment cet accord sur le fond peut se traduire par une adhésion politique.
18:47 Jean-Noël, bonjour.
18:48 Oui, bonjour.
18:49 On vous écoute.
18:50 Soyez les bienvenus.
18:51 Merci beaucoup et merci à votre émission.
18:53 Clémentine, je vous écoute et je vous apprécie beaucoup.
18:57 Mais je voudrais qu'on aille un petit peu plus loin.
18:59 Moi, je suis militant de la MIPS dans le 9e arrondissement de Paris.
19:03 Je le défends, etc.
19:04 Mais c'est vrai que ce n'est plus possible aujourd'hui.
19:06 Et par rapport à tout ce que vous dites, la montée de l'extrême droite possible, etc.
19:10 Quand est-ce qu'on voit bien que ce n'est plus possible aujourd'hui avec les positions
19:13 qui ont été prises par El-Essi ?
19:15 Comment est-ce que des gens comme vous, qui sont responsables, qui sont pour une vraie
19:20 République, etc.
19:21 Quand est-ce que vous allez prendre le chemin de dire on construit autre chose et on est
19:26 plein de militants à être prêts à suivre un mouvement qui sorte ?
19:31 Parce qu'aujourd'hui, c'est tout ce que vous venez de dire.
19:34 On voit bien qu'il y a un décalage.
19:35 Mais il faut qu'il y ait un mouvement qui sorte de la France insoumise pour revenir
19:41 vers une vraie démocratie.
19:43 Sortir de la France insoumise pour recréer quelque chose ailleurs.
19:48 Merci Jean-Noël.
19:50 Clémentine Autain vous répond.
19:52 Moi, ce que je recherche, c'est le rassemblement de toutes les gauches et des écologistes
19:58 pour 2027.
19:59 Donc l'idée, ce n'est pas de se passer de la force qui est en tête aujourd'hui à
20:03 gauche.
20:04 Si on dit on va faire sans les insoumis, c'est une absurdité du point de vue du
20:08 rassemblement nécessaire, encore une fois, pour être capable de gagner dans ce pays.
20:11 Donc moi, ce que je cherche, c'est à rassembler.
20:14 Et je pense que les conditions concrètement sont possibles.
20:17 Je vais vous dire une chose qui va peut-être vous étonner par rapport au climat.
20:20 C'est qu'en réalité, si on prend un peu de profondeur sur les dernières décennies,
20:26 la gauche et les écologistes n'ont jamais été aussi d'accord sur l'essentiel.
20:31 D'accord pour remettre en cause les politiques qui sont au service des grands groupes et
20:35 des hyper-riches et qui cassent les services publics.
20:38 D'accord sur la transition, la bifurcation écologique.
20:41 On a beaucoup de questions, il reste deux minutes.
20:44 Notamment, on voudrait donner la parole.
20:45 Donc je vais envoyer un message d'espoir.
20:46 Il y a beaucoup de leaders politiques qui sont…
20:48 Et on n'a pas trop trop d'espoir ce matin.
20:50 Voilà, Elodie est au standard.
20:51 Je voulais dire chez les auditeurs.
20:52 Mais en tout cas, moi j'ai vraiment l'optimisme de la volonté.
20:56 Elodie, bonjour.
20:57 Oui, bonjour, merci de prendre ma question.
20:59 Je vous en prie.
21:00 Je suis de gauche, je l'ai toujours été.
21:02 Je suis à peu près de la même génération que Clémentine.
21:05 Je suis empourée de gens de gauche qui votent à gauche depuis des années.
21:09 Mais pour nous, Jean-Luc Mélenchon, ce n'est pas possible.
21:11 Le problème, c'est Jean-Luc Mélenchon, le paternalisme, l'autoritarisme, le ceinture
21:15 et bretelles.
21:16 Moi j'entends, c'est ma famille politique.
21:18 Mais est-ce qu'une autre insoumission n'est pas possible ? Et est-ce que ce n'est pas
21:22 le moment de voter une motion d'exclusion de Jean-Luc Mélenchon ?
21:26 Merci Elodie pour cette question Clémentine.
21:28 On te note un sans langue de bois s'il vous plaît.
21:30 Sans langue de bois, moi je ne suis pas pour exclure, je suis pour inclure pour l'instant.
21:33 Je suis pour qu'on arrive à faire en sorte…
21:35 La question est, est-ce qu'il y a un problème Jean-Luc Mélenchon ?
21:38 Mais je pense que c'est une erreur de focaliser.
21:41 Je pense qu'il y a un problème de culture politique et d'incapacité.
21:46 Ben si, bien sûr que oui.
21:47 Et d'incapacité, je vois Léa Salamé qui fait de la régie.
21:50 Non, non, non, on parlait à la régie.
21:51 Non, à la technique, il me dit que c'est fini.
21:52 D'accord, d'accord.
21:53 Le problème depuis un an, c'est que la NUPES, il y a sans doute une crise des directions.
21:59 C'est-à-dire que nous n'avons pas réussi à transformer l'essai alors que c'était
22:03 formidable d'avoir créé la NUPES, que l'espoir a été là et qu'on a l'impression
22:07 depuis un an qu'on n'est pas effectivement à niveau de la promesse qui s'était enclenchée
22:12 avec la création de la NUPES.
22:14 Donc là, normalement, nous devrions dire que les directions doivent se retrouver vite
22:18 ensemble et trouver des manières de fonctionner qui font vivre le pluralisme, qui font grandir
22:25 notre cohérence politique.
22:26 Jean-Luc Mélenchon, il peut peut-être écouter sa radio ce matin et se dire « c'est
22:28 moi qui ai fait les 22%, tous les autres, il n'y a personne qui s'impose en dehors
22:31 de moi, ce qui est vrai dans les sondages d'opinion, je suis le seul et les autres
22:35 n'ont qu'à me suivre ».
22:36 Alors, moi, je vous réponds que la course au pouvoir…
22:37 Qu'est-ce que vous répondez à ça ? Aujourd'hui, quand on voit les sondages, même François
22:41 Ruffin qui commence à émerger, il est très très loin derrière Jean-Luc Mélenchon.
22:44 La course au pouvoir pour 2027 n'est pas une course solitaire.
22:48 Voilà, ça, ça n'est pas possible.
22:50 Donc la question qui nous est posée, c'est comment nous mettons en place un dispositif
22:55 qui permet de créer de la dynamique politique et de l'espoir.
22:58 Et ça, je pense que c'est possible et en tout cas, moi, je vais mettre toute mon énergie
23:02 dans les mois et les années qui viennent pour qu'on aurait réussition ce pari indispensable.
23:06 Merci Clémentine Hottin, députée RFI NUP de Seine-Saint-Denis.

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