Dans La Matinale, Paul Sugy, journaliste pour Le Figaro, a évoqué les sanctions prises contre Raquel Garrido : «C’est l’hypocrisie d’un parti qui réclame une VIe République, plus transparente, mais qui fait la guerre ouverte à ceux qui critiquent la ligne».
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00:00 Depuis plusieurs mois, la députée de Seine-Saint-Denis avait été à l'avant-garde des rebelles,
00:03 suivie par Alexis Corbière, Clémentine Autain ou encore François Ruffin.
00:06 Dans mon journal préféré, même, elle a allé jusqu'à dire, il y a quelques semaines,
00:10 je la cite, "Jean-Luc Mélenchon n'a fait que nuire depuis dix mois".
00:15 Bon, ça lui a coûté cher.
00:16 Une convocation disciplinaire qui s'est soldée par une mise à l'écart pendant quatre mois
00:20 du groupe parlementaire.
00:21 En clair, elle n'aura plus le droit de poser des questions en séance, par exemple.
00:24 Et c'est la même durée que la suspension qui avait été imposée à Adrien Quatennens,
00:27 qui lui avait été condamné pour des violences conjugales.
00:30 La différence, c'est que bien sûr, celui-ci était d'une loyauté sans faille à l'égard du patron.
00:36 Ce que ça montre en clair, Paul, c'est qu'il n'y a pas de place pour les voix dissonantes
00:40 à la France insoumise.
00:41 Oui, au fond, c'est l'éternelle histoire de ceux qui voient plutôt la paille dans l'œil
00:45 du voisin avant de s'atteler à la poutre qu'il y a dans le leurre, si vous me permettez
00:48 ce détour, par l'évangile de Saint-Mathieu, que je cite parce que Jean-Luc Mélenchon
00:51 lui-même le cite parfois dans ses meetings.
00:52 C'est l'hypocrisie d'un parti qui réclame une 6ème République plus transparente ou
00:56 plus démocratique, mais en même temps qui fait la guerre ouverte à ceux qui critiquent
01:00 la ligne.
01:01 L'hypocrisie d'un mouvement qui se proclame insoumis mais qui coupe le micro aux députés
01:04 qui prennent le mot insoumission au pied de la lettre.
01:06 L'hypocrisie enfin d'un chef qui avait annoncé sa mise en retrait, mais qui restait tellement
01:10 présent qu'il veille même à ce qu'on réduise au silence tous ceux qu'il critique.
01:13 Alors Clémentine Autain s'est indignée hier, elle a dit "on ne règle pas des divergences
01:17 politiques par des sanctions bureaucratiques".
01:19 La belle affaire après tout dans les grandes heures de la gauche marxiste, c'était autrement
01:23 qu'on faisait l'épurge et la camarade Garrido au fond peut déjà se féliciter
01:26 d'avoir évité le goulag.
01:27 Au fond le parti s'est modernisé.
01:29 Il faut dire aussi que si elle était vraiment courageuse, mais là on commence à toucher
01:33 aussi du doigt la véritable hypocrisie dans cette affaire, il y a bien longtemps que Raquel
01:37 Garrido et ses amis auraient claqué la porte du parti ou créé un groupe dissident comme
01:41 il en avait été un tout petit peu question à un moment.
01:43 Mais si l'envie les chatouillait, Jean-Luc Mélenchon lui aurait beau jeu de leur rappeler
01:46 une chose, c'est qu'ils ne doivent au fond leur indignité de député qu'à lui et
01:49 aux circonscriptions gagnables qu'il leur a donné.
01:52 [Musique]
01:55 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]