• il y a 6 mois
L’ancien ministre Philippe de Villiers était l’invité de Face à de Villiers, ce vendredi 17 mai, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur la mort des agents pénitentiaires dans l’Eure: «La vérité, c’est qu’ils sont les premiers témoins de l’État qui s’effondre. La vérité, c’est aussi qu’on aurait pu éviter ça».

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Transcription
00:00Il faut dire la vérité.
00:04Pour que les familles fassent leur deuil, il faut qu'on leur dise la vérité.
00:08Et qu'on accepte de dire aux Français la vérité.
00:12Et la vérité, c'est qu'ils sont aux premières loges,
00:19ils sont aux premiers feux,
00:20ils sont les premiers témoins de l'État qui s'effondre.
00:25Entre une autorité qui n'est plus dissuasive
00:31et des puissances privées maléfiques qui n'ont plus peur,
00:35le rapport de force s'est inversé.
00:39C'est ça, la vérité.
00:42Et ils en ont assez qu'après chaque drame,
00:49le pouvoir politique tient le même discours
00:56avec toujours cette éloquence convenue.
01:05Nous serons intraitables,
01:07qui rappelle le mot de Paul Reynaud en 40.
01:11La route du fer n'était jamais coupée, on l'a vu.
01:15Et puis la cérémonie, la République des chrysanthèmes,
01:18la cérémonie aux invalides,
01:20c'est-à-dire qu'on leur dit merci quand ils sont morts.
01:25Mais la vérité, c'est aussi qu'on aurait pu éviter ça.
01:36Et je vais plus loin dans la réponse à votre question.
01:39Les surveillants se sont vus retirer le droit
01:43de fouiller les détenus à la sortie du parloir.
01:49Et c'est ainsi qu'on a constaté cet après-midi,
01:51c'est une information exclusive de CNews,
01:54qu'il y avait 14 portables qui se promenaient dans les cellules.
01:59C'est-à-dire que les cellules regorgent de portables et de drogues.
02:03Et donc l'affaire du fourgon n'aurait pas eu le même déroulement
02:08s'il y avait la poigne dans les prisons
02:11et s'il n'y avait pas cette directive européenne
02:13qui a obligé le garde des Sceaux en 2009, Rachida Dati,
02:19à faire cette loi, plus de fouilles dans les prisons.
02:26Je voudrais dire quelque chose que j'ai en moi depuis longtemps,
02:32parce que quand j'étais président du Conseil Général,
02:34mon bureau était en face de la maison d'arrêt à La Roche,
02:37donc je suis allé souvent.
02:39Et donc j'ai rencontré dans ma vie ce qu'on appelait les matons,
02:46les surveillants pénitentiaires.
02:48Et il ne suffit pas de leur dire la vérité, de justifier leur colère.
02:52Il faut aussi que nous, les Français, nous leur disions
02:55vous êtes notre fierté. Pourquoi ?
02:59Réfléchissons un instant.
03:02Vous êtes, face aux détenus,
03:07les miroirs de l'innocence qu'ils ont blessée.
03:13Vous êtes, dans leurs regards,
03:18l'espoir d'une rectitude retrouvée.
03:24C'est un métier difficile, ingrat, mais noble de vivre
03:30au contact de la déchéance, d'être, en quelque sorte,
03:34les piolets sur la pente de ceux qui chutent,
03:43qui ont chuté, qui rechuteront.
03:45Mais c'est un métier, c'est un beau métier,
03:48c'est un métier nécessaire,
03:50parce que sans eux, il n'y a plus de rempart.
03:55Le mur de la prison, c'est le dernier rempart
03:57pour que nous puissions nous vivre libres.
04:00Sous-titrage ST' 501

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