SMART IMPACT - Emission du mercredi 8 novembre

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Mercredi 8 novembre 2023, SMART IMPACT reçoit Laetitia Carle (Directrice générale France, Greenly) , Pauline Arnaud-Blanchard (Directrice Générale, Association h'up entrepreneurs) , Marina Cozzika (Directrice marketing adjointe, Kantar Insights) et Cédric Turini (Directeur du développement coopératif et sociétal, Fédération Nationale des Caisses d’Épargne)

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00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Smart Impact pour ce nouvel épisode,
00:12 votre rendez-vous dédié à la transformation environnementale et sociétale de notre économie,
00:19 à découvrir sur Bismarck, bismarck.fr et sur tous les réseaux sociaux.
00:23 De Bismarck au sommaire de cette édition,
00:26 l'invité de Smart Impact est aujourd'hui dédié à H-UP,
00:30 une asso d'entrepreneurs en situation de handicap.
00:33 Depuis six ans, les trophées H-UP Entrepreneurs récompensent les meilleurs entrepreneurs en situation de handicap
00:40 et cette année encore, Bismarck est partenaire de cet événement
00:44 qui met en lumière les aventures des aventures entrepreneuriales uniques.
00:47 On reçoit dans un instant Pauline Arnaud Blanchard, directrice générale de l'association H-UP Entrepreneurs.
00:53 Ensuite, le débat, on détaille l'étude Kantar Insight, consommation responsable.
00:59 Cette étude s'attache à comprendre quels sont les enjeux prioritaires en matière de RSE pour les consommateurs
01:06 et sur lesquels les entreprises peuvent et doivent agir selon leur secteur.
01:11 Pour en parler, on recevra dans un instant Marina Kozica, directrice marketing adjointe de Kantar Insight
01:18 et Cédric Turigny, directeur du développement coopératif et sociétal de la Fédération nationale des caisses d'épargne.
01:25 Pour finir, dans Smart Ideas, on reçoit Greenly, une startup qui mesure le bilan carbone des entreprises.
01:31 Une fois cela effectué, Greenly les accompagne dans la définition d'une feuille de route
01:36 pour les aider à s'aligner dans une trajectoire compatible avec les accords de Paris.
01:41 On en parlera avec Laetitia Carle, directrice générale France de Greenly.
01:46 Bienvenue à vous tous qui nous rejoignez. Smart Impact, c'est parti !
01:51 Et c'est parti pour l'invité de Smart Impact. Aujourd'hui, nous sommes ravis de recevoir sur ce plateau
02:02 Pauline Arnaud Blanchard, directrice générale de l'association H-UP Entrepreneur. Bonjour !
02:07 Bonjour Pauline, bonjour à tous !
02:09 Comme je le disais en introduction, depuis 6 ans, les trophées H-UP Entrepreneur
02:14 récompensent les entrepreneurs en situation de handicap.
02:17 Cette année encore, Bismarck est partenaire de cet événement et on recevra même ici sur ce plateau
02:23 les lauréats. Pour commencer, Pauline Arnaud Blanchard, pourriez-vous nous détailler
02:27 quel est le rôle de votre association ?
02:29 Le rôle de notre association H-UP Entrepreneur, c'est déjà de rendre visibles des invisibles.
02:35 Je ne sais pas si vous le saviez Pauline, mais il sont 80 000 en France
02:39 à être chef d'entreprise en situation de handicap, déjà en activité.
02:43 Ils sont plus de 8 000 audacieux à oser se lancer dans l'aventure chaque année pour créer une entreprise.
02:48 Je ne sais pas si vous en aviez entendu parler avant, en tout cas moi, il y a 15 ans, ce n'était pas le cas.
02:53 Et donc c'est pour cette raison que 4 chefs d'entreprise en situation de handicap,
02:57 Didier Roche, Franck Pruvaud, Jean-Luc Ogody, Jérôme Adam et moi-même, je suis également co-fondatrice,
03:02 nous avons voulu créer ce mouvement associatif H-UP Entrepreneur
03:06 pour représenter ces entrepreneurs en situation de handicap
03:10 et accélérer leur réussite en les accompagnant.
03:13 Donc vous avez dit 80 000 entrepreneurs en France, mais vous, vous en accompagnez combien aujourd'hui ?
03:19 Nous en avons accompagné depuis que nous existons 2 500 et chaque année, nous en conseillons 600.
03:25 Nous en incubons nous-mêmes environ 400.
03:28 D'accord. Ah oui, c'est quand même assez...
03:31 Quelle est la mission de H-UP Entrepreneur, Pauline ?
03:35 La mission d'H-UP Entrepreneur, c'est d'être un incubateur militant.
03:38 C'est donc à la fois de représenter, valoriser aussi les représentations autour des entrepreneurs en situation de handicap,
03:44 d'être un peu leur porte-parole et également les accompagner de manière très rapprochée,
03:48 à la manière d'un incubateur pas tout à fait comme les autres néanmoins,
03:52 pour réunir tous les ingrédients de succès pour les futures entreprises.
03:56 Et c'est quoi les ingrédients de succès alors ?
03:58 Eh bien les ingrédients de succès, évidemment, c'est bien sûr ne pas entreprendre seul dans son coin,
04:02 donc amener une mise en réseau.
04:04 La deuxième chose, c'est quand on entreprend, on n'a pas forcément toutes les compétences,
04:08 on a besoin de s'entourer.
04:09 C'est donc d'être entouré, d'être coaché, d'être mentoré,
04:12 pour avoir accès aux compétences qui éclairent aussi les décisions et prendre des risques,
04:16 on va dire, raisonnables ou en tout cas éclairés.
04:19 La troisième chose, c'est tout simplement de prendre confiance en soi,
04:23 prendre confiance dans son potentiel entrepreneurial pour envisager cet avenir.
04:27 C'est quand même un sacré coup d'audace, c'est d'ailleurs le thème de cette année, de ces trophées,
04:31 que d'entreprendre encore plus quand on est une personne en situation de handicap
04:35 et que toute votre vie, on vous a dit "non mais tu sais, pour toi c'est bien de travailler en ESAT,
04:40 en entreprise adaptée, de passer de telle formation à tel lycée,
04:44 d'avoir toujours eu un parcours téléguidé, là c'est le grand saut,
04:47 c'est la prise d'initiative par excellence".
04:49 Donc voilà, la confiance en soi peut ne pas être toujours là pour faire ce grand saut.
04:53 Mais comment ces entrepreneurs en situation de handicap,
04:58 comment ils font pour faire le grand saut s'ils ont toujours été téléguidés du coup ?
05:02 Alors, la plupart des personnes en situation de handicap que nous accompagnons,
05:06 la moyenne d'âge des personnes que nous accompagnons, on est plutôt entre 35 et 40 ans,
05:10 ont déjà eu un premier parcours de vie professionnel,
05:13 en entreprise, en entreprise adaptée ou en ESAT.
05:16 Et d'ailleurs, soit dite en passant, c'est déjà une première expérience sur laquelle ils s'appuient
05:21 et heureusement que ces entreprises existent et c'est formidable.
05:24 Mais pour autant, ces personnes n'ont peut-être pas tout à fait réalisé leur plein potentiel,
05:28 ne se sont pas tout à fait épanouies ou en tout cas ne sentent qu'il y a matière
05:33 à lancer son propre projet après ce premier vécu professionnel.
05:36 Donc c'est le fruit d'un cheminement personnel.
05:38 Évidemment, l'idée ne vous vient pas un beau matin comme ça.
05:41 Ça fait un moment que le rêve entrepreneurial est là, sans oser dire son nom,
05:45 et à un moment, ça devient incontournable de se dire "voilà, mon rêve,
05:48 c'est vraiment que j'ai envie de monter ma boîte".
05:50 Et je rencontre H-HOP lors d'un salon, par bouche à oreille, via les médias
05:55 ou parce que j'ai rencontré déjà un chef d'entreprise en situation de handicap.
05:58 Eh bien, ces rencontres-là sont déterminantes pour susciter le déclic.
06:01 Vous le disiez, vous aidez des futurs entrepreneurs à se lancer, mais vous ne faites pas que ça
06:08 parce que vous pouvez aussi aider des entrepreneurs déjà en activité
06:12 qui peuvent avoir un accident et qui sont en situation de handicap à maintenir leur société.
06:19 Comment vous encouragez ces personnes, parce que ça doit être compliqué,
06:24 c'est une nouvelle vie qui commence, comment ça se passe de ce côté-là ?
06:28 Sur le deuxième volet, le deuxième public ?
06:30 Comment ça se passe ? Généralement, c'est un coup de massue
06:33 lorsqu'on rencontre le handicap au cours de sa vie, de manière accidentelle,
06:36 brutale ou plus progressive, et ça dépend complètement des cas de figure.
06:40 Il y a déjà le temps du deuil et de l'acceptation.
06:43 Ce temps-là est incompressible, il appartient à chacun.
06:45 Généralement, ce n'est pas sur cette phase-là que nous allons intervenir.
06:48 C'est une phase qui est très personnelle.
06:50 Vient ensuite le second temps du rebond.
06:52 Je suis descendue tout au fond, tout au fond, tout au fond, j'ai fait le deuil,
06:55 j'ai accepté la nouvelle situation et j'ai envie de rebondir.
06:58 C'est le cas par exemple de Caroline, ancienne pâtissière,
07:02 qui a monté sa société au Stobox après avoir connu un accident de ski grave
07:06 qui l'a laissé paraplégique.
07:08 C'est le cas d'un des fondateurs du Guide du Routard,
07:10 qui après des mois, des mois, des années, des années d'hospitalisation,
07:13 a voulu monter son entreprise, en l'occurrence le Guide du Routard,
07:17 M. Glowagen, et c'est le cas de tant d'autres.
07:20 Donc, il y a le temps personnel incompressible sur lequel nous, on n'agit pas,
07:23 et puis le temps du rebond, où j'ai ce rêve, j'ai envie d'entreprendre,
07:27 je cherche des informations, je cherche à me sécuriser aussi dans ce pari,
07:30 et c'est là qu'Hashop intervient, peut-être pour donner quand même
07:33 quelques points de repère dans cette prise de risque,
07:35 aussi se dire, ok, cette situation de handicap,
07:38 elle amène des contraintes, mais elle amène aussi des opportunités,
07:41 c'est aussi tout un écosystème d'entraide à appréhender,
07:44 et donc on aide les personnes à découvrir cet écosystème d'entraide,
07:47 et puis c'est toute une communauté de chefs d'entreprise qui sont extrêmement épanouis,
07:51 après être revenus de cette période de deuil et d'acceptation.
07:54 Donc, je dirais qu'on arrive au moment qui est le plus opportun pour la personne,
07:57 pour la réassurer, lui donner confiance en l'avenir,
08:00 dans son potentiel entreprenarial, et se dire que c'est loin d'être la fin de la route,
08:04 c'est plutôt le début.
08:05 Donc, on comprend que l'entraide est essentielle,
08:08 vous travaillez avec des bénévoles, ils sont qui ces bénévoles ?
08:12 D'ailleurs, c'est une occasion de les remercier, ces fameux 450 bénévoles.
08:17 Alors bénévoles, ça dit mal son nom, parce que ce sont des professionnels bénévoles,
08:21 ce sont des personnes en activité, qu'ils soient coachs ou professionnels en entreprise,
08:25 simplement ils font don de leur temps et de leurs compétences à l'association HEP Entrepreneur.
08:30 Ce sont aussi bien des jeunes étudiants, des jeunes diplômés,
08:33 que des cadres très expérimentés, qui ont en tout cas la conscience
08:37 qu'ils peuvent transmettre des compétences utiles à un entrepreneur.
08:40 Nous les recrutons, si je puis dire comme ça, à travers un certain nombre de partenariats,
08:44 de plateformes d'engagement, Vendredi, Coeo, Microdon, Wenobi,
08:49 je les remercie d'ailleurs aussi à cette occasion,
08:51 où ce sont des membres de la communauté HEP, donc des bénévoles de la première heure.
08:56 En tout cas, ce sont vraiment des personnes engagées,
08:59 qui deviennent d'ailleurs des ambassadeurs de ce sujet, de l'inclusion dans leurs entreprises,
09:03 et on se rend compte aussi, à travers des partenariats entreprise que l'on noue,
09:06 que justement cette notion d'engagement collaborateur,
09:08 elle est aujourd'hui essentielle dans la politique RSE des entreprises,
09:11 je vous en parlerai peut-être dans le sujet d'après,
09:13 et en tout cas, on amène cette brique-là dans l'engagement des collaborateurs en entreprise,
09:18 et je dirais que c'est un engagement à la fois individuel et collectif,
09:21 qui peut être très fédérateur.
09:22 Je vous propose pour finir, qu'on dise un mot peut-être sur les trophées HEP Entrepreneurs,
09:28 pour lesquels sont Bismarck tes partenaires, ce que je disais en introduction,
09:33 est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que vous récompensez lors de ces trophées ?
09:37 Merci beaucoup.
09:38 Les trophées HEP Entrepreneurs, c'est donc la 6e édition,
09:41 je rends hommage ici à notre conseil d'administration,
09:44 notre président Hamou Boikaz, notre président d'honneur Didier Roche,
09:47 qui ont été un peu les à l'origine de ces trophées il y a 6 ans.
09:50 Notre volonté dans ces trophées, c'était pas d'être le énième trophée d'entrepreneuriat,
09:54 c'était plutôt au contraire de saluer le parcours de résilience d'hommes et de femmes,
09:59 qui ont fait ce pari fou d'entreprendre.
10:02 Ce que nous récompensons, c'est vraiment l'élan, le parcours de ces hommes et de ces femmes,
10:06 d'où sont-ils partis, où sont-ils arrivés aujourd'hui,
10:10 quelles activités ont-ils créés en lien avec leur parcours de vie.
10:13 Et c'est pas tellement la taille des boîtes, le chiffre d'affaires, le nombre de salariés,
10:16 savoir qui a les plus gros biceps, c'est vraiment cet élan, ce parcours remarquable de ces hommes et ces femmes.
10:22 Et je peux vous dire que chaque année, c'est une centaine de candidatures que l'on reçoit,
10:26 c'est très très dur de les départager.
10:28 11 nominés à ce jour, et puis il y aura 4 lauréats,
10:31 un vote du public sur lequel je vous invite encore à voter,
10:34 c'est un vote live jusqu'au jour J, h-up.fr/vote.
10:39 On a un chiffre à battre cette année, c'est 4500 votes du public l'année dernière,
10:44 donc on espère embarquer le grand public encore plus cette année.
10:48 Mais voilà, ce sont à chaque fois des rencontres exceptionnelles.
10:50 Encore une fois, c'est pas des surhommes et des surfemmes,
10:52 c'est par contre des parcours assez remarquables, et je vous invite à les découvrir.
10:56 On les découvrira, rendez-vous donc le 15 novembre prochain au Carré du Temple à Paris.
11:02 Merci beaucoup Pauline Arnault-Blanchard, directrice générale de l'association H-up Entrepreneurs.
11:08 Et quant à nous, on se retrouve tout de suite pour le débat.
11:10 Et c'est parti pour le débat de Smart Impact.
11:19 Nous sommes ravis de se voir aujourd'hui Marina Kozica,
11:22 directrice marketing adjointe de Kantar Insight. Bonjour.
11:25 Bonjour Pauline.
11:26 Et Cédric Turini, directeur du développement coopératif et sociétal
11:29 de la Fédération Nationale des Caisses d'Épargne. Bonjour.
11:32 Bonjour.
11:33 Alors on va pouvoir détailler ensemble les enseignements de cette étude.
11:36 Mais pour commencer Marina Kozica, est-ce que vous pourriez nous parler un peu de l'étude ?
11:41 Quel était le but de cette étude ?
11:42 Alors tout à fait. Donc merci déjà pour l'invitation.
11:44 Donc c'est une étude que nous avons réalisée pour la troisième année consécutive
11:48 autour des thématiques de l'ARSE qui comptent pour les consommateurs.
11:52 Alors on a interrogé 33 000 consommateurs à travers le monde, dont 1000 en France.
11:57 On est intervenu sur 33 marchés et on leur a posé la question sur 42 secteurs.
12:06 Donc c'est une étude extrêmement robuste.
12:08 Si vous avez une idée du type de questionnaire qui est posé, c'est souvent entre 15 et 20 minutes.
12:14 Là c'est vraiment 45 minutes et ça nous a permis d'avoir énormément de data
12:18 pour comprendre le comportement des consommateurs concernant l'ARSE
12:23 au sein des entreprises et des marques.
12:25 Donc une étude très robuste.
12:27 Et ce n'est pas la première fois que Cantar le fait, ça fait 5 ans que c'est vraiment au cœur de notre engagement.
12:34 En interne, puisque nous avons un comité RSE qui est très présent pour les salariés,
12:40 et en externe auprès de nos clients, elle infuse toutes nos expertises, toute notre offre.
12:45 Donc c'est la Cantar Sustainability Sector Index que nous menons cette année avec beaucoup d'impact
12:52 vu que c'est un sujet qui passionne énormément nos clients, dont Cédric,
12:56 dont nous avons été ravis de recueillir son témoignage.
12:59 Vous disiez que c'était une étude très robuste et tout ça,
13:02 ça vous permet aussi de voir comment la France se situe par rapport aux autres pays du coup ?
13:07 Tout à fait. Alors on a recueilli 5 enseignements principaux.
13:12 Le premier étant que les Français sont encore un peu climatosceptiques.
13:16 Donc même s'ils sont 71% à déclarer que le changement climatique est dû à l'activité humaine,
13:25 cela veut dire qu'ils sont 29% à penser que ce n'est pas le cas.
13:29 Et quand on creuse un petit peu, ils sont 16% à déclarer que le changement climatique a d'autres causes.
13:38 Ils sont 6% à déclarer que le changement climatique n'existe pas et 7% qui n'ont pas d'avis.
13:44 En fait, qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'il y a encore énormément d'éducation à faire.
13:48 Il faut les éduquer, leur faire comprendre que le changement climatique est là.
13:56 Alors la moyenne en France est à 29%, la moyenne mondiale est à 26%.
14:07 Le consommateur français est très très exigeant et on ne la lui fait pas.
14:12 Parce que par exemple, concernant le greenwashing, ça concerne tous les secteurs,
14:19 mais vraiment tous les secteurs sont impactés et à un très haut niveau.
14:22 Ils sont 51% à déclarer qu'ils ont pris les marques en flagrant délit de greenwashing,
14:28 de fausses informations qui ont été transmises.
14:31 Et pourquoi c'est important cette problématique de greenwashing ?
14:35 C'est tout simplement que les marques fortes reposent sur de la confiance.
14:39 Et si la confiance est rompue, le consommateur n'ira pas vers la marque, il n'ira pas vers l'entreprise.
14:46 Donc c'est très important de créer du lien, comme le montre notre étude Cantar-Brandy cette année
14:51 sur le top 50 des marques françaises les plus puissantes.
14:54 Le socle vraiment d'une marque forte, c'est la confiance.
14:59 On aura l'occasion de revenir après peut-être un peu plus en détail sur les enseignements de l'étude dont le greenwashing.
15:05 Mais avant ça, dans votre secteur d'activité, Cédric Turni, la banque, quelles sont les priorités ?
15:11 Est-ce que c'est des priorités plutôt environnementales ou plutôt sociétales ?
15:15 Alors je dirais les deux. Les deux grandes priorités du secteur et des caisses d'épargne aujourd'hui,
15:21 c'est d'une part d'adresser le sujet du changement climatique.
15:25 Et donc on a évidemment un axe important de notre projet stratégique,
15:29 à la fois sur comment nous pouvons accompagner le financement notamment des énergies renouvelables par exemple,
15:37 mais aussi comment nous pouvons accompagner nos propres clients,
15:40 que ce soit nos clients particuliers, que ce soit nos clients entreprises.
15:43 Donc ça c'est un des enjeux forts du secteur.
15:46 Le deuxième enjeu, il est plus social. Il a trait notamment à la question de l'inclusion.
15:52 Et justement on voit que dans les résultats sur le secteur banque en France,
15:57 on voit que les consommateurs sont très préoccupés par les enjeux sociaux.
16:00 Et justement il se situe où le secteur bancaire dans le baromètre Marina ?
16:05 Plutôt dans le bas de notre index.
16:11 Tout simplement parce que les Français sont des consommateurs très exigeants.
16:17 Ils attendent beaucoup le secteur bancaire sur toutes les problématiques d'inclusion, de diversité,
16:27 de place de la femme notamment pour qu'elle puisse avoir un compte bancaire, qu'elle puisse être indépendante.
16:32 Et donc il y a un doute qui subsiste dans l'esprit des consommateurs que les banques,
16:42 mais ça concerne tout le secteur, ne luttent pas assez contre l'évasion fiscale,
16:47 ne prennent pas assez ces responsabilités de ce côté-là de lutter contre la pauvreté.
16:52 On est quand même dans un contexte d'inflation assez dur.
16:55 Et rappelons-nous qu'en 2016, BlackRock, qui est le premier gestionnaire d'actifs mondial,
17:01 avait déjà recommandé à l'époque que tous les investissements se fassent sur l'économie verte.
17:07 Et donc le consommateur forcément retient tout ça.
17:12 Et quand il a l'occasion de retoquer certains secteurs, il le fait mais sans hésitation.
17:19 Par ailleurs, quand il remarque qu'un secteur est vertueux ou apparaît, par exemple, fait du bien à la planète,
17:27 je vais prendre trois secteurs, notamment celui des substituts aux produits laitiers,
17:32 les laits de soja, les véhicules hybrides ou le secteur laitier classique,
17:41 en fait, ils sont valorisés par le consommateur.
17:44 À l'inverse, des secteurs moins vertueux, parce que le secteur finance est au milieu de classement,
17:50 tout en bas, on trouve tout ce qui est vapotage, cigarettes, les boissons aromatisées,
17:57 les produits pour bébés, tout ce qui est énergie, gaz, énergie avec du pétrole,
18:07 enfin, vous voyez, ce type d'énergie, tout ça, c'est plutôt considéré comme ayant un impact négatif.
18:14 Mais ça ne veut pas dire que les consommateurs sont dupes.
18:19 Parce que, par exemple, même si certains secteurs sont bien classés du point de vue impact sur la planète,
18:26 ça n'empêche pas le consommateur de remarquer qu'ils font du greenwashing.
18:30 Je vais prendre l'exemple des véhicules électriques.
18:32 On sait tous que c'est compliqué pour l'extraction des matériaux permettant de faire les batteries.
18:38 Donc, au contraire, les consommateurs français considèrent que ce secteur fait du greenwashing.
18:46 Le secteur du vapotage, par exemple, qui est très mal classé, comme ayant un bilan positif pour la planète,
18:52 au contraire, il est perçu par les consommateurs comme faisant moins de greenwashing.
18:57 Donc voilà, le consommateur, en fait, il est, ce qu'on a interrogé, en tout cas dans cette étude, est assez fin.
19:04 Ça revient aussi à la confiance que vous évoquiez tout à l'heure.
19:08 Selon vous, Cédric Turini, sur quel levier les entreprises, en règle générale, et plus particulièrement dans votre secteur d'activité,
19:15 sur quel levier ces entreprises-là doivent agir pour obtenir la confiance du consommateur ?
19:20 On est bien sur la question de la confiance, on est donc sur la question de la perception par les consommateurs.
19:24 Et donc, je crois que le levier principal, c'est la preuve.
19:28 Et d'ailleurs, nous, en tant que banque coopérative, à la fois 100% régionale et qui appartient à nos clients sociétaires,
19:35 on se doit d'apporter systématiquement des preuves à ce que l'on dit et à nos engagements.
19:39 Et donc, c'est pour ça qu'on a, depuis un an, passé un contrat d'utilité avec nos clients.
19:44 Et donc, on liste un certain nombre de preuves très concrètes de notre engagement sociétal.
19:48 Et je vous donne deux exemples sur le sujet, notamment, qui semblent beaucoup intéresser nos clients, sur le sujet de l'inclusion.
19:55 Je vous donne deux exemples. Un premier exemple, c'est l'action qu'on peut développer aujourd'hui sur l'éducation financière.
20:01 On forme plus de 50 000 Français aujourd'hui au sujet du budget, de la consommation,
20:07 parce qu'on sait qu'une partie de la population française, et même une grande partie aujourd'hui, maîtrise mal ces sujets.
20:13 Et puis, l'autre exemple que je peux vous apporter, c'est tout le travail qu'on fait, notamment, sur des Français modestes,
20:19 via, notamment, notre activité de microcrédit. Et donc, là, on va proposer un financement adapté
20:24 pour des personnes qui, traditionnellement, ont des difficultés à emprunter pour financer un projet de vie.
20:30 C'est notamment l'achat d'un véhicule quand on doit trouver du travail.
20:33 Et donc, ça, ce sont des preuves concrètes. Ce sont des projets qu'on développe partout en France.
20:37 Et je crois qu'il faut être très factuel quand on communique, notamment, sur sa RSE.
20:41 — Donc, pour vous, la réponse de la part des marques, c'est la réponse par la preuve. Est-ce que vous êtes d'accord avec ça, Marina ?
20:47 — Tout à fait. Tout à fait. Il faut vraiment apporter des preuves. Et c'est comme ça que les consommateurs et marques
20:56 créeront un lien, parce qu'on voit, en fait, que plus les consommateurs s'informent, plus la méfiance envers les marques augmente,
21:04 plus ils ont le sentiment de greenwashing. Et plus ils s'éduquent, en fait, plus il y a un éloignement et un gap, en fait, entre les...
21:12 Voilà. Et donc il faut absolument éduquer le consommateur. Ça passe parce que les marques ont un énorme rôle à jouer.
21:21 Il faut imaginer que lorsqu'on interroge les Français sur qui doit agir pour l'environnement, pour la planète...
21:27 — C'est les marques. — Alors en premier, c'est le gouvernement, à 74 %, mais ensuite, ce sont les marques qui sont citées.
21:33 À 54 %, les Français disent que ce sont les marques. Et le consommateur français, je vous l'ai dit, est exigeant, mais il est encore plus exigeant
21:42 que le reste du monde et de l'Europe, parce que c'est vraiment très important. Et est-ce qu'il est satisfait pour l'instant ? Non.
21:49 — Donc le chemin reste encore assez long. — Tout à fait. Ils sont 26 % à déclarer qu'ils sont satisfaits de ce que font les marques.
21:55 C'est très peu. Il y a un énorme chemin encore à parcourir. Ça passe par l'éducation. On se connaît avec Cédric. C'est-à-dire qu'on a déjà discuté
22:06 de l'engagement des caisses d'épargne. Je sais ce qu'il fait. Mais en fait, j'ai discuté avec beaucoup de gens qui m'ont dit
22:12 qu'ils n'étaient pas au courant de ce qui s'était fait. Donc il y a beaucoup de travail de communication, de l'engagement, de la place des femmes.
22:19 Je me souviens beaucoup de la place qu'a donnée la caisse d'épargne aux femmes au XIXe siècle, leur permettant d'avoir un compte bancaire,
22:27 un livret A, de pouvoir ouvrir ce compte bancaire sans demander l'autorisation de leur mari. C'est très important de le faire,
22:35 parce que comme l'a appris Cédric, c'est après. La loi est arrivée en 1960. Voilà. C'était bien plus tard.
22:45 – Et donc dans les caisses d'épargne, c'était en quelle année ? – En 1880. – Ah oui, d'accord. Bien avant la loi. D'accord.
22:53 – Donc c'est pour ça, c'est important de le répéter et de le marteler, ce que font les marques. Parce que moi, je vais parler d'empreintes environnementales.
23:00 Ce n'est absolument pas le sujet prioritaire pour le secteur banque, finances, assurances. Mais le sujet de l'environnement est très important pour les Français.
23:09 – Évidemment, ça dépend des secteurs d'activité. Les priorités sont différentes selon les secteurs d'activité.
23:15 – Voilà, tout à fait. Mais par exemple, Cédric m'a parlé de l'initiative de la Fondation des caisses d'épargne, qui est d'affrêter le BELM,
23:23 le célèbre 3 Ma, et d'aller chercher la flamme olympique à Athènes dans 6 mois. Et donc le bilan carbone sera positif, en tout cas,
23:34 parce que c'est la première fois qu'on n'ira pas chercher la flamme olympique par avion. Moi, je me souviens, enfant, je regardais ça à la télévision,
23:41 on affrétait toujours un avion. Donc là, pour le coup, il y a un véritable engagement pour l'environnement.
23:46 – Oui, des bonnes initiatives pour l'environnement. Et on finira là-dessus, sur cette flamme olympique en 3 Ma.
23:51 Merci beaucoup Marina Kozica, vous êtes la directrice marketing adjointe de Kantar Insights.
23:56 Et merci Cédric Turini, vous êtes le directeur du développement coopératif et sociétal à la Fédération nationale des caisses d'épargne.
24:04 Merci à tous les deux. Et quant à nous, on se retrouve tout de suite dans Smart Ideas.
24:08 [Musique]
24:15 – Et on se retrouve tout de suite dans Smart Ideas.
24:17 Aujourd'hui, on parle de Greenly avec Laetitia Carle, directrice générale France de Greenly. Bonjour.
24:22 – Bonjour.
24:23 – Alors pour commencer, Laetitia Carle, est-ce que vous pourriez nous rappeler un petit peu ce que vous faites chez Greenly ?
24:28 – Bien sûr. Alors, Greenly, on accompagne les entreprises sur leur bilan carbone et leur stratégie climat.
24:33 Donc en fait, on les aide à mesurer et réduire leurs émissions pour s'aligner avec les objectifs des Accords de Paris.
24:40 – À qui s'adresse Greenly ? Est-ce que vous accompagnez toutes sortes d'entreprises ou uniquement les PME ? Comment ça se passe ?
24:45 – Alors, on avait commencé sur les PME, mais maintenant on est plutôt sur le mid-market.
24:49 Donc en fait, les entreprises de taille intermédiaire et certains grands groupes.
24:53 Là où on va être particulièrement utile, c'est pour des entreprises qui n'ont pas forcément beaucoup de personnes dédiées à l'ESG en interne.
25:01 Donc une ou deux personnes qui ont beaucoup de choses à faire, c'est très large comme sujet.
25:05 Et en fait, on va leur proposer une plateforme qui est facile d'accès, intuitive et collaborative
25:10 pour pouvoir mesurer et mettre en place des plans d'action concrets assez facilement.
25:15 – Donc une fois que vous avez mesuré ce bilan CO2, comment ça se passe après ?
25:20 Comment vous faites pour accompagner justement les entreprises dans la suite du processus ?
25:26 – Alors déjà, ça commence par la mesure. Donc la mesure, c'est avec des modules physiques.
25:33 Donc l'analyse physique va être très importante dans la mesure carbone.
25:36 On peut le faire de différentes manières, soit par les flux monétaires, soit par les flux d'activité.
25:40 Et donc nous, on a une plateforme qui est très poussée sur tout ce qui est analyse physique.
25:45 On a créé des modules spécifiques par industrie.
25:48 Donc par exemple, on traite beaucoup d'entreprises d'industrie lourde, d'agroalimentaire, de tech, etc.
25:56 Et à chaque fois, il y a des modules spécifiques qui vont les aider à mesurer l'impact de leurs activités.
26:02 Et donc une fois qu'on a su, avec toute cette granularité, mesurer les émissions,
26:07 c'est là qu'on va pouvoir en fait proposer des plans d'action qui sont précis et concrets.
26:11 Et c'est ça que les entreprises ont besoin.
26:13 Et donc nous, on va vraiment simplifier toute la partie mesure
26:16 pour que les efforts humains dans l'entreprise soient concentrés sur la réduction.
26:20 – Et donc les plans d'action concrets, j'imagine que ça dépend en fonction des entreprises,
26:24 en fonction de où elles en sont. Et ça, tout ça, vous l'adaptez à chaque fois.
26:28 – C'est ça. Donc évidemment, ce n'est pas un plan pour toutes les entreprises du même secteur,
26:31 parce que ce serait trop facile.
26:33 Mais c'est vraiment selon les émissions, selon les fournisseurs qu'ils utilisent.
26:37 On peut proposer des fournisseurs qui sont plus verts et qui vont émettre moins.
26:42 C'est par rapport aux procédés utilisés, par rapport aux matériaux utilisés.
26:47 Donc ça va être très, très granulaire.
26:49 Parce que sur une entreprise dans l'industrie automobile, par exemple,
26:52 qui fait des câbles en cuivre, on va lui dire,
26:54 "Ah ben là, il faudrait utiliser des câbles en cuivre qui ne viennent pas de cet endroit,
26:57 qui ne sont pas faits avec ce type de matériaux, plutôt de matériaux recyclés".
27:00 – Oui, c'est très personnalisé.
27:02 – Donc ça va être très, très personnalisé et granulaire.
27:04 – Alors moi, je pense que vous avez une actue à nous partager aujourd'hui.
27:08 Vous avez lancé récemment une notation qui sert à mesurer la réalité
27:12 de la trajectoire de décarbonation des entreprises.
27:15 Est-ce que vous pourriez nous en dire un peu plus ?
27:17 Comment fonctionne ce système de notation ? Il me semble que c'est avec des médailles.
27:21 – Oui, c'est ça. En fait, on a lancé les médailles parce que ce qu'on a remarqué dans le marché,
27:24 c'est qu'il y avait beaucoup de distinctions sur les entreprises qui mesuraient,
27:29 mais c'était assez déclaratif.
27:30 C'est bien de mesurer, mais on s'est dit "c'est dommage que ça n'existe pas quelque chose
27:33 qui vient certifier la trajectoire de réduction".
27:35 Et donc, nous, on a voulu vraiment mettre en avant les clients
27:39 qui avaient mis en place des plans d'action et qui s'étaient engagés là-dessus
27:43 et qui les mettaient en place vraiment d'une année à l'autre.
27:46 Et donc, du coup, on a lancé ces médailles pour justement permettre à ces entreprises
27:49 de communiquer sur les actions concrètes qu'elles font pour réduire leurs émissions,
27:54 mais aussi pour les suggérer à nos autres clients
27:57 qui sont à la recherche de solutions plus vertueuses au quotidien.
28:00 Et très, très rapidement, les grands enjeux 2024 pour Greenleaf, c'est quoi ?
28:04 Il y a l'expansion à l'international.
28:06 Donc, pour l'instant, on est présent aux US, au Royaume-Uni et en France.
28:11 On va aller se développer un peu plus en Europe.
28:13 Il y a la CSRD qui va arriver, qui va concerner beaucoup d'entreprises en Europe.
28:18 Donc, on est ravis de pouvoir adresser ça.
28:21 Et oui, je pense que c'est principalement cette expansion internationale qui nous excite.
28:26 C'est déjà pas mal.
28:27 Merci beaucoup, Laetitia Karl, directrice générale France de Greenleaf.
28:31 Merci à vous tous de nous avoir suivis pour cette émission de Smart Impact.
28:36 Et puis, je vous donne rendez-vous très vite sur Bsmart.
28:39 À bientôt.
28:40 [Musique]

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