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Mercredi 11 décembre 2024, SMART IMPACT reçoit Jean-Christophe Vidal (PDG, Konexio) , Luc-Olivier Pieret (Cofondateur, Ramdam social) , Marie-Astrid Raoult (Directrice de la Solidarité et de la Fondation, Carrefour) et Mélanie Rocques (Associée, Tēnaka)

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00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue c'est Smart Impact, l'émission de la
00:11transformation environnementale et sociétale de notre économie et voici le
00:14sommaire. Mon invité c'est Jean-Christophe Vidal, le président de
00:17Connexio, association spécialisée dans la formation numérique pour les
00:22publics éloignés de l'emploi et qui annonce une collaboration avec IBM
00:26France pour favoriser l'accès au métier de l'intelligence artificielle et du
00:30big data. Dans notre débat je vous présenterai les actions menées par
00:34Ramdam Social et la Fondation Carrefour pour lutter contre la précarité
00:39mensuelle qui concerne 4 millions de françaises et puis dans notre rubrique
00:43start-up vous découvrirez les bouées intelligentes de Tenaka pour automatiser
00:50la surveillance du corail. Voilà pour les titres, c'est parti, c'est Smart Impact.
00:56L'invité de ce Smart Impact c'est Jean-Christophe Vidal, bonjour.
01:05Bonjour Thomas. Bienvenue, vous êtes le président de Connexio, association
01:08spécialisée dans la formation numérique pour les publics éloignés de l'emploi.
01:13Combien de personnes accompagnées et puis de quels publics parle-t-on ?
01:16Je vais vous servir aux 3000 personnes que l'on accompagne chaque année en France
01:21mais également au Kenya et au Malawi et des personnes qui sont éloignées de
01:26l'emploi, alors on va dire simplement des personnes qui sont au chômage pour
01:30démarrer mais en fait c'est un peu plus complexe que ça parce qu'au chômage
01:34vous allez avoir des personnes qui en réalité vont retrouver un emploi assez
01:37facilement, elles sont de manière très épisodique et puis en revanche vous avez
01:41des personnes qui sont des chômeurs de longue durée et nous on va plus se
01:44focaliser sur ces personnes-là ainsi que sur les personnes qui ne sont pas
01:47inscrites au chômage, qui en fait ne font pas valoir leurs droits,
01:51principalement des personnes qui sont jeunes, qui sortent du système scolaire
01:54et souvent sans diplôme et donc en fait qui n'ont pas à la fois la notion des
02:00droits qu'ils peuvent faire valoir mais qui n'ont pas aussi non plus conscience
02:03de leur rôle dans la société.
02:05Je me posais la question, c'est une catégorie statistique, éloignée de l'emploi ?
02:09Ou alors c'est finalement un trait protéiforme, ce que vous décrivez c'est assez complexe.
02:14Oui, c'est assez complexe, si je me focalise juste sur les jeunes, ça
02:18représente 1,4 million de jeunes aujourd'hui en France et si j'élargis un
02:24peu la base et que je rajoute les personnes qui sont au chômage de longue
02:27durée, on arrive quand même à près de 3 millions de personnes.
02:30C'est beaucoup de monde, vous êtes reconnue comme une association à
02:34impact, l'une des plus efficaces en France, vous annoncez une nouvelle
02:39collaboration avec IBM France, quel programme spécifique vous lancez avec eux ?
02:44Alors en fait on a une particularité dans ce programme, c'est qu'on va
02:49prendre l'ensemble des formations que l'on propose habituellement, qui sont
02:54aussi bien des formations sur de la bureautique, donc des choses très basiques,
02:58jusqu'à des formations beaucoup plus avancées, sur tout ce qui est
03:01cybersécurité, administration, système et réseau, et on va y adjoindre en fait
03:06toute la force d'IBM avec sa plateforme Skills Build, donc construire des
03:12compétences. C'est une plateforme qui vient en fait enrichir ce que nous nous
03:16pouvons apporter, en élargissant en fait l'ensemble des compétences auxquelles
03:21on va pouvoir former. Un exemple très concret, quand on forme des personnes à
03:25l'intelligence artificielle, nous, nous allons le faire de manière très
03:28pratico-pratique, en expliquant, en donnant à travailler sur des outils d'IA.
03:34Et bien Skills Build va pouvoir rapporter des éléments complémentaires sur
03:39l'histoire de l'IA, sur ses différents développements, et ceci de manière très
03:43illustrée du texte, mais aussi des vidéos, des quiz interactifs, et donc ça
03:48permet aussi d'avoir une légère gamification, ludification si vous
03:52préférez, de l'expérience de formation.
03:54Ce n'est pas le premier programme que vous lancez avec IBM, c'était la même
04:00logique, il est différent du précédent ?
04:02Alors oui, on va beaucoup plus loin en fait. Déjà parce que je disais on forme
04:063000 personnes, sur ces 3000 personnes on a l'ambition que quasiment tout le monde
04:10passe sur cette plateforme. Finalement les seules personnes qui n'y passeront pas
04:14immédiatement sont les personnes qui ont le moins l'habitude d'utiliser des
04:18outils numériques, et donc pour qui une telle plateforme peut être compliquée
04:21d'accès. Mais en fait, à la fin, on veut que tout le monde puisse y passer, il
04:26suffit juste d'apprendre à utiliser la plateforme, et franchement c'est assez
04:29simple. On veut que ça puisse toucher le maximum de personnes,
04:33et de manière à ce qu'ils puissent profiter de toute la richesse en fait, de
04:37ce qu'il peut y avoir dedans. Donc nous on apporte toute une valeur sur la
04:41formation, notamment en présentiel ou en ligne et en synchrone, et IBM ça va être
04:46toute la partie en synchrone. Vers quel métier ils vont pouvoir s'orienter
04:50après ? Alors c'est toute une palette de métiers. Alors le plus immédiat, le plus
04:55évident, lorsque je parlais d'intelligence artificielle, ce sont des
04:58personnes qui vont pouvoir travailler dans le numérique sur l'intelligence
05:02artificielle. Et ça, ça signifie, ça va être des personnes par exemple qui vont
05:07pouvoir travailler dans des fonctions support. Vous avez des directions de
05:11système d'information dans tout type d'entreprise. Vous ne savez pas, vous avez
05:14un problème sur votre ordinateur, vous avez un problème de connexion, vous avez
05:18des techniciens ou des administrateurs qui vont pouvoir vous aider. Bon ben ça,
05:21voilà, ce sont des types de personnes que l'on forme via des titres
05:24professionnels. Mais ça, il n'y a pas forcément de besoin de maîtriser l'IA
05:27pour faire ça. De plus en plus aujourd'hui ? De plus en plus parce que
05:30les outils que l'on utilise sur le cloud, sur les serveurs en fait, encapsulent
05:36des moteurs d'IA. Et donc, si on veut pouvoir les utiliser de manière assez
05:40fine, il faut savoir comment ça fonctionne. Donc ça, c'est l'un des métiers ?
05:42Voilà, un autre métier. Alors là, pour le coup, on va sortir des métiers du
05:47numérique. On va aller sur quelqu'un par exemple qui travaille à la réception d'un
05:52hôtel et qui doit gérer en fait des réservations, mais qui doit aussi pouvoir
05:57un peu caractériser la personnification de l'expérience client. Et ça, on trouve ça
06:02aujourd'hui dans tous les métiers. Eh bien, pour cette personne-là,
06:06l'utilisation des outils bureautiques est indispensable. Ces outils bureautiques,
06:10ils utilisent de l'IA pour pouvoir un peu comprendre mieux les attentes que les
06:15clients vont avoir. Parfois, ils le disent à l'avance. Vous pouvez mettre sur un site
06:19internet, ben voilà, je voudrais telle chose en particulier, une chambre au calme.
06:22Mais en fait, là, vous pouvez être beaucoup plus fin dans ce que les
06:26personnes peuvent attendre. Et vous avez tout un ensemble d'hôtels, par exemple, à
06:29Paris, dans les grandes villes, dans les grandes métropoles, pour lesquels c'est
06:32un élément clé de leur expérience client. Il y a quel taux de retour à l'emploi ?
06:36C'est-à-dire que vous formez 3 000 personnes. Est-ce qu'il y a 3 000
06:39personnes qui vont trouver un job, qui vont trouver un job pérenne ?
06:43Oui, tout à fait. Alors, chez nous, c'est environ 70% des personnes qui
06:49retrouvent un emploi dans les six mois qui suivent la fin de leur formation,
06:53avec des résultats un peu différents selon que l'on forme
06:59nous directement un métier dans le numérique, auquel cas on a entre 90 et
07:02100% de taux de retour à l'emploi. Et pour des personnes qui vont être sur des
07:07compétences plus basiques, nous, on apporte une brique numérique sur un
07:11parcours de réinsertion socio-professionnelle. Là, ça va prendre un
07:15peu plus de temps. Mais même chose, le fait d'être accompagné, non pas
07:18simplement par nous, mais aussi par d'autres acteurs associatifs, et puis par
07:22tout ce qui est France Travail ou des missions locales, ça permet de se remettre
07:26le pied à l'étrier et d'aller quand même assez rapidement vers les
07:29entreprises et les emplois. Ma question est peut-être un peu naïve, mais est-ce
07:32qu'on a été... plus on a été éloigné de l'emploi, plus c'est difficile de
07:37retrouver un emploi pérenne et de se maintenir. Oui, c'est ce que je veux dire ?
07:39Oui, totalement. Vous avez totalement raison là-dessus.
07:43Ça veut dire qu'il faut investir plus, même humainement, sur ces hommes, ces
07:48femmes qui sont éloignés de l'emploi depuis plus longtemps ? Oui, et ça, ça
07:52signifie deux choses. Ça veut dire qu'en plus des compétences techniques dont on
07:55a parlé, il y a aussi des compétences relationnelles, comportementales que l'on
08:00va apporter. Le fait de comprendre la culture d'une entreprise, de garder à
08:06l'esprit des choses aussi bêtes qu'il faut se lever le matin pour pouvoir être
08:10à l'heure au travail. On ne regarde pas son téléphone toute la journée quand on
08:15est au travail. Ce sont des choses qui sont finalement assez basiques, mais pour
08:20quelqu'un qui est assez jeune, qui a grandi avec un smartphone dans les mains,
08:23ce n'est pas évident. Donc, il faut faire avec. Ensuite, vous avez des
08:28entreprises qui vont avoir des petites spécificités. La manière de s'habiller
08:32par le code vestimentaire, ça va être des choses que nous, on va pouvoir aussi
08:37sensibiliser l'ensemble des personnes qu'on accompagne. Je voudrais qu'on parle
08:41d'électronisme aussi, parce que je trouve que c'est une thématique qui est
08:43vraiment très intéressante avec ce chiffre qui date de 2021. Plus de 15% des
08:48personnes de 15 ans ou plus résident en France sont en situation d'électronisme.
08:52Alors déjà, ça veut dire quoi ? Qu'est-ce qu'on parle précisément ?
08:56C'est des personnes, en fait, qui ne sont pas à l'aise avec les outils
09:00informatiques. D'accord. Un exemple tout simple, vous présentez un smartphone.
09:06Les jeunes, aujourd'hui, sont nés avec un smartphone dans la main, quasiment.
09:09Ils savent l'utiliser avec toutes les applications qu'il y a dessus.
09:13En revanche, vous leur demandez de faire un mail avec des pièges jointes.
09:18C'est beaucoup plus compliqué. Un email, c'est une application, tout va bien.
09:21Lorsque vous mettez une pièce jointe, il faut parcourir l'arborescence de son
09:25téléphone. Et d'un seul coup, c'est beaucoup plus compliqué. Et même chose,
09:29si on transpose ça sur l'utilisation de l'ordinateur, le fait
09:33d'utiliser un clavier, d'aller vite dans les entreprises, aujourd'hui, c'est ce que
09:37les personnes attendent. On va savoir un minimum utiliser des raccourcis clavier.
09:40Et bien ça, c'est pas du tout évident pour ces personnes. Et l'électronisme,
09:45ça regroupe aussi une autre réalité, c'est la difficulté de réaliser des
09:50démarches en ligne. Alors là, c'est peut-être pas la
09:54jeunesse, c'est peut-être des personnes plus âgées qui sont dans ce cas de figure.
09:57Oui, en fait, j'allais dire, ça regroupe des tranches d'âge extrêmement variées.
10:01Chez Collection, on va former aussi bien des personnes de 16 jusqu'à 65 ans, mais on a
10:07quand même 40% de personnes qui ont moins de 25 ans. Donc voilà, c'est assez
10:12important. Évidemment, on a aussi des personnes qui vont avoir plus de 45 ou
10:1650 ans. Et sur les démarches, en fait, vous avez deux choses. L'utilisation des
10:21outils informatiques, pas toujours évident, et puis aussi la compréhension
10:24du langage administratif. Et ça, c'est aussi une barrière que l'on doit
10:29surmonter. Et ça concourt aussi à l'électronisme.
10:33Merci beaucoup Jean-Christophe Vidal et bon vent à Connexio. On passe tout de
10:37suite à notre débat. On va parler notamment de précarité menstruelle.
10:42Retrouvez le débat de Smart Impact avec Véolia.
10:53On parle de précarité menstruelle dans notre débat avec Luc-Olivier Pierret.
10:58Bonjour. Bonjour. Le cofondateur de Ramdam Social et Marie-Astrid Raoult.
11:02Bonjour. La directrice de la Solidarité de la Fondation Carrefour.
11:09En quelques mots, vous êtes déjà venu, Luc-Olivier Pierret, mais rappelez-nous ce
11:13qu'est Ramdam Social. Ramdam Social, c'est une entreprise à mission. Et la
11:17mission, c'est de créer un nouveau modèle de consommation. Un modèle de
11:20consommation où on consomme des très bons produits fabriqués en France et qui
11:24vont avoir un don concret pour chaque produit acheté. Ça veut dire que chaque
11:26produit qu'on achète, chaque produit alimentaire, va cofinancer un repas pour
11:29une personne dans le besoin, par exemple. Aujourd'hui, on s'est lancé depuis un an
11:33et on vend un produit chaque minute. Ça veut dire qu'on cofinance un repas pour
11:37quelqu'un dans le besoin chaque minute. Et ils sont vendus où, vos produits ? Ils sont
11:40vendus en grande distribution, en magasins en vrac. On est, par exemple, dans les
11:43Carrefour Market, Carrefour Hypermarché, partout en France. Et on est aussi dans
11:47des lieux plus anodins, comme des cinémas ou encore des épiceries en vrac.
11:51La Fondation Carrefour, en quelques mots, Marie-Astrid Raoult, quelles sont ses
11:56missions ? Alors, la Fondation aura bientôt 25 ans.
12:00Donc, c'est une fondation déjà bien impliquée sur le sujet.
12:04Nous avons une mission de lutte contre la précarité alimentaire,
12:08principalement, mais la lutte contre la précarité en général. Et c'est une
12:13mission qui a vocation à aider l'ensemble des acteurs qui oeuvrent sur
12:17le terrain. Et on a des partenariats très historiques depuis très longtemps avec
12:21des grandes associations et aussi des associations territoriales.
12:23On va beaucoup parler de précarité mensurielle, mais je voudrais quand même
12:26qu'on explique d'abord sur la précarité alimentaire, depuis que vous
12:30existez, l'ampleur de l'action que vous avez pu mener. Vous venez de nous dire
12:34c'est un produit acheté, c'est un repas offert. Ça représente quoi aujourd'hui ?
12:38Déjà, aujourd'hui, il faut rappeler qu'une personne sur trois n'arrive pas à se
12:41nourrir correctement en France. C'est un chiffre qui est énorme, qu'on parle peu,
12:44mais qui veut dire qu'au quotidien, il y a des personnes qui vont faire des choix
12:48sur est-ce qu'ils vont manger le matin, le midi ou le soir.
12:50Notamment les jeunes. Notamment les jeunes, les étudiants entre autres.
12:54On s'est fondé justement pour lutter contre cette précarité parce que 70% des
12:59Français disent qu'ils veulent lutter. Ils n'ont pas forcément le temps, ils n'ont
13:01pas forcément les moyens, ils n'ont pas forcément l'opportunité. Et du coup, on a
13:04fait quelque chose de très simple. On a fait des bons produits qu'on achète au
13:07quotidien qui vont co-financer un repas. Donc en fait, concrètement, quand vous
13:11achetez un produit ramenable social, nous derrière, on va financer avec cet
13:15argent une partie d'un repas avec une association. Parce qu'aujourd'hui, les
13:19associations, ce sont les experts sur le terrain. Donc, on leur donne les moyens
13:22d'agir. Les moyens d'agir pour que les gens ne tombent pas dans une trop forte précarité.
13:25Donc, vous avez des partenariats avec ? Les banques alimentaires, Samu Social,
13:29Secours Populaire ou encore l'Inki. Et en fait, chaque produit va financer une
13:34association spécifique. Donc par exemple, on fait des plats cuisinés qui aident
13:37une association qui s'appelle l'Inki, qui aide les étudiants en grande précarité
13:40ou encore le Secours Populaire, les banques alimentaires. C'est très concret.
13:43La précarité alimentaire, vous nous l'avez dit, c'est un des aspects
13:47importants de la Fondation Carrefour, notamment avec les dons d'invendus
13:51alimentaires. Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment ça fonctionne ça ?
13:53Donc, toute l'année, vous avez certains invendus alimentaires qui sont ramassés
13:59mais depuis de nombreuses années. Ça fait plus de 20 ans de partenariat ou 25 ans
14:03de partenariat, chez Carrefour en tout cas, qui sont ramassés chaque jour,
14:07quotidiennement par des associations, comme vient de le dire par les banques
14:10alimentaires, les Restos du Coeur, le Secours Populaire.
14:13Donc ça, c'est toute la partie démarche. Nous avons à peu près 1200 associations
14:16qui ramassent dans nos magasins au quotidien ou dans nos entrepôts.
14:19Donc ça, c'est un des sujets qui est porté, mais ce n'est pas le seul sujet
14:23du don. Aujourd'hui, on agit, comme je dis souvent, en 360 à porter du don
14:29financier de la part du groupe Carrefour, apporter des innovations au travers
14:33d'actions comme avec Ramdam Social, mais aussi au travers des clients, des
14:38fournisseurs, de nos partenaires en général. Et c'est la force de créer
14:42ensemble des partenariats solides.
14:44L'arrondi, c'est un des leviers que vous utilisez ?
14:47C'est un des leviers. Ça fait partie des propositions qu'on offre aussi à nos
14:51partenaires associatifs. C'est des nouveautés, alors qu'aujourd'hui,
14:54ça semble avoir plus de dix ans, mais ça a été des nouveautés innovation sociale.
14:58Et là, ce qu'on rencontre avec Ramdam Social, c'est ce qu'on a pu faire
15:03aussi avec d'autres fournisseurs. Mais là, c'est concrètement une offre
15:07commerciale, mais sur un produit engagé en plus, responsable et qui a un message
15:13assez clair pour le client et un geste facile.
15:15Oui, ça me semble important. Et aussi, je trouve intéressant dans la démarche,
15:20c'est-à-dire une sorte de traçabilité transparent, c'est-à-dire que je donne et
15:24je sais où ça va. C'est un levier important.
15:27Oui, je pense que le client est en attente de ça aussi pour lui, que ce soit concret,
15:32à quoi ça sert, le message simple. Je pense que c'est génial sur le packaging
15:37qu'a pu faire l'innovation packaging. Le message est très clair. Le client,
15:42il sait, le donateur, que je dirais plus que le donateur que le client,
15:44mais le donateur, il sait où ça va. Et ça, c'est important.
15:47Justement, vos emballages, vous les avez conçus comment ?
15:50Pour répondre à cette demande.
15:51On est allé voir nos consommateurs et on leur a dit qu'est-ce que vous voulez voir,
15:55qu'est-ce que vous voulez comprendre ? Et le premier sujet qui est ressorti,
15:58c'est la transparence. Concrètement, qu'est-ce que je vais faire ?
16:00Aujourd'hui, on a la chance d'être présent dans plus de 1000 magasins en France et ça
16:04nous permet d'avoir beaucoup de retours consommateurs. Les gens nous disent « moi,
16:07je veux savoir l'association et qu'est-ce que je vais donner concrètement, pour quel
16:11prix ? » Donc, on fait très attention aussi à avoir
16:13un prix qui soit équivalent ou inférieur à nos concurrents parce qu'avec la transparence
16:18et le prix, les gens disent « ben oui, pourquoi est-ce que je ne le ferais pas ? C'est
16:21un bon produit et en plus, je vais pouvoir aider. Donc, bien sûr que j'ai envie de
16:24le faire. » Alors, on va effectivement parler de précarité
16:27mensuelle. Ça concerne 4 millions de Français selon un sondage OpinionWeb pour règles élémentaires.
16:324 millions de Français concernés par la précarité mensuelle en 2023, c'est deux
16:37fois plus qu'en 2021. Marie-Astrid Raoult, déjà, on parle là
16:41d'un sujet de santé publique. Est-ce qu'il passe un peu sous les radars politiques mais
16:46aussi médiatiques ? Je pense que c'est encore un sujet tabou.
16:49On peut sortir ce chiffre, on ne l'imagine pas, on n'en prend pas conscience. Précarité
16:56alimentaire, ça vous parle. Précarité mensuelle, c'est déjà un sujet sur lequel on ne va
16:59pas forcément sur la menstruation. Donc, sincèrement, c'est encore tabou. Ça mérite
17:06visibilité. C'est des associations qui permettent aussi de cette visibilité, de cette problématique.
17:10Nous, on s'en est emparé à un petit moment, au moment de 2021. C'est-à-dire qu'on
17:16s'est rendu compte qu'il y avait une précarité mensuelle des étudiants en pleine crise sanitaire.
17:20Et on a mis tout de suite une opération au magasin. Les étudiantes pouvaient, sur présentation
17:25de leur carte étudiant, avoir un produit gratuit chaque mois. Ensuite, on est parti
17:31beaucoup plus profondément avec nos partenaires associatifs pour mettre nos financements sur
17:37ce sujet, avec dons solidaires, règles élémentaires. Donc, sur la partie achat de produits, mais
17:44aussi la partie coût logistique, parce que le sujet, c'est d'aller sur le terrain le
17:48distribuer par des associations dont c'est le métier. Donc, on s'en est emparé assez
17:53tôt. Ça fait quatre ans qu'on travaille là-dessus. Et on sent encore que ça reste
17:59un peu tabou.
18:00Oui, bien sûr. Précarité mensuelle, c'est évident, mais on va le rappeler. Ce sont
18:04des femmes qui n'ont pas les moyens de s'acheter des protections dont elles ont besoin, tout
18:10simplement.
18:11Ce sont des femmes qui ne peuvent pas s'acheter des protections périodiques à cause de leurs
18:14moyens financiers. Ça veut dire que ce sont des femmes, des jeunes femmes qui ne vont
18:17pas pouvoir aller à l'école, ce sont des jeunes femmes qui ne vont pas pouvoir aller
18:20travailler 3-4 jours par mois. Et quand elles vont vraiment devoir sortir, elles vont utiliser
18:26des protections précaires, du sopalin, des mouchoirs, des serrettes en papier qui apportent
18:30évidemment des problèmes de santé et de confiance en soi. C'est encore un des leviers
18:35qui met dans un cercle vicieux et qui va faire qu'on s'isole et qu'on rentre dans les différentes
18:39formes de précarité.
18:40Il y a un effet domino que vous décrivez.
18:42Exactement.
18:43Qu'est-ce que vous avez mis en place cette opération commune ?
18:46On a lancé après des produits pour lutter contre la précarité alimentaire, on a lancé
18:50des produits d'hygiène pour lutter contre la précarité menstruelle. On fait des serviettes
18:54périodiques qui sont faites en Bretagne avec de la matière première de qualité, le voilet
18:59bio pour protéger les femmes. Il n'est pas blanchi, il n'est pas avec des matières toxiques
19:04pour protéger aussi la partie intime de la femme. Et lorsqu'on va acheter un produit
19:09qui est aujourd'hui bio mais au même prix que le conventionnel, qu'on ait vendu entre
19:132,60€ et 2,80€, ça va permettre de financer une journée de protection périodique pour
19:17une jeune femme dans le besoin. C'est très concret une fois de plus et ça permet d'aider
19:22fortement une jeune femme très rapidement. Une journée correspond à peu près à 4
19:26à 5 protections périodiques et on le fait avec Donsolidaire. C'est une association
19:30qui est extrêmement reconnue et crédible sur laquelle on a pu s'appuyer pour mettre
19:36en place ce projet et aller toucher un maximum de femmes partout en France.
19:39Donsolidaire était déjà engagé sur cette question ou avec qui vous avez décidé de
19:43lancer votre opération ? Non, on s'appuie sur des experts. On est
19:48expert de créer des très bons produits à impact social. Mais par contre, derrière,
19:52on s'appuie sur ces expertises pour aller aider concrètement sur le terrain. On est
19:55une entreprise à mission, on n'est pas une association. On vient les supporter sur la
19:59partie financement. Sur le prix justement, comment vous réussissez
20:02puisque vous nous le dites, on a des exigences et heureusement de produits de qualité,
20:07en l'occurrence de produits bio, comment vous réussissez à être à un niveau de
20:10prix équivalent à la concurrence ? On doit faire des choix. On doit faire des
20:14choix entre autres sur d'abord la recherche et développement. On ne va pas créer les
20:18nouveaux produits qui vont révolutionner le marché. On fait des produits qui aujourd'hui
20:22sont des cœur de gamme. Cela veut dire qu'on va pouvoir toucher un très grand public très
20:26rapidement sans devoir innover pendant 5, 10, 15 ans.
20:28On fait aussi très attention à produire en France pour deux raisons. La première
20:32parce que créer des emplois en France, c'est créer des facteurs pour ne pas tomber dans
20:37la précarité. Mais c'est aussi diminuer nos coûts logistiques. C'est diminuer les
20:42problèmes qu'il peut y avoir sur la chaîne logistique. Cela nous permet aussi d'avoir
20:45des coûts en moins. Et enfin, on fait un gros travail aussi sur la communication. On
20:49est ravi de venir ici en étant invité. C'est comme ça aussi qu'on communique et qu'on
20:53va toucher notre public très rapidement. Ces produits, ces protections périodiques,
21:01comment vous les mettez en valeur dans vos magasins ? Est-ce que quand c'est un produit
21:05ramedam social, il prend sa place dans un linéaire ? Ou alors au contraire, il y a un peu de mise
21:10en valeur ? Ce qui est intéressant, c'est qu'il soit
21:11vraiment à l'endroit où on vend les autres produits. Il doit être aussi mis au même
21:16titre que tout. On peut faire de la PLV différenciante sur le sujet. C'est aussi de la pédagogie.
21:25C'est-à-dire qu'il y a aussi nos équipes. C'est l'occasion de faire de la pédagogie,
21:29de rappeler aussi nos valeurs d'engagement au sein du groupe. L'inclusion, l'égalité,
21:34la santé féminine. Les équipes sur le terrain, elles se sentent portées aussi par ces messages.
21:40Ça permet nous aussi de passer des messages à nos collaborateurs. Et puis, ils s'emparent
21:47aussi du sujet eux-mêmes vis-à-vis des clients. Ça vit différemment parfois. Ça engendre
21:55aussi peut-être souvent des discussions et ça ouvre le débat. Je pense que c'est ce
21:59qui apporte de la valeur. C'est la visibilité que ça peut donner sur un sujet, comme on
22:03disait tout à l'heure, encore tabou. Cette visibilité de packaging rend quand même
22:08la chose très pertinente. Et puis, le fait d'être en tripartite comme ça avec une
22:14association crédible que nous, on soutient depuis 2022, avec laquelle on travaille vraiment.
22:20C'est donner une puissance en tout cas au sujet.
22:25Merci beaucoup. Merci à tous les deux. Et à bientôt sur BeSmart4Change. On passe
22:30tout de suite à notre rubrique consacrée aux start-up éco-responsables.
22:43C'est l'heure de Smart Ideas. Et la bonne idée du jour, elle est signée TENACA.
22:48Bonjour Mélanie Roch.
22:49Bonjour.
22:50Entreprise créée en 2018. Vous êtes directrice associée chez TENACA. C'est quoi TENACA ? Qu'est-ce
22:54que vous proposez comme produit, comme service ?
22:57TENACA, on est une start-up à impact. Et notre objectif, c'est de protéger l'océan.
23:02Et pour protéger l'océan, on va restaurer des écosystèmes côtiers comme les récifs
23:06coralliens, les forêts de mangroves. On pourrait dire qu'on plante des forêts sous la mer.
23:10Et plus concrètement, pour protéger l'océan, on va mettre en relation des entreprises qui
23:18souhaitent s'engager dans une démarche environnementale avec des solutions concrètes sur le terrain
23:22qui fonctionnent. À titre d'exemple, en ce moment, je travaille sur un projet de
23:27plantation de mangroves pour le compte d'un groupe d'assurance. Donc, plantation de mangroves
23:32sur les côtes en Nouvelle-Calédonie.
23:34D'accord. Et alors, ça passe notamment, pas seulement, on l'a bien compris, mais ça passe
23:38notamment par un certain nombre d'objets connectés. Vous avez annoncé, je crois que c'était
23:43au mois de septembre, le test, ça s'appelle la station 16-15-46. Alors déjà, le nom
23:49m'intrigue. Et puis ensuite, surtout, qu'est-ce que c'est ?
23:51Oui, tout à fait. Alors déjà, effectivement, un petit mot sur le nom qui peut paraître
23:55énigmatique. En réalité, ce nom, c'est le code pentône de la couleur du corail vivant.
24:00Donc, c'était une façon symbolique de rappeler l'importance, l'urgence de préserver la
24:05vie des coraux et donc leur couleur. Et cette station, en fait, c'est une innovation technologique
24:11sur laquelle on travaille depuis un an. Et son objectif, c'est de nous aider dans notre
24:15travail de conservation des récifs corailliens. Donc aujourd'hui, on a des plongeurs qui plongent,
24:21qui vont assurer un suivi des écosystèmes restaurés en mesurant des paramètres et
24:26notamment en mesurant la biodiversité environnante, la manière dont elle évolue. Mais les plongeurs
24:35ne sont pas sous l'eau en permanence, évidemment. Donc là, c'est quoi ? C'est une sorte de
24:39bouée connectée, c'est ça ? Exactement. Alors, pour la décrire rapidement, en fait,
24:44c'est un module sous-marin qui va abriter quatre caméras. Ces caméras vont prendre
24:49des photos à 360 degrés toutes les 30 secondes. Et ce module est relié à une bouée solaire
24:56qui va donc récupérer les photos et les transférer sur un serveur. Et là, les photos
25:01vont être analysées par un algorithme d'intelligence artificielle, qui est donc un algorithme de
25:06reconnaissance d'espèces que nous avons entraîné. Et ça va nous permettre d'avoir
25:11beaucoup d'informations précieuses sur l'état des récifs et sur l'évolution de la biodiversité.
25:16Et alors, dans ce cas particulier, qui sont les clients de TENACA ? Qui ça peut intéresser,
25:21au-delà du côté scientifique ou même d'intéresser la communauté en général ? Est-ce qu'il
25:27y a un élément de business associé à cette innovation ?
25:31Oui, alors effectivement, ce qui est important pour nous chez TENACA, c'est vraiment le
25:37suivi scientifique. Donc, quand on réalise un programme de récloration, on assure également
25:41pendant plusieurs années un suivi scientifique sur la base de données que nos partenaires
25:45terrains collectent et nous transmettent. Donc, nous, la donnée est vraiment importante,
25:51ça permet de garantir que notre projet a un effet positif. Donc, cette station, elle
25:56va amplifier cette étape et elle va automatiser le suivi. Donc, on va avoir une base de données
26:04très importante qui va nous permettre de suivre l'évolution, les tendances, de sûrement
26:08voir des poissons qui sont discrets, rares, comme les requins, les tortues, on en voit
26:13mais aujourd'hui, les plongeurs, voilà, perturbent forcément un petit peu l'écosystème.
26:16Et donc, quand vous me demandiez par rapport aux clients…
26:19Est-ce qu'il y a un client d'ailleurs ?
26:20Tout à fait. Donc, nous, en fait, la station, elle va venir en tant qu'option dans les
26:24programmes que l'on propose. C'est-à-dire qu'on propose des programmes de restauration
26:27avec le suivi scientifique et en option, on aura cette station qui sera un outil supplémentaire
26:33pour avoir accès à des données beaucoup plus précises et beaucoup plus importantes.
26:37J'aurais pu commencer par là mais ça va être notre conclusion. Ces récifs coralliens,
26:42ces forêts de mangroves, à quel point ils jouent un rôle essentiel pour la santé de
26:45l'océan ?
26:46Alors, effectivement, c'est vraiment… On s'attache aux récifs coralliens, aux forêts
26:50de mangroves ou même aux herbiers marins. C'est des écosystèmes vraiment importants
26:54dans la lutte contre la crise climatique mais aussi contre l'effondrement de la biodiversité.
26:58Alors, par exemple, en ce moment, je travaille sur la mangrove en Nouvelle-Calédonie. Pour
27:03les populations locales, restaurer les forêts de mangroves, c'est vraiment restaurer des
27:07barrières naturelles contre les vagues qui va permettre de limiter les effets de la
27:11montée des océans, de l'intensification des phénomènes climatiques extrêmes. On
27:16sait que les mangroves captent aussi énormément de carbone, trois à cinq fois plus qu'une
27:20forêt terrestre. Les récifs coralliens, pareil, abritent une biodiversité incroyable.
27:25On parle de 30% de la biodiversité marine. Donc, c'est un nombre d'espèces, des milliers
27:30d'espèces qui vont dépendre directement des coraux pour aller se reproduire, s'alimenter,
27:35s'abriter. Donc, c'est vraiment des écosystèmes très importants dans le contexte actuel.
27:41Merci beaucoup, Mélanie Roch. Et bon vent à Ténaca. Voilà, c'est la fin de ce Smart Impact.
27:47Je voudrais remercier rapidement Marie Billet, Alexis Mathieu à la programmation de la production,
27:51Romain Luc le réalisateur et Louise Merlin au son. Salut.