• l’année dernière
Le Pas-de-Calais était toujours placé en vigilance orange "crues" ce mercredi après les inondations historiques provoquées par le débordement de plusieurs cours d'eau. Alors que l'état de catastrophe naturelle sera déclenché prochainement, la décrue ne devrait pas intervenir avant vendredi, selon le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu.

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Transcription
00:00 Depuis trois jours, le maire de Neuville-sous-Montreuil ne dort pas beaucoup.
00:05 Olivier Dequenne surveille en permanence la Canche, ce fleuve côtier dont le niveau ne cesse d'augmenter.
00:13 -Donc là, en fin de compte, je suis venu vérifier la hauteur d'eau, en fin de compte. Ici, comme vous
00:20 pouvez voir, c'est une digue qui nous protège. Et en fin de compte, ça passe au-dessus de la digue.
00:24 Donc là, on n'a pas d'arrêt imminent de la montée des eaux. -C'est ce que vous craignez ? -Oui, c'est ce que je crains.
00:31 Là, parce que c'est le village en direct qui est menacé. Un village déjà largement inondé. En une
00:38 semaine à peine, dans le département du Pas-de-Calais, il est tombé l'équivalent de trois mois de
00:43 précipitation. -On croise les doigts, c'est tout. On sait pas. On est tellement tributaires du temps
00:49 qu'on peut rien faire, là, pour l'instant. On peut plus rien faire. -Attendre en espérant une décrue.
00:54 Encerclée par les eaux, pendant quelques heures aujourd'hui, les 650 habitants de cette petite
01:01 commune ont pu malgré tout profiter d'un peu de répit et d'une légère accalmie. L'occasion pour
01:06 Rémy de venir en aide à son voisin. -On est en train de faire un passage avec des palettes et puis des
01:12 morceaux d'échafaudage pour pouvoir traverser et sortir notre voisin qui est coincé chez lui.
01:17 Il peut pas faire tout ça tout seul et donc en commençant de par la rue, on peut faire un passage
01:24 pour qu'il puisse sortir. -Évacué au plus vite avant que l'eau ne monte encore. Car en début
01:32 d'après-midi, lorsque le maire de Neuville revient faire le tour des digues du village,
01:36 le constat est sans appel. -On se rend compte quand même que c'est de plus en plus grave. Et là,
01:45 il n'y a pas d'arrêt de l'eau, de la montée des eaux, il n'y a aucun arrêt pour l'instant. Là,
01:48 on a bien pris 50 centimètres d'eau. Cette nuit, on va être sur le pied de guerre comme on dit,
01:52 mais de toute façon, je crains le pire. -A 30 kilomètres de là, dans cette imprimerie déjà
02:01 inondée la nuit dernière, on se prépare aussi à une nouvelle montée des eaux. Mais l'urgence,
02:07 pour sauver les précieuses rotatives, c'est d'assécher et de nettoyer les sols qui ont
02:12 été immergés pendant plusieurs heures. -C'est de la boue qui s'émisce partout. Quand l'eau est
02:18 descendue, il reste un film de boue qui est assez important. Il faut le nettoyer très vite parce
02:23 qu'après, il sèche et ce sera plus difficile à avoir. Derrière, c'est nettoyer tous les produits
02:28 que vous voyez là-bas un peu derrière, qui sont mouillés jusqu'à 70 centimètres et qu'il faut
02:33 évacuer, sauvegarder les produits qui sont encore secs, jeter les produits mouillés et sur les
02:39 machines, enlever toute la partie électronique, tout ce qui craint l'eau pour pouvoir les sécher
02:45 et repartir dans quelques semaines avec des machines qui seront assédées. Face au désastre,
02:50 ce chef d'entreprise peut compter sur ses salariés qui sont tous venus pour sauver
02:55 leur outil de travail. -Comment ça va ? Courage ? Directeur, informaticien, technicien, chacun en
03:03 train de nettoyer, déblayer, aspirer. -On va y arriver. Tous espèrent que l'usine ne sera pas
03:10 à nouveau inondée cette nuit. -Ce soir, on nous annonce une vigilance orange ou rouge, on en a un
03:19 peu marre de faire et refaire, donc on va essayer de protéger par des dispositifs un peu particuliers,
03:28 des bâtards d'eau, des systèmes de barrières contre l'eau. On va essayer de sauver au moins ce
03:33 qu'on a fait ce matin pour garder un moral intact et pas avoir l'impression toujours de repartir à
03:39 zéro. L'autre crainte pour ce chef d'entreprise, le sort de ses salariés. Plus des deux tiers
03:45 d'entre eux pourraient se retrouver au chômage technique dans les jours qui viennent. -Sur
03:49 l'ensemble de l'effectif de 150 personnes, on peut être à 120 personnes qui auront du chômage
03:54 technique. On va garder les informaticiens, les techniciens et un certain nombre de personnes
03:59 qui vont être nécessaires au redémarrage, à la coordination aussi avec les assureurs, les experts,
04:03 etc. Sur ces palettes, des tonnes de prospectus et de catalogues imbibés de boue et d'huile.
04:10 Toute une production détruite et un préjudice global pour cette entreprise,
04:15 estimée à plusieurs millions d'euros.

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