Près de 14% des jeunes ont déjà consommé du protoxyde d'azote. Pierre, 24 ans, a perdu l'usage de ses jambes à cause de sa consommation. À l'occasion de la campagne de sensibilisation en Île-de-France et dans les Hauts-de-France, le jeune homme témoigne.
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00:00 J'arrivais plus à marcher.
00:01 Ça a commencé par des petits fourmigons.
00:04 Ensuite, j'avais arrêté la consommation de protoxyde d'azote,
00:07 mais ça s'est quand même aggravé.
00:09 Et un jour, j'arrivais plus à marcher, j'avais des vomissements
00:13 et j'ai fait un malaise aussi.
00:15 Lui, les mots bonnes,
00:17 c'est ce qui m'a valu dans cet état.
00:18 En réalité, j'avais conscience que ça pouvait être dangereux,
00:34 mais je ne pensais pas vraiment que ça pouvait m'atteindre aussi gravement
00:37 parce que j'avais quand même un corps assez fort.
00:41 C'était plus souvent le week-end, vendredi, samedi, dimanche,
00:44 avec les copains, c'était que le week-end seulement.
00:46 Après, c'est pour ça que je ne voyais pas l'addiction en soi
00:49 parce que c'était que dans un visage récréatif.
00:52 Mais je me disais juste que ça n'allait pas arriver à moi
00:55 et ça arriverait qu'aux personnes, on va dire, un peu frêles,
01:01 tout jeunes, un peu fragiles.
01:03 J'arrivais à marcher à peu près 45 mètres, 40 mètres sans les béquilles.
01:07 C'est juste qu'avec la fatigue, j'ai des pertes d'équilibre des fois.
01:10 C'est assez grave.
01:11 Il ne faut même pas en consommer.
01:13 C'est vraiment éphémère.
01:15 Les effets sont de quelques secondes.
01:17 Et franchement, les gens n'en veulent pas la chandelle.
01:22 J'aurais le côté positif de la chose, me dire que je suis encore en vie,
01:25 je suis en pleine rééducation et que je pourrais marcher peut-être un jour.
01:29 Alors, il faut savoir que la plupart des patients sont jeunes
01:41 puisque c'est une problématique qui touche la jeunesse,
01:43 en particulier depuis la période Covid,
01:46 où vraiment cette pratique a explosé.
01:49 On sait que la prise en elle-même peut amener des pertes de connaissances,
01:52 peut amener des gênures liées au froid,
01:56 puisque la façon de consommer le protoxyde d'azote
01:59 en soi peut amener des problèmes locaux,
02:02 des malaises, le sentiment de se sentir un peu dissocié avec les prises de risques.
02:07 Par exemple, en conduisant en voiture,
02:10 ce genre de choses qui nous amènent à être quand même très inquiets sur la question.
02:13 Même six mois parfois après la consommation,
02:16 parce qu'on commence à voir avec le recul
02:18 des conséquences auxquelles on ne s'attendait pas
02:21 et qui nous préoccupent beaucoup bien sûr.
02:23 On le voit augmenter aussi parce que l'accès est facilité sur Internet
02:28 à des doses beaucoup plus importantes qu'avant.
02:30 Ça a une image pas illégale, festive,
02:39 c'est pour rire.
02:40 Et effectivement, je pense que cette campagne,
02:43 elle a peut-être l'intérêt de venir exposer au grand public
02:46 qu'il y a des risques, qu'il y a des symptômes psychiques
02:49 qui peuvent arriver assez rapidement.
02:51 Il ne faut pas hésiter à venir demander de l'aide
02:54 ou juste même poser des questions.
02:56 [Musique]