Santé - Le protoxyde d’azote

  • l’année dernière
« Le Proto, C’est trop risqué d’en rire », voici la campagne de sensibilisation lancée hier par deux Agences Régionales de Santé (ARS) pour alerter sur les risques liés à la consommation d’un gaz : Le protoxyde d’azote. Quels sont les dangers de cet usage récréatif ? Réponses avec le Dr Valinducq !
Transcript
00:00 C'est malheureusement un phénomène de mode.
00:02 Le protoxyde d'azote gagne du terrain,
00:05 est beaucoup utilisé par les adolescents,
00:07 au point qu'une campagne de sensibilisation a été lancée hier
00:10 pour alerter sur les risques liés à sa consommation.
00:13 Avant de les énumérer, est-ce que vous pouvez nous rappeler
00:18 ce qu'est le protoxyde d'azote et ses effets ?
00:20 Le protoxyde d'azote est un gaz inodeur,
00:22 un colore qu'on va utiliser au niveau de la médecine
00:24 pour faire des anesthésies ou une propriété anélogésiante.
00:27 On peut l'utiliser également dans les cuisines pour les siphons à chantilly.
00:30 Je ne sais pas si vous avez déjà vu ça.
00:32 Loïc ?
00:32 Les cartouches ?
00:33 Exactement.
00:34 Sauf qu'aujourd'hui, il est détourné pour ça,
00:36 parce qu'il a un petit côté euphorisant,
00:37 d'où son nom de gaz hilarant.
00:39 Ah c'est ça ?
00:40 Exactement, et donc il est détourné actuellement.
00:42 J'imagine que cette campagne de sensibilisation,
00:44 elle s'adresse d'abord aux jeunes, non ?
00:46 Oui, mais pas que.
00:47 En réalité, on a vu qu'il y a deux régions,
00:50 les régions Hauts-de-France, Îles-de-France,
00:52 les agences régionales de santé ont vu que depuis plusieurs années,
00:55 il y a une augmentation significative chez les ados et chez les jeunes adultes
00:58 qui utilisent ce gaz, je vous le disais, effectivement,
01:01 pour son côté un petit peu euphorisant.
01:03 Ils ont donc décidé d'attaquer, de se dire,
01:04 il faut faire une campagne de sensibilisation
01:07 sur les réseaux sociaux, Instagram, TikTok, YouTube,
01:09 même les plateformes de musique, Deezer, Spotify,
01:11 pour sensibiliser les populations, les parents et les jeunes
01:15 au risque de ce gaz, parce que souvent on se dit que c'est très léger,
01:18 que ça ne dure pas très longtemps et que finalement c'est sans risque.
01:20 Mais non, il y a des risques.
01:21 C'est également pour informer et le rendre un peu moins sexy, ce produit,
01:25 parce que souvent on se dit, c'est drôle, c'est léger.
01:28 Non, il faut le rendre moins sexy, le moins désirable.
01:31 Et puis la dernière chose, c'est aussi pour favoriser
01:33 le relais vers les professionnels de santé pour que les parents,
01:35 mais même les consommateurs, aillent voir les professionnels
01:38 comme les médecins pour savoir quels sont les effets
01:40 et quels sont les moyens pour arrêter d'utiliser ce produit.
01:42 Juste, on a vu un ballon à côté de la capsule,
01:45 c'est par l'intermédiaire d'un ballon et ensuite on…
01:47 Oui, souvent la capsule, on gonfle le ballon avec
01:50 et puis ensuite on peut respirer à travers le ballon.
01:52 C'est comme ça qu'effectivement le gaz…
01:54 C'est pour ça que souvent sur les photos, on voit le ballon…
01:56 Oui, c'est pour ça que je m'explique.
01:57 Et je comprends, j'ai croisé des jeunes gens en pleine journée,
02:00 effectivement, à l'encontre d'enfin…
02:02 Et est-ce qu'on a justement une idée du nombre de consommateurs aujourd'hui ?
02:06 C'est compliqué. Néanmoins, il y a des…
02:07 Vous en parlez, en fait, il y a des signes indirects.
02:10 Vous en parlez de le fait de croiser des ados avec des ballons,
02:13 voire dans la rue, des cartouches, des bonbonnes comme ça.
02:16 Oui, par terre.
02:17 Là, on en voit de plus en plus dans les rues, même à la plage.
02:19 Donc ça, c'est un témoin qu'il y a quand même une augmentation de cette consommation.
02:22 Le nombre de passages de consultation des jeunes aux urgences,
02:25 parce que suite à la consommation de ce produit,
02:27 il y a eu un effet secondaire comme une paralysie du visage,
02:29 des choses comme ça.
02:30 Là, on se dit, il y en a de plus en plus.
02:31 Donc là, il se passe quelque chose.
02:32 Les vidéos sur les réseaux sociaux, TikTok, Instagram,
02:34 on voit que c'est en train de monter.
02:37 Et puis, il y a un chiffre qui est sorti,
02:38 une estimation faite par Santé publique France fin octobre
02:41 qui montre qu'à peu près 14% des 18 à 24 ans
02:44 ont réutilisé au moins une fois ce produit.
02:46 Donc, voilà, prudence.
02:47 Alors, justement, dans le détail,
02:48 vous parliez du nombre de passages aux urgences.
02:51 Quels sont les risques ?
02:53 En réalité, c'est un produit addictif
02:54 et vous pouvez avoir un effet secondaire, que ce soit occasionnel,
02:57 juste un coup pour essayer, ou alors si c'est fréquent.
03:00 Quoi qu'il en soit, que ce soit occasionnel ou fréquent,
03:03 vous pouvez avoir des effets secondaires qui peuvent être
03:05 troubles neurologiques, je vous en parlais, la paralysie du visage,
03:07 ça peut être un malaise, un vertige, même des troubles de l'érection.
03:11 Ce n'est pas rien, c'est énorme.
03:12 C'est vraiment très, très sérieux.
03:13 Et ça, on n'a pas toujours cette notion
03:15 quand on utilise ce produit quelques secondes.
03:17 Troubles cardiovasculaires, embolies pulmonaires, AVC.
03:20 On peut avoir des troubles du rythme cardiaque,
03:21 psychique, agitation, hallucination, troubles du sommeil,
03:24 tomber ou parfois aussi des brûlures,
03:26 parce que c'est un gaz, ça peut provoquer une brûlure.
03:28 Et puis, les effets aussi indirects,
03:29 si vous prenez la route, le vélo,
03:31 et vous tombez ou vous renversez quelqu'un.
03:32 Voilà, ça a vraiment des conséquences
03:34 et ça peut être majoré si vous consommez notamment de l'alcool.
03:37 Donc, on ne se rend pas bien compte.
03:38 On a toujours l'impression que c'est très léger et très furtif,
03:40 mais non, il y a vraiment des effets secondaires.
03:41 En quelques mots, les conseils aux parents d'ados,
03:44 justement, qui peuvent confronter à ça ?
03:45 En parlez avec vos ados, parce que souvent,
03:47 on n'a pas cette notion de dangerosité.
03:49 Consultez votre médecin traitant
03:50 qui peut vous orienter vers des centres d'addictologie.
03:52 Il y a le site drogueinfoservices0823.13.13.
03:56 Et dernière information, il y a le site parlonsproto.fr
04:01 sur lequel vous pouvez retrouver des vidéos de Jamy,
04:04 vous savez, celui qui faisait l'émission "C'est pas sorcier",
04:06 pour vulgariser et avoir plein d'informations sur ce gaz.
04:08 Merci beaucoup, Vincent.

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