Grande marche contre l'antisémitisme : «Il n'y a rien à craindre de la présence du RN», estime Olivier Dussopt

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Olivier Dussopt, ministre du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion en France, répond aux questions de Romain Desarbres au sujet de la Grande marche contre l'antisémitisme, de la France insoumise et du Rassemblement national.

Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews de Romain Desarbres" sur : http://www.europe1.fr/emissions/lentretien-de-romain-desarbres
Transcript
00:00 La grande interview avec Olivier Dussopt, ministre du Travail.
00:14 Bonjour, Monsieur le ministre.
00:15 Bonjour.
00:16 Merci d'être avec nous sur CNews et sur Europe.
00:19 Beaucoup de sujets à évoquer avec vous.
00:22 Évidemment, on parlera de la réforme du RSA, on parlera du projet de loi immigration.
00:26 Mais pour l'instant, je voudrais tout d'abord évoquer avec vous cette marche contre l'antisémitisme,
00:31 pour la République et contre l'antisémitisme, de dimanche prochain,
00:35 qui divise alors qu'elle devrait réunir.
00:38 Est-ce que vous y serez déjà ?
00:39 Bien sûr.
00:40 Comme beaucoup de mes collègues du gouvernement, comme la première ministre.
00:43 C'est un moment important, je crois, et je pense que l'initiative prise par la présidente de l'Assemblée,
00:48 Yann Brun-Pivet, président du Sénat, Gérard Archer, est une bonne initiative.
00:51 Parce que nous sommes dans un pays qui, évidemment, connaît depuis maintenant quelques semaines
00:56 une augmentation très forte du nombre d'actes antisémites et de manifestations antisémites.
01:01 Et c'est important de marquer le fait que l'antisémitisme, ça n'est pas la République.
01:06 Et qu'un Français juif doit être protégé, respecté dans sa conviction religieuse, protégé comme citoyen.
01:13 Est-ce que vous appelez les Français à y aller ?
01:15 Oui, et je pense que plus nous serons nombreux, mieux ce sera.
01:18 La présidente de l'Assemblée et le président du Sénat l'ont dit, c'est une marche civique.
01:22 Ce n'est pas une marche de parti politique, c'est une marche civique.
01:25 Combien faut-il qu'il y ait de manifestants dans la rue pour que ce soit un succès ?
01:28 Je n'en ai aucune idée.
01:29 Et je pense qu'il y a à la fois une manifestation à Paris, et je souhaite qu'il y ait le plus de monde possible.
01:34 Il y a aussi, à l'appel notamment de l'Association des maires de France,
01:37 des rassemblements dans presque toutes les préfectures de France.
01:40 Et donc il faudra compter tout cela, regarder tout cela.
01:43 Mais c'est important, au-delà des chiffres, que les Français puissent dire
01:46 "l'antisémitisme, ça n'est pas la République"
01:49 et quand on s'en prend à un Français parce qu'il est juif, on s'en prend à la République.
01:52 Pourquoi Emmanuel Macron n'a toujours pas parlé ?
01:54 Parce que ce n'est pas compliqué de parler, c'est une marche pour la République et contre l'antisémitisme.
01:59 Le président de la République s'est exprimé à plusieurs reprises.
02:01 Il s'est exprimé sur ce qui se passe...
02:02 Pas sur cette marche.
02:03 Il s'est exprimé sur ce qui se passe au Proche-Orient.
02:05 Il s'est exprimé de manière systématique, et pas seulement depuis quelques semaines,
02:09 contre l'antisémitisme, et encore cette semaine, à l'occasion d'une intervention publique devant le Grand Orient de France.
02:14 Il n'a pas commenté cette marche, qui est une marche prise à l'initiative du président du Sénat, de la présidente de l'Assemblée.
02:20 Le gouvernement sera présent.
02:21 Le président de la République est mobilisé.
02:24 Est-ce qu'il doit y aller ?
02:26 D'abord c'est son choix, et les ministres en l'occurrence ne font pas des choix à la place du président de la République.
02:32 Je pense que le président de la République aura d'autres occasions et des occasions de s'exprimer, de le faire très clairement.
02:37 Vous savez, il est extrêmement mobilisé.
02:39 Est-ce que ce serait bien qu'il y aille ?
02:41 Il est extrêmement mobilisé pour que les Français qui sont à Gaza puissent être évacués, et pour que nos otages,
02:46 parce que nous n'oublions pas que nous avons des otages à Gaza, puissent être repérés et libérés.
02:52 Il est mobilisé sur des initiatives de paix, et il le répète depuis le début,
02:57 c'est une solidarité avec Israël qui a fait l'objet d'une attaque terroriste,
03:00 c'est un souci pour toutes les protections civiles,
03:03 et puis c'est commencer à penser l'avenir pour qu'enfin dans cette région on puisse imaginer une solution de paix.
03:07 Vous parlez de Gaza, vous parlez des otages.
03:12 Est-ce qu'en réalité le président de la République n'a pas peur ?
03:16 À chaque fois on essaye d'effectuer, de rester sur ce "en même temps", de parler des deux.
03:22 Est-ce qu'au fond il n'a pas peur de mettre le feu au bon lieu en réalité ?
03:25 Parler du président de la République et de peur dans la même phrase, c'est assez antinomique.
03:28 Il ment depuis six ans, qu'il ose, qu'il réforme,
03:31 et que ce n'est pas la peur qui est son moteur en politique, loin s'en faut, c'est l'audace.
03:35 Le président de la République l'a dit, et derrière votre question, c'est la question d'une forme d'équilibre des positions.
03:40 La solidarité avec Israël est sans faille, parce qu'Israël a le droit de se défendre contre des terroristes islamistes.
03:45 Mais une fois qu'on a dit ça, ça n'est pas incompatible avec le fait de dire, de rappeler systématiquement,
03:50 que les populations civiles et tous les habitants de Gaza ne sont pas au Hamas, doivent être protégés.
03:56 Et c'est encore moins incompatible avec le fait de dire qu'il faudra sortir de ce conflit pour aller vers une solution de paix.
04:02 C'est ça la position d'équilibre. Ça n'est pas tenir compte de telle ou telle pensée ou à rire pensée.
04:07 C'est de rappeler cette constance, et le président de la République l'a fait dès le premier jour.
04:11 Le RN Isra, le Rassemblement National, ça vous réjouit que désormais le parti ne soit plus ambigu sur cette question-là ?
04:17 Je ne sais pas si c'est le parti ou ses membres. Le RN sera présent à la manifestation.
04:23 Serge Clasfeld se réjouit que le RN Isra.
04:25 J'ai vu ça, et je ne suis pas Serge Clasfeld, je ne suis pas là pour commenter les déclarations des uns et des autres.
04:30 Je serai présent à cette manifestation avec mes amis de la majorité présidentielle, avec les membres du gouvernement.
04:35 Je ne manifesterai pas aux côtés de l'extrême droite comme je ne manifesterai pas non plus aux côtés de l'extrême gauche, qui par ailleurs sera absente.
04:42 Vous craignez quoi de la présence du RN à cette manifestation ?
04:48 Je pense qu'il n'y a rien à craindre de la présence du RN sinon.
04:51 Ce n'est pas la dernière brique de la dédiabolisation ?
04:54 Vous savez, la dédiabolisation, elle craque en permanence. Il suffit d'écouter les interventions des uns et des autres.
04:59 Quand vous avez des députés du RN qui invectivent leurs collègues sur des manifestations publiques,
05:04 comme c'est arrivé aux députés Renaissance, Belkir, Belhadad, il y a quelques semaines,
05:08 dans sa propre commune, dans sa circonscription, dans l'Est de la France, la dédiabolisation, elle craque très vite.
05:13 Et donc, moi je considère que le RN reste un parti d'extrême droite.
05:17 Je ne manifesterai pas bras-dessus-bras-dessous avec le Front National.
05:21 Je ne commande pas les déclarations des uns et des autres.
05:23 Cette manifestation, elle est de dimanche, c'est une initiative civique,
05:26 et je crois que la présidente de l'Assemblée et le président du Sénat veilleront à ce qu'il n'y ait pas de récupération.
05:30 Qui vous semble davantage coupable de nourrir l'antisémitisme ?
05:34 Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen, Olivier Dussopt ?
05:37 Pardon, mais là, vous me demandez de choisir entre deux personnes qui, l'un et l'autre,
05:42 chacun dans leur style et dans leur conviction, sont aux antipodes de ce que je suis.
05:47 Aujourd'hui, les propos de la France insoumise, et moi je ne vais pas parler de M. Mélenchon en particulier,
05:54 les propos de la France insoumise sont ambigus.
05:57 Ils ne condamnent pas ou ne disent pas le caractère terroriste des attaques du Hamas,
06:01 et ils défendent un certain nombre de personnes qui sont encore plus ambigus, voire...
06:05 Certains vont jusqu'à dire que les filles sont un agent du Hamas en France.
06:10 Je pense que dans un débat comme celui qu'on connaît aujourd'hui, il est rapide d'avoir des formules exagérées, outrancières,
06:15 et je peux vous assurer qu'au cours des derniers mois, notamment pendant la réforme des retraites,
06:19 j'étais moi-même victime de leurs outrances et des mêmes formules outrancières.
06:22 Je considère qu'aujourd'hui, la France insoumise a un positionnement pour le moins ambigu et ne participe pas à la Concorde.
06:29 Le projet de loi immigration, on en parle. Vous êtes partie prenante, bien sûr.
06:32 Le Sénat a voté deux articles du projet de loi immigration hier soir.
06:36 Ceux qui permettront de faciliter les expulsions des étrangers délinquants, ceux arrivés en France avant l'âge de 13 ans.
06:44 Aujourd'hui, on ne peut pas les expulser. Si la loi est votée, ce qui n'est pas chose faite, mais si la loi est votée, on pourra les expulser.
06:51 Gérald Darmanin a dit hier soir que cet article était bien plus important que l'article 3 sur la régularisation des illégaux qui travaillent dans les secteurs en tension.
06:59 Pourtant, c'était votre article. Je vous vois sourire.
07:02 Je suis souri parce qu'avec Gérald Darmanin, nous travaillons très étroitement sur ce texte.
07:07 C'est un texte que nous avons construit ensemble.
07:09 Dès le départ, nous avons dit qu'il y avait ce qu'on appelle un pilier régalien,
07:13 donner plus de force aux décisions de justice, plus de force à l'État,
07:16 faire en sorte de mieux protéger la France et de pouvoir expulser plus facilement les délinquants.
07:20 Et le deuxième pilier, c'est l'intégration par le travail.
07:23 Gérald Darmanin a fait un travail au Sénat qui est un travail formidable parce qu'au-delà des articles réguliers...
07:29 On le sait, mais là, il dit que le pilier sécuritaire est beaucoup plus important que le pilier social.
07:33 Il est mis de l'intérieur et c'est normal que ce soit sa priorité.
07:36 Mais le texte garde cet équilibre et à la sortie des débats du Sénat, le Sénat devrait achever ses travaux aujourd'hui.
07:41 Nous aurons dans ce texte deux piliers, avec un pilier sur la puissance de l'État, la capacité à faire respecter nos décisions,
07:48 et puis un deuxième pilier sur l'intégration par le travail, avec des choses qui ont été réintégrées par le Sénat à la demande du gouvernement,
07:54 et donc de Gérald Darmanin en séance et de moi-même.
07:57 Par exemple, fonctionner plus durement les employeurs qui délibérément ont recours à des travailleurs en situation irrégulière.
08:04 Faire en sorte que l'apprentissage du français pour les étrangers qui travaillent soit facilité.
08:09 Et puis évidemment, parce que ça a été le fruit d'un compromis qui va dans le bon sens, même si les choses sont améliorables,
08:15 la possibilité de travailler à un outil qui permette de dire que lorsque quelqu'un est sur notre territoire depuis des années,
08:21 qu'il travaille depuis des mois, et qu'il puise dans des secteurs qui sont en tension, où il est difficile de le recruter,
08:25 que les préfets puissent, en regardant la situation des personnes, les régulariser.
08:30 Donc c'est un texte qui avance bien. La navette parlementaire, vous savez, le texte va être très certainement adopté ce matin au Sénat,
08:36 puis ensuite il ira à l'Assemblée nationale. Et l'Assemblée fera certainement des modifications, c'est le propre du Parlement.
08:41 Sacha Houlié a même dit qu'il reviendrait à la version initiale.
08:45 C'est le propre et la légitimité de chacune des chambres parlementaires.
08:48 Puis ensuite, il y a une commission mixte paritaire pour tenter de trouver un terrain d'entente.
08:51 Sur cette tactique de droit, pourquoi proposer des papiers à des personnes qui sont en situation irrégulière,
08:57 alors qu'il y a près de 20% de chômeurs chez les étrangers en situation régulière ?
09:02 D'abord, soyons précis sur les chiffres, c'est pas 20, c'est 14.
09:06 C'est 16 et quelques, oui, une quinzaine de pourcentage.
09:08 Pardonnez-moi, mais il se trouve que les chiffres du chômage, j'y ai accès assez facilement et je les connais bien.
09:12 J'ose espérer. Il y en a plus.
09:15 Mais ce que je veux dire, et pour répondre à votre question, de quoi parlons-nous avec cet ancien article 3,
09:19 puisqu'il a été modifié ? Mais l'idée, l'objectif, reste sensiblement le même,
09:23 même si la droite au Sénat a durci les critères et est allée plus loin que nous en termes de critères.
09:29 De qui parlons-nous ? Nous parlons de gens qui travaillent et qui ont un contrat de travail.
09:34 Ce ne sont pas des gens qui travaillent au noir, ce ne sont pas des travailleurs dissimulés.
09:38 Ce sont des gens qui ont un contrat de travail, qui travaillent depuis plusieurs mois.
09:41 Nous, on disait 8 mois, le Sénat dit 12 mois, qui, eux, à titre personnel, n'ont plus de titre de séjour.
09:45 Vous savez ce que c'est, l'essentiel des cas ?
09:47 Ce sont des gens qui ont signé un contrat de travail quand ils avaient un titre de séjour
09:50 et qui n'ont pas demandé le renouvellement ou qui avaient un titre de séjour étudiant
09:53 et ils n'ont pas eu accès à un titre de séjour salarié.
09:55 Et en plus, ils travaillent dans des métiers où tout le monde a du mal à recruter.
09:59 Ce ne sont pas des personnes que nous voulons faire venir de l'étranger.
10:02 Ce sont des personnes qui sont là depuis longtemps et qui bossent.
10:05 Et donc, les sécuriser, c'est leur donner d'abord la sécurité juridique et des papiers.
10:10 C'est aussi sécuriser leurs employeurs.
10:12 Parce que parmi les employeurs, il y a des employeurs qui, honnêtement, de manière tout à fait transparente,
10:18 ont des employés avec qui ils ont un contrat de travail, qui sont recrutés, et qui ne savent pas forcément...
10:23 Mais ce que certains personnes ont du mal à comprendre, c'est qu'il y a 3 500 000 chômeurs.
10:26 Et parmi eux, des étrangers qui, eux, ont des papiers.
10:31 Les Français savent très bien qu'il y a aussi des tas de métiers, des tas d'entreprises qui ont une difficulté majeure, c'est recruter.
10:38 Il y a des tas d'endroits où il y a du travail et on a du mal à recruter.
10:41 Et là, on parle, je le répète, on parle de gens qui sont au travail.
10:45 Ce ne sont pas des gens qui attendent d'avoir un travail, qui attendent d'avoir un titre de séjour pour travailler.
10:49 Ce sont des gens qui travaillent dans le secteur de la restauration, du bâtiment, des travaux publics,
10:54 dans des métiers qui sont souvent difficiles.
10:56 Ils travaillent légalement, mais leur situation personnelle n'est pas régulière.
11:00 Sacha Houllier, on en parle à l'instant, le président de la Commission des lois,
11:03 a prévenu à l'Assemblée qu'il allait tout rétablir à l'Assemblée nationale.
11:07 Vous savez que les Républicains ne voteront pas le texte initial.
11:11 Ça veut dire que vous foncez vers un 49-3.
11:14 Chaque chose en son temps.
11:16 On va voir ce que le Sénat vote ce matin, on verra ce que l'Assemblée vote.
11:19 D'abord en Commission, puis ensuite dans l'hémicycle.
11:22 Et Gérald Darmanin et moi, on a une caractéristique commune, c'est qu'on connaît bien le Parlement.
11:26 On est élus locaux depuis longtemps, on a toujours respecté le débat parlementaire.
11:30 Et on a une deuxième caractéristique, c'est qu'à l'exception de la réforme des retraites,
11:33 qui était toujours extrêmement difficile,
11:35 chacune des réformes que nous avons portées, lui et moi, et nous en avons portées beaucoup,
11:38 pour ma part l'assurance chômage, France Travail et la réforme du RSA,
11:41 pour ce qui concerne la loi de sécurité intérieure, nous avons toutes fait passer son 49-3.
11:45 Regardez ce qu'il fait au Sénat, et les compromis qu'il arrive à passer,
11:49 et ça laisse augurer aussi un travail à l'Assemblée,
11:51 puis après le Sénat et l'Assemblée discuteront entre eux.
11:54 La réforme du RSA, elle est en passe d'être votée à l'Assemblée nationale ?
11:58 Je crois, elle a été adoptée par le Parlement.
12:00 Le Sénat a voté de manière définitive hier matin,
12:02 l'Assemblée aura à se prononcer sur le texte de compromis mardi prochain.
12:06 C'est une réforme que le Président de la République avait annoncée,
12:08 faire en sorte de mieux accompagner les bénéficiaires du RSA,
12:11 pour permettre le retour à l'emploi.
12:12 C'est 15 heures d'activité par semaine, avec de la formation, de l'insertion,
12:16 ce n'est pas du travail gratuit, ce n'est pas du bénévolat obligatoire,
12:19 c'est de l'accompagnement, de l'insertion,
12:20 parce qu'on sait que c'est comme ça qu'on arrive à raccompagner des gens vers l'emploi.
12:23 Combien de bénéficiaires du RSA vont être obligés de les effectuer ces heures d'activité ?
12:30 La loi ne dit pas un objectif en chiffres,
12:32 la loi dit que c'est pour tous les bénéficiaires du RSA,
12:35 mais qu'il y a évidemment des exceptions.
12:37 Quand vous êtes dans une famille monoparentale,
12:40 souvent des femmes seules avec enfants,
12:41 si en plus vous n'avez pas le permis des problèmes de mobilité,
12:44 c'est compliqué de trouver 15 à 20 heures adaptées, accessibles,
12:47 et avec des problèmes de garde d'enfants.
12:49 Quand vous êtes en situation de handicap,
12:51 nous avons par exemple des allocataires du RSA
12:54 qui sont à un moment de leur vie où ils accompagnent un proche,
12:56 un conjoint, un enfant, un parent,
12:58 en situation de handicap ou malheureusement en fin de vie.
13:01 Évidemment, le Sénat comme l'Assemblée ont prévu non pas des objectifs chiffrés,
13:06 mais plutôt des critères qui permettent de dire que pour certains allocataires,
13:10 soit ça n'est pas possible parce que leur vie ne le permet pas,
13:13 soit ça doit être adapté pour tenir compte de leurs difficultés.
13:16 C'est une bonne démarche.
13:17 Je voudrais vous entendre à propos du RSA,
13:19 sur ce qu'a dit Martine Vassal,
13:22 qui est la présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône,
13:25 dans le Figaro cette semaine.
13:27 On en parlait sur CNews.
13:29 À propos du RSA, elle disait "j'aurai bientôt plus d'argent pour les payer les RSA".
13:33 Pourquoi ? Parce que j'ai trop de mineurs non accompagnés dans mon département.
13:36 Vous l'avez entendu évidemment.
13:37 J'ai entendu ce qu'a dit Martine Vassal.
13:39 Et que ce sont les départements qui payent pour les mineurs non accompagnés.
13:41 Les départements payent pour les mineurs non accompagnés,
13:43 les départements payent un peu plus de la moitié de l'allocation RSA.
13:46 Ça renvoie à des difficultés, notamment sur l'accueil des mineurs non accompagnés
13:49 et sur l'accompagnement des allocataires du RSA.
13:52 Et c'est la situation financière des départements en général qui doit interroger.
13:56 Je le dis parce que ça me permet d'illustrer.
13:59 Quand je dis que sur le RSA, on va être meilleur en accompagnement,
14:02 deux choses.
14:03 La première, c'est qu'on met des moyens.
14:05 Dès l'année prochaine, on met 470 millions d'euros sur la table,
14:08 300 pour Pôle emploi,
14:09 et 170 pour justement aider les départements.
14:12 Quels départements ?
14:13 Ceux qui, parce que la loi s'appliquera en 2025,
14:16 ceux qui déjà expérimentent ce nouvel accompagnement.
14:19 Le département des Bouches-du-Rhône, et Martine Vassal qui en est la présidente,
14:22 fait partie des 18 départements qui expérimentent sur un bassin d'emploi.
14:25 Et nous travaillons main dans la main avec 18 présidents de départements
14:28 que nous accompagnons financièrement aussi,
14:30 pour tester sur des bassins d'emploi, sur des groupes d'allocataires du RSA,
14:34 cette nouvelle façon de les accompagner.
14:36 Et je peux vous assurer que tous ceux qui doutent,
14:38 je les invite à aller voir les expérimentations,
14:40 rencontrer les travailleurs sociaux, les conseillers de Pôle emploi,
14:42 les allocataires du RSA, qui expérimentent ce nouvel accompagnement,
14:45 ils sont tous très contents.
14:47 C'était la grande interview d'Olivier Dussopt,
14:49 ministre du Travail sur CNews et sur Europe 1.
14:52 Olivier Dussopt qu'on retrouvera donc dans la manifestation de dimanche
14:55 contre l'anti-sémitisme.
14:57 Vous manifesterez, d'ailleurs je ne vous ai pas demandé, à Paris ou chez vous ?
15:00 À Paris parce qu'il se trouve que je vais rentrer en Ardèche ce week-end,
15:03 mais je serai de retour pour quelques rendez-vous dès dimanche,
15:05 donc je serai à Paris.
15:06 Merci Olivier Dussopt, bonne journée à vous.

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