Midi News Week-End (Émission du 10/11/2023)

  • l’année dernière
Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE

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Transcription
00:00:00 Il est midi, bonjour, soyez les bienvenus, je suis très heureux de vous retrouver.
00:00:04 12h, 14h, vous connaissez le rendez-vous, c'est Milieux Week-end, deux heures d'informations non-stop.
00:00:08 Je vous présente l'équipe qui m'entoure dans quelques instants évidemment, mais tout de suite le sommaire de notre première heure.
00:00:14 On commencera notre émission en prenant la direction du Pas-de-Calais, le département est toujours en vigilance rouge cru.
00:00:21 Une situation inédite et dramatique pour les habitants.
00:00:24 On sera sur place avec Corentin Briau et Raphaël Lasraque dans quelques instants.
00:00:28 On reparlera de la marche contre l'antisémitisme de dimanche prévue à Paris,
00:00:35 la marche de la discorde au sein des partis politiques alors que l'on devrait parler normalement d'union.
00:00:40 Triste constat, on vous dit tout, réaction et débat sur ce plateau bien évidemment.
00:00:45 Jordan Bardella était l'invité de Pascal Praud hier soir, le leader du RN s'est exprimé sur ses propos qui ont fait polémique sur Jean-Marie Le Pen.
00:00:54 On l'écoutera et mes grands témoins du jour réagiront et analyseront aussi.
00:00:58 Voilà pour votre menu, merci de nous accueillir chez vous.
00:01:02 Tout de suite un point sur l'information avec Miquel Dorian.
00:01:05 Bonjour Miquel.
00:01:06 - Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:01:07 Et à la une de l'actualité, deux écoles juives visées par des tirs à Montréal.
00:01:12 Les faits se sont déroulés dans la nuit de mercredi à jeudi mais fort heureusement il n'y a eu aucun blessé.
00:01:18 Des coups de feu tirés en pleine nuit au moment où les établissements étaient vides.
00:01:21 La maire de la ville a réagi lors d'une conférence de presse.
00:01:25 - Ce matin nous nous sommes tous réveillés horrifiés par la fusillade survenue dans deux écoles juives de Côte des Neiges.
00:01:33 Ces événements sont les derniers d'une série d'incidents violents à Montréal dans lesquels le service de police de Montréal est pleinement engagé.
00:01:40 Depuis le début du conflit, j'ai rencontré diverses communautés durement touchées par le conflit israélamas.
00:01:48 L'impact sur ces communautés est dramatique, j'en appelle à la responsabilité collective.
00:01:54 Nous ne devons pas céder face à la violence.
00:01:58 - Et face à la montée de l'antisémitisme et à la menace qui plane sur ces établissements,
00:02:04 la sécurité est renforcée dans les écoles juives de la région Auvergne-Uronalpe.
00:02:08 Le président de la région, Laurent Wauquiez, a dévoilé hier un nouveau dispositif,
00:02:13 des boutons d'alerte disposés dans les écoles juives de la région.
00:02:16 Je vous propose de l'écouter.
00:02:18 - On a décidé de mettre en place un bouton d'alerte, qui est un bouton très simple,
00:02:23 qui si jamais il y a une intrusion, une tentative d'attaque, un acte terroriste, immédiatement,
00:02:28 que ce soit un professeur, que ce soit les services qui sont à l'entrée de l'établissement,
00:02:32 peuvent appuyer sur ce bouton, qui doit être ensuite connecté au service de gendarmerie ou du commissariat de police
00:02:38 pour pouvoir enclencher immédiatement l'intervention des forces de l'ordre.
00:02:43 - Et fortes pluies continuent de tomber dans le Pas-de-Calais.
00:02:46 Le département est toujours en vigilance rouge.
00:02:49 Crue, pluie et inondation.
00:02:50 Un épisode qui devrait durer jusqu'à la fin de la semaine.
00:02:54 Au total, plus de 300 millimètres de pluie ont été enregistrés dans le département ces dernières semaines.
00:02:59 Du jamais vu, mais les dégâts restent limités pour le maire des Digneulles,
00:03:04 pour qui on a échappé le pire. On l'écoute.
00:03:06 - Ils avaient annoncé sur les 24 dernières heures l'équivalent d'un mois de précipitation.
00:03:12 Et on nous avait annoncé que l'inondation allait être pire que celle de lundi.
00:03:16 Donc il y avait beaucoup d'inquiétude, mais finalement, nous nous en sortons pas trop mal,
00:03:21 parce que l'eau est restée sur les routes, mais pas à un niveau supérieur à celui de lundi.
00:03:28 - Les suites du procès d'Éric Dupond-Moretti.
00:03:32 Depuis lundi, le garde des Sceaux est jugé pour prise illégale d'intérêt.
00:03:36 Bonjour Noemi Schultz.
00:03:37 Vous suivez ce procès pour CNews à la Cour de justice de la République.
00:03:41 Aujourd'hui, c'est l'ancien Premier ministre Jean Castex qui est attendu à la barre.
00:03:45 - Oui, il a été entendu ce matin.
00:03:48 Je ne suis pas ici l'avocat du garde des Sceaux,
00:03:51 je suis le défenseur de l'État de droit, indique de sa voix forte et chantante Jean Castex.
00:03:56 Mais ce matin, il est bienvenu dédouaner celui qu'il avait nommé comme ministre de la Justice en juillet 2020.
00:04:01 À ce moment-là, rappelle-t-il, l'affaire des Fadettes n'est pas un sujet pour lui.
00:04:05 Il ironise. Il se trouve que je m'occupais d'une autre affaire, peut-être moins importante,
00:04:09 mais qui prend du temps, le déconfinement.
00:04:11 Plusieurs juges parlementaires ont du mal à cacher un sourire.
00:04:14 Pour Jean Castex, il n'y avait pas de difficulté à ce que son ministre demande une enquête administrative
00:04:19 visant quatre magistrats contre lesquels il avait pourtant eu des mots très durs quand il était avocat.
00:04:24 Je veux affirmer qu'à ce moment-là, il n'apparaissait pas nécessaire de prendre un décret de déport.
00:04:29 Pour lui, c'est très clair. À ce stade, il n'y avait pas de conflit d'intérêt.
00:04:33 Quand la question se pose d'une éventuelle sanction contre ces magistrats,
00:04:36 c'est lui, le Premier ministre, qui prend la main sur le dossier
00:04:39 et décide de saisir le Conseil supérieur de la magistrature.
00:04:42 Et je ne suis pas l'instrument de je ne sais quel complot.
00:04:45 À ses yeux donc, les règles ont été respectées.
00:04:47 Un témoignage à des charges bienvenues pour Éric Dupond-Moretti,
00:04:51 après la charge violente de François Mollins.
00:04:55 Hier soir, l'ancien procureur général, près de la Cour de cassation,
00:04:58 a en effet affirmé que le conflit d'intérêt n'était pas tant.
00:05:02 Tout le monde le connaissait.
00:05:04 - Merci beaucoup Noémie Schultz.
00:05:06 Et puis Thierry, nous ne sommes que le 10 novembre et pourtant,
00:05:09 c'est déjà Noël, figurez-vous.
00:05:10 Hier, les vitrines du Printemps Haussmann ont été inaugurées à Paris
00:05:14 en présence de Catherine Deneuve, l'icône du cinéma français,
00:05:17 a officiellement lancé la saison des fêtes de fin d'année.
00:05:20 Au total, 150 personnes ont travaillé sur ces vitrines.
00:05:23 Elles sont composées de 170 000 éléments de décoration.
00:05:28 C'est beau, hein ?
00:05:30 - Ah, c'est beau. Merci beaucoup.
00:05:32 - Vos cadeaux vont se vendre, dit mon cher Michael.
00:05:35 Vous pouvez me rendre ma voix, ça m'arrangerait.
00:05:38 Je vais essayer de tenir durant ces deux heures avec moi pour...
00:05:41 Et on vous retrouve dans 15 minutes, évidemment.
00:05:43 - Absolument. - A tout de suite.
00:05:45 Avec moi pour m'accompagner, Naïmah M. Fadel, essayiste.
00:05:49 Soyez à la bienvenue. - Merci.
00:05:50 - Je compte sur vous, hein. J'ai connusé ma voix.
00:05:52 Nathan Devers. - Miel et citron.
00:05:54 - Nathan Devers, écrivain.
00:05:56 Je suis ravi de vous retrouver, ça me fait plaisir.
00:05:58 Il y a longtemps que je ne vous ai pas vus sur ce plateau.
00:06:00 Alors, normalement, à ma droite, il devrait y avoir Aïmin Elbey,
00:06:03 qui ne saurait tarder, évidemment, et Constance Legrippe,
00:06:06 qui est députée Renaissance des Hauts-de-Seine.
00:06:08 Mais à mon avis, elles ont dû être reprises dans les embouteillages.
00:06:10 Vraisemblablement, on va les retrouver dans quelques instants.
00:06:14 Michael, vous en parlez.
00:06:15 On va débuter notre première heure en prenant la direction du Pas-de-Calais,
00:06:18 un Pas-de-Calais sous l'eau.
00:06:20 On va retrouver tout de suite nos envoyés spéciaux à Edignol, les Boulognes.
00:06:26 Bonjour.
00:06:28 Quel est le point sur la situation, mon cher Corentin ?
00:06:32 Apparemment, le Nord-Pas-de-Calais est toujours placé en vigilance rouge
00:06:36 et l'eau continue de monter.
00:06:38 Les inondations sont toujours très importantes.
00:06:40 On peut le voir sur ces images, cher Corentin.
00:06:42 - Oui, ici, dans cette commune de presque 900 habitants,
00:06:47 on a un peu plus que les pieds dans l'eau.
00:06:51 Vous pouvez le voir autour de moi.
00:06:53 Il y a de l'eau vraiment partout.
00:06:54 Ça s'étend un peu sur un kilomètre.
00:06:56 Évidemment, vous vous en doutez, la circulation est interdite.
00:06:58 Les pompiers passent juste au moment où vous nous parlez
00:07:01 pour voir si tout se passe bien, s'il n'y a pas de problèmes dans la zone.
00:07:07 Une chose est sûre, c'est que du côté des habitants,
00:07:09 eh bien, on est également très inquiets, on est également fatigués,
00:07:12 puisque ça fait plusieurs jours que l'on tente de réparer les dégâts,
00:07:17 de nettoyer sa maison.
00:07:19 Et pourtant, il annonce encore de fortes pluies.
00:07:20 Il a pas arrêté de pleuvoir, là, depuis quelques heures.
00:07:23 Et regardez, voilà, le camion de pompiers juste derrière moi.
00:07:25 Vous pouvez voir que ça monte très, très haut.
00:07:28 En tout cas, voilà, on ne sait pas si la situation va s'améliorer.
00:07:30 Mais une chose est sûre, c'est que Météo France annonce une alerte rouge
00:07:33 jusqu'à au moins 16 heures.
00:07:35 - Merci beaucoup, mon cher Corentin.
00:07:37 Je rappelle que vous êtes accompagné par Raphaël Lasreg.
00:07:39 On vous retrouvera à différents moments au cours de cette émission, évidemment.
00:07:45 Allez, si vous le voulez bien, on va parler de cette marche contre l'antisémitisme
00:07:50 prévue dimanche à Paris.
00:07:52 Elle continue de diviser la classe politique
00:07:55 depuis que le RN dit vouloir y participer.
00:07:58 Et selon un sondage, Rodoxa pour le Figaro,
00:08:00 vous êtes, oui, vous êtes 59% à désapprouver les tentatives de la gauche
00:08:04 de mettre le RN à l'écart.
00:08:06 Et par ailleurs, 69% d'entre vous soutiennent cette marche prévue,
00:08:10 je le rappelle, dimanche donc à Paris.
00:08:13 Rappel des faits avec Augustin Donadieu.
00:08:15 Et on ouvre le débat sur cette marche, normalement, qui devrait être unitaire.
00:08:19 Mais c'est loin d'être le cas.
00:08:20 D'abord, Augustin Donadieu.
00:08:22 Une marche contre l'antisémitisme qui doit rassembler dimanche,
00:08:26 mais avec un cordon républicain pour tenir à l'écart le RN.
00:08:30 Marine Le Pen et ses élus ne sont donc pas les bienvenus.
00:08:33 Une stratégie, selon Jordan Bardella, invité sur notre antenne.
00:08:37 Ce contre-feu, il est allumé pour dissimuler les véritables responsables,
00:08:42 ceux qui légitiment aujourd'hui l'idéologie du Hamas en France,
00:08:45 qu'est Jean-Luc Mélenchon.
00:08:47 Et je peux vous assurer que les Français de confession juive
00:08:49 savent pertinemment que nous sommes aujourd'hui un bouclier pour les Juifs de France.
00:08:54 Hier soir, plusieurs élus de la France Insoumise accompagnés de la CGT
00:08:58 ont participé à l'hommage rendu aux victimes de la nuit de cristal nazi,
00:09:01 dont c'était le 85e anniversaire.
00:09:04 Ils ont réaffirmé leur refus de défiler aux côtés du RN.
00:09:09 Je manifesterai dimanche contre l'antisémitisme,
00:09:11 mais j'ai choisi de le faire dans un endroit où l'appel
00:09:14 ne souhaitait pas la présence de responsables de partis d'extrême droite,
00:09:17 gira à Strasbourg, manifester.
00:09:19 Je pense que je ferai mon devoir de citoyen de le faire dans la clarté.
00:09:22 C'est comme ça que je pense le faire de la manière la plus digne et la plus efficace.
00:09:27 Pour l'ancien Premier ministre Manuel Valls,
00:09:29 ces divisions ne font qu'affaiblir le message.
00:09:32 On est en train de casser un élan pour une manifestation contre l'antisémitisme.
00:09:37 Donc oui, je suis en colère parce que je pense que dimanche,
00:09:39 il faut qu'à Paris, comme devant les préfectures,
00:09:41 mais qu'il y ait beaucoup, beaucoup de monde contre l'antisémitisme
00:09:46 et en brandissant tous des milliers de drapeaux français
00:09:50 parce que c'est ça qui nous rassemble.
00:09:51 Selon un sondage au Doxa pour le Figaro,
00:09:53 59% des Français désapprouvent les tentatives de mise à l'écart
00:09:57 du Rassemblement national de la marche contre l'antisémitisme.
00:10:02 Nathan Devers, quand on écoute Manuel Valls dans ce sujet,
00:10:06 on casse un élan.
00:10:08 Il a raison Manuel Valls, on casse un véritable élan.
00:10:11 Oui, mais ensuite, il faut voir pourquoi.
00:10:13 Oui, les Juifs ne sont pas un hochet électoral.
00:10:16 La question de l'antisémitisme est trop importante.
00:10:20 Elle a fait couler trop de sang dans l'histoire de France,
00:10:23 de l'Europe et du monde pour qu'on puisse,
00:10:25 si vous voulez, instrumentaliser ce combat qui n'est même pas un combat,
00:10:30 qui devrait être un dénominateur commun avant même le politique,
00:10:33 à des fins vraiment très, très basses.
00:10:36 Et je pense que dans cette histoire,
00:10:38 il faut avoir une vision non pas binaire, mais ternaire.
00:10:42 Ça veut dire qu'il faut distinguer deux choses.
00:10:44 Premièrement, il y a une partie de la gauche,
00:10:46 on l'a bien vu depuis le 7 octobre, pas toute la gauche,
00:10:48 mais une partie qui a tenu des positions,
00:10:51 qui flirte avec un héritage qui ne sent absolument pas bon
00:10:57 sur cette question de l'antisémitisme et qui, sur la marche,
00:10:59 a, si vous voulez, trouvé des prétextes pour dire
00:11:02 qu'elle ne viendrait pas à cette marche-là,
00:11:04 sachant bien d'ailleurs que s'ils étaient venus,
00:11:06 ils se seraient sans doute fait huer.
00:11:07 Mais d'autre part, et ça, je suis le premier à le critiquer
00:11:10 et je le fais depuis le 7 octobre,
00:11:11 mais d'autre part, on peut aussi critiquer et s'indigner
00:11:15 du fait qu'on a un parti, le Rassemblement National,
00:11:18 qui a l'histoire qu'il a, on connaît cette histoire,
00:11:20 on connaît la place que l'antisémitisme a pu avoir
00:11:23 dans l'histoire de ce parti-là.
00:11:25 - Et on reviendra dans le cours de l'émission,
00:11:26 ce serait pour Jordan Bardella, etc.
00:11:28 - Qui aujourd'hui est dans une stratégie purement politique,
00:11:32 c'est évident, de dédiabolisation pour pouvoir,
00:11:34 si vous voulez, faire un maximum de voix au second tour,
00:11:37 Jordan Bardella l'avait formulé ainsi,
00:11:39 qui cherche à surfer sur les positions indignes,
00:11:43 en effet, d'une partie de la France Insoumise
00:11:44 et d'une très grande partie de la France Insoumise
00:11:46 pour se réhabiliter comme ça.
00:11:48 Mais ce vernis-là, on le connaît,
00:11:49 je veux dire, il y a beaucoup d'articles aujourd'hui
00:11:51 dans la presse qui racontent
00:11:52 que sont certains députés Rassemblement National,
00:11:55 qui montrent bien que quand on gratte un peu derrière le vernis,
00:11:57 il y a toute une autre réalité aussi derrière.
00:11:59 Donc si vous voulez, je trouve qu'il y a,
00:12:01 dans toute cette histoire de A à Z,
00:12:03 quelque chose qui est profondément malsain
00:12:06 et qui est profondément contre-productif.
00:12:09 - Marc Jacquet, avec beaucoup de plaisir,
00:12:11 merci beaucoup à Nathan.
00:12:12 On poursuit le débat. Constance de Grip,
00:12:13 députée Renaissance des Hauts-de-Seine,
00:12:15 soyez là. La bienvenue, M. Constance.
00:12:17 Et Amine Elbeï, juriste en droit public,
00:12:19 un filet de l'émission.
00:12:20 Donc vous venez juste d'arriver,
00:12:22 on évoquait évidemment cette manifestation de dimanche
00:12:25 et je soulignais effectivement ce manque d'unité
00:12:29 autour de cette manifestation
00:12:31 qui devrait faire sens, Constance.
00:12:33 Alors que là, la classe politique apparaît,
00:12:36 comme jamais, divisée avec la présence du RN.
00:12:40 - Je crois que ce qu'ont voulu la présidente de la Sénat,
00:12:43 Yahyenne Brune-Pivet, et le président du Sénat,
00:12:45 Gérard Larcher, c'est de lancer un appel aux Français,
00:12:49 à tous les Français, à tous nos compatriotes,
00:12:52 quelles que soient leurs origines, leurs confessions,
00:12:55 leurs sentiments politiques, s'ils en ont, etc.
00:12:58 à une très grande marche civique.
00:13:01 Une marche civique, ce n'est pas une manifestation
00:13:04 d'organisation ou de parti politique,
00:13:07 ce n'est pas une manifestation du syndicat.
00:13:09 - La politique a pris le dessus,
00:13:11 et cette unité à laquelle vous faites référence,
00:13:13 explose.
00:13:14 - Le dessus, puisque d'ailleurs, ici même, en ce moment,
00:13:16 vous me demandez de commenter la présence d'un tel ou pas d'un tel.
00:13:20 Enfin, j'imagine que c'est un petit peu ça qui a été le débat
00:13:22 juste avant que j'arrive, et pardon pour le retard.
00:13:24 - Je vous en prie.
00:13:24 - Mais clairement, il s'agit de se mobiliser
00:13:27 et de marcher contre l'antisémitisme et pour la République.
00:13:31 Tout le reste, c'est très franchement,
00:13:33 je le dis comme je le pense, de la querelle politicienne.
00:13:37 - Mais vous, personnellement, la présence du RN,
00:13:39 ça vous pose un problème ou pas ?
00:13:41 - Pour moi, c'est évident que je dois être à cette marche
00:13:45 et je marcherai.
00:13:45 Je marcherai avec, à mes côtés, des élus, des militants,
00:13:51 des amis, des membres de ma famille.
00:13:53 On sera très nombreux en Ile-de-France,
00:13:55 on sera très nombreux dans la famille politique
00:13:57 à laquelle j'appartiens,
00:13:58 mais nous serons avec toutes les femmes
00:14:01 et tous les hommes de bonne volonté
00:14:02 qui se sentent indignés, en colère,
00:14:06 contre l'antisémitisme.
00:14:08 - Mais vous ne répondez pas à ma question, Constance.
00:14:10 Vous ne répondez pas à ma question.
00:14:12 - Je vais vous dire, très très franchement,
00:14:13 peu me chaud de savoir qu'il y a 10 rangs derrière,
00:14:16 5 rangs derrière, là, là, etc.
00:14:19 J'ai fait pas mal de manifestations dans ma vie,
00:14:22 croyez-moi, j'ai commencé il y a très très longtemps.
00:14:24 À chaque fois qu'il y avait une cause, un engagement,
00:14:27 une mobilisation pour quelque chose
00:14:29 qui me semble être une évidence,
00:14:30 je descendais, je marchais
00:14:32 et peu m'importait de savoir qui était là,
00:14:35 qui n'était pas là.
00:14:35 Pour moi, c'est juste une évidence
00:14:37 que de me mobiliser avec celles et ceux
00:14:39 dont je partage les valeurs dans cette manifestation
00:14:42 en répondant à l'appel.
00:14:43 Encore une fois, c'est inédit,
00:14:44 c'est très fort de Yael Bouneprivé et de Gérard Larcher.
00:14:48 - Amine Elbey, j'aimerais vous entendre.
00:14:50 - Oui, moi, je crois que vous avez,
00:14:51 en fait, pas vous personnellement,
00:14:53 mais que la classe médiatique a une responsabilité.
00:14:55 Dans les divisions, on a monté en épingle
00:14:58 la présence du Front National.
00:15:00 Moi, ce qui me choque...
00:15:01 - Ce n'est pas la presse qui l'a montée, cette présence.
00:15:03 - Le Rassemblement national.
00:15:04 - Oui, du Rassemblement national.
00:15:06 Moi, ce qui me choque,
00:15:07 ce n'est pas la présence du Rassemblement national,
00:15:09 c'est l'absence de la France insoumise.
00:15:11 L'absence de la France insoumise
00:15:13 qui, justement, depuis maintenant plusieurs années,
00:15:16 et j'observe une contradiction
00:15:17 que personne ne veut soulever,
00:15:19 nous dit qu'il faut faire une distinction
00:15:21 entre l'antisémitisme et l'antisionisme.
00:15:25 Mais alors, si vous faites cette distinction
00:15:27 entre l'antisémitisme et l'antisionisme,
00:15:29 pourquoi invoquez-vous la situation
00:15:32 en Israël et en Palestine
00:15:34 pour ne pas venir à une marche face à l'antisémitisme ?
00:15:38 Vous comprenez aujourd'hui cette contradiction
00:15:39 que personne ne veut opposer à Jean-Luc Mélenchon.
00:15:43 Et le deuxième point,
00:15:44 moi, je crois que cette marche,
00:15:45 en réalité, est une marche de l'union.
00:15:48 Et ce qu'il faut mettre en avant
00:15:50 et ce qu'il faut souligner,
00:15:52 c'est que tous les partisans de la lutte contre l'antisémitisme
00:15:58 seront présents, seront main dans la main à Paris.
00:16:01 En ce qui me concerne, je serai présent.
00:16:04 Et j'ai profité de cette semaine
00:16:05 pour lancer un véritable message,
00:16:08 un message notamment à nos compatriotes musulmans
00:16:12 qui doivent, à mon sens, se mobiliser.
00:16:14 Ils doivent faire bloc et nation avec nos compatriotes juifs.
00:16:18 Et l'histoire a démontré que par le passé,
00:16:21 nos compatriotes musulmans ont été capables
00:16:23 de protéger nos compatriotes juifs.
00:16:25 On l'évoquait au cours des précédents jours.
00:16:28 En 1942, au Maroc, le sultan Mohamed V
00:16:32 avait protégé nos compatriotes juifs
00:16:34 pour ne pas les remettre au maréchal Pétain,
00:16:36 qui voulait lui-même collaborer avec le régime nazi.
00:16:40 Souvenez-vous, sous l'Inquisition en Espagne,
00:16:43 c'est bien sous l'Empire ottoman et sous l'Empire shérifien
00:16:47 que nos compatriotes juifs, qui avaient été chassés d'Espagne,
00:16:51 ont trouvé refuge en terre d'islam.
00:16:53 Donc moi, je crois qu'il y a des liens et des ponts,
00:16:55 et même des pans entiers à établir
00:16:57 entre nos compatriotes juifs et nos compatriotes musulmans.
00:16:59 C'est le meilleur message que nous pourrons apporter demain
00:17:02 face à l'islamisme et face à l'antisémitisme
00:17:05 des banlieues sur lesquels surfe aujourd'hui l'extrême gauche,
00:17:08 surfe aujourd'hui Jean-Luc Mélenchon.
00:17:09 - Allez, on poursuit le débat dans quelques instants.
00:17:11 Mickaël Dorian est avec nous, on fait un point sur l'info.
00:17:13 Et je vous ferai écouter la réaction de Serge Klaersfeld,
00:17:15 qui est particulièrement intéressante
00:17:18 au moment où on parle de ce débat et de cette polémique
00:17:20 autour de cette manifestation polémique
00:17:21 qui ne devrait pas, en somme toute, exister.
00:17:24 - Oui. - Mickaël Dorian.
00:17:26 - L'Association des maires de France appelle à des rassemblements
00:17:29 dimanche contre l'antisémitisme devant les préfectures,
00:17:32 objectif apporter un soutien à la marche civique prévue à Paris.
00:17:36 Ces rassemblements doivent permettre à tous les Français
00:17:38 qui le souhaitent de s'associer à cette initiative
00:17:40 partout en France, indique l'AMF dans un communiqué.
00:17:44 Israël ne cherche ni à gouverner ni à occuper Gaza.
00:17:46 Les mots de Benjamin Netanyahou dans un entretien
00:17:48 donné à Fox News.
00:17:50 Le Premier ministre israélien affirme qu'Israël
00:17:52 ne prévoyait pas de conquérir, occuper ou gouverner
00:17:55 la bande de Gaza à l'issue de la guerre face au Hamas.
00:17:58 Et puis l'Australie offre l'asile climatique
00:18:00 aux citoyens du Tuvalu, un archipel du Pacifique
00:18:02 particulièrement menacé par la montée des eaux.
00:18:05 Canberra a mis en place des droits spéciaux
00:18:07 pour qu'ils puissent s'installer et travailler en Australie
00:18:10 grâce à un traité signé par les deux pays.
00:18:12 - Merci, Mickaël.
00:18:16 On retrouve dans quelques instants, évidemment,
00:18:17 un nouveau point sur l'information.
00:18:19 On poursuit le débat sur cette manifestation
00:18:20 avec deux interviews.
00:18:23 Je voudrais vous faire écouter, parce qu'elles ont du sens
00:18:26 par rapport à ce qu'on évoquait, mon cher Nathan,
00:18:28 sur la présence ou pas et sur cette polémique
00:18:29 sur la présence du Rassemblement national.
00:18:31 Tout d'abord, c'est un son qui me paraît
00:18:33 particulièrement intéressant.
00:18:34 C'est Serge Klassenfern.
00:18:35 Vous connaissez Serge Klassenfern.
00:18:36 Écoutez particulièrement ce qu'il dit
00:18:38 et ensuite, on écoutera Elie Korshia
00:18:40 où il parle évidemment d'unité, où tout le monde doit venir.
00:18:43 Mais d'abord, Serge Klassenfern.
00:18:45 - Il y a refus d'un parti politique de participer
00:18:50 à cette marche et je dirais qu'en contrepoids,
00:18:54 il y a la venue d'un parti qui autrefois était antisémite
00:19:02 et qui ne l'est plus depuis un certain nombre d'années,
00:19:06 qui rejoint les valeurs républicaines
00:19:10 et qui, heureusement, les rejoint ce dimanche.
00:19:14 On se passera de l'extrême gauche antisioniste et antisémite
00:19:19 et on accueillera le Rassemblement national
00:19:23 devenu un parti fréquentable.
00:19:27 Il reste la rupture véritablement définitive et éclatante
00:19:32 avec Jean-Marie Le Pen qui, lui, a été, il y a 40 ans, 30 ans,
00:19:37 le porte-parole d'un négationnisme vigoureux et néfaste.
00:19:44 Ça nous paraît extrêmement important.
00:19:46 Aussi, une rupture avec son père, bien qu'il en coûte,
00:19:52 à une fille, il rompre d'une façon éclatante avec son père.
00:19:58 - Nathan, quand on connaît le combat de Serge Klassenfern et de son épouse,
00:20:02 je trouve que sa réaction est importante.
00:20:06 On l'évoquait avec constance, il devrait y avoir unité.
00:20:09 Et là, c'est un parti qui est redevenu fréquentable.
00:20:13 Serge Klassenfern, ce n'est pas anodin ce qu'il dit ?
00:20:16 - C'est difficile ce que je vais dire,
00:20:17 parce que Serge Klassenfern est quelqu'un pour qui j'ai énormément de respect,
00:20:21 plus que ça, et on se sent un peu un nain
00:20:24 quand on se retrouve en position de le critiquer
00:20:28 avec le combat héroïque et grand qui a été le sien.
00:20:32 Mais enfin, je suis en désaccord complet avec ce qu'il dit
00:20:36 et avec le discours qui est le sien, pour deux raisons.
00:20:39 D'abord, parce qu'on y reviendra tout à l'heure
00:20:41 quand on parlera de Jordan Bardella,
00:20:43 mais le changement du Front National en Rassemblement National,
00:20:47 il n'est pas de la nature qu'il dit.
00:20:49 Ça veut dire, oui, en effet, il y a eu un changement,
00:20:52 mais ce changement-là est un changement stratégique de méthode politique.
00:20:56 Ce n'est pas un changement qui est, si vous voulez, un amendement moral.
00:20:58 On l'a vu il y a quelques jours quand Jordan Bardella refusait de dire,
00:21:01 c'était son premier instinct de dire qu'il refusait de reconnaître
00:21:04 que Jean-Marie Le Pen était antisémite.
00:21:06 On l'a vu aussi avec une interview que je cite souvent,
00:21:08 mais qu'il faut rappeler, de Jordan Bardella à Valeurs Actuelles,
00:21:11 sur la chaîne YouTube qui dure une heure.
00:21:13 Il faut la regarder parce que Jordan Bardella parle en toute transparence.
00:21:15 Il ne dit pas ce qu'il dit habituellement, si vous voulez, à la télévision.
00:21:18 Là, il est sur une chaîne YouTube, etc.
00:21:20 Que dit-il dans cette interview ?
00:21:21 Il dit "la grande différence entre Jean-Marie Le Pen et nous,
00:21:25 c'est que le parti de Jean-Marie Le Pen était un parti de premier tour",
00:21:28 autrement dit, il cherchait à être le plus radical possible,
00:21:30 un peu comme Éric Zemmour aujourd'hui,
00:21:32 "et nous, nous voulons être un parti de deuxième tour",
00:21:34 autrement dit, on ne met pas les sujets qui peuvent nous embêter
00:21:37 pour notre conquête du pouvoir.
00:21:39 C'est ça la différence du Rassemblement National et du Front National.
00:21:42 Ce n'est pas ce que croit Jean-Marie Le Pen,
00:21:43 à savoir un amendement sur la question de l'antisémitisme.
00:21:45 Deuxièmement, quand on voit aujourd'hui pourquoi le Rassemblement National,
00:21:49 comme ça, se présente en bouclier des Juifs de France, pourquoi le fait-il ?
00:21:53 D'abord pour la raison que je vous ai dite,
00:21:54 pour donner l'impression qu'il se réhabilite,
00:21:57 mais surtout parce que son discours,
00:21:58 c'est de vouloir instrumentaliser la question des Juifs de France
00:22:01 pour les engager dans un choc des civilisations.
00:22:03 Quand ils défendent Israël, leur argument,
00:22:05 c'est de dire qu'Israël est la pointe avancée de l'Occident
00:22:08 contre le monde, si vous voulez, de l'islamisme,
00:22:10 et plus généralement, un monde qui est le bloc arabo-musulman,
00:22:14 qui serait cette civilisation-là qui serait en choc contre l'Occident.
00:22:16 C'est de cela qu'il s'agit dans leur argumentation.
00:22:18 Ce n'est pas de dire qu'Israël, c'est le monde libre,
00:22:20 que c'est la démocratie, etc.
00:22:22 J'ai beaucoup aimé ce que vous avez dit,
00:22:24 vous avez rappelé à quel point ce paradigme du choc des civilisations
00:22:27 est non seulement funeste, non seulement performatif.
00:22:30 Ceux qui disent qu'il y a un choc des civilisations,
00:22:31 c'est qu'ils désirent qu'il y en ait un demain.
00:22:33 Et en plus, il est complètement faux,
00:22:34 s'agissant des relations entre le monde juif et le monde musulman.
00:22:37 Ce n'est pas la terre d'Islam qui a fait la Shoah.
00:22:39 Ça ne veut pas dire qu'aujourd'hui, il n'y a pas d'islamisme.
00:22:41 Ça ne veut pas dire qu'aujourd'hui, il n'y a pas un antisémitisme
00:22:43 qui prend cette forme-là de l'islamisme.
00:22:45 Mais ça veut dire qu'on ne peut absolument pas accréditer l'idée
00:22:48 selon laquelle il y aurait comme ça un choc des civilisations
00:22:50 entre le monde musulman, entre guillemets,
00:22:52 qui serait posé comme une essence et le monde judéo-chrétien,
00:22:55 qui serait posé comme une essence aussi.
00:22:57 Ce qui est terrible, c'est qu'en fait, le débat tourne autour
00:22:58 de la question politique et qu'il ne devait pas y avoir de débat
00:23:02 par rapport à ce drame.
00:23:03 C'est ça.
00:23:03 Et en fait, c'est là où peut-être je peux vous rejoindre.
00:23:07 C'est l'essence même de nos débats autour de ces plateaux.
00:23:09 Alors que tout le monde devrait être mobilisé dimanche
00:23:12 sans aucune contestation possible pour les valeurs de la République
00:23:15 avec les drapeaux français.
00:23:16 Et malheureusement, on en parle et d'ici dimanche,
00:23:20 on n'a pas fini d'en parler.
00:23:21 On continue nos débats dans Bini News Week-end.
00:23:23 On se retrouve dans quelques instants.
00:23:24 On va marquer une première pause si vous le voulez bien.
00:23:26 Et désolé encore pour une fois, pour la voix.
00:23:27 Il est 12h30.
00:23:33 Merci de nous accueillir c'est Bini News Week-end.
00:23:36 En ce vendredi, nous sommes ensemble jusqu'à 14h avec moi
00:23:39 pour m'accompagner, pour commenter cette actualité.
00:23:41 Naïma Amfadel, essayiste.
00:23:43 Je ne vous ai pas encore donné la parole, ma chère Naïma.
00:23:45 Vous ne voulez pas ?
00:23:45 - On va venir.
00:23:47 - Nathan.
00:23:47 - Sagement.
00:23:48 - Oui, je remarque que vous êtes très sage.
00:23:50 Je m'excuse.
00:23:51 Nathan Devers, écrivain.
00:23:53 Constance Le Grip, députée Renaissance des Hauts-de-Seine.
00:23:55 Et puis notre ami Amine El Baymeh.
00:23:58 Alors, il est là.
00:24:00 Il n'est pas là.
00:24:01 Il arrive.
00:24:02 Il ne va pas tarder et il arrive.
00:24:05 C'est comme ça Bini News Week-end, Amine.
00:24:07 On fait comme on veut, comme on l'entend en tous les cas.
00:24:11 On va peut-être commencer dans quelques instants.
00:24:13 On devrait retrouver Mickaël Dorian.
00:24:15 - J'avais un match.
00:24:16 - Il devrait arriver d'ici 10 secondes.
00:24:18 Vous allez bien, Amine ?
00:24:19 - Très bien, j'avais un match sur Tinder.
00:24:21 - Vous avez...
00:24:21 OK.
00:24:22 Mais l'actualité, vous savez que ce Bini News Week-end commence à 12 heures
00:24:26 et que nous avons des points réguliers à...
00:24:29 Faut que je vous explique l'actualité du jeu ou pas ?
00:24:31 Ou pas du tout ?
00:24:32 Bon, alors on va sans doute retrouver Mickaël Dorian qui arrive.
00:24:35 Vous êtes un petit peu en retard, Mickaël Dorian.
00:24:37 - Toutes mes excuses.
00:24:39 - Ça va vous coûter très cher.
00:24:40 Parce que pendant son âge de brode, vous allez remarquer,
00:24:42 je ne déconnise pas ma voix du tout.
00:24:44 - Il n'y a pas de lien avec moi.
00:24:46 - Je n'ai fait aucun...
00:24:48 - Aucun commentaire.
00:24:49 - Aucun commentaire, vous remarquerez.
00:24:50 Allez, très sérieusement, on va faire un point sur l'information
00:24:53 avec Mickaël Dorian.
00:24:55 Nous sommes vendredi, c'est peut-être ça aussi.
00:24:57 Mickaël, à vous.
00:24:58 - Emmanuel Macron poursuit son forum pour la paix
00:25:00 après la tenue hier d'une conférence humanitaire consacrée à Gaza.
00:25:04 Les discussions du jour portent sur la lutte contre la pauvreté
00:25:08 et le réchauffement climatique,
00:25:09 un événement qui rassemble une vingtaine de chefs d'État et de gouvernement,
00:25:13 ainsi que de nombreux ministres et dirigeants de grandes institutions internationales.
00:25:18 Et puis, un rapport parlementaire propose de rémunérer le congé parental
00:25:21 à 67% du salaire et propose également d'allonger le congé maternité,
00:25:27 une mission menée par deux députés, PS et Renaissance.
00:25:30 - Vous êtes terminé.
00:25:35 - C'est fini.
00:25:35 - Merci.
00:25:36 - A tout à l'heure.
00:25:37 - A tout à l'heure, Mickaël.
00:25:39 On va tout de suite reprendre la direction du Pas-de-Calais.
00:25:42 On fera des pas de côté tout au long de cette émission
00:25:45 parce que le Pas-de-Calais subit des inondations historiques.
00:25:49 Et on est en direct avec le lieutenant-colonel Jérémy De Grande,
00:25:53 responsable des opérations de la cellule de crise du SDIS du Pas-de-Calais.
00:25:58 Bonjour Jérémy De Grande, merci d'être avec nous.
00:26:01 Je voulais qu'on fasse un point complet.
00:26:03 Il est quasiment 12h30 en ce vendredi sur la situation sur le Pas-de-Calais.
00:26:06 On en est où très précisément ?
00:26:08 L'eau continue-t-elle de monter ?
00:26:09 Ça descend, ça monte, on en est où précisément ?
00:26:14 Alors effectivement, depuis cinq jours,
00:26:15 c'est un petit peu les montagnes russes avec les périodes de crues et des décrues.
00:26:19 Malheureusement, au moment où je vous parle, toujours sur le Pas-de-Calais,
00:26:25 la fin de cet épisode pluvieux est annoncée pour la fin d'après-midi.
00:26:30 Donc on pourra faire un bilan au début de soirée.
00:26:33 Pour être très clair, on espère tous que les experts ne se trompent pas
00:26:38 et que dès demain, samedi midi,
00:26:42 la phase 2 de cette gestion de crise pourra démarrer.
00:26:44 La phase 2, c'est au bénéfice d'une décrue,
00:26:48 pouvoir constater ou porter nos efforts et nos priorités
00:26:53 dans l'assistance aux sinistrés.
00:26:56 Tout le monde comprendra bien que durant cette première séquence de crues,
00:27:01 notre seule priorité était d'éviter tout bilan humain,
00:27:05 ce qui est le cas et on s'en félicite,
00:27:07 il n'y a pas de bilan humain sur cette séquence exceptionnelle de crues.
00:27:13 Mais tant qu'on est en période de crues, de montée des eaux,
00:27:16 et tant qu'il continue à pleuvoir,
00:27:19 on se concentre sur cette seule priorité de mise en sécurité,
00:27:23 essentiellement des personnes isolées
00:27:26 que nous ne pouvons décidément pas laisser seules dans les habitations.
00:27:30 - Combien de communes sont encore touchées ?
00:27:32 On évoquait le chiffre de 130 communes, ça a augmenté, ça a baissé ?
00:27:38 - Alors ça fluctue parce que, comme vous en doutez,
00:27:42 l'eau passe d'un endroit à un autre,
00:27:45 mais effectivement, votre chiffre est le bon.
00:27:49 On a entre 130 et 140 communes impactées.
00:27:53 Potentiellement, ça fait un bassin de vigne
00:27:55 des bassins de population de l'ordre de 300 000 habitants.
00:27:58 Fort heureusement, il y a une certaine résilience,
00:28:02 sur nos territoires, et on ne peut que s'en féliciter.
00:28:05 Et puis les plans communaux de sauvegarde également
00:28:07 ont été actionnés par nos élus sur le terrain.
00:28:10 Et au moment où je vous parle, depuis lundi,
00:28:13 nous en sommes au jour 5 de cette crise,
00:28:16 depuis lundi, on a un peu plus de 500 personnes qui ont été évacuées.
00:28:22 Ces personnes ont été évacuées, je vous le disais,
00:28:25 par environ 300 à 400 sapeurs-pompiers
00:28:28 qui sont quotidiennement sur le terrain.
00:28:31 Et sur ces 400 sapeurs-pompiers,
00:28:33 nous bénéficions environ de la moitié de renforts zonaux,
00:28:38 donc des départements voisins, que l'on remercie,
00:28:40 bien évidemment, je pense à la Somme, à l'Oise, à l'Aisne au Nord.
00:28:44 Et puis des renforts nationaux, pas plus tard que ce matin,
00:28:47 nos collègues de l'Est sont arrivés.
00:28:50 Et avant eux, nous avions eu des renforts
00:28:52 des collègues de la région parisienne
00:28:55 et des unités de sécurité civile qui viennent même du Var.
00:28:58 Donc nous allons organiser toutes ces relèves
00:29:01 parce que, vous l'avez bien compris,
00:29:03 après cette phase 1 de cru,
00:29:05 le vrai travail va commencer à partir de samedi midi
00:29:09 à l'occasion de la décrue.
00:29:11 - Merci beaucoup pour toutes ces précisions, Jérémy Degrange.
00:29:14 Je rappelle que vous êtes responsable des opérations cellules de crise
00:29:16 du SDIS, du Pas-de-Calais et lieutenant-colonel,
00:29:18 pour être totalement juste et complet.
00:29:20 Merci encore une fois.
00:29:22 On va revenir à la politique.
00:29:24 Je le disais, Jordan Bardella était l'invité de Pascal Praud
00:29:27 hier soir sur CNews.
00:29:28 Il a été très nombreux à suivre cette interview.
00:29:30 Il a réagi notamment sur la polémique autour de ses propos
00:29:33 sur Jean-Marie Le Pen.
00:29:34 Je vous propose de l'écouter quand Pascal Praud
00:29:36 lui a reposé la question hier soir sur sa position,
00:29:40 qui était pour le moins ambiguë au moment de sa prise de position.
00:29:42 On l'écoute.
00:29:44 - Quand je dis et j'évacue,
00:29:46 et vous avez raison qu'on n'a pas le droit,
00:29:48 au niveau où je suis, de commettre ces maladresses.
00:29:50 Quand j'évacue, assez simplement, en disant "je ne crois pas",
00:29:54 il a été antisémite.
00:29:55 En réalité, je veux dire par là que j'ai rencontré,
00:29:59 je ne dis même pas échangé, rencontré Jean-Marie Le Pen
00:30:01 trois fois dans ma vie.
00:30:03 Vous avez raison de rappeler que je suis né en 1995
00:30:05 et que le Front National de Jean-Marie Le Pen,
00:30:08 je ne l'ai pas connu.
00:30:09 Je veux dire par là que dans son fort intérieur,
00:30:11 je n'ai jamais échangé avec lui sur ce sujet.
00:30:14 Les propos qu'il a tenus sont évidemment antisémites,
00:30:19 révisionnistes et négationnistes.
00:30:22 - Oui, le deuxième extrait que je vous ai sélectionné
00:30:25 et je vous fais réagir juste après.
00:30:27 On l'écoute encore et écoutez bien la fin de son intervention aussi.
00:30:32 - Jean-Marie Le Pen s'est évidemment enfermée
00:30:36 dans un antisémitisme qui a amené en 2015 à une rupture politique
00:30:42 entre Marine Le Pen, qui était alors présidente du Front National,
00:30:45 et son propre père.
00:30:47 Cette maladresse a été utilisée par beaucoup,
00:30:50 de manière assez malhonnête,
00:30:52 chez les journalistes, mais aussi chez mes opposants politiques,
00:30:56 pour créer un écran de fumée et masquer, me semble-t-il,
00:31:01 la racine réelle de cet antisémitisme décomplexé
00:31:05 qui s'est abattu sur le pays depuis le 7 octobre
00:31:08 et qui tire ses racines de l'islam radical
00:31:12 et d'une extrême gauche qui légitime cet antisémitisme.
00:31:14 Je crois qu'on a toujours été irréprochable sur ce sujet
00:31:17 et j'ai découvert que lorsqu'on est exposé en première ligne
00:31:21 en politique, plus on s'approche du sommet, moins il y a d'oxygène.
00:31:25 - Il est pour le métier, Jordan Bardella,
00:31:28 plus on s'approche du sommet, moins il y a d'oxygène.
00:31:31 Naïma M. Fadel, vous réagirez après sur cette petite phrase,
00:31:34 mais d'abord sur sa défense hier soir chez notre ami Pascal Praud.
00:31:39 - Il n'y a pas de défense à avoir, de toute façon, c'est clair,
00:31:42 il ramait, il ramait énormément.
00:31:45 De toute façon, voilà, il a dit ce qu'il a dit
00:31:48 et il aura beau essayer de dire "je n'ai pas dit ce que j'ai dit",
00:31:52 c'est difficile.
00:31:53 Jean-Marie Le Pen, alors moi j'ai pu suivre politiquement
00:31:58 Jean-Marie Le Pen, c'est un négationniste,
00:32:00 il a dit quand même "durafour crématoire",
00:32:03 il a dit que la Shoah était un détail de l'histoire.
00:32:07 Enfin, clairement, il est antisémite.
00:32:10 Ça ne souffre discussion.
00:32:13 Donc, bon, il a...
00:32:14 - Jordan Bardella ne vous a pas convaincu hier soir chez Pascal Praud ?
00:32:16 - Non, il ne m'a pas convaincu et d'autant plus encore
00:32:20 dans les propos qu'il tient par rapport à son soutien
00:32:24 à nos compatriotes de confession juive par rapport aux actes antisémites,
00:32:29 eh bien, il faut qu'il jette, il en profite pour jeter l'anathème
00:32:34 sur les musulmans de France.
00:32:36 Donc, on est dans le camp contre camp
00:32:38 et c'est pour ça que moi je souligne ce qu'a fait l'appel
00:32:41 de la présidente de l'Assemblée nationale
00:32:44 et du président du Sénat
00:32:46 qui est justement dans le souci d'une concorde nationale,
00:32:50 d'une union nationale, d'une solidarité,
00:32:53 justement, pour que ce qui se passe au Proche-Orient
00:32:56 reste au Proche-Orient,
00:32:57 bien que chacun ait nos sensibilités en fonction de...
00:33:01 soit pro-israélienne, soit pro-palestinienne.
00:33:05 Ça, ça nous regarde, ça regarde,
00:33:06 mais il est absolument inadmissible
00:33:09 qu'aujourd'hui nos compatriotes de confession juive
00:33:13 soient agressés, violentés, humiliés,
00:33:17 doivent se cacher, doivent vivre dans la peur,
00:33:20 doivent changer leur comportement de vie
00:33:22 dans un pays de liberté
00:33:24 parce qu'il y a ce conflit et que certains veulent l'emporter.
00:33:28 Et moi, j'en veux aussi aux politiques
00:33:30 parce que cet appel qui a été fait,
00:33:33 ils ne souffrent pas, caprices...
00:33:34 - Mais ça vous pose problème que le Rassemblement national
00:33:36 participe à cette manifestation ou pas ?
00:33:38 - Mais moi, je vais être honnête avec vous,
00:33:39 j'en ai rien à faire.
00:33:40 C'est-à-dire que pour moi, ce qui est important aujourd'hui...
00:33:43 - Non, mais est-ce que ça vous pose un problème, Nadiya ?
00:33:44 - Moi, je veux manifester avec mes compatriotes
00:33:48 et je ne fais même pas attention à quelles politiques sont là.
00:33:51 - Mais personne ne me répond à cette question.
00:33:52 - Mais non, mais je vais être honnête avec vous,
00:33:54 que les gens viennent, quels que soient les politiques
00:33:56 qui peuvent venir, évidemment,
00:33:57 moi, je ne vais pas chicaner sur ça,
00:33:59 que le moment est important.
00:34:01 Moi, ce que je veux aujourd'hui, quelle est l'importance ?
00:34:04 Aujourd'hui, l'importance, c'est l'union nationale,
00:34:06 c'est la cohésion, quelles que soient nos origines,
00:34:09 quelles que soient nos confessions, etc.
00:34:11 Et si demain, nos compatriotes musulmans
00:34:13 sont à un moment attaqués, subissent aussi des actes antisémites,
00:34:16 je sais que nous tous ici, on sera les premiers à les défendre
00:34:20 et à lutter contre ces actes-là.
00:34:23 - Amine Elbaïe, convaincue ou pas convaincue par Jordane Bardella,
00:34:26 hier soir chez Pascal Praud ?
00:34:27 - Oui, moi, je salue d'abord le comportement de Jordane Bardella
00:34:30 parce qu'aujourd'hui, c'est devenu très difficile,
00:34:32 lorsque l'on est engagé dans la vie politique,
00:34:33 dans la vie publique, de reconnaître,
00:34:36 d'admettre une maladresse, d'admettre une erreur.
00:34:38 - Il le dit d'ailleurs.
00:34:39 - Et il a reconnu cette erreur.
00:34:41 Et je crois que c'est tout à son honneur.
00:34:43 Vous savez, Jordane Bardella est née en 1995,
00:34:46 moi, je suis né en 1996.
00:34:48 Et je peux comprendre quelque chose dans son discours.
00:34:50 Le problème, je crois, est générationnel.
00:34:54 Notre génération n'a pas connu le Front National.
00:34:58 Notre génération connaît le Rassemblement National.
00:35:01 Et il y a une distinction profonde
00:35:03 entre le Front National de Jean-Marie Le Pen
00:35:05 et le Rassemblement National de Marie Le Pen
00:35:08 et de Jordane Bardella.
00:35:10 Je crois, par ailleurs, que le nouvel antisémitisme,
00:35:13 pardonnez-moi, mais nous serons tous d'accord sur ce plateau,
00:35:16 pour dire que le nouvel antisémitisme
00:35:18 est intimement, intrinsèquement lié à l'islamisme.
00:35:23 Ce n'est pas l'extrême droite qui est responsable
00:35:28 de l'hyper-kachère ou qui serait responsable
00:35:31 des attentats qui ont frappé notre pays.
00:35:34 Ce n'est pas le Rassemblement National
00:35:37 qui s'est attaqué à Mireille Knoll ou à Alimi.
00:35:40 Je crois, par ailleurs, que l'union des patriotes
00:35:43 et l'union des républicains de droite
00:35:45 pourrait permettre aujourd'hui et même demain
00:35:49 d'empêcher les islamistes d'accéder au pouvoir,
00:35:51 d'empêcher l'extrême gauche qui distille la haine,
00:35:55 qui ne sera pas présente dimanche prochain face à l'islamisme.
00:35:59 - Mais qui sera présente demain samedi.
00:36:01 - L'union des électeurs de droite, c'est l'union de toutes celles et ceux
00:36:05 qui veulent lutter contre l'islamisme
00:36:08 et qui veulent réunir nos compatriotes dans notre pays.
00:36:11 - Oui, mais je sais juste de comprendre,
00:36:13 parce que c'est intéressant de...
00:36:15 - Quelle est votre question Naïma ?
00:36:17 - Non, c'est-à-dire, l'union des droites, c'est-à-dire quel parti ?
00:36:21 - Alors, pour moi, les partis politiques, c'est la petite politique.
00:36:24 L'union des électeurs de droite, c'est l'union de toutes celles et ceux
00:36:27 qui ont vu notre pays s'abîmer pendant 30 ans,
00:36:30 qui ont vu notre pays accueillir une immigration incontrôlée pendant 30 ans,
00:36:33 qui ont vu notre pays se voir propager dans nos quartiers,
00:36:36 dans nos banlieues, l'islamisme.
00:36:38 Toutes celles et ceux qui veulent se lever debout
00:36:41 contre ceux qui veulent s'attaquer à notre pays
00:36:44 sont les bienvenus dans, moi je crois, une démarche, une dynamique collective.
00:36:48 Je ne fais pas de distinction entre les électeurs.
00:36:51 Je crois qu'un électeur, c'est un électeur, c'est un Français.
00:36:53 Et je crois que non, les élections, il faut pas partir par un parti politique.
00:36:56 - La petite politique est rythmée par les épargtillons.
00:36:59 - Elle est rythmée. - Par les élections.
00:37:00 Et donc, il y a des candidats qui se présentent et donc la petite politique.
00:37:02 - C'est pas vrai parce que vous jouez à un mauvais jeu.
00:37:04 - La vie politique est rythmée par les élections.
00:37:06 - Je crois que vous jouez à un mauvais jeu.
00:37:07 Pendant 30 ans, la droite et la gauche ont été les rentiers.
00:37:09 - Constance a raison, la vie politique est rythmée par les élections.
00:37:11 - Et donc, il faut savoir à un moment donné ce que vous dire.
00:37:14 - Ça n'existe pas.
00:37:15 - Il y a quand même des rendez-vous réguliers.
00:37:17 Il y a des rendez-vous réguliers.
00:37:19 - La droite, la gauche, c'est l'ancien monde.
00:37:21 Ils ont été les rentiers de la peur à l'extrême droite.
00:37:24 - Amine, Amine, Amine.
00:37:25 - Mais il ne fallait pas tout en même temps.
00:37:26 - Amine, Amine, Amine.
00:37:27 - C'est juste que quand on va aller voter, il faut bien qu'il y ait des partis politiques.
00:37:31 On ne vote pas pour des candidats.
00:37:32 - On n'est pas des candidats.
00:37:33 - Je voulais qu'on termine.
00:37:34 - Non, c'est sûr.
00:37:35 - Amine, Amine.
00:37:36 - C'est pour l'avenir.
00:37:37 - C'est pour comprendre.
00:37:38 - Je voudrais donner la parole à Nathan sur l'intervention parce que c'était quand même
00:37:42 ça l'essence du débat du début.
00:37:44 - N'est-ce pas ?
00:37:45 - J'essaie de le recentrer.
00:37:46 Convaincu ou pas convaincu par Jordan Bardella hier chez Pascal ?
00:37:49 - Non, pas convaincu.
00:37:50 - Je vais attendre votre réponse tout en vous posant la question, évidemment.
00:37:53 - Ce qu'a dit Naïma, mais j'aimerais rajouter un point.
00:37:55 Vous êtes né en 96, vous avez dit "je suis né en 97".
00:37:59 Il me semble qu'un des défauts de notre période, c'est qu'on est dans ce temps de l'instantanéité
00:38:07 absolue, totale, où la mémoire se perd.
00:38:10 Et il y a quelque chose qui me gêne dans la manière dont on pose le débat sur Jean-Marie
00:38:14 Le Pen, c'est qu'on isole la question de l'antisémitisme.
00:38:17 Comme si le sujet était Jean-Marie Le Pen et l'antisémitisme.
00:38:20 Jean-Marie Le Pen, le sujet, c'est un racisme beaucoup plus global, qui inclut, si vous
00:38:24 voulez, évidemment l'antisémitisme.
00:38:26 Vous avez rappelé les phrases qu'il a pu tenir sur les juifs.
00:38:29 Mais Jean-Marie Le Pen, c'est celui qui disait "je crois à l'inégalité des races", il
00:38:33 l'a dit, il l'a dit sur l'idéal.
00:38:34 Jean-Marie Le Pen, c'est celui qui, quand il a fait la guerre d'Algérie, qui avait
00:38:37 acheté un couteau des jeunesses italiennes avec une croix gamée qui est exposée aujourd'hui
00:38:42 dans un musée à Alger.
00:38:43 C'est ça Jean-Marie Le Pen, ça veut dire qu'on ne peut pas isoler.
00:38:46 Et moi c'est ça qui me fait vraiment de la peine dans notre époque, c'est qu'on
00:38:49 fragmente les combats antiracistes.
00:38:51 Combattre le racisme envers les musulmans, envers les noirs, envers n'importe quelle
00:38:55 minorité et combattre l'antisémitisme, ça doit faire un même tout.
00:38:59 Et aujourd'hui, et en fait c'est ce qu'on est en train de voir avec une partie de la
00:39:02 gauche aussi qui a le comportement qu'elle a depuis le 7 octobre et inversement les
00:39:09 gens du Rassemblement National qui veulent se présenter en bouclier de la lutte contre
00:39:13 l'antisémitisme, c'est cette fragmentation des luttes prétendument antiracistes.
00:39:17 Mais l'antiracisme, soit il est global, total, ça veut dire qu'il concerne absolument
00:39:21 toutes les minorités, les juifs, les musulmans, etc.
00:39:23 Soit à partir du moment où il met le zoom sur une minorité, il n'est plus antiraciste.
00:39:28 Alors aujourd'hui c'est nos compatriotes juifs qui sont agressés, qui subissent des
00:39:33 actes antisémites, mais je suis d'accord avec vous.
00:39:36 C'est-à-dire qu'on gagnera ce combat contre le racisme et l'antisémitisme que
00:39:39 aussi il est porté par nous tous, vraiment dans le souci d'une unité nationale.
00:39:44 Et sans tabou.
00:39:45 On reprend le débat dans quelques instants parce que Mickael Dorian est à l'heure.
00:39:49 Et donc on fait un point sur l'info et je vous donne la parole juste après.
00:39:53 Mickael Dorian.
00:39:54 Les fortes pluies continuent de tomber dans le Pas-de-Calais.
00:39:57 Le département est toujours en vigilance rouge.
00:39:59 Crues pluies et inondations.
00:40:00 Un épisode qui devrait durer jusqu'à la fin de la semaine.
00:40:02 Au total, plus de 300 mm de pluie ont été enregistrés dans le département ces dernières
00:40:06 semaines.
00:40:07 Deux écoles juives de Montréal visées par des tirs.
00:40:10 Les faits se sont déroulés dans la nuit de mercredi à jeudi.
00:40:12 Mais fort heureusement, il n'y a eu aucun blessé.
00:40:14 Des coups de feu tirés en pleine nuit au moment où les établissements étaient vides.
00:40:18 Et puis la première grève d'un œil complet a été réalisée aux Etats-Unis.
00:40:22 L'opération a duré environ 21 heures et a été réalisée fin mai.
00:40:26 Si le patient n'a pas encore recouvré la vue, un peu plus de cinq mois après l'opération,
00:40:31 l'œil du patient continue de montrer des signes de très bonne santé.
00:40:34 - Ça c'est une bonne nouvelle.
00:40:38 C'est formidable aussi.
00:40:39 C'est important d'en parler.
00:40:40 Merci.
00:40:41 Michael Dorian, on reprend le débat sur l'intervention de Jordan Bardella.
00:40:46 Je vous donne la parole dans quelques instants mon cher Amine.
00:40:49 Vous n'avez pas levé le doigt.
00:40:51 D'habitude vous levez le doigt.
00:40:52 D'accord.
00:40:53 Élève Amine, je vous donne la parole dans quelques instants.
00:40:55 Je voudrais vous faire écouter un troisième extrait de l'intervention de Jordan Bardella
00:40:59 hier soir dans l'heure des pros chez Pascal Proh et on poursuit le débat.
00:41:03 Ne soyons pas dupes de l'écran de fumée qui a été mis en place depuis, de grâce,
00:41:10 depuis quelques jours pour tenter de rediaboliser mon mouvement politique et de déstabiliser
00:41:17 le premier parti politique de France que je représente et qui est aujourd'hui irréprochable.
00:41:22 Et si le gouvernement attache autant d'importance, je dis le gouvernement mais j'ai vu aussi
00:41:27 un certain nombre de journalistes tomber dans cette accusation facile, me reprocher avec
00:41:32 une malhonnêteté inouïe le détournement de mes propos alors même qu'après la citation
00:41:38 que vous avez évoquée, je dis clairement que les propos que Jean-Marie Le Pen a tenus
00:41:42 s'agissant du point de détail de l'histoire sont inadmissibles et qu'elles n'auraient
00:41:46 jamais été tenues par ma part ou par Marine Le Pen qui s'en est distancée très tôt.
00:41:51 Voilà, il est beaucoup plus limpide hier soir chez Pascal Amine.
00:41:56 Et je vous donne la parole juste après Constance.
00:41:58 Amine, très rapidement.
00:41:59 Oui, moi je crois que Jordane Bardella était très clair sur cette question.
00:42:03 Mais je crois qu'il faut aujourd'hui arrêter de se raconter des salades.
00:42:06 Le Rassemblement National d'aujourd'hui, ce n'est pas le Front National de Jean-Marie Le Pen.
00:42:10 Jordane Bardella, il vient d'un quartier populaire.
00:42:13 Jordane Bardella, c'est un homme que j'ai rencontré.
00:42:16 J'ai déjà eu l'occasion d'échanger, de lui exprimer mes points d'accord et mes points de désaccord.
00:42:21 Aujourd'hui, à l'échelle des quartiers populaires, vous avez de nombreux enfants français issus
00:42:27 de l'immigration qui se disent, ça fait 30 ans que les partis de droite et de gauche nous font la leçon,
00:42:33 le chantage à la peur à l'extrême droite.
00:42:36 Et certains partis, certaines personnes, mais qui étaient vraiment incompétents politiquement,
00:42:42 ont constitué toutes leurs carrières, sont devenus des rentiers de la politique
00:42:46 sur cette peur à l'extrême droite.
00:42:48 Sauf qu'en réalité, on se rend compte qu'aujourd'hui, 30 ans plus tard,
00:42:51 notre pays a atteint le summum de l'immigration incontrôlée,
00:42:56 l'explosion de la pauvreté, nos retraités n'ont même plus d'argent pour s'acheter à manger à la fin du mois.
00:43:02 Notre pays a atteint une explosion de la violence et de l'insécurité.
00:43:06 Les gens ici dans les quartiers populaires, et même des enfants issus de l'immigration,
00:43:10 et même des compatriotes musulmans se disent, pourquoi pas ?
00:43:15 C'est peut-être eux, parce que ça fait 30 ans qu'on les diabolise,
00:43:17 ça fait 30 ans qu'on dit qu'ils sont contre le système.
00:43:20 C'est justement une révolution de tout le système qui a permis à certains députés de changer de camp,
00:43:26 de changer de parti politique, d'aller un coup à droite, d'aller un coup à gauche,
00:43:30 et de constituer leur carrière politique sur le dos des Français.
00:43:33 – Je voudrais écouter, pour terminer cette première, Constance Lévipe,
00:43:36 en tant que députée renaissance, sur la prise de parole, l'intervention,
00:43:39 et le regard que vous portez justement sur l'intervention de Jordane Bardella et sur sa défense hier.
00:43:43 – Oui, je vais revenir sur ce qu'a dit très longuement hier Jordane Bardella,
00:43:48 qui a eu un temps de parole conséquent.
00:43:50 Effectivement, moi j'ai trouvé ses explications extrêmement laborieuses, assez peu convaincantes,
00:43:56 même si elles sont étayées par des choses factuelles.
00:43:59 Effectivement, il n'a pas adhéré au Front National, il est né bien plus tard,
00:44:04 il a adhéré au Rassemblement National, etc.
00:44:06 Et j'ai trouvé également son positionnement très cynique,
00:44:12 parce qu'on voit bien qu'il y a de la tactique et de la stratégie dans ce qu'il porte,
00:44:16 dans la manière dont sont construits les éléments de langage de Jordane Bardella
00:44:21 et de celles et ceux qui l'accompagnent.
00:44:24 Moi je ne suis pas là pour sonder les cœurs et les reins,
00:44:26 mais quand même, on peut constater qu'il y a une orchestration de prise de position,
00:44:33 tout de suite les cris d'orfraie si on veut à nouveau diaboliser le Front National, etc.
00:44:39 La réalité, elle est qu'il y a toujours, dans l'entourage proche de Madame Le Pen,
00:44:44 un certain nombre de gens qui l'accompagnent, qui sont ses compagnons de route depuis très longtemps,
00:44:48 qui sont d'anciens responsables du GUD.
00:44:50 Je ne dis pas que ce sont eux qui sont mis en avant et qui siègent actuellement sur les bancs de l'Assemblée,
00:44:55 mais ils jouent toujours un rôle d'accompagnateurs,
00:44:58 quelquefois même de financeurs ou de prestataires de services
00:45:01 pour telle ou telle campagne électorale du Rassemblement National.
00:45:06 Ils n'ont pas été bannis, on le sait qu'il y a eu,
00:45:09 c'est même quelqu'un comme Émeric Choprade qu'on ne peut pas accuser
00:45:13 de ne pas avoir vu d'assez près la réalité de ce qu'était le Rassemblement National,
00:45:18 Madame Le Pen et son entourage, qui rappellent de sinistres mémoires
00:45:24 ces soirées pyjama rayées et tous ces propos et toutes ces blagues antisémites
00:45:28 qui ont existé, qui existent toujours, même si effectivement on ne les met plus en avant
00:45:34 et qu'on cache tout cela derrière le paravent de la respectabilité.
00:45:38 Donc nous ne sommes pas dupes, j'entends bien ce que dit M. Bardella,
00:45:42 mais je trouve que ces explications sont extrêmement laborieuses
00:45:45 et sont vraiment orchestrées par une stratégie que je trouve assez cynique
00:45:50 de blanchiment et de repli sur des positions plus susceptibles d'attirer tout type d'électorat.
00:45:59 C'est noté. Merci beaucoup Constance.
00:46:01 Vous restez avec nous pour la deuxième heure ?
00:46:03 Oui.
00:46:03 Vous restez avec nous pour la deuxième heure.
00:46:04 On reparlera de cette manifestation de dimanche évidemment.
00:46:07 Nous serons avec le maire de Sault en fin de deuxième heure justement,
00:46:10 puisqu'il y a une mobilisation de l'Association des maires de France,
00:46:12 également important.
00:46:13 Ça m'étonne qu'on n'en ait pas parlé encore Naïma.
00:46:16 C'est vrai que le président a demandé…
00:46:18 Voilà. Allez, on marque une pause.
00:46:19 On se retrouve dans quelques instants évidemment pour la poursuite de nos débats.
00:46:22 Il est 13h.
00:46:27 Soyez les bienvenus.
00:46:28 Merci de nous accueillir.
00:46:29 C'est la partie 2 de Mini News Week-end.
00:46:31 Je vous présente l'équipe qui m'entoure dans quelques instants,
00:46:33 mais tout de suite, évidemment le sommaire de notre deuxième heure.
00:46:37 Actualité oblige.
00:46:38 On reprendra la direction du Pas-de-Calais dans quelques instants.
00:46:41 Le Pas-de-Calais sous l'eau.
00:46:42 Nouveau point sur la situation avec nos envoyés spéciaux évidemment.
00:46:45 Et puis dans Mini News Week-end,
00:46:47 on reparlera du conflit entre le Hamas et Israël.
00:46:50 L'armée israélienne a accepté d'observer des pauses de quelques heures chaque jour dans la bande de Gaza.
00:46:56 Objectif, vous l'avez compris, permettre aux civils israéliens de quitter cette zone de combat.
00:47:00 Nous serons avec nos envoyés spéciaux Stéphanie Rouquier et Florian Paume.
00:47:04 Et l'armée israélienne a retrouvé des armes utilisées par le Hamas lors de l'attaque du 7 octobre dernier.
00:47:10 Stéphanie Rouquier nous racontera tout, évidemment.
00:47:12 Nous serons directs avec elle.
00:47:14 Enfin, on écoutera à nouveau Olivier Dussopt, le ministre du Travail.
00:47:18 Il était l'invité de la matinale de notre ami Romain Desarbres ce matin.
00:47:22 Voilà pour le sommaire.
00:47:23 Vous savez tout ou presque.
00:47:24 Et lui va tout vous dire.
00:47:25 C'est Mickaël Dorian.
00:47:26 Pour un point info, rebonjour Mickaël Dorian.
00:47:30 - Rebonjour Thierry.
00:47:30 Bonjour à tous.
00:47:31 Israël ne cherche ni à gouverner ni à occuper Gaza.
00:47:35 Les mots de Benyamin Nathaniahou dans un entretien donné à Fox News.
00:47:39 Le Premier ministre israélien qui a également ajouté que Tsar
00:47:41 progressait dans son offensive dans la bande de Gaza.
00:47:45 Des rescapés des attaques du 7 octobre ont donné une conférence de presse hier à Paris.
00:47:51 Parmi eux, de jeunes Israéliens originaires des kiboutes de Béry et Kfaraza,
00:47:56 assis devant 240 chaises vides avec le visage des otages du Hamas collés dessus.
00:48:01 Ils sont revenus sur ce jour qui a bouleversé leur viste.
00:48:04 Un sujet d'Audrey Bertheau.
00:48:06 - Des témoignages et des appels à l'aide.
00:48:08 Quatre Israéliens originaires des kiboutes du sud d'Israël sont venus à Paris
00:48:12 raconter les attaques du 7 octobre.
00:48:15 - Le matin de l'attaque, mon père qui faisait partie de l'unité de défense de mon kiboutes
00:48:20 est sorti avec une arme pour aller défendre le kiboutes.
00:48:23 Et sur le chemin du retour, pour revenir nous voir, deux terroristes l'ont tué.
00:48:27 Ma grand-mère a aussi été assassinée et mon frère.
00:48:31 Gal est venu avec sa mère d'Israël.
00:48:33 Il se rappelle du jour des attaques.
00:48:37 - Mon kiboutes a été attaqué tôt le matin.
00:48:40 Il y avait beaucoup de bruit.
00:48:41 Les terroristes sont arrivés.
00:48:43 Dans ma maison, c'est une chance que personne ne soit rentré.
00:48:46 J'ai perdu des proches.
00:48:48 Mais ce qui est important pour moi, c'est que la majorité de ma famille a réussi à s'en sortir.
00:48:54 - Sa mère appelle le gouvernement français à se mobiliser pour ramener les otages chez eux.
00:48:59 - J'espère que le gouvernement français va faire tout son possible pour libérer les enfants,
00:49:04 les parents, toutes les personnes kidnappées.
00:49:06 C'est le premier geste que tous les gouvernements du monde devraient faire.
00:49:09 Ce sont des innocents. Il faut faire quelque chose.
00:49:12 - 249 personnes sont toujours détenues en otage par le Hamas.
00:49:17 - Dans le reste de l'actualité, les fortes pluies continuent de tomber dans le Pas-de-Calais.
00:49:22 Le département est toujours en vigilance rouge.
00:49:24 Crue, pluie et inondation.
00:49:25 Un épisode qui devrait durer, comme nous l'explique notre expert météo Loïc Rousseval.
00:49:30 - À 7h, le Pas-de-Calais reste placé en vigilance rouge,
00:49:34 pluie, inondation et pour des crues.
00:49:36 Alors que les départements Limitrof au nord sont quant à eux en vigilance orange.
00:49:41 Les services de vigie crue continuent de surveiller le niveau des cours d'eau de la Canche,
00:49:45 de la Liane ou encore de la rivière Le Bléquin.
00:49:48 Hier, le département Pas-de-Calais est de nouveau passé en vigilance rouge
00:49:52 en raison de fortes averses parfois à caractère orageux.
00:49:55 Et ce sera encore le cas jusqu'en fin d'après-midi.
00:49:58 Alors pour ce qui est des nouveaux cumuls de pluie,
00:50:00 Météo France prévoit entre 80 et 100 litres d'eau au mètre carré localement sur une partie de la Côte d'Opale.
00:50:07 Depuis le 18 octobre, il est tombé plus de 330 litres d'eau mètre carré à Boulogne et au Touquet.
00:50:13 359 millimètres à Athens, soit l'équivalent de trois mois de pluie et ça donc en moins d'un mois.
00:50:21 Une accalmie est prévue pour ce samedi,
00:50:23 mais Météo France annonce de nouvelles pluies pour la journée de lundi.
00:50:26 Alors pour répondre à la question, pourquoi ces fortes inondations,
00:50:29 surtout sur le département Pas-de-Calais, ce département en particulier ?
00:50:33 Parce que nous avons essuyé un défilé de perturbations ces dernières semaines
00:50:37 avec des averses fréquentes à l'arrière des perturbations.
00:50:41 Et ces pluies sont essentiellement tombées sur le département Pas-de-Calais.
00:50:45 Les suites du procès d'Eric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux, est jugé pour prise illégale d'intérêt.
00:50:52 Aujourd'hui, l'ancien Premier ministre Jean Castex est attendu à la barre de la Cour de justice de la République.
00:51:00 Et puis, c'est news au cœur des quartiers gangrénés par la drogue.
00:51:05 Direction à présent Saint-Ouen et le quartier Charles-Schmidt.
00:51:09 Depuis trois ans, les autorités mènent à une véritable guerre de terrain contre les dealers.
00:51:13 Alors, quelle est la situation aujourd'hui ?
00:51:15 Est-ce que le travail de la police a porté ses fruits ?
00:51:18 Reportage d'Augustin Donadieu et Fabrice Elsner.
00:51:21 À première vue, la cité Charles-Schmidt à Saint-Ouen semble avoir retrouvé son calme.
00:51:27 Trois ans plus tôt, voici ce que nous avions constaté.
00:51:30 Des deals en plein jour et des contrôles systématiques aux entrées de la cité.
00:51:35 Aujourd'hui, le trafic n'a pas disparu.
00:51:38 Ce matin-là, ils étaient déjà une dizaine de clients à attendre la marchandise.
00:51:43 - Il y a un atelier, mais...
00:51:45 - Il y a que là, des fois, ils sont 60 personnes, 60 personnes à attendre.
00:51:49 - Oh, l'État, il faut qu'il bouge. Même la météo, il bouge.
00:51:54 On n'est pas en sécurité.
00:51:56 La police mène pourtant des opérations de harcèlement sur les points de deal.
00:52:00 Cette habitante nous montre même un dispositif de surveillance récemment installé.
00:52:04 Mais déjà dégradé.
00:52:06 - Ils ont mis une caméra là-bas.
00:52:08 Un dispositif qui semble bien dérisoire face à la puissance du trafic.
00:52:12 Il y a trois ans ici, le chiffre d'affaires s'élevait à 30 000 euros par jour.
00:52:17 - Sincèrement, ça va de plus en plus mal.
00:52:21 Ça s'est empuré.
00:52:23 Malgré qu'il y a les interventions de police, malgré qu'ils sont là 24 sur 24,
00:52:29 ça n'empêche pas que ça continue le trafic.
00:52:33 C'est une vraie catastrophe.
00:52:35 Ce n'est pas possible de vivre dans les conditions comme ça.
00:52:38 - Dans les quartiers alentours, le travail des autorités a commencé à payer.
00:52:42 Dans la cité à Ragozola, le chiffre d'affaires est passé en trois ans de 50 000 euros par jour
00:52:47 à moins de 10 000 euros au quotidien.
00:52:50 - Voilà ce qu'il fallait retenir de l'actualité à 13h sur CNews.
00:52:55 A tout à l'heure.
00:52:56 - Merci beaucoup, mon cher Michael.
00:52:58 On vous retrouve d'ici 15 minutes.
00:53:00 - Rendez-vous avec moi pour commenter l'actualité pour cette deuxième heure de Minnews Week-end.
00:53:04 Naïma Mfadal est zéiste.
00:53:05 Toujours en forme ?
00:53:06 - Oui.
00:53:07 - Oui ?
00:53:08 - Oui.
00:53:09 - Oui, d'accord.
00:53:10 Nathan Devers, écrivain, toujours en forme ?
00:53:11 - Toujours en forme.
00:53:12 - Oui.
00:53:13 J'ai besoin de vous.
00:53:14 Aminé Elbaïk, juriste en droit public, toujours en forme ?
00:53:15 - Oui.
00:53:16 - Constance Legrippe, députée Renaissance de Haute Seine, toujours en forme ?
00:53:19 - Oui.
00:53:20 - Vous avez de la voix.
00:53:21 Très bien.
00:53:22 Allez, on va commencer par faire un petit point sur la situation dans le Pas-de-Calais
00:53:25 dont vous parlez évidemment, Michael Dorion.
00:53:28 On va retrouver tout de suite François Decoster qui est le maire de Saint-Omer.
00:53:31 Bonjour François Decoster.
00:53:34 Merci d'être avec nous.
00:53:36 Quel est le point dans votre commune ?
00:53:38 Est-ce que l'eau continue de monter ?
00:53:40 Puisque nous étions avec un pompier tout à l'heure qui nous expliquait un peu les montagnes rues.
00:53:44 Ça monte, ça descend, ça monte, ça descend.
00:53:46 On en est où chez vous ?
00:53:47 - Non, chez nous, ça continue de monter.
00:53:50 Ça continue de monter parce que l'eau vient dans le marais de Saint-Omer qui est une cuvette finalement.
00:53:56 On a connu, c'est vrai, des décrus sur l'amont de la rivière Aa, du fleuve Aa.
00:54:02 Mais ces décrus, nous ne les avons pas constatés sur le bassin de Saint-Omer, sur le marais Odomarois.
00:54:08 Et là, on a effectivement depuis maintenant près de 36 heures, une montée continue
00:54:14 et de plus en plus de maisons qui sont inondées.
00:54:17 - Et pour les habitants, je suppose que ça doit être un combat éreintant, épuisant
00:54:22 parce qu'effectivement, ça monte et ça descend.
00:54:26 - Alors, il y a beaucoup d'engagement de la part des habitants pour pouvoir faire en sorte de protéger les maisons.
00:54:31 Nous les accompagnons avec les services municipaux, les élus qui sont sur le terrain depuis le début de la semaine.
00:54:38 On a livré évidemment beaucoup de sable, par exemple.
00:54:42 Nous procédons aussi à des relogements qui sont de plus en plus nombreux.
00:54:47 Nous avons été beaucoup sensibilisés aussi dans un certain nombre de quartiers dans notre marais
00:54:54 pour que les anciens puissent se mettre à l'abri par précaution.
00:54:58 Il n'y a pas d'ordre d'évacuation par le préfet à ce stade.
00:55:01 Mais pour vous donner une idée, le canal à grand gabarit, normalement se situe à une hauteur de 2,20 mètres.
00:55:09 Il commence à déborder sur notre marais à 2,50 mètres.
00:55:12 Et là, on est déjà au niveau historique de 2002. On est à 3 mètres de hauteur.
00:55:18 C'est dire que maintenant, tout l'enjeu, c'est la rapidité à évacuer ces volumes d'eau vers la mer.
00:55:24 Les pompes qui se situent à près d'une trentaine de kilomètres à Mardik tournent à plein régime déjà depuis le début de la crue.
00:55:32 On a des pompes supplémentaires qui ont été installées dans la nuit, qui commencent à fonctionner déjà depuis quelques heures.
00:55:40 Mais comme vous l'avez rappelé, on a de la pluie qui continue à tomber et pas d'accalmer avant demain.
00:55:46 Merci beaucoup, François de Costel.
00:55:48 Moi, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter bon courage et évidemment à vos habitants.
00:55:52 Parce qu'évidemment, on se doute que la situation doit être très difficile à vivre.
00:55:56 Et l'eau, c'est terrible. Ça fait énormément de dégâts, évidemment.
00:55:58 Merci beaucoup. On va retrouver tout de suite notre équipe envoyée spéciale sur place.
00:56:03 Corentin Briot et Raphaël Lasreg.
00:56:06 On en est où précisément, Corentin Briot ?
00:56:10 Eh bien ici, on a peur que la situation continue d'empirer.
00:56:14 Il y a quelques minutes, je pouvais vous parler.
00:56:18 Les pieds dans l'eau, juste derrière moi.
00:56:21 Mais là, depuis quelques minutes, ce n'est plus possible.
00:56:23 Les pompiers nous ont bien fait comprendre que c'était trop dangereux, qu'il fallait vraiment se mettre à l'écart des zones inondées.
00:56:29 Donc là, c'est très compliqué.
00:56:31 Certains habitants ont encore été évacués et se sont retrouvés dans la salle communale qui se trouve un petit peu plus loin
00:56:37 pour essayer de demander comment ils peuvent tenter d'aider les secours qui sont déjà sur place
00:56:42 ou encore essayer d'aider des élus qui sont mobilisés depuis dix jours.
00:56:46 Et tout ça, malgré des habitants qui sont fatigués, qui sont épuisés,
00:56:50 qui ont peur que les dégâts qu'ils ont tenté d'évacuer et tout ce qu'ils ont essayé de sauver depuis quelques jours,
00:56:56 tout ça pour rien puisque l'eau pourrait revenir dans leurs habitations si les pluies continuent à tomber à ce rythme.
00:57:04 Merci pour ce point très précis, Quentin.
00:57:06 Je rappelle que vous êtes accompagné par Raphaël Lazaregg.
00:57:09 On va parler de la situation sur la bande de Gaza, si vous le voulez bien.
00:57:13 Les transitions sont parfois difficiles.
00:57:15 Je rappelle qu'Israël a accepté, c'est important, de mettre en place des pauses quotidiennes dans le nord de la bande de Gaza,
00:57:20 annoncées hier par la Maison Blanche,
00:57:23 même si Joe Biden a réaffirmé qu'il n'y avait aucune possibilité d'un cessez-le-feu pour le moment.
00:57:27 On va trouver sur place nos envoyés spéciaux Stéphanie Rouquier et Florian Paume.
00:57:31 Stéphanie, bonjour. Merci d'être avec nous dans "Believe the Weekend".
00:57:34 L'armée israélienne a exposé ce matin des armes utilisées par le Hamas lors de l'attaque du 7 octobre.
00:57:40 Racontez-nous tout, ma chère Stéphanie Rouquier.
00:57:44 Nous avons pu rentrer dans cette base militaire de Tsaïl où sont entreposées une partie des armes et des équipements
00:57:54 que Tsaïl a retrouvés sur les terroristes qui sont responsables de l'attaque du 7 octobre.
00:58:01 Dans cette base militaire, nous avons pu voir des dizaines et des dizaines de mines, de missiles antichars, des roquettes, des grenades,
00:58:08 des drones et des bombes thermobariques.
00:58:10 Une bombe thermobarique, c'est comme une grosse grenade et lorsqu'on la jette dans une maison, la température passe instantanément à plus de 3000 degrés.
00:58:20 Et donc, toutes ces armes ont été utilisées par les terroristes du Hamas contre des civils.
00:58:26 Et donc, vous le disiez, Tsaïl voulait nous montrer ces armes aujourd'hui car aujourd'hui encore, dans la bande de Gaza,
00:58:33 les terroristes du Hamas utilisent de tels équipements pour lutter contre les forces israéliennes.
00:58:38 A savoir que 80% de ces équipements, c'est du fait maison, c'est fabriqué au sein même de la bande de Gaza.
00:58:44 Pour le reste, ça provient d'Iran ou bien de Corée du Nord.
00:58:48 Merci beaucoup Stéphanie Rouquier. Je rappelle que vous êtes accompagnée par Florian Paume.
00:58:52 Petit tour de table, on est dans cette guerre également de communication et c'est important pour Tsaïl de montrer cette prise de guerre.
00:59:00 Bien sûr, on est dans une guerre de communication.
00:59:02 Si vous me le permettez, je fais un léger pas de côté parce que je voulais donner acte au fait que vous avez diffusé tout à l'heure,
00:59:08 et je vous en remercie, un court reportage qui faisait état du fait qu'il y a toujours 241 otages qui sont détenus par le Hamas.
00:59:17 Je ne savais pas qu'on allait en parler après. Je trouve qu'on n'en parle pas assez.
00:59:21 C'est un drame absolu que les visages, les noms, le fait même qu'il y ait toujours 241 otages détenus par le Hamas
00:59:29 et sembleraient-ils même certains par le djihad islamique, soient progressivement évacués du débat
00:59:36 et qu'on n'entende plus la douleur extrême des familles et de tous ceux qui se préoccupent de cette chose horrible.
00:59:43 Il y a eu à plusieurs reprises à l'Assemblée nationale des rencontres avec des mères, des frères, des oncles, des représentants des familles d'otages.
00:59:50 Et je crois que nous avons chacun à notre place à dire que la priorité absolue, c'est d'exiger la libération des otages.
00:59:58 Tout le reste vient après.
01:00:00 On comptait en parler dans quelques instants. Vous faites la transition.
01:00:04 Mais tout de suite, Mikaël Dorian est là, fidèle au poste. On fait un point rapide sur l'information à goût.
01:00:09 L'Association des maires de France appelle à des rassemblements dimanche contre l'antisémitisme devant les préfectures.
01:00:15 Objectif, apporter un soutien à la marche civique prévue à Paris.
01:00:19 Ces rassemblements doivent permettre à tous les Français qui le souhaitent de s'associer à cette initiative partout en France,
01:00:25 s'indiquent l'AMF dans un communiqué.
01:00:27 Un rapport parlementaire propose de rémunérer le congé parental à 67% du salaire et d'allonger le congé maternité,
01:00:35 une mission menée par deux députés, PS et Renaissance, qui préconisent aussi d'augmenter le taux d'encadrement des enfants dans les crèches.
01:00:43 Et puis, l'Australie offre l'asile climatique aux citoyens de Tuvalu, un archipel du Pacifique, particulièrement menacé par la montée des eaux.
01:00:51 Canberra a mis en place des droits spéciaux pour qu'ils puissent s'installer et travailler en Australie grâce à un traité signé entre les deux pays.
01:00:58 - Michael, Constance, vous évoquiez la situation des otages et justement des rescapés des attaques du 7 octobre.
01:01:06 On donnait une conférence aux presse hier à Paris. Je vous propose de voir et de revoir le sujet d'Audrey Bertheau et on en reparle.
01:01:12 - Des témoignages et des appels à l'aide.
01:01:16 Quatre Israéliens originaires des kibbouts du sud d'Israël sont venus à Paris raconter les attaques du 7 octobre.
01:01:22 - Le matin de l'attaque, mon père, qui faisait partie de l'unité de défense de mon kibbout, est sorti avec une arme pour aller défendre le kibbout.
01:01:30 Et sur le chemin du retour, pour revenir nous voir, deux terroristes l'ont tué. Ma grand-mère a aussi été assassinée et mon frère.
01:01:38 - Gal est venu avec sa mère d'Israël. Il se rappelle du jour des attaques.
01:01:45 - Mon kibbout a été attaqué tôt le matin. Il y avait beaucoup de bruit. Les terroristes sont arrivés. Dans ma maison, c'est une chance que personne ne soit rentré.
01:01:53 J'ai perdu des proches. Mais ce qui est important pour moi, c'est que la majorité de ma famille a réussi à s'en sortir.
01:01:59 Sa mère appelle le gouvernement français à se mobiliser pour ramener les otages chez eux.
01:02:05 - J'espère que le gouvernement français va faire tout son possible pour libérer les enfants, les parents, toutes les personnes kidnappées.
01:02:13 C'est le premier geste que tous les gouvernements du monde devraient faire. Ce sont des innocents. Il faut faire quelque chose.
01:02:19 249 personnes sont toujours détenues en otage par le Hamas.
01:02:23 - Nathan Devers, vous êtes allé en Israël il y a une dizaine de jours à peu près. Il y a cette pression également sur le Premier ministre israélien.
01:02:32 On l'évoquait avec constance. Ce sont ces otages qui jouent un enjeu majeur évidemment. On ne peut pas les oublier.
01:02:39 D'où ce témoignage également hier à Paris, mais également sur place à Tel Aviv notamment.
01:02:43 - Oui, vous avez raison. À Tel Aviv, il y a une place qui s'appelle la place d'Izengof, où il y a quelques semaines encore, avant le 7 octobre, il y avait des oppositions politiques très fortes.
01:02:51 Il y avait eu des confrontations, je caricature, entre la gauche et la droite, entre les laïcs et les religieux, le jour de la fête de Kipour, quelques jours avant le 7 octobre.
01:03:00 Et depuis, par exemple, ce lieu est devenu une place d'unité, de recueillement pour les otages.
01:03:06 Donc tout autour de la fontaine, vous avez des peluches, des doudous, des photos, des livres de prière, etc.
01:03:12 Et toute la société vient communier, mettant en suspens, entre parenthèses, les dissensus qui peuvent exister d'ailleurs toujours,
01:03:21 pour vraiment communier autour des otages. Et un peu partout dans Tel Aviv, tous les lieux un peu connus de la ville sont consacrés à ce combat,
01:03:31 qui est un combat social, infrapolitique, pour la libération des otages.
01:03:36 Et vous avez raison de dire une chose, c'est que la relation entre cette mobilisation et le gouvernement est assez complexe.
01:03:43 Parce que le gouvernement israélien, historiquement, sa position a toujours été de dire "quand il y a des otages, on fait tout et n'importe quoi pour les libérer vivants".
01:03:50 C'était l'histoire de Gilad Chalit, 1000 prisonniers échangés contre Gilad Chalit.
01:03:54 Là, dans les premiers jours en tout cas qui ont suivi le 7 octobre, certains officiels israéliens ont tenu un discours un peu différent.
01:04:00 Certains ont dit "là la priorité c'est de se venger à Gaza, les otages c'est en deuxième position".
01:04:05 Et donc, il y a, je pense, ensuite ça a changé, parce qu'ils ont vu qu'on ne pouvait pas être ambigu là-dessus.
01:04:11 Mais en tout cas, je pense qu'il y a quand même une forme d'ambiguïté entre ce que pense la population israélienne,
01:04:16 qui est obsédée par cette question des otages et à juste titre, et parfois peut-être une forme de défiance vis-à-vis de certains officiels au gouvernement,
01:04:24 qui n'ont pas tenu tout de suite ce discours-là.
01:04:27 Et qui demandent des comptes.
01:04:28 Oui, et qui demandent évidemment des comptes.
01:04:30 Et là, les Israéliens ont commencé déjà à demander des comptes, notamment à Netanyahou, parce qu'il a eu quand même un jeu assez dangereux.
01:04:38 Et effectivement, là on sent bien qu'il y a une pression aussi des familles des otages et de la population israélienne
01:04:44 pour que les otages reviennent à la maison, comme ils disent.
01:04:48 Alors après, moi je m'interroge aujourd'hui sur la médiation qui a été entreprise par notre président.
01:04:56 Donc c'est vrai qu'on n'en sait pas plus et c'est normal.
01:04:59 Mais on espère qu'il y ait justement une pression, ou disons une demande faite,
01:05:05 et je crois que c'est ça qui a été fait, une demande faite au Qatar, notamment pour que les otages soient libérés.
01:05:11 Mais peut-être aussi une pression sur l'Iran, parce qu'effectivement le Qatar aujourd'hui héberge les chefs du Hamas.
01:05:18 Donc il a quand même un rôle très très important.
01:05:21 Et n'oublions pas que chez nous, le Qatar a quand même beaucoup beaucoup d'intérêt.
01:05:26 Et que tout ce soft power qu'il a mis en place, il risque de le perdre si jamais ça capote.
01:05:33 Et l'Iran, c'est la pression notamment je pense des États-Unis.
01:05:37 Donc il faut espérer qu'il y ait quelque chose qui soit fait dans ce sens.
01:05:42 Et je voudrais juste rajouter aussi que, apparemment, mais je parle sous votre contrôle, notamment à vous Nathan,
01:05:48 c'est que Netanyahou a dit "cesser le feu, mais contre la libération des otages".
01:05:55 Donc wait and see.
01:05:57 Deux mots rapides Amine, et vous voulez rajouter quelque chose Constance ? Amine.
01:06:02 D'abord, je vais vous faire part d'un sentiment.
01:06:05 Je suis venu ce matin sur CNews et tout au long du trajet entre Roubaix et Paris,
01:06:12 je me suis demandé comment j'allais aborder cette question des otages.
01:06:15 Ce sont ceux dont on ne parle pas.
01:06:17 Le débat politique s'est polarisé depuis 30 jours entre "pour Israël" ou "pour la Palestine".
01:06:23 Moi je suis...
01:06:24 On en parle sur CNews, sur les otages.
01:06:26 Bien sûr, on en a parlé.
01:06:28 Évidemment.
01:06:29 Moi je suis intrinsèquement lié d'amitié avec mes amis juifs.
01:06:34 Et je souffre, personnellement, de la situation en Israël et en Palestine.
01:06:39 Parce que j'aimerais qu'un jour,
01:06:41 peuple juif et peuple arabe puissent vivre côte à côte,
01:06:44 et je dirais même main dans la main.
01:06:46 La situation des otages n'intéresse pas l'extrême gauche.
01:06:51 Et moi j'aimerais dire un jour aux partisans de Jean-Luc Mélenchon,
01:06:54 est-ce que vous pourriez, à un moment,
01:06:56 prendre deux minutes dans votre indignation systématique
01:07:02 pour vous intéresser à la situation des Français.
01:07:04 Le terrorisme islamique a tué 40 de nos compatriotes.
01:07:08 Et moi je voudrais avoir une pensée particulière ce matin
01:07:11 pour nos compatriotes français qui sont morts sous les balles de l'islamisme,
01:07:16 qui sont morts sous les balles du Hamas.
01:07:19 Pensez évidemment à tous les otages,
01:07:21 et surtout pensez aux acteurs français qui, comme nous,
01:07:26 sont de cette double culture.
01:07:29 D'une culture musulmane et qui ont aussi de la compassion
01:07:32 à l'égard des victimes juives.
01:07:34 Je veux ce matin saluer l'action d'Amin El Khatmi,
01:07:38 qui est un jeune militant politique et qui est parti en terre d'Israël
01:07:44 et qui a démontré, qui a témoigné des horreurs
01:07:50 des exactions commises par le Hamas.
01:07:52 Et je veux également saluer l'action d'un collectif qui s'est constitué,
01:07:56 le collectif du 7 octobre,
01:07:59 qui entend raconter l'histoire des plus de 200 otages
01:08:04 qui sont encore aujourd'hui retenus par le Hamas.
01:08:06 Et dans ce collectif vous avez des acteurs politiques,
01:08:08 des élus, des avocats.
01:08:11 Je tenais sincèrement à mettre en avant leur engagement
01:08:13 parce que quand on s'appelle Amin,
01:08:17 quand on s'engage face à l'islamisme,
01:08:20 et quand on prend position en France
01:08:22 pour défendre nos compatriotes juifs,
01:08:24 sans oublier les civils à Gaza,
01:08:27 on risque notre peau.
01:08:29 C'est tout ce que j'ai à vous dire ce matin.
01:08:31 C'est important de le dire.
01:08:32 On va marquer une pause si vous le voulez bien.
01:08:34 On se retrouve dans quelques instants.
01:08:35 On écoutera à nouveau Olivier Dussopt,
01:08:37 le ministre du Travail,
01:08:38 qui était l'invité de Romain Désarbes dans le maternel de CNews.
01:08:41 Et puis on reparlera de cette manifestation de dimanche.
01:08:43 On sera avec le maire de Sceaux,
01:08:45 qui représente l'Association des maires de France.
01:08:47 Très cher, hein ?
01:08:49 Fadel.
01:08:50 Allez, on marque une pause.
01:08:51 On se retrouve dans quelques instants.
01:08:54 Il est très précisément 13h29, 13h30,
01:08:59 dans quelques secondes.
01:09:00 Il est pile poil à l'heure.
01:09:01 C'est Mickaël Dorian pour 1.info.
01:09:03 Et c'est Wind News Weekend jusqu'à 14h.
01:09:06 Les fortes pluies continuent de tomber dans le Pas-de-Calais.
01:09:09 Le département est toujours en vigilance rouge.
01:09:11 Crue, pluie et inondation.
01:09:12 Un épisode qui devrait durer jusqu'à la fin de la semaine au total.
01:09:15 Plus de 300 mm de pluie ont été enregistrés
01:09:18 dans le département ces dernières semaines.
01:09:20 Deux écoles juives visées par des tirs à Montréal.
01:09:23 Les faits se sont déroulés dans la nuit de mercredi à jeudi.
01:09:25 Mais fort heureusement, il n'y a eu aucun blessé.
01:09:27 Des coups de feu tirés en pleine nuit
01:09:29 au moment où les établissements étaient vides.
01:09:31 Et puis la première grève d'un oeil complet
01:09:33 a été réalisée aux Etats-Unis.
01:09:35 L'opération a duré environ 21h et a été réalisée fin mai.
01:09:38 Si le patient n'a pas encore recouvré la vue,
01:09:41 un peu plus de 5 mois après l'opération,
01:09:43 l'oeil du patient continue de montrer des signes
01:09:45 de très bonne santé.
01:09:47 Merci beaucoup, Mickaël.
01:09:49 Pour cette dernière ligne droite, toujours avec moi,
01:09:51 Naïma M. Fadel, Nathan Devers, Amine Elbaïe et Constance Le Glipa.
01:09:54 Savez-vous qui était l'invité du grand rendez-vous de la matinale ?
01:09:57 Je suppose que vous avez regardé la météo de CNews.
01:09:59 Le ministre Dussopt.
01:10:01 Très bien, je vous donne un bon point.
01:10:03 C'était le ministre du Travail.
01:10:05 Il était l'invité de Romain Désarmes.
01:10:07 Je vous propose de l'écouter.
01:10:09 On se retrouve dans quelques instants.
01:10:11 La grande interview avec Olivier Dussopt,
01:10:13 ministre du Travail. Bonjour monsieur le ministre.
01:10:15 Bonjour.
01:10:16 Merci d'être avec nous sur CNews et sur Europe 1.
01:10:18 Beaucoup de sujets à évoquer avec vous.
01:10:21 On parlera de la réforme du RSA,
01:10:23 on parlera du projet de loi immigration.
01:10:25 Dans un instant, je voudrais tout d'abord évoquer avec vous
01:10:27 cette marche contre l'antisémitisme,
01:10:30 pour la République et contre l'antisémitisme,
01:10:32 de dimanche prochain,
01:10:34 qui divise alors qu'elle devrait réunir.
01:10:37 Est-ce que vous y serez déjà ?
01:10:38 Bien sûr.
01:10:39 Comme beaucoup de mes collègues du gouvernement,
01:10:41 comme la Première ministre.
01:10:42 C'est un moment important, je crois.
01:10:44 Je pense que l'initiative prise par la présidente de l'Assemblée,
01:10:47 Elbron Pivet, et le président du Sénat, Gérard Larcher,
01:10:49 est une bonne initiative.
01:10:51 Parce que nous sommes dans un pays qui, évidemment,
01:10:53 connaît depuis maintenant quelques semaines
01:10:55 une augmentation très forte du nombre d'actes antisémites
01:10:58 et de manifestations antisémites.
01:11:00 Et c'est important de marquer le fait que l'antisémitisme,
01:11:04 ce n'est pas la République.
01:11:05 Et qu'un Français juif doit être protégé,
01:11:08 respecté dans sa conviction religieuse,
01:11:10 protégé comme citoyen.
01:11:12 Est-ce que vous appelez les Français à y aller ?
01:11:14 Oui, et je pense que plus nous serons nombreux,
01:11:16 mieux ce sera.
01:11:17 La présidente de l'Assemblée et le président du Sénat l'ont dit.
01:11:20 C'est une marche civique.
01:11:21 Ce n'est pas une marche de partis politiques.
01:11:23 C'est une marche civique.
01:11:24 Combien faut-il qu'il y ait de manifestants dans la rue
01:11:26 pour que ce soit un succès ?
01:11:27 Je n'en ai aucune idée.
01:11:28 Et je pense qu'il y a à la fois une manifestation à Paris,
01:11:31 et je souhaite qu'il y ait le plus de monde possible.
01:11:33 Il y a aussi, à l'appel notamment de l'Association des maires de France,
01:11:36 des rassemblements dans presque toutes les préfectures de France.
01:11:39 Et donc, il faudra compter tout cela, regarder tout cela.
01:11:42 Mais c'est important, au-delà des chiffres,
01:11:44 que les Français puissent dire l'antisémitisme,
01:11:47 ça n'est pas la République.
01:11:48 Et quand on s'en prend à un Français parce qu'il est juif,
01:11:50 on s'en prend à la République.
01:11:51 Pourquoi Emmanuel Macron n'a toujours pas parlé ?
01:11:53 Parce que ce n'est pas compliqué de parler.
01:11:56 C'est une marche pour la République et contre l'antisémitisme.
01:11:58 Le président de la République s'est exprimé à plusieurs reprises.
01:12:00 Il s'est exprimé sur ce qui se passe.
01:12:02 Pas sur cette marche.
01:12:03 Il s'est exprimé sur ce qui se passe au Proche-Orient.
01:12:05 Il s'est exprimé de manière systématique,
01:12:07 et pas seulement depuis quelques semaines,
01:12:09 contre l'antisémitisme, et encore cette semaine,
01:12:11 à l'occasion d'une intervention publique devant le Grand Orient de France.
01:12:13 Il n'a pas commenté cette marche,
01:12:15 qui est une marche prise à l'initiative du président du Sénat,
01:12:17 de la présidente de l'Assemblée.
01:12:19 Le gouvernement sera présent.
01:12:21 Le président de la République est mobilisé.
01:12:23 - Est-ce qu'il doit y aller ?
01:12:25 - D'abord, c'est son choix.
01:12:27 Les ministres, en l'occurrence, ne font pas des choix
01:12:29 à la place du président de la République.
01:12:31 Je pense que le président de la République
01:12:33 aura d'autres occasions et des occasions de s'exprimer,
01:12:35 de le faire très clairement.
01:12:36 Vous savez, il est extrêmement mobilisé.
01:12:38 - Est-ce que ce serait bien qu'il y aille ?
01:12:40 - Il est extrêmement mobilisé pour que les Français qui sont à Gaza
01:12:43 puissent être évacués, et pour que nos otages,
01:12:45 parce que nous n'oublions pas que nous avons des otages à Gaza,
01:12:47 puissent être repérés et libérés.
01:12:51 Il est mobilisé sur des initiatives de paix,
01:12:53 et il le répète depuis le début,
01:12:55 c'est une solidarité avec Israël
01:12:57 qui a fait l'objet d'une attaque terroriste,
01:12:59 c'est un souci pour toutes les protections civiles,
01:13:01 et puis c'est commencer à penser l'avenir
01:13:03 pour qu'enfin, dans cette région, on puisse imaginer une solution de paix.
01:13:06 - Vous parlez de Gaza, vous parlez des otages.
01:13:09 Est-ce qu'en réalité, le président de la République n'a pas peur ?
01:13:15 À chaque fois, on essaye d'effectuer,
01:13:18 de rester sur ce "en même temps", de parler des deux.
01:13:21 Est-ce qu'au fond, il n'a pas peur de mettre le feu au beau lieu, en réalité ?
01:13:24 - Parler du président de la République et de peur dans la même phrase,
01:13:26 c'est assez antinomique.
01:13:28 Il ment depuis six ans, qu'il ose, qu'il réforme,
01:13:30 et que ce n'est pas la peur qui est son moteur en politique,
01:13:32 loin s'en faut, c'est l'audace.
01:13:34 Le président de la République l'a dit,
01:13:36 derrière votre question, c'est la question d'une forme d'équilibre,
01:13:38 d'une forme d'équilibre des positions.
01:13:40 La solidarité avec Israël est sans faille,
01:13:42 parce qu'Israël a le droit de se défendre contre des terroristes islamistes.
01:13:44 Mais, une fois qu'on a dit ça,
01:13:46 ce n'est pas incompatible avec le fait de dire,
01:13:48 de rappeler systématiquement,
01:13:50 que les populations civiles,
01:13:52 et tous les habitants de Gaza, ne sont pas au Hamas,
01:13:54 doivent être protégés.
01:13:56 Et c'est encore moins incompatible avec le fait de dire que
01:13:58 il faudra sortir de ce conflit pour aller vers une solution de paix.
01:14:02 C'est ça, la position d'équilibre.
01:14:04 Ce n'est pas tenir compte de telle ou telle pensée ou arrière-pensée.
01:14:06 C'est de rappeler cette constance,
01:14:08 et le président de la République l'a fait dès le premier jour.
01:14:10 Le RN Israël, le Rassemblement National,
01:14:12 ça vous réjouit que désormais,
01:14:14 le parti ne soit plus ambigüe sur cette question-là ?
01:14:16 Je ne sais pas si c'est le parti ou ses membres.
01:14:20 Le RN sera présent à la manifestation.
01:14:22 Serge Claspel se réjouit du RN Israël.
01:14:24 J'ai vu ça, et je ne suis pas Serge Claspel,
01:14:26 je ne suis pas là pour commenter les déclarations des uns et des autres.
01:14:29 Je serai présent à cette manifestation,
01:14:31 avec mes amis de la majorité présidentielle,
01:14:33 avec les membres du gouvernement.
01:14:35 Je ne manifesterai pas aux côtés de l'extrême droite,
01:14:37 comme je ne manifesterai pas non plus aux côtés de l'extrême gauche,
01:14:39 qui par ailleurs sera, elle, absente.
01:14:41 Vous craignez quoi de la présence du RN à cette manifestation ?
01:14:47 Je pense qu'il n'y a rien à craindre de la présence du RN,
01:14:49 sinon, pour cette...
01:14:51 Ce n'est pas la dernière brique de la dédiabolisation ?
01:14:53 Vous savez, la dédiabolisation, elle craque en permanence.
01:14:56 Il suffit d'écouter les interventions des uns et des autres.
01:14:58 Quand vous avez des députés du Rassemblement National
01:15:00 qui invectivent leurs collègues sur des manifestations publiques,
01:15:02 comme c'est arrivé aux députés Renaissance, Belkir, Belhadad,
01:15:06 il y a quelques semaines, dans sa propre commune,
01:15:08 dans sa circonscription, dans l'Est de la France,
01:15:10 la dédiabolisation, elle craque très vite.
01:15:12 Et donc, moi, je considère que le Rassemblement National
01:15:15 reste un parti d'extrême droite.
01:15:17 Je ne manifesterai pas, bras-dessus, bras-dessous,
01:15:19 avec le Front National.
01:15:20 Je ne commande pas les déclarations des uns et des autres.
01:15:22 Cette manifestation, elle est de dimanche,
01:15:24 et c'est une initiative civique,
01:15:26 et je crois que la présidente de l'Assemblée
01:15:27 et le président du Sénat
01:15:28 veilleront à ce qu'il n'y ait pas de récupération.
01:15:30 - Qui vous semble davantage coupable
01:15:32 de nourrir l'antisémitisme ?
01:15:34 Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen ?
01:15:36 Olivier Dussopt.
01:15:37 - Pardon, mais là, vous me demandez de choisir
01:15:40 entre deux personnes qui, l'un et l'autre,
01:15:42 chacun dans leur style et dans leur conviction,
01:15:45 sont aux antipodes de ce que je suis.
01:15:47 Aujourd'hui, les propos de la France insoumise,
01:15:51 et moi, je ne vais pas parler de M. Mélenchon en particulier,
01:15:53 les propos de la France insoumise sont ambigus.
01:15:56 Ils ne condamnent pas ou ne disent pas
01:15:58 le caractère terroriste des attaques du Hamas,
01:16:00 et ils défendent un certain nombre de personnes
01:16:03 qui sont encore plus ambigus, voire...
01:16:05 - Certains vont jusqu'à dire que les filles
01:16:07 sont un agent du Hamas en France.
01:16:09 - Je pense que dans un débat comme celui qu'on connaît aujourd'hui,
01:16:12 il est rapide d'avoir des formules exagérées, outrancières,
01:16:15 et je peux vous assurer qu'au cours des derniers mois,
01:16:17 notamment pendant la réforme des retraites,
01:16:19 j'étais moi-même victime de leurs outrances
01:16:21 et des mêmes formules outrancières.
01:16:22 Je considère qu'aujourd'hui, la France insoumise
01:16:24 a un positionnement pour le moins ambigu
01:16:26 et ne participe pas à la Concorde.
01:16:28 - Le projet de loi immigration, on en parle.
01:16:30 Vous êtes partie prenante, bien sûr.
01:16:32 Le Sénat a voté deux articles du projet de loi immigration hier soir.
01:16:36 Ceux qui permettront de faciliter les expulsions
01:16:39 des étrangers délinquants, ceux arrivés en France
01:16:42 avant l'âge de 13 ans.
01:16:43 Aujourd'hui, on ne peut pas les expulser.
01:16:45 Si la loi est votée, ce qui n'est pas chose faite,
01:16:48 mais si la loi est votée, on pourra les expulser.
01:16:50 Gérald Darmanin a dit hier soir que cet article
01:16:53 était bien plus important que l'article 3
01:16:55 sur la régularisation des illégaux
01:16:57 qui travaillent dans les secteurs en tension.
01:16:59 Pourtant, c'était votre article.
01:17:00 Je vous vois sourire.
01:17:02 - Je souris parce qu'avec Gérald Darmanin,
01:17:04 nous travaillons très étroitement sur ce texte.
01:17:06 C'est un texte que nous avons construit ensemble.
01:17:08 Dès le départ, nous avons dit qu'il y avait
01:17:11 ce qu'on appelle un pilier régalien.
01:17:12 Donner plus de force aux décisions de justice,
01:17:14 plus de force à l'État.
01:17:15 Faire en sorte de mieux protéger la France
01:17:18 et de pouvoir expulser plus facilement les délinquants.
01:17:20 Et le deuxième pilier, c'est l'intégration par le travail.
01:17:23 Gérald Darmanin fait un travail au Sénat
01:17:26 qui est un travail formidable.
01:17:27 Parce qu'au-delà des articles régaliens...
01:17:29 - On le sait, mais là il dit que le pilier sécuritaire
01:17:31 est beaucoup plus important que le pilier social.
01:17:33 - Il est mis de l'intérieur et c'est normal que ce soit sa priorité.
01:17:35 Mais le texte garde cet équilibre.
01:17:37 Et à la sortie des débats du Sénat,
01:17:39 le Sénat devrait achever ses travaux aujourd'hui.
01:17:41 Nous aurons dans ce texte deux piliers.
01:17:43 Avec un pilier sur la puissance de l'État,
01:17:46 la capacité à faire respecter nos décisions.
01:17:48 Et puis un deuxième pilier sur l'intégration par le travail
01:17:50 avec des choses qui ont été réintégrées par le Sénat
01:17:52 à la demande du gouvernement.
01:17:54 Et donc de Gérald Darmanin en séance et de moi-même.
01:17:56 Par exemple, sanctionner plus durement
01:17:58 les employeurs qui délibérément ont recours
01:18:01 à des travailleurs en situation irrégulière.
01:18:03 Faire en sorte que l'apprentissage du français
01:18:06 pour les étrangers qui travaillent soit facilité.
01:18:09 Et puis évidemment, parce que ça a été le fruit d'un compromis
01:18:12 qui va dans le bon sens, même si les choses sont améliorables,
01:18:14 la possibilité de travailler à un outil
01:18:16 qui permette de dire que lorsque quelqu'un
01:18:18 est sur notre territoire depuis des années,
01:18:20 qu'il travaille depuis des mois,
01:18:22 et qu'il puisse être dans des secteurs qui sont en tension,
01:18:24 où il est difficile de le recruter,
01:18:26 que les préfets puissent, en regardant la situation des personnes,
01:18:28 les régulariser.
01:18:30 Donc c'est un texte qui avance bien.
01:18:32 La navette parlementaire, vous savez,
01:18:34 le texte va être très certainement adopté ce matin au Sénat,
01:18:36 puis ensuite il ira à l'Assemblée nationale.
01:18:38 Et l'Assemblée fera certainement des modifications.
01:18:40 C'est le propre du Parlement.
01:18:42 - Sacha Houlié a même dit qu'il reviendrait à la version initiale.
01:18:44 - C'est le propre et la légitimité
01:18:46 de chacune des chambres parlementaires.
01:18:48 - Il y a une commission mixte paritaire pour tenter de trouver un terrain.
01:18:50 - Sur cette critique de trois,
01:18:52 pourquoi proposer des papiers à des personnes
01:18:54 qui sont en situation irrégulière,
01:18:56 alors qu'il y a près de 20% de chômeurs
01:18:58 chez les étrangers en situation régulière ?
01:19:00 Ça, il y a beaucoup de Français qui ne comprennent pas ça.
01:19:02 - D'abord, soyons précis sur les chiffres.
01:19:04 Ce n'est pas 20, c'est 14.
01:19:06 - Une quinzaine de pourcent.
01:19:08 - Pardonnez-moi, mais il se trouve que les chiffres du chômage,
01:19:10 j'y ai accès assez facilement et je les connais bien.
01:19:12 - J'ose espérer. - Ce n'est pas 20.
01:19:14 - Il y en a plus.
01:19:16 - Je vais répondre à votre question.
01:19:18 De quoi parlons-nous avec cet ancien article 3,
01:19:20 puisqu'il a été modifié ?
01:19:22 Mais l'idée, l'objectif, reste sensiblement le même,
01:19:24 même si la droite au Sénat a durci les critères
01:19:26 et est allée plus loin que nous en termes de critères.
01:19:28 De qui parlons-nous ?
01:19:30 Nous parlons de gens qui travaillent
01:19:32 et qui ont un contrat de travail.
01:19:34 Ce ne sont pas des gens qui travaillent au noir.
01:19:36 Ce ne sont pas des travailleurs dissimulés.
01:19:38 Ce sont des gens qui ont un contrat de travail,
01:19:40 qui travaillent depuis plusieurs mois.
01:19:42 Nous, on disait 8 mois, le Sénat dit 12 mois.
01:19:44 Ce sont des gens qui n'ont plus de titre de séjour.
01:19:46 Vous savez ce que c'est, l'essentiel des cas ?
01:19:48 Ce sont des gens qui ont signé un contrat de travail
01:19:50 quand ils avaient un titre de séjour
01:19:52 et qui n'ont pas demandé le renouvellement
01:19:54 ou qui avaient un titre de séjour étudiant
01:19:56 et n'ont pas eu accès à un titre de séjour salarié.
01:19:58 Et en plus, ils travaillent dans des métiers
01:20:00 où tout le monde a du mal à recruter.
01:20:02 Ce ne sont pas des personnes que nous voulons
01:20:04 faire venir de l'étranger.
01:20:06 Ce sont des personnes qui sont là depuis longtemps
01:20:08 et qui bossent.
01:20:10 Et donc, les sécuriser, c'est leur donner
01:20:12 un titre de séjour salarié.
01:20:14 Parmi les employeurs, il y a des employeurs
01:20:16 qui, honnêtement, de manière tout à fait transparente,
01:20:18 ont des employés avec qui ils ont un contrat de travail,
01:20:20 qui sont recrutés,
01:20:22 et qui ne savent pas forcément...
01:20:24 - Mais ce que certains personnes ont du mal à comprendre,
01:20:26 c'est qu'il y a 3 500 000 chômeurs
01:20:28 et parmi eux, des étrangers qui, eux, ont des paviers.
01:20:30 - Les Français savent très bien
01:20:32 qu'il y a aussi des tas de métiers,
01:20:34 des tas d'entreprises qui ont une difficulté majeure,
01:20:36 c'est recruter.
01:20:38 Il y a des tas d'endroits où il y a du travail
01:20:40 à recruter. Et là, on parle, je le répète,
01:20:42 on parle de gens qui sont au travail.
01:20:44 Ce ne sont pas des gens qui attendent
01:20:46 d'avoir un travail, qui attendent d'avoir un titre de séjour pour travailler,
01:20:48 ce sont des gens qui travaillent
01:20:50 dans le secteur de la restauration, du bâtiment,
01:20:52 des travaux publics, dans des métiers qui sont
01:20:54 souvent difficiles. Ils travaillent légalement,
01:20:56 mais leur situation personnelle
01:20:58 n'est pas régulière.
01:21:00 - Sacha Houllier, on en parle à l'instant, le président de la commission
01:21:02 des lois, a prévenu à l'Assemblée
01:21:04 qu'il allait tout rétablir à l'Assemblée nationale.
01:21:08 Vous savez que les Républicains ne voteront pas le texte initial.
01:21:10 Ça veut dire que vous foncez vers un 49-3.
01:21:12 - Chaque chose en son temps.
01:21:14 Chaque chose en son temps.
01:21:16 On va voir ce que le Sénat vote ce matin,
01:21:18 on verra ce que l'Assemblée vote. D'abord en commission,
01:21:20 puis ensuite dans l'hémicycle.
01:21:22 Gérald Darmanin et moi, on a une caractéristique commune,
01:21:24 c'est qu'on connaît bien le Parlement,
01:21:26 et on est élus locaux depuis longtemps.
01:21:28 On a toujours respecté le débat parlementaire.
01:21:30 Et on a une deuxième caractéristique, c'est qu'à l'exception de la réforme
01:21:32 des retraites, qui était toujours extrêmement difficile,
01:21:34 chacune des réformes que nous avons portées,
01:21:36 lui et moi, il nous en a porté beaucoup,
01:21:38 pour ma part l'assurance chômage, France Travail, la réforme du RSA,
01:21:40 pour ce qui concerne la loi de sécurité intérieure,
01:21:42 nous avons toutes fait passer son 49-3.
01:21:44 Et donc, regardez ce qu'il fait au Sénat,
01:21:46 et les compromis qu'il arrive à passer,
01:21:48 et ça laisse augurer aussi un travail à l'Assemblée,
01:21:50 puis après, le Sénat et l'Assemblée
01:21:52 discuteront entre eux. - La réforme du RSA,
01:21:54 elle est en passe d'être votée
01:21:56 à l'Assemblée nationale ? - Je crois, elle a été adoptée
01:21:58 par le Parlement. Le Sénat a voté de manière définitive
01:22:00 hier matin,
01:22:02 l'Assemblée aura à se prononcer sur le texte de compromis
01:22:04 mardi prochain. C'est une réforme
01:22:06 que le président de la République avait annoncée,
01:22:08 faire en sorte de mieux accompagner les bénéficiaires du RSA,
01:22:10 pour permettre le retour à l'emploi.
01:22:12 C'est 15 heures d'activité par semaine,
01:22:14 avec de la formation, de l'insertion, ça n'est pas du travail gratuit,
01:22:16 ça n'est pas du bénévolat obligatoire,
01:22:18 c'est de l'accompagnement, de l'insertion,
01:22:20 parce qu'on sait que c'est comme ça qu'on arrive à raccompagner des gens
01:22:22 vers l'emploi. - Combien de bénéficiaires du RSA
01:22:24 vont être obligés de les effectuer
01:22:26 ces heures d'activité ?
01:22:28 - La loi ne dit pas
01:22:30 un objectif en chiffres,
01:22:32 la loi dit que c'est pour tous les bénéficiaires du RSA,
01:22:34 mais qu'il y a évidemment des exceptions.
01:22:36 Quand vous êtes
01:22:38 dans une famille monoparentale, souvent des femmes seules
01:22:40 avec enfants, si en plus vous n'avez pas
01:22:42 le permis des problèmes de mobilité,
01:22:44 c'est compliqué de trouver 15 à 20 heures adaptées,
01:22:46 accessibles, et avec des problèmes de garde d'enfants.
01:22:48 Quand vous êtes en situation de handicap,
01:22:50 nous avons par exemple
01:22:52 des allocataires du RSA, qui sont
01:22:54 à un moment de leur vie où ils accompagnent un proche,
01:22:56 un conjoint, un enfant, un parent,
01:22:58 en situation de handicap ou malheureusement
01:23:00 en fin de vie. Évidemment,
01:23:02 le Sénat comme l'Assemblée ont prévu
01:23:04 non pas des objectifs chiffrés, mais plutôt
01:23:06 des critères qui permettent de dire que
01:23:08 pour certains allocataires,
01:23:10 soit ça n'est pas possible parce que leur vie
01:23:12 ne le permet pas, soit ça doit être
01:23:14 adapté pour tenir compte de leurs difficultés.
01:23:16 C'est une bonne démarche. - Je voudrais vous entendre à propos du RSA
01:23:18 sur ce qu'a dit
01:23:20 Martine Vassal, qui est la présidente
01:23:22 du conseil départemental des Bouches-du-Rhône,
01:23:24 dans le Figaro
01:23:26 cette semaine. On en parlait sur
01:23:28 la CBC News. À propos du RSA, elle disait
01:23:30 "j'aurai bientôt plus d'argent pour les payer
01:23:32 les RSA. Pourquoi ? Parce que j'ai trop de mineurs
01:23:34 non accompagnés dans mon département". Vous l'avez entendu,
01:23:36 évidemment. - J'ai entendu ce qu'a dit Martine Vassal.
01:23:38 - Et que ce sont les départements qui payent pour les mineurs
01:23:40 non accompagnés. - Les départements payent pour les mineurs non accompagnés
01:23:42 et les départements payent un peu plus de la moitié
01:23:44 de l'allocation RSA.
01:23:46 Ça renvoie à des difficultés, notamment sur
01:23:48 l'accueil des mineurs non accompagnés et sur
01:23:50 l'accompagnement des allocataires du RSA.
01:23:52 Et c'est la situation financière des départements
01:23:54 en général qui doit interroger.
01:23:56 - Je le dis parce que ça me permet d'illustrer.
01:23:58 Quand je dis que sur le RSA,
01:24:00 on veut être meilleur en accompagnement,
01:24:02 deux choses. La première, c'est qu'on met des moyens.
01:24:04 Dès l'année prochaine, on met
01:24:06 470 millions d'euros sur la table,
01:24:08 300 pour Pôle emploi et 170
01:24:10 pour justement aider les départements.
01:24:12 Quel département ? Ceux qui,
01:24:14 parce que la loi s'appliquera en 2025,
01:24:16 ceux qui déjà expérimentent ce nouvel accompagnement.
01:24:18 Le département des Bouches-du-Rhône, et Martine Vassal
01:24:20 qui en est la présidente, fait partie
01:24:22 des 18 départements qui expérimentent
01:24:24 sur un bassin d'emploi. Et nous travaillons
01:24:26 main dans la main avec 18 présidents de départements
01:24:28 que nous accompagnons financièrement aussi,
01:24:30 pour tester sur des bassins d'emploi,
01:24:32 sur des groupes d'allocataires du RSA,
01:24:34 cette nouvelle façon de les accompagner.
01:24:36 Et je peux vous assurer que tous ceux qui doutent,
01:24:38 je les invite à aller voir les expérimentations,
01:24:40 rencontrer les travailleurs sociaux, les conseillers de Pôle emploi,
01:24:42 les allocataires du RSA qui expérimentent
01:24:44 ce nouvel accompagnement. Ils sont tous très contents.
01:24:46 - C'était la grande interview d'Olivier Dussopt,
01:24:48 ministre du Travail sur CNews
01:24:50 et sur Europe 1.
01:24:52 C'est Olivier Dussopt qu'on retrouvera
01:24:54 dans la manifestation de dimanche contre l'anti-Sémitisme.
01:24:56 Vous manifesterez, d'ailleurs je ne vous ai pas demandé,
01:24:58 à Paris ou chez vous à Nantes ?
01:25:00 - À Paris parce qu'il se trouve que je vais rentrer en Ardèche ce week-end
01:25:02 mais je serai de retour pour quelques rendez-vous
01:25:04 dès dimanche donc je serai à Paris.
01:25:06 - Voilà, c'était Olivier Dussopt,
01:25:08 l'invité du grand rendez-vous politique.
01:25:10 Avant de se quitter, juste une question.
01:25:12 Est-ce qu'Emmanuel Macron doit participer
01:25:14 à la manifestation dimanche ?
01:25:16 Tour de table, oui ou non ? Réponse.
01:25:18 Constance.
01:25:20 - Il y a beaucoup d'appréciés bien sûr mais moi je le souhaite.
01:25:22 - Amine.
01:25:24 - Le président de la République doit participer
01:25:26 à la manifestation contre l'anti-Sémitisme.
01:25:28 - Nathan.
01:25:30 - Oui, comme Mitterrand l'avait fait en son temps.
01:25:32 - Naïma.
01:25:34 - Je pense que le président de la République est le garant de la nation,
01:25:36 de l'unité de la nation et qu'il serait bien qu'il soit présent.
01:25:38 - Merci mes amis.
01:25:40 Merci d'avoir participé à cette 2h d'information non-stop.
01:25:42 Je souhaite remercier également
01:25:44 Benjamin Bouchard, Abiba M'Gizou,
01:25:46 David Brunet, Marie-Victoire Diodonné,
01:25:48 merci à la programmation Lino Vetes qui a fait un gros boulot,
01:25:50 merci aux équipes en régie,
01:25:52 réalisation Alexandre Prête,
01:25:54 révision Dominique Raymond, son Arnaud Portelas,
01:25:56 vous pouvez revivre cette émission
01:25:58 sur notre site cnews.fr.
01:26:00 Tout de suite c'est Nelly Denac avec 180 minutes
01:26:02 et je vous donne rendez-vous demain.
01:26:04 Alors attention, demain, 11 novembre,
01:26:06 on se retrouve à partir de 11h pour une édition
01:26:08 spéciale. Bye bye et belle journée.
01:26:10 [Musique]

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