Arié Bensemhoun : «Le problème est le suivant : lorsque l’on dit ‘antisémitisme’, on ne désigne pas exactement l’ennemi et on invite tout le monde à sa tourner vers l’extrême droite»

  • l’année dernière
Arié Bensemhoun, ancien président de la communauté juive de Toulouse, à propos de la marche contre l’antisémitisme de ce dimanche : «Le problème est le suivant : lorsque l’on dit ‘antisémitisme’, on ne désigne pas exactement l’ennemi et on invite tout le monde à sa tourner vers l’extrême droite».
Transcript
00:00 L'idée derrière l'initiative qu'ont prise les présidents de l'Assemblée nationale,
00:03 la présidente de l'Assemblée nationale et le président du Sénat,
00:05 de rassembler les Français dans une grande marche pour la République
00:09 et pour lutter contre la haine des Juifs.
00:11 Alors, je précise "haine des Juifs" et pas le mot "antisémitisme"
00:13 pour une raison très simple.
00:15 Je suis un adepte de Camus, les mots ont un sens,
00:17 c'est mal nommer les choses, c'est rajouter au malheur du monde.
00:19 Le problème est le suivant, lorsqu'on dit "antisémitisme",
00:21 on ne désigne pas exactement l'ennemi
00:24 et on invite tout le monde à se tourner vers l'extrême droite
00:26 et vers le Front National parce que le mot "antisémitisme"
00:28 est une forme particulière de la haine des Juifs
00:30 qui a été très courue dans les années 30,
00:32 qui, on le sait, a provoqué les catastrophes
00:34 que nous avons rencontrées dans la Deuxième Guerre mondiale
00:36 et après la Deuxième Guerre mondiale.
00:37 Je ne dis pas que le Front National n'est pas un parti
00:39 à connotation fortement antisémite,
00:41 très pourri sur toutes ces thèses,
00:43 mais aujourd'hui la question qui est posée,
00:44 c'est qui sont les responsables des actes antisémites
00:47 qui amènent à cette manifestation ?
00:48 Des actes anti-juifs, anti-israéliens,
00:50 qui sont perpétrés par, principalement,
00:53 des gens proches de l'extrême gauche,
00:54 par les mouvements islamistes radicaux,
00:56 par les supporters de la cause palestinienne et du Hamas.
00:59 Et donc, bien dire les choses,
01:01 c'est dire exactement qui est l'ennemi.
01:04 Et moi, je trouve effectivement que ce débat
01:06 entre la France Insoumise et le Rassemblement National
01:09 est un débat extrêmement pervers.
01:11 La France Insoumise a décidé de ne pas venir
01:13 pas parce qu'il y a le Front National,
01:14 parce qu'ils savent très bien
01:15 quelle est leur part de responsabilité
01:17 dans ce qui se passe aujourd'hui en France,
01:18 contre au Front National,
01:20 qui l'appelle, ses électeurs,
01:21 à manifester contre l'antisémitisme.
01:23 Personnellement, je vois plutôt quelque chose
01:25 que je veux considérer comme positif.
01:27 La seule chose que j'espère,
01:29 c'est que tous les partis politiques français
01:31 qui participent de ce grand débat républicain
01:34 puissent comprendre que la haine des Juifs,
01:37 que l'antisémitisme, sous toutes ses formes,
01:39 que le racisme sont des poisons
01:41 qui sont en train de miner notre société.
01:43 Et l'image que nous allons donner aujourd'hui
01:46 est très importante.
01:47 Il n'y a pas de cordon sanitaire
01:48 ou pas de cordon sanitaire.
01:50 Le seul cordon sanitaire
01:51 que je crois devoir être,
01:52 qui doit être mis en place,
01:54 c'est celui qui protège la République
01:56 de toutes les formes de haine et de poison.
01:58 Et malheureusement,
01:59 la situation est extrêmement grave.
02:00 J'espère qu'aujourd'hui,
02:01 nous serons très nombreux
02:03 pour manifester pour la République.
02:04 (Générique)

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