• l’année dernière
105.000 personnes ont participé à la marche contre l'antisémitisme à Paris selon la Préfecture. Pour en parler, Elie Korchia, président du Consistoire de France.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin du 13 novembre 2023 avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL
00:05 Les trois questions du petit matin.
00:07 Bonjour Elie Korschia.
00:09 Bonjour.
00:10 Merci d'être avec nous ce matin sur RTL. Vous êtes le président du Consistoire central de France.
00:13 Plus de 182 000 personnes ont défilé hier un peu partout en France.
00:19 105 000 rien qu'à Paris pour dire non à l'antisémitisme.
00:23 Comment d'abord vous réagissez à cette mobilisation assez importante ?
00:28 Ecoutez, très positivement parce qu'effectivement c'était un message très fort je trouve qui a été donné hier dans notre pays.
00:34 On a un regain de l'antisémitisme dans le monde entier, évidemment très fortement en France.
00:40 On en a beaucoup parlé au cours de ces dernières semaines puisqu'en un mois on a connu plus de trois fois
00:45 le nombre d'actes antisémites que nous avions connu l'année dernière. C'est un chiffre vertigineux.
00:50 Mais je crois qu'hier nous avons donné une leçon presque au monde entier
00:55 puisque nous sommes à ma connaissance le premier pays à avoir organisé une mobilisation telle que celle d'hier.
01:01 Dans toute la France, vous l'avez rappelé, et notamment à Paris où de l'Assemblée nationale au Sénat nous étions plus de 100 000 personnes
01:07 à défiler dans le calme, dans le recueillement, avec vraiment une ambiance très particulière d'unité, de fraternité
01:16 à l'appel de Yael Brown-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale et du président du Sénat Gérard Larcher.
01:23 Je crois que c'est un moment fort et c'est un signal qu'on attendait.
01:27 C'était vraiment un moment qui a rasséréné, je ne dirais pas seulement les Français juifs,
01:34 mais je crois que c'était un moment important avec ce qu'on a connu ces dernières semaines
01:38 qui nous donne foi quand même dans les valeurs qui sont les nôtres, les valeurs de la patrie des droits de l'homme qu'est la France.
01:44 Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait de cette démonstration de force, Élie Korschia ?
01:50 Je crois que le président du Sénat, à l'issue de la marche, lorsque nous sommes arrivés devant les grilles du Sénat,
01:57 juste à côté du palais du Luxembourg, je crois que Gérard Larcher lorsqu'il a parlé, il a eu une phrase assez juste.
02:03 Après la marche, il faut une démarche.
02:05 Exactement, j'ai trouvé la formule assez pertinente parce qu'effectivement, une marche c'est important, c'était un signal fort.
02:12 Encore une fois, je tiens à le rappeler, qui s'est vraiment déroulé dans un calme total.
02:18 Ces drapeaux français, on voyait aussi dans les immeubles, dans les étages, dans les balcons, des gens qui étaient là, qui applaudissaient, qui faisaient des signes.
02:26 Mais qu'est-ce qu'on fait ? Parce qu'il y avait eu 200 000 personnes qui avaient manifesté contre l'antisémitisme en 1990, avec François Mitterrand d'ailleurs.
02:33 C'était suite à la profanation du cimetière juif de Carpentras.
02:37 200 000 personnes, donc deux fois plus qu'hier, et pourtant il y a eu une résurgence de l'antisémitisme plus tard.
02:43 Vous avez raison, vous avez raison, le fléau est toujours là, la bête immonde n'est pas morte, elle est là et il faut combattre ce fléau.
02:51 Je crois que quand Gérard Larcher parle de démarche, ce sont des actions, des actions concrètes.
02:57 D'abord, on a bien vu qu'il y a un travail très important aujourd'hui au niveau des pouvoirs publics, d'abord au niveau du ministère de l'Intérieur,
03:03 parce que lorsqu'il y a des actes antisémites, il faut des réponses qui soient à la hauteur de ces actes.
03:08 Dans le traitement des plaintes, il faut que toute personne qui reçoit, qui subit un acte antisémite dépose plainte.
03:15 Et c'est le cas aujourd'hui ?
03:16 On a vu qu'il y a eu plus de 500 ou 600 interpellations, donc ça déjà c'est une mesure au niveau de la répression.
03:24 Il faut aussi une judiciarisation qui soit à la hauteur de ces actes, parce que le tout n'est pas de déposer plainte et qu'il y a un traitement de la plainte.
03:31 Il faut aussi qu'il y ait derrière des condamnations à la hauteur, pour que ce soit dissuasif, des condamnations à la hauteur.
03:37 Et donc ça aussi c'est un travail qui dépend plus du ministère de la Justice, et donc il faut aussi des actions de prévention.
03:44 J'y viens, par la répression et la judiciarisation, il faut des actions de prévention au niveau des collèges, au niveau des écoles, au niveau des lycées.
03:51 Je crois qu'il y a un vrai travail, je crois, de fond.
03:54 On a peut-être été parfois trop négligents, pas sur la prise de conscience.
03:58 Je crois que depuis une vingtaine d'années, on n'est plus dans le déni de ce fléau, de la remontée puissante de l'antisémitisme en France, qui a changé de visage.
04:06 On le sait bien, il y a l'antisémitisme traditionnel, il y a l'antisionisme qui s'est transformé aussi dans un nouveau visage de l'antisémitisme.
04:14 Et on a vu comment il était puissant ces derniers temps.
04:17 Je crois qu'il y a une prévention vraiment à faire aussi, par rapport à nos jeunes.
04:20 Et une dernière question rapidement, Elie Corchier, est-ce que vous avez été gêné par la présence du Rassemblement National, vous, dans le cortège ?
04:26 Ce n'était pas une marche partisane, on l'a dit.
04:28 Et d'ailleurs, heureusement, la manifestation, la marche, n'a pas été trop polluée par les débats politiciens de ces derniers jours.
04:34 Ce n'était pas une marche partisane, ce n'était pas une marche politique qu'avaient voulu Yael Brone-Pivet et Gérard Larcher.
04:39 Et vous m'avez entendu le dire au cours de ces derniers jours, il fallait que tout le monde et que toutes les Françaises, les Français, nos concitoyens, nos compatriotes, descendent dans la rue pour dire...
04:48 Donc vous êtes réjoui de la présence de Marine Le Pen ?
04:50 Non, à l'antisémitisme. Et je crois que ce n'était pas tellement de la question de savoir la couleur politique de celles et ceux qui descendaient.
04:56 C'était avant tout de descendre pour les valeurs qu'on défend.
04:59 Merci beaucoup Elie Corchier, à président du Consistoire central de France.
05:03 Merci d'avoir été notre invité ce matin sur RTL.
05:05 Et je rappelle que Jordan Bardella, le président du Rassemblement National, sera l'invité de notre antenne tout à l'heure à partir de 7h40.
05:12 Merci, bonne journée.
05:14 Retrouvez cette interview sur RTL.fr
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05:18 !

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