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Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau du 07 novembre 2024.

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Transcription
00:006h13 sur RTL, au coeur de l'actu ce matin, donc un futur 47e président américain,
00:09auréolé d'une large victoire et de tous les pouvoirs. Bonjour Nicole Bacharan.
00:14Bonjour.
00:15Politologue, spécialiste des Etats-Unis, Donald Trump a aujourd'hui pour lui un congrès entièrement acquis à sa cause.
00:21Il a la Cour suprême, l'organe judiciaire le plus puissant du pays. Il a les mains totalement libres ?
00:28Presque, disons presque, parce qu'il y a quand même les pouvoirs locaux, les gouverneurs, les parlements locaux,
00:35des juges à travers le pays qui ne sont pas forcément acquis à sa cause, mais vous l'avez très bien résumé.
00:42Il a la Maison Blanche, les deux chambres du Congrès, la Cour suprême avec une forte majorité en sa faveur,
00:51beaucoup de juges fédéraux qui ont été nommés par lui il y a 4 ans, donc ils sont donc républicains.
00:58On peut dire également qu'il a quand même piétiné la justice à travers tous les procès qui le poursuivaient
01:04et qui sont éliminés d'office à partir du moment où il arrive au pouvoir.
01:10Donc il n'a pas les pleins pouvoirs, mais il a des pouvoirs très très larges.
01:14Sur quoi il peut être empêché ? Qui peut lui mettre des bâtons dans les roues et pourquoi ?
01:19Il y a toujours la question d'argent. D'abord la question du budget. C'est la chambre qui vote le budget.
01:26Selon que la majorité en sa faveur est très serrée ou plus large, ça va prendre un peu de temps en fait
01:31avant d'avoir les derniers sièges. Il peut avoir à négocier assez férocement sur le budget.
01:39Mais au-delà de ça, franchement, on sait que Donald Trump n'est pas quelqu'un qui... ce n'est pas un va-t'en-guerre.
01:46Il ne va pas avoir à convaincre le Sénat d'aller déclarer la guerre ici ou là.
01:52Il va obtenir tout ce qu'il veut en matière de nomination de ministres, de juges à nouveau, de juges fédéraux
02:00qui doivent être confirmés par le Sénat, d'ambassadeurs évidemment.
02:05Et il n'y aura pas ce qu'il y avait pendant son premier mandat.
02:09Vous savez ce qu'on a appelé les adultes dans la pièce, c'est-à-dire des militaires,
02:15des fonctionnaires, des hauts fonctionnaires expérimentés qui venaient lui rappeler les règles.
02:21Vous ne pouvez pas faire ceci, vous ne pouvez pas faire cela.
02:24Tous ces gens-là ont été éliminés. Il va avoir autour de lui des équipes cohérentes, très marquées sur...
02:32Des idéologues, des magas, c'est ça ?
02:35Voilà, exactement. Très marquées sur le plan idéologique et qui au contraire de lui ont de la méthode.
02:41C'est-à-dire qu'il peut lancer des ordres un petit peu extrêmes ou extravagants, que sais-je,
02:46mais derrière il y a des gens qui sauront comment faire pour que ça devienne de vraies réalités,
02:52de vraies décisions, de vraies applications.
02:56Donc on verra s'il est plus ou moins radical qu'il y a huit ans,
03:01mais en tout cas il sera beaucoup plus efficace.
03:04Il a promis notamment d'expulser des millions d'immigrés illégaux, ça il peut le faire demain ou après-demain ?
03:09Non, il ne peut pas le faire ni demain ni après-demain parce que ce qu'il annonce est une très grosse et très compliquée opération.
03:17Ça ne date pas d'hier, Barack Obama avait expulsé plusieurs millions de migrants illégaux,
03:24mais ça tenait dans les chiffres comme 3 ou 4 millions.
03:27C'est quelque chose de difficile à faire, il faut beaucoup de police,
03:31beaucoup d'officiers qui contrôlent les frontières et l'immigration,
03:36et Donald Trump parle également d'envoyer l'armée, pas seulement la garde nationale qui est destinée à opérer sur le territoire américain,
03:45mais même l'armée américaine, celle que l'on voit à l'étranger et qui normalement n'est d'active qu'à l'étranger.
03:54Donc c'est quelque chose qui va être très compliqué, mais il peut le décider du jour au lendemain, ça c'est sûr.
04:00Est-ce que vous craignez une dérive autoritaire, voire même fasciste, comme le disent certains ?
04:06Alors je pense que la dérive autoritaire, elle sera là, il n'y a aucun doute là-dessus,
04:12parce qu'on a un homme qui maintenant a un mandat très large, très légitime,
04:18où il a gagné sur tous les fronts, et donc il a quand même les mains libres,
04:23et il a un désir de pouvoir autoritaire, et autour de lui des gens qui ont théorisé le pouvoir autoritaire.
04:32Je vous donne un exemple, c'est le ministère de la justice.
04:36Par la tradition, le président des Etats-Unis a presque toujours respecté le fait de ne pas influencer les actions du ministre de la justice,
04:45de ne pas demander d'enquête, de ne pas demander de contrôles fiscaux,
04:50mais en fait ça n'est pas une loi, c'est une tradition.
04:54Et là on peut être certain que Donald Trump va nommer un ministre de la justice à sa botte,
05:00qu'il va purger toute l'administration de la justice, qui comprend aussi le FBI, les services de renseignement,
05:08et que là il aura une poigne très très dure.
05:12Parler de pouvoir fasciste, d'Etat totalitaire, non, ça je ne crois pas.
05:18Mais de quelque chose qui ressemble quand même un petit peu à la Hongrie, qui est son grand modèle,
05:23quelque chose qui ressemble à une démocratie dite illibérale, je pense qu'on s'en approchera.
05:28Merci beaucoup Nicole Bacharan, politologue et spécialiste des Etats-Unis.
05:32Merci d'avoir été avec nous sur RTL ce matin, bonne journée.
05:35Merci à vous.

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