TEMPÊTE - 3 questions à Laurent Huger, maire de L'Aiguillon-la-Presqu'île

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Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau du 09 octobre 2024.

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Transcription
00:00RTL, au cœur de l'actu.
00:04Il est 6h13 sur RTL, l'heure de votre rendez-vous au plus près de l'info et c'est l'un des principaux titres ce matin.
00:09L'ex-ouragan Kirk qui balaie le nord-ouest du pays, 25 départements en vigilance orange.
00:14Bonjour Laurent Hugé.
00:16Bonjour.
00:17Vous êtes le maire de Léguillon, la presqu'île en Vendée, plus connue il y a encore quelques années sous le nom de la faute sur mer,
00:22commune marquée, on s'en souvient, par la tempête Xintia en 2010.
00:26Il y avait eu, je le rappelle, 29 morts sur la commune.
00:29D'abord, quelle est la situation chez vous à l'heure où l'on parle, à 6h13 ?
00:34La situation, c'est vraiment le calme avant la tempête.
00:37On nous annonce le début des événements dans 20 minutes, une petite demi-heure.
00:42Pour l'instant, c'est très calme.
00:44On a le sentiment d'une journée pratiquement normale, un tout petit peu de brume,
00:49pas beaucoup de pluie et pratiquement pas de vent.
00:52Vous attendez de fortes pluies ?
00:54Oui, on nous est passé en vigilance orange, pluie, inondation, des très fortes pluies,
00:59puisqu'on nous parle quand même de 80 mm d'eau qui vont tomber en quelques heures,
01:03donc c'est énorme.
01:05Mais ce sera le cas aussi sur tout le rétro-littoral vendéen.
01:08Et Marina Jurodo, qui est avec moi, me précisait en antenne que la question s'est posée chez Météo France
01:13de placer la Vendée en vigilance rouge.
01:15Oui, mais les seuils ne seront pas atteints, donc on reste en orange, mais ça s'est posé comme question, oui.
01:20Oui, absolument.
01:21C'est ce qu'on a appris aussi.
01:23On vient juste d'avoir une autre vigilance.
01:26C'est une vigilance jaune en vacu-immersion qui s'ajoute.
01:29C'est le cumul des pluies qui va poser problème,
01:32parce que ces pluies vont tomber sur des sols qui sont déjà gorgés d'eau.
01:35Donc c'est à la fin de la journée que ce sera critique.
01:38C'est ça, absolument.
01:40Puisque pour nous, en tous les cas, on est entre l'océan et l'estuaire d'un fleuve qui se jette à la mer.
01:47Et donc on est au bout des événements.
01:50C'est-à-dire que toutes les pluies qui vont tomber vont forcément arriver par chez nous.
01:53Et on surveille de près, justement, le côté fleuve.
01:56Ce qui est un paradoxe pour nous, puisque généralement le souci vient de la mer, de l'océan, en vacu-immersion.
02:02Là, aujourd'hui, on cumule un peu les deux événements.
02:05Donc on surveille.
02:06Évidemment, on a une planification d'actions qui font qu'on a un vrai système de surveillance météorologique
02:15qui est mis en place, qui nous permet de suivre l'évolution de minute en minute, voire d'heure en heure.
02:21Plus que les autres communes, parce que vous, vous avez été touché par Xintia.
02:26On a été touché par Xintia, ce qui fait qu'on a un retour d'expérience important.
02:30On a mis des systèmes en place avec une coordination avec les services de secours,
02:34qui est peut-être une des plus affûtées de France maintenant.
02:37Nous sommes en lien permanent avec les services de secours, la préfecture,
02:41s'il faut les forces de l'ordre pour assurer les réponses qui doivent être coordonnées.
02:45Qu'est-ce que vous avez comme dispositif, par exemple ?
02:47Vous avez des groupes électrogènes, des tentes gonflables ?
02:51Vous venez de tout dire.
02:52On a des groupes électrogènes, des tentes gonflables, des engins, des pompes.
02:57On a absolument tout ce qui est nécessaire pour gérer des événements à cette hauteur-là.
03:03Les exercices sont régulièrement organisés pour simuler des scénarios d'urgence,
03:08afin que tous les acteurs soient prêts en cas de crise.
03:11Aujourd'hui, nous sommes en crise.
03:12Dans ces cas-là, on a un plan communal de sauvegarde qui est activé en prévision des événements.
03:18Il nous permet de mobiliser rapidement les ressources locales pour la gestion des risques,
03:22notamment la sécurité des habitants, la gestion des évacuations si c'était nécessaire,
03:27et la mise en place de centres d'accueil d'urgence.
03:30Laurent Hugé, maire de Léguillon-la-Presqu'île, est-ce que les gens ont peur ?
03:34Les gens ici sont vigilants.
03:38Ce sont des gens qui sont acculturés au risque.
03:42Il y a un devoir de mémoire qui est très important ici.
03:46On n'oublie pas, et depuis ces événements,
03:49on a eu une vraie politique de communication et de sensibilisation auprès des habitants.
03:54Nous avons d'ailleurs déjà diffusé des informations à la population sur les precautions à prendre,
03:59avant, et puis pendant et après la tempête.
04:02Cela inclut la sécurisation des biens, l'écoute des consignes de sécurité.
04:07Les gens sont là quand ils ont été marqués.
04:09Forcément, c'est dans toutes les mémoires, même chez les enfants.
04:14On a un système d'éducation où on acculture nos enfants
04:18avec des exercices où ils savent ce qu'ils doivent faire.
04:22Vous avez dit un jour « c'est comme être en état de guerre ».
04:24Cela m'a marqué, cette phrase.
04:26Oui, c'était un jour, je me rappelle de ça.
04:29On était dans une situation différente.
04:32On était dans une situation où l'océan était démonté.
04:36Là, on a eu des vrais sujets de submersion marine.
04:39C'est beaucoup plus violent que la pluie.
04:41La pluie, je pense, c'est les inondations qui suivent.
04:44Ce n'est pas la même chose aujourd'hui.
04:46On n'est pas dans la même configuration.
04:49Mais l'inquiétude des gens, elle est là.
04:52Vous êtes en état de vigilance permanente.
04:55On l'a bien compris.
04:56Merci beaucoup Laurent Hugé, maire de Légault.

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