• l’année dernière
Xavier Bertrand, président du conseil régional des Hauts-de-France, était l’invité de BFMTV pour évoquer les inondations historiques qui ont touché le Pas-de-Calais.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 - Bonsoir Xavier Bertrand. - Bonsoir.
00:01 - Merci d'être avec nous, président des Républicains de la région des Hauts-de-France.
00:03 Une carte, une info, une question pour vous.
00:05 La carte, la voici, regardez.
00:07 Huit départements au vigilance orange ce soir pour risque de crues et/ou de pluie.
00:11 Parmi ces départements, il y a le Pas-de-Calais, encore une fois,
00:14 après les trois crues de ces dix derniers jours.
00:15 L'info, c'est qu'Emmanuel et Brigitte Macron seront demain dans le Pas-de-Calais, dans votre région.
00:20 Donc, et ma question pour vous est très simple, qu'allez-vous demander au président de la République ?
00:24 - Un dispositif exceptionnel de prise en charge du Pas-de-Calais, de la région des Hauts-de-France.
00:29 - C'est-à-dire ?
00:30 - Parce qu'aujourd'hui, ce qu'il faut bien voir, c'est qu'on a une solidarité locale qui a été formidable.
00:35 Les gens entre eux, la famille, les amis dans les communes, les élus locaux, les services de l'État.
00:40 Ça, c'était pour faire face et éviter le pire.
00:43 D'ailleurs, vous le savez, on a eu quelques blessés.
00:45 Une dame qui est décédée à Bayeul, dans le nord,
00:48 mais ce drame aurait pu avoir beaucoup plus de conséquences.
00:51 Maintenant, il nous faut de la solidarité nationale
00:53 pour à la fois permettre aux gens très vite de retourner dans leur maison,
00:58 de pouvoir justement revivre normalement.
01:00 Il y a une question avec les assurances.
01:02 Pour les communes, de pouvoir également faire les travaux nécessaires.
01:05 Ils ne peuvent pas avoir une voirie qui est délabrée pendant des mois, des mois, voire des années.
01:10 Et pour les entreprises, qu'elles puissent repartir très vite.
01:12 Et là, en la matière, je sais que vous avez mis, je présente la note,
01:16 non, c'est encore trop tôt pour l'addition,
01:18 mais je veux qu'on puisse aller vite avec des procédures exceptionnelles.
01:22 - Donc procédure simplifiée, accélérée, c'est ce que vous demandez pour le président ?
01:24 - En priorité.
01:25 C'est-à-dire déjà qu'on reconnaisse l'état de catastrophe naturelle,
01:28 pour toutes les communes sans distinction.
01:30 - 155 ? Qui ont fait la demande ?
01:32 - Oui, mais pour l'instant, mais au final, il y en a plus qui auront le fait.
01:35 Vous savez, il y a des élus, leur mairie est déjà inaccessible.
01:38 Certains des communes sont privés de réseau.
01:40 Donc, faire les formalités, ce n'est pas encore si simple que ça.
01:43 D'autre part, pour les agriculteurs, calamités agricoles,
01:45 avec un nouveau dispositif où on ne doit pas être radin.
01:49 C'est-à-dire qu'il va falloir être souple.
01:51 Et permettre également ensuite aux entreprises de retrouver leur activité.
01:55 Là, avec la Chambre de commerce, on essaye de reloger des entreprises
01:58 et en disant aussi à des clients de ces entreprises,
02:00 écoutez, comprenez bien qu'ils ne peuvent pas vous livrer aussitôt
02:03 parce qu'ils ne peuvent pas aujourd'hui produire et travailler.
02:06 C'est tout ça qu'il faut comprendre.
02:07 Mais vous savez, sur la question des assurances...
02:10 - Vous, vous avez été assureur. Vous savez comment ça marche.
02:12 - Et justement, ce que nous demandons aujourd'hui,
02:15 encore une fois avec le président du département du Pas-de-Calais,
02:18 c'est un dispositif exceptionnel encore une fois.
02:20 C'est-à-dire que dès qu'on dépose un dossier de sinistre pour inondation,
02:24 il faut que les assureurs débloquent dans les jours qui suivent
02:27 une première aide pour racheter un frigo, une cuisinière, des vêtements.
02:31 - Ça, c'est ce qui est prévu normalement ?
02:32 - Non, parce qu'en général, c'est sur présentation des factures
02:35 et ça peut prendre un certain temps.
02:36 Là, il faut que ce soit fait dans la semaine qui suit.
02:39 Et vous savez, quand vous êtes avec un sinistre catastrophe naturelle,
02:42 vous avez une franchise catastrophe naturelle.
02:44 380 euros.
02:46 Je peux vous dire qu'il y a beaucoup de gens,
02:48 pas prévus en cette fin d'année avec les problèmes de pouvoir d'achat,
02:50 de payer cette franchise.
02:52 Et on a décidé, avec le département du Pas-de-Calais,
02:54 la région des Hauts-de-France, on va prendre en charge
02:57 le montant de cette franchise, ces 380 euros.
03:00 Parce que vous savez déjà, quand vous remplacez des machines à laver,
03:05 des choses comme ça, il y a toujours une part de vétusté
03:07 qui peut jouer dans certains contrats.
03:09 Au moins, ils n'auront pas la franchise à prendre en charge.
03:12 C'est le département et la région qui prendront en charge.
03:14 - Il y a eu aujourd'hui dans votre région, dans ce département du Pas-de-Calais,
03:17 des manifestations d'agriculteurs qui se plaignent,
03:19 notamment de l'entretien des cours d'eau, en disant
03:21 "pour se retrouver avec cette situation-là,
03:23 c'est qu'il y a dû se passer quelque chose de mal,
03:25 quelque chose a été mal fait dans l'entretien des cours d'eau".
03:27 Est-ce que vous dites, là aussi, vous réclamez des comptes à l'État ?
03:29 - Oui. Attendez, vous n'empêcherez jamais l'eau de tomber,
03:31 la pluie de tomber. - On est d'accord.
03:33 - Mais en revanche, il faut l'évacuer, cette eau.
03:35 Et aujourd'hui, pour évacuer l'eau, c'est vrai
03:37 que pour des élus, pour des agriculteurs, c'est insupportable.
03:41 Vous voulez curer un cours d'eau, mon Dieu, il faut demander des autorisations.
03:45 Vous voulez justement faire des bassins de retenue
03:47 pour éviter que l'eau n'aille vers les habitations, là aussi.
03:51 - C'est la loi Bachelot, ça.
03:53 - Il faudra de l'argent.
03:55 Oui, mais elle peut être appliquée aussi, avec de la souplesse,
03:57 sur le terrain, et encore une fois,
04:00 permettre de faire ses travaux.
04:02 Je vous donne un exemple. Dans l'eau d'Aumaroua,
04:04 autour de Saint-Omer, là où viendra le président de la République demain,
04:07 voilà dix ans, il y a eu des inondations très importantes.
04:09 À l'époque, 750 maisons évacuées.
04:12 Dix ans après, les crues sont plus importantes encore.
04:15 150 habitations évacuées.
04:17 Parce que les travaux ont eu lieu,
04:19 et on a pu justement éviter cette montée des eaux.
04:22 Mais on ne peut pas attendre dix ans maintenant.
04:24 Parce qu'avec les inondations, physiquement c'est dur.
04:27 Mais alors psychologiquement, c'est encore plus dur.
04:29 Parce que vous avez des enfants qui demandent à leurs parents,
04:32 "Mais Baba, on va pouvoir rester habiter ici ou ça va recommencer ?"
04:36 Et vous n'empêcherez jamais les intempéries,
04:38 mais vous pouvez de toute façon éviter les conséquences des intempéries qu'on a connues.
04:42 Et là, il nous faut un dispositif exceptionnel de l'État,
04:45 un fonds catastrophe naturelle en plus de la reconnaissance.
04:49 Mais il nous faut aussi un système pour pouvoir reconstruire très vite
04:53 et repartir le plus vite possible,
04:54 et éviter de tels drames avec une telle importance.
04:57 C'est encore évidemment trop tôt pour faire des chiffrages.
05:00 C'est trop tôt, oui.
05:01 C'est trop tôt, mais enfin, on avance aussi.
05:04 C'est une affaire de plusieurs milliards.
05:06 Oui, certainement.
05:08 Vous savez, dans l'image, ça n'a pas eu la violence de ce qui s'est passé à La Roya.
05:12 Mais d'une certaine façon, avec la durée de l'impact,
05:15 c'est une catastrophe qui est d'ampleur nationale.
05:18 Et c'est aussi pour ça qu'on a besoin de la solidarité nationale.
05:21 Et le président de la République qui vient avec ses différents ministres,
05:23 c'est de montrer que tous les ministères sont concernés.
05:25 Ceux qui parlent avec les assureurs,
05:27 le ministre de l'Agriculture, de l'Intérieur, de l'Écologie,
05:31 c'est l'affaire de tous.
05:33 Et les témoignages que vous montrez à longueur de journée sont importants.
05:36 On ne se rend toujours pas compte de ce que vivent les gens du Pas-de-Calais.
05:40 Le dessus dans une zone inondable, c'est terrible.
05:42 Parce que le feu, on l'arrête, l'eau, on ne l'arrête pas.
05:44 C'est sournois, ça ne casse rien et rien n'est exploitable.
05:47 Une fois que cette situation aura été rétablie,
05:50 on le souhaite le plus tôt possible et dans les meilleures conditions.
05:53 Et là, plus quoi qu'il en coûte, pourvu qu'il fonctionne.
05:55 Je pense que c'est une priorité, surtout vers des populations
05:57 qui n'ont pas été souvent confrontées.
05:59 J'allais dire, c'est plutôt des gens raisonnables chez vous.
06:01 Vous voyez, au niveau urbanisme, les maires sont très attentifs.
06:04 Il faut absolument prendre les mesures pour que ça ne se reproduise pas.
06:07 Et on sait d'où ça vient.
06:09 C'est une idéologie environnementale qui a décrété que le territoire
06:12 a été mis en coupe et qu'il y avait des pratiques anciennes
06:15 qui ont toujours été appliquées et qui permettaient de gérer
06:18 les excédents d'eau, les fossés, les haies.
06:22 La ruralité française confrontée avait une manière de gérer
06:28 qui était extrêmement naturelle, respectueuse de l'environnement.
06:30 Et puis des idéologues, des écologues,
06:32 on les appelle comme ça.
06:34 Il n'y avait peut-être pas des événements climatiques de cette époque-là.
06:36 Entre la ruralité rêvée et fantasmée dont tu parles,
06:40 il y a eu des règlements climatiques.
06:43 Les zones d'extension, les nappes d'expansion,
06:46 elles ont été inventées il y a 15 ans.
06:49 Je parlais de cette ruralité qui fonctionnait.
06:51 Des crues, il y en a toujours eu. L'urbanisme a peut-être évolué.
06:53 Les normes n'ont peut-être pas été suffisamment appliquées avec rigueur.
06:56 En tout cas, il y a des normes idéologiques sur la façon
06:59 de gérer les environnements qui sont une véritable catastrophe.
07:01 - Xavier Bertrand vous répond, Péricaud.
07:03 - Il y a deux choses, vous l'avez dit.
07:05 Ce sont des hommes et des femmes raisonnables.
07:07 Mais ce n'est pas parce qu'ils sont raisonnables,
07:09 ce n'est pas parce qu'il y a beaucoup de dignité qu'il faut oublier
07:11 qu'on a des besoins exceptionnels et qu'on a besoin de cette solidarité.
07:15 La deuxième chose, dans ce que vous dites, moi je vous rejoins.
07:18 La nature a besoin de la main de l'homme.
07:20 C'est aussi simple que ça pour moi.
07:22 - Merci Xavier Bertrand. Merci d'avoir été avec nous.
07:24 On le rappelle, vigilance orange à nouveau dans le Pas-de-Calais.
07:26 Et Emmanuel Macron sur place demain.

Recommandations