Xavier Bertrand, président Les Républicains de la région des Hauts-de-France, était l'invité de "C'est pas tous les jours dimanche" sur BFMTV ce dimanche 2 février.
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00:00Ce qui a poussé les socialistes à s'interroger sur une éventuelle censure,
00:02c'est l'utilisation par François Bayrou de l'expression
00:04« sentiment de submersion migratoire ».
00:06Est-ce que vous auriez utilisé cette expression ?
00:08Écoutez, vous avez bien vu ce qu'en pensent les Français,
00:11le mot a été utilisé pour Mayotte ou pour le territoire national ?
00:15François Bayrou dit Mayotte et d'autres départements.
00:17Voilà, bon, ok.
00:18C'est la réalité de ce que pensent beaucoup de nos concitoyens.
00:20Donc cette expression ne vous choque pas ?
00:22Moi, j'ai utilisé à différentes reprises, notamment, c'est en 2021 que je dis
00:26« Calais, c'est l'exemple de l'échec historique de notre politique d'immigration ».
00:29Ce n'est pas la même chose de parler d'échec d'une politique migratoire
00:32et d'utiliser un mot que vous avez, Bertrand,
00:33qui a été, si j'ose dire, popularisé, notamment par Jean-Marie Le Pen.
00:36Est-ce que vous qui êtes quelqu'un qui combattez le Rassemblement national,
00:42est-ce que le fait de légitimer cette expression-là, est-ce que c'est un problème ?
00:47Je combats les dirigeants du RN, je ne parle pas comme eux,
00:50je n'utilise pas les mêmes arguments qu'eux.
00:52Maintenant, regardons les choses.
00:53Vous savez ce que disent les Français.
00:54Regardez ce qu'a dit, notamment, la députée de Mayotte.
00:57Je crois qu'elle a dit « on s'en moque », ou elle a dit un autre terme « on s'en moque des termes ».
01:00Mais réglez le problème, bon sang !
01:02Ça fait des années et des années que vous parlez, vous n'agissez pas.
01:06Ce que veulent nos concitoyens, c'est qu'on choisisse qui rentre sur le territoire
01:10et qu'on se batte de façon acharnée contre ces réseaux de passeurs
01:14qui nous font venir ces immigrés clandestins.
01:16C'est ça le fond du problème.
01:17Et ce que je n'aime pas dans l'expression, en plus,
01:19c'est qu'on confond celles et ceux qui sont d'origine étrangère,
01:23qui vivent en France, qui sont là, qui sont intégrés,
01:26qui travaillent, qui ont leur place,
01:27et celles et ceux qui viennent de façon irrégulière et clandestine.
01:31Il faut arrêter tout amalgame.
01:33Mais vous dites « je n'aime pas cette expression ».
01:35Je vous ai dit, moi quand je combat les dirigeants du RN,
01:38je n'utilise pas les mêmes arguments qu'eux.
01:40Mais la réalité, je vais vous dire, moi je ne la nie pas.
01:42Vous savez, j'ai plein de défauts, mais pas la naïveté.
01:45Et la lucidité oblige à reconnaître que sur tout ce qui est régalien,
01:48il faut être beaucoup plus ferme, et je dirais même plus, plus dur qu'on ne l'a été.
01:53Il y a trop d'immigration en France aujourd'hui ?
01:55Trop d'immigrés clandestins, bien sûr.
01:57Et qu'il faut mettre un terme à l'immigration clandestine.
01:59Et sur l'immigration légale ?
02:00Vous savez ce que j'ai dit aussi en 2021 ?
02:02Parce que l'immigration clandestine, pardonnez-moi,
02:03mais tout le monde est à peu près d'accord,
02:05sur le fait que si des gens n'ont pas vocation à être sur le territoire,
02:08ils ne doivent pas être là.
02:09Le sujet, c'est l'immigration légale.
02:10Quand Bruno Retailleau fait une nouvelle circulaire en disant
02:13« il faut moins régulariser », c'est parce qu'il veut donc moins d'immigration légale.
02:17Il a raison.
02:18Je le disais aussi en 2021, parce que je retravaille ces questions
02:21avec Nous France, avec mon mouvement politique.
02:24Je disais à l'époque, la politique de la France ne doit pas se faire
02:27en fonction des besoins de l'immigration,
02:29mais la politique d'immigration doit se faire en fonction des besoins de la France.
02:32Je ne retire rien à ce que je disais il y a trois ans et demi.