La Porteuse de Pain - 1973 - Episode 4

  • l’année dernière
DB - 14-11-2023
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00:35 Jeanne Fortier a été renvoyée de l'usine où elle était concierge depuis la mort accidentelle de son mari.
00:40 Elle s'apprête à déménager quand elle reçoit une lettre de Jacques Garot.
00:43 Le jeune contre-maître, toujours amoureux, la supplie de le suivre en Amérique
00:47 où il promet de faire fortune.
00:49 Jeanne hausse les épaules à la lecture de ses extravagances.
00:52 Elle froisse la lettre et la jette.
00:54 Le petit Georges, qui s'amusait à bourrer le ventre de son cheval de carton avec des vieux journaux,
00:58 y joint ce nouveau bout de papier.
01:00 Pendant ce temps, Garot force le coffre-fort de son patron,
01:03 s'empare des plans et les cent mille francs qui s'y trouvent.
01:06 Surpris pendant le cambriolage par l'abrou revenu chez lui inopinément,
01:09 Garot le tue et met le feu au bâtiment en utilisant le bidon de pétrole de Jeanne
01:14 afin que le crime retombe sur celle qui refuse d'être sa femme.
01:17 La pauvre Jeanne, affolée, s'enfuit avec son fils.
01:21 - Oh, vite !
01:24 - Hein ? - Bombe, gagnant !
01:26 C'est moi qui fais tout le travail !
01:27 - Moi, je bombe pas !
01:29 Regarde-moi, malheureux, regarde la rivière !
01:31 Je suis fait décès à vue d'oeil.
01:32 - Ah, tu as mis un lac au feu, hein ?
01:34 - Les seuls feux qui me conviennent, ce sont les feux de la rampe.
01:36 Je suis un artiste, moi.
01:38 Je ne fais le pompier qu'en amateur.
01:40 Tu m'as pas vu dimanche dernier au bal des pompiers ?
01:42 Tu te perds mon numéro ?
01:43 - Il n'est qu'un pompon, il n'est qu'un pompier,
01:46 il n'est qu'un pompier, c'est moi le pompon,
01:50 le pompier de service, ça la cime, la pompette...
01:53 - Vous pensez, j'habite à 100 m.
01:55 J'étais aux premières loges, le temps de m'habiller, j'étais là le premier.
01:57 C'est moi qui ai prévenu les pompiers.
01:59 - C'est un accident ? - Pensez-vous ?
02:00 Je suis sûr que c'est le fortier qui a fait le coup.
02:02 Le patron l'a fichu à la porte et l'a juré de se venger.
02:04 On n'a pas voulu m'écouter ?
02:05 J'avais pourtant dit que c'était une pétraleuse,
02:07 et je pèse mes mots.
02:09 - Laissez-moi passer, je suis le pompomètre de l'usine.
02:11 - Vous voyez ce que je vous avais dit ? Une pétraleuse !
02:13 - La malheureuse, où est-elle ?
02:15 - Ça, mon cher, on le saura plus tard.
02:17 Si elle n'a rien à se rapprocher,
02:19 elle devait dormir du sommeil de juste,
02:21 et elle se sera réveillée directement en enfer.
02:23 Si elle est coupable, elle court.
02:25 Elle court, mais elle ne courra jamais aussi vite que les gendarmes.
02:28 - Et le patron qui n'est pas là ? - Heureusement pour lui.
02:31 - Mais si papiers sont l'argent, il faut faire quelque chose.
02:33 - Allons-y, les pompiers viennent d'arriver.
02:35 - Laissez-nous passer, messieurs.
02:37 - Nous sommes là, on va bien, messieurs.
02:39 - La ville a brûlé aussi, qu'est-ce qu'il y a eu ?
02:41 - Il y a eu un crime à la ville, je vais prévenir le commissaire.
02:44 - Un crime ?
02:46 - C'est les hommes avec ça qui l'ont tué de là-haut.
02:50 - Vite, vite, on le décorte, on va griller ici.
02:52 - C'est le patron. - Monsieur Labroux.
03:06 - Regardez ce que j'ai trouvé.
03:08 - Un bidon de pétrole.
03:12 Le bidon de la fortière.
03:18 C'est le signe de son crime.
03:20 - Mais il y a de l'argent et des papiers dans le bureau au premier étage.
03:25 J'y vais. - Arrêtez, vous êtes des folies.
03:27 - Garo ! Garo, voyons.
03:29 - Il n'y allait pas, c'est du trondel. - Mais c'est bien, il n'y allait pas.
03:32 C'est un suicide. - Ils se sont enterrés en port.
03:34 - Revenez, Garo ! Vous ne pouvez rien sauver.
03:37 - Au secours, Delon ! Au secours, aidez-moi !
03:43 - Mais vous me signez, quoi ! Mais Delon, mon dieu, Delon, quoi !
03:46 - On va aller à la rue, là-bas.
03:48 - Mais Roby, qu'est-ce que tu fous, mon dieu ? Delon ! Delon !
03:52 Regarde, il y a quelqu'un qui est en train de signer, toi, tu me regardes, alors !
03:55 - Ah, ben, regarde, je vais te faire payer 800.
03:57 - Oh, mais aide-moi, travaille ! Vas-y !
04:00 Oh, là, là, là, là !
04:02 Allez, au secours !
04:04 - Mais faites quelque chose, voyons !
04:08 Vous n'allez pas le laisser brûler comme ça !
04:10 Mais regardez, regardez ! Faites quelque chose !
04:13 - Au secours !
04:16 - Au secours !
04:23 - Aidez-moi ! Aidez-moi, Delon, quelqu'un !
04:25 - Qu'est-ce que c'est ?
04:26 - Ça, mon vieux, c'est le contraire d'un bonhomme de neige.
04:28 Tiens-moi ça.
04:29 - Ah, si demain, les journaux vont parler de moi, ça sera bon pour ma publicité.
04:32 - Mais tu es pompier, tu n'es pas métrageur !
04:34 - C'est impossible, mais il faut savoir se mouiller.
04:36 - Au secours ! Au secours !
04:38 - Au vide ! Au vide ! Au vide !
04:54 - Qu'est-ce qu'il y a ?
04:55 - Un type s'est jeté à l'eau pour éviter d'être brûlé vif.
04:57 Au vide, son livre a plongé.
04:59 Et ils ont disparu tous les deux.
05:01 - Ah, les pauvres gars, ils auront de la chance s'ils en reviennent.
05:03 Dans ce coin-là, c'est plein de remous. J'y viens tout le temps à la pêche.
05:06 - Eh bien, ça fait trois.
05:08 - Au vide !
05:09 - Au secours !
05:10 - Au vide !
05:11 - Au vide !
05:12 - Il n'y a pas besoin de chercher loin. C'est cette coquine qui a tout fait.
05:14 Vous pouvez en être sûr.
05:15 - Je l'avais prévu.
05:17 - Qui êtes-vous, monsieur ?
05:19 - Je suis le caissier de l'usine. Ou plutôt, je l'étais. Et vous ?
05:23 - Commissaire Larue.
05:24 Vous accusez quelqu'un ?
05:26 - Parfaitement. Jeanne Fortier, la gardienne de l'usine.
05:29 C'est une pétroleuse et j'apaise mes mots.
05:31 - Posez-les bien, car votre accusation est grave.
05:34 Cet homme est mort assassiné.
05:36 - Oui, c'était mon patron.
05:37 - Je crains bien qu'il y en ait trois, monsieur le commissaire.
05:39 - Trois ? Où sont les corps ?
05:41 - Les deux autres n'ont pas été assassinés.
05:43 Ils sont probablement morts, victimes de leurs devoirs.
05:46 - Ce pauvre garot était le contre-maître de l'usine.
05:49 L'homme de confiance de monsieur Labroux.
05:51 Il a voulu sauver la caisse.
05:53 - Il s'est jeté à l'eau pour échapper aux flammes.
05:55 Un pompier s'est porté à son secours.
05:57 Ils ont disparu tous les deux.
05:59 - C'est vrai, monsieur le commissaire ?
06:01 - Qu'on poursuive les recherches.
06:02 - Bien, monsieur le commissaire.
06:03 - On empêchera sûrement le corps en aval.
06:05 - Et cette femme Fortier, où est-elle ?
06:07 Qu'on me l'amène, je veux l'interroger.
06:08 - S'il est encore chez elle, monsieur le commissaire, ce sera difficile.
06:11 - C'était la gardienne.
06:14 Croyez-vous la malheureuse capable d'avoir mis fin à ses jours ?
06:16 - Avec son enfant ? Sûrement pas.
06:18 - Bah alors !
06:19 - Voilà, je suis tranquille.
06:21 Elle doit déjà être loin.
06:24 - Je suis fatiguée, maman.
06:26 - Oui, je sais, mon chéri.
06:28 - Allez, viens.
06:38 Viens.
06:41 - Chérie !
06:43 - Oh !
07:11 - Oh là, je me...
07:13 Oh, mon chéri.
07:16 J'en peux... J'en peux plus.
07:18 Oh, Georges, mon chéri.
07:21 Mon chéri, réveille-toi.
07:23 - Je veux dormir.
07:25 - Oh, Georges.
07:27 Réveille-toi.
07:29 Essaie. Mets-toi debout.
07:31 Il faut continuer. Viens.
07:35 - Je veux dormir.
07:37 - Maman, mon dada.
07:43 - Quoi ? - Mon dada, je l'ai oublié.
07:45 - Oh, écoute, dépêche-toi.
07:47 - Les gendarmes.
07:51 Viens vite.
07:54 Georges.
08:03 - Maman, pourquoi on se cache ?
08:05 Les gendarmes, ils sont méchants.
08:07 - Détends.
08:11 Oh, ça y est.
08:24 Ils sont partis.
08:26 - Maman, j'ai faim. - Tu as faim ?
08:28 Oh, attends.
08:31 - Je vais te faire un petit déjeuner.
08:33 - Je vais te faire un petit déjeuner.
08:35 - Je vais te faire un petit déjeuner.
08:37 - Je vais te faire un petit déjeuner.
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11:17 - Je vais te faire un petit déjeuner.
11:19 - On te fera pour la guerre, toi.
11:21 - Pourquoi pas? Je suis français.
11:23 - Comme des roulettes.
11:25 - Et puis le général Boulanger,
11:27 il était beau, le général Boulanger.
11:29 - Oui. En tout cas, on ne peut pas dire
11:31 qu'il soit mort dans son lit, celui-là.
11:33 C'est rare pour un général.
11:35 - Etienne! Et bien, Etienne!
11:37 - Hein?
11:39 - Tu vas t'abîmer les yeux à force de peindre.
11:41 Tu ne vois pas que le jour baisse?
11:43 - Non, Clarisse, j'y vois très bien.
11:45 - Oh, mon Dieu!
11:47 - Ne crains rien, ma chère soeur. Je ne te le laisserai pas.
11:49 - Heureusement. Où est-ce que je mettrais une horreur pareille?
11:51 - Pourquoi? On voit ma loupe?
11:53 - Mon pauvre Firmin, tu n'es pas mieuxant.
11:55 Etienne, voilà ce que tu appelles de l'art.
11:57 - Ma chère Clarisse,
11:59 as-tu déjà vu un goyard ou un dommier?
12:01 - Non, et je m'en porte pas de plus mal.
12:03 - Il est vrai qu'il n'expose pas en place.
12:05 Suis le, pisse.
12:07 Tu te plais?
12:09 - Il est fini.
12:11 - Un tableau, c'est jamais fini.
12:13 - Heureusement. Je ressemble à un arbre.
12:15 - Tu ressembles à un arbre?
12:17 - À un pommier.
12:19 - Oui, un pommier.
12:21 - Oh, oh, sieur le curé,
12:23 je me suis reconnu.
12:25 Je suis un pommier.
12:27 (sonnerie)
12:29 - Clarisse, on sonne.
12:31 - Mais la porte est toujours ouverte.
12:33 - C'est quelqu'un qui ne doit pas le savoir.
12:35 Allez, vas-y, Firmin, toi qui cours vite.
12:37 - Oui, oui.
12:39 - Où alors?
12:43 (sonnerie)
12:45 - Monsieur le curé.
12:47 Je veux voir monsieur le curé.
12:49 - Mais...
12:51 - Oh, monsieur le curé!
12:53 Monsieur le curé!
12:55 Elle va mourir!
12:57 - Mon Dieu, Etienne, Clarisse,
12:59 venez vite, cette jeune femme s'est évanouie.
13:01 - Oui.
13:03 - Oh, regardez-moi ça, ils sont morts de fatigue.
13:05 Ferme la porte, Firmin, viens m'aider.
13:07 Tiens, prends le petit, Clarisse.
13:09 Là.
13:11 Venez, ma pauvre enfant, venez.
13:13 - Oh, pauvre mignon,
13:15 comme il est pâle.
13:17 Oh!
13:19 - Vous vous sentez mieux, un peu?
13:21 - Non, merci.
13:23 - Non, non, non, pas de remerciements.
13:25 Vous êtes ici, dans la maison du bon Dieu.
13:27 - Mais, il faut que je vous parle.
13:29 - Non, non, non, non, plus tard, plus tard.
13:31 Reposez-vous d'abord.
13:33 Fais-leur donc
13:35 deux bonnes tasses de bouillon, veux-tu?
13:37 - C'est surtout de sommeil dont ils ont besoin.
13:39 - Oui, tu as raison. Alors, tu leur prépareras la chambre après.
13:41 Hein?
13:43 Viens, toi.
13:45 Viens.
13:47 (cloches)
13:49 - Tu vas faire un bon dodo.
13:57 Tenez, prenez le petit.
13:59 - Maman, avec mon dada.
14:01 - Vous allez le mettre au lit.
14:03 Là.
14:05 Tu vas bien dormir.
14:07 - Voilà.
14:09 - Merci.
14:11 (cloches)
14:13 - Maintenant, dormez en paix.
14:19 - Merci.
14:21 - Ah, te voilà, ne pas.
14:31 - Monsieur le curé, tenez-vous là votre menteur.
14:33 - Merci.
14:35 - Vous, sale bête, là.
14:37 - Tu m'as ouvert une potasse avec un couillant, tu vas te faire piquer.
14:39 - Ouais, oh, ben, arrêtez, sale bête.
14:41 - Elles vont pas te manger.
14:45 - Monsieur, tenez, je vais faire ma tournée.
14:47 Ah, ben, tenez,
14:49 c'est votre tour, maintenant.
14:51 - Les nouvelles sont bonnes?
14:59 - Mais, attends que je lise.
15:01 - Invite, monsieur le maire de Chébry,
15:03 d'être adjoint par la population...
15:05 - Oh, par exemple.
15:07 - Qu'est-ce qu'il y a de sensationnel?
15:09 Le pape est mort?
15:11 - Ne te plaisante pas, je t'en prie.
15:13 Ce que je lis...
15:15 est étrange.
15:17 Et ça nous concerne.
15:19 - Nous?
15:21 Que peut-il nous arriver dans ce coin de paradis?
15:23 - Une femme en fuite avec son enfant.
15:25 - La vierge marie.
15:27 - Arrête de dire des stupidités, s'il te plaît.
15:31 - Je crois que nous avons hébergé une criminelle.
15:33 - Une criminelle?
15:35 - Tiens, écoute.
15:37 Le parquet de Paris et la préfecture
15:39 ont pris les mesures nécessaires pour que Jeanne Fortier
15:41 soit mise à la disposition de la justice.
15:43 Voici son signalement.
15:45 26 ans. Taille un peu au-dessus de la moyenne.
15:47 Chevelure, chatin, assez abondante.
15:49 Lieux, noisettes. Teint, mate.
15:53 Et la femme est accompagnée d'un enfant de 4 ans.
15:55 - C'est tout à fait le portrait de notre invité.
15:59 - Oui. Alors?
16:01 Que dois-je faire?
16:03 - Que veux-tu faire de plus? Tu lui as accordé le droit d'asile.
16:05 - Oh! Hélas, il n'est plus inviolable.
16:07 - Eh bien, fais prévenir les gendarmes.
16:11 - C'est complètement stupide. C'est pas mon métier.
16:13 A eux de la trouver. Tiens, elle est réveillée.
16:17 - Edouard, regarde le beau petit garçon que je t'amène.
16:19 - Je vais pouvoir lui parler.
16:21 - C'est ça. Va la confesser.
16:23 - Après tout, ce n'est peut-être pas elle.
16:25 J'aimerais mieux.
16:27 - J'aimerais mieux.
16:29 - Ces jours-ci, vous n'avez pas vu une femme étrangère au pays?
16:33 - Si, hier, oui.
16:37 - Une blonde?
16:39 - Même qu'elle était toute sale.
16:41 Elle m'a acheté du chocolat et elle est partie chercher son pain
16:43 derrière l'église. Et puis, elle est partie du côté de Chevry.
16:45 Qu'est-ce qu'elle a fait?
16:47 - Ça, ça nous regarde. Allez, viens.
16:55 - Il est mignon, ce petit.
16:57 - Oui, il est mignon. Et tu sais comment il s'appelle?
16:59 - Non. - Il s'appelle Georges.
17:01 - Georges, c'est bien ça. Ecoute, Georges, tu sais ce qu'on va faire?
17:03 Tu vas aller faire joujou avec le monsieur qui est là-bas.
17:05 Il s'appelle Étienne et il va te dessiner ton dada.
17:09 Tu veux? Allez, va.
17:11 - Dis donc, occupe-toi de lui, je t'expliquerai.
17:15 - Bonjour, ma chère enfant.
17:19 - Bonjour, monsieur le curé.
17:21 - Entrez donc, je vous en prie.
17:23 - Tu vas aller te dessiner ton cheval?
17:25 - Tu vas bien l'installer là-bas.
17:27 On va le dessiner tous les deux.
17:29 - Qu'est-ce qui se passe?
17:31 - Tiens, lis ça. Toi qui aimes les feuilletons.
17:33 - Le crime? - Oui, le crime de choisir le roi.
17:35 Lis, lis.
17:37 Tiens, je te donne une feuille.
17:39 Et puis un petit fusain.
17:41 Des fignes de cheval.
17:43 - Je vais faire un écrin.
17:45 - Mon Dieu!
17:47 Oh, le pauvre gosse.
17:49 - Et la mère, tu ne la plains pas?
17:51 - Non, elle dit que... - Oh, les journaux, les journaux,
17:53 ils disent n'importe quoi.
17:55 Notre bon curé en saura plus que dans quelques minutes.
17:57 On peut lui faire confiance.
17:59 - Vous êtes donc bien
18:01 Jeanne Fortier?
18:03 - Oui, monsieur le curé.
18:05 - Mais savez-vous que la police vous recherche?
18:07 - Mais de quoi m'accuse-t-on?
18:09 - D'avoir mis le feu à une usine
18:13 et d'en avoir assassiné le propriétaire.
18:15 - C'est faux.
18:17 Je vous jure que ce n'est pas moi.
18:19 - Alors pourquoi fuyez-vous?
18:21 - Oh...
18:25 Vous avez raison, ma fuite a l'air d'un aveu.
18:27 On va me condamner.
18:29 Je pourrais pas me défendre.
18:31 J'avais pourtant une preuve de mon innocence.
18:35 - Quoi? - Oui.
18:37 - Mais qu'est-elle devenue?
18:39 - Elle a disparu dans l'incendie.
18:41 C'était une lettre de Jacques Garot.
18:43 Il voulait me faire sa complice.
18:45 - Jacques Garot?
18:47 - Oui.
18:49 - Ce jeune Garot que vous accusez à périr
18:51 voulant sauver des flammes, l'argent
18:53 et les papiers de monsieur Labrou.
18:55 Ce n'est pas le geste d'un coupable.
18:57 - Mort?
18:59 Lui?
19:01 Mais c'est un mensonge!
19:03 Un mensonge de plus!
19:05 - Le journal l'affirme.
19:07 Et il y avait des témoins.
19:09 - Oh...
19:11 Oh...
19:15 Alors je suis perdue.
19:17 Oh...
19:21 - Alors allons, mon enfant,
19:23 du calme, je vous en prie.
19:25 Vous avez eu tort, évidemment,
19:27 de quitter votre poste.
19:29 On aurait dû vous trouver sur les lieux du sinistre,
19:31 prête à répondre à toutes les questions
19:33 et à repousser tous les soupçons.
19:35 Ça, votre fuite, est une faute.
19:37 Mais...
19:39 ce n'est peut-être pas un crime.
19:41 - Monsieur le curé,
19:43 je vous jure que je suis innocente.
19:45 Je vous le jure!
19:47 Sur la tête de mon petit Georges
19:49 et sur celle de ma petite Lucie.
19:51 - Oui.
19:53 Je vous crois, Jeanne.
19:55 Votre regard,
19:57 votre voix,
19:59 plaident pour vous.
20:01 - Mais les juges,
20:03 est-ce qu'ils m'écouteront?
20:05 - Je n'en sais rien.
20:07 Mais puisque vous avez votre conscience pour vous,
20:09 vous ne pouvez rien faire.
20:11 D'autre que d'aller vers eux.
20:13 - Mais...
20:15 si je me livre,
20:17 c'est la prison?
20:19 Que deviendront mes enfants?
20:21 On me séparera de mon fils?
20:25 - Hélas!
20:27 - Non.
20:29 Non!
20:31 Jamais je ne me laisserai enlever mon enfant.
20:33 - Mais attendez! - Non!
20:35 - Attendez! - Non!
20:37 - Attendez, voyons!
20:39 - Georges!
20:41 Georges!
20:43 Georges, mon chéri!
20:45 Mais qu'est-ce que tu vas devenir?
20:47 Maman, maman, maman!
20:49 C'est pour moi?
20:51 - Mais ne vous affolez pas!
20:53 Je n'ai peut-être qu'un paroissien.
20:55 - Drôle de paroissien, regarde!
20:57 - M. le curé,
21:01 ce n'est pas de l'été de coeur,
21:03 mais c'est au nom de la loi.
21:05 - Oui, vous venez chercher Jeanne Fortier.
21:07 - Écoutez, je suis certain de son innocence.
21:09 - Ce n'est pas moi qui juge.
21:11 Entrez.
21:13 Mais elle allait se rendre d'elle-même.
21:15 Vous êtes bien la femme Fortier?
21:19 - Oui.
21:21 - En vertu d'un mandat régulier, je vous arrête.
21:23 C'est mon devoir.
21:25 - Eh bien, faites-le.
21:27 Vite.
21:29 - Mettez-lui les meneutes!
21:31 - Donnez-moi l'enfant, madame!
21:33 - Maman, maman! - Non!
21:35 - C'est mon devoir! - Impossible!
21:37 L'ordre d'arrestation ne concerne que vous.
21:39 - Mais...
21:41 Qu'est-ce que vous allez faire de lui?
21:43 - Vous avez les parents? - Non.
21:45 - Alors l'hospice s'en chargera.
21:49 - Oh non! Pas l'hospice!
21:51 Oh, M. le curé, je vous en supplie!
21:53 Ne laissez pas mon petit garçon aller à l'hospice!
21:55 - Ne craignez rien, madame Fortier.
21:57 Le petit n'ira pas à l'hospice. Nous nous chargerons de lui.
21:59 - Bravo, ma soeur.
22:01 - Quand vous serez acquittés, vous viendrez le chercher ici vous-même.
22:03 - Georges...
22:05 Georges...
22:07 Georges...
22:09 - Maman, maman, maman!
22:11 - Nous n'abandonnerons pas votre enfant, je vous le promets.
22:15 - Monsieur...
22:17 Je voudrais tellement vous croire.
22:19 - Je vous le jure, madame.
22:21 Allons, Jeanne Fortier, il faut nous suivre.
22:31 - Croyez-moi, si vous voulez,
22:33 il y a des fois où j'aimerais mieux être cantonnier.
22:35 - Qu'est-ce que vous attendez?
22:37 Qu'est-ce que vous attendez?
22:39 - Je vous en prie, je vous en prie.
22:41 - Maman, maman, maman!
22:43 - Maman, maman, maman!
22:45 - Maman, maman, maman!
22:47 - Maman, maman, maman!
22:49 - Maman, maman, maman!
22:51 - Maman, maman, maman!
22:53 - Maman, maman, maman!
22:55 - Maman, maman, maman!
22:57 - Maman, maman, maman!
23:25 - Ce ne sera pas la foule du Grand Prix, hein?
23:27 - Pas non plus une grande affaire.
23:29 - Bien sûr, une petite ouvrière qui gagnait 20 sous par jour,
23:31 qu'elle pouvait vouloir jouer les premiers rôles.
23:33 C'est indécent.
23:35 - Tiens, voilà maître Nermal.
23:37 Nous allons avoir du spectacle.
23:39 - Bonjour, cher maître.
23:45 Génial, votre dernier papier.
23:47 Attention, le cirque est en force.
23:49 - Messieurs, la cour!
23:53 La cour!
23:55 Faites entrer l'accusé.
24:21 - Dans la nuit du 7 au 8 novembre 1892,
24:23 la susnommée Jeanne Fortier
24:25 est accusée d'avoir incendié l'usine de verrerie
24:27 sise 27 rue des Berges
24:29 et d'avoir, à l'aide d'une vasque de pierre,
24:31 porté des coups ayant entraîné la mort
24:33 sur la personne du sieur Jules Labroux.
24:35 - Dans la nuit du 7 au 8 novembre 1892,
24:37 la susnommée Jeanne Fortier
24:39 est accusée d'avoir incendié l'usine de verrerie
24:41 sise 27 rue des Berges
24:43 et d'avoir, à l'aide d'une vasque de pierre,
24:45 porté des coups ayant entraîné la mort
24:47 sur la personne du sieur Jules Labroux.
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