Jean-Claude Gast, ancien maire de Saint-Julien-en-Beauchêne, dans les Hautes-Alpes, a fait le choix d'avoir recours à l'euthanasie en Belgique, un an après être devenu tétraplégique. Avant de mourir, l'homme de 79 ans a interpellé Emmanuel Macron sur la fin de vie, alors que le texte à ce propos devait être étudié prochainement par le Conseil des ministres.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Jonathan Denis, je rappelle que vous êtes président de l'association pour le droit de mourir dans la dignité.
00:03 Et votre père, c'est ça, a bénéficié, lui, d'une euthanasie clandestine en France.
00:09 Oui, mais parce que c'est toute l'hypocrisie des lois françaises.
00:11 Et le témoignage de Yannick est magnifique.
00:15 Mais en France, effectivement, on tolère que vous puissiez partir tel des parias, des fugitifs, sur votre pays.
00:20 En Belgique, si vous avez les connaissances, ou en Suisse, si vous avez les moyens,
00:24 parce qu'il faut-il le rappeler, la Suisse, un suicide assisté, c'est 10 000, 12 000 euros.
00:27 Et il y a des euthanasies clandestines qui se passent dans notre pays.
00:31 Moi, c'est ce qui s'est passé avec mon père en 2008.
00:34 Il avait un cancer généralisé.
00:35 Et effectivement, il avait pris la décision de choisir quand éteindre la lumière.
00:39 Il avait pris un médicament qu'il avait commandé sur Internet.
00:42 C'était un peu comme dans le modèle de l'Oregon.
00:43 Vous avez votre médicament, puis vous le prenez seul chez vous,
00:46 parce qu'il n'avait pas envie qu'on soit accusé d'assistance au suicide, justement.
00:50 Il l'a pris seul, ce médicament.
00:51 Ça n'a pas eu l'effet escompté.
00:52 Il est tombé dans un comé réversible, transporté à l'hôpital.
00:55 Et c'est à l'hôpital qu'une euthanasie clandestine a été pratiquée.
00:58 J'ai attendu que le médecin décède pour pouvoir en parler,
01:01 parce que ces médecins risquent énormément.
01:03 Mais ça se pratique chez nous.
01:05 Et on voit bien qu'il faut faire évoluer la loi.
01:06 Comment on peut tolérer que des personnes partent comme ça à l'étranger,
01:10 alors qu'on pourrait les accompagner dans leur propre choix, dans leur propre volonté ?
01:14 Yannick a dit ces mots très importants.
01:16 Il a parlé de choix.
01:17 Il a parlé de douceur.
01:18 Parce que oui, il y a la douceur dans cet accompagnement.
01:20 Moi et mon père, on a pu tous dire dans cet accompagnement.
01:24 Il n'a pas eu, fort heureusement, à faire,
01:27 comme beaucoup de nos concitoyens le font aussi chez nous,
01:29 c'est se suicider de manière extrêmement violente.
01:32 Parce que pour eux, la vie n'est devenue que de la survie.