L'euthanasie en Belgique, "issue de secours" pour une Française hémiplégique
"Ma tête fonctionne, mais mon corps part. Je ne vais pas attendre d'être un légume pour réagir." Lydie Imhoff, Française de 43 ans, envisage une euthanasie en Belgique.
Transcript
00:00 - Il y en a encore deux.
00:02 - Vous n'avez pas pu faire plus compliqué.
00:04 - C'est la dernière ?
00:08 - Oui, il y a le tapis.
00:10 - Quatre personnels seulement qui aident à manger.
00:25 - Je n'ai pas envie de passer le reste de ma vie dans un foyer, dans un fauteuil où je ne pourrais plus bouger.
00:32 On va me donner à manger où je ne pourrais même plus parler.
00:35 J'aurais même plus le choix de faire quelque chose.
00:38 Ça, ce n'est pas une vie.
00:40 Ce n'est pas ce que je veux.
00:42 Ma tête fonctionne, mon corps il part.
00:44 Les choses sont dites.
00:46 - En même temps, j'ai peur.
00:48 Et puis en même temps, ça me soulagerait de pouvoir avoir une sortie de secours.
00:53 - Oui.
00:55 - J'ai peur d'être dans un corps mort.
00:59 Ce n'est pas que j'ai peur de partir, c'est que j'ai peur de vivre dans un corps mort.
01:02 - Non, non, non.
01:04 En général, je fais les courses une fois tous les 15 jours.
01:07 En voie masculine.
01:09 Et puis le nouveau que j'ai eu l'année dernière, en voie féminine.
01:12 Et puis j'ai aussi l'enceinte handicapée qui vient ici.
01:15 - Pas beaucoup.
01:17 Peut-être une ou deux par mois.
01:19 - À Lyon.
01:21 - Je vais revenir en 2017.
01:23 - Mais pour moi, c'est OK.
01:25 Je vais envoyer un rapport au docteur de l'Oct.
01:29 Et à ce moment-là, votre dossier sera complet pour la Belgique.
01:33 Puisqu'il faut avoir l'avis d'un médecin et d'un psychiatre.
01:39 - Et là, du coup, c'est bon alors ?
01:44 - Oui.
01:46 - D'accord.
01:48 - Là, je suis soulagée.
01:50 - Oui.
01:52 - Il y a des gens qui viennent avec une demande
01:55 qui n'est pas une demande immédiate.
01:57 Ils veulent savoir si c'est possible.
01:59 Et en fonction de l'évolution de leur état, ils choisiront le moment.
02:03 Donc, ça peut être 6 mois après, 1 an après.
02:06 Ou même plus.
02:08 Ou bien ça peut ne pas avoir lieu.
02:10 Il faut dire que le simple fait d'avoir la possibilité de le faire
02:14 donne un soulagement qui permet d'éliminer l'aspect angoissant
02:19 que ça représente de ne pas savoir dans quelles conditions on mourrait.
02:24 - Elle est où, ma sacoche ?
02:29 - Euh...
02:31 - Je vais pas manger Kiki.
02:33 Il n'y a rien à bouffer sur lui.
02:35 Oh merde, je crois qu'il faut que je la pète.
02:38 - Merci. - Merci.