Mort de Nahel: la libération sous contrôle judiciaire du policier auteur du tir est "une très bonne nouvelle pour ce policier et pour l'ensemble des policiers et gendarmes", estime Michaël Taverne (RN)

  • l’année dernière
Le policier auteur du tir qui a tué le jeune Nahel le 27 juin dernier va être remis en liberté sous contrôle judiciaire ce mercredi, après plus de quatre mois de détention provisoire, avec l'interdiction de détenir une arme, de s'entretenir avec les parties civiles et de se rendre à Nanterre.
Transcript
00:00 Je pense que c'est déjà une très bonne nouvelle pour ce policier,
00:02 même pour l'ensemble des policiers, des gendarmes, des policiers municipaux
00:06 qui essayent d'assurer la sécurité des Français du mieux possible au péril de leur vie.
00:11 Et ce policier va pouvoir rentrer chez lui, être auprès de ses proches, auprès de sa famille.
00:18 Je pense que c'est ce qui doit être mis notamment sur le devant de la scène.
00:24 C'est-à-dire que je l'ai entendu, bien évidemment que l'enquête continue, ce policier est toujours présumé innocent.
00:32 Mais vous savez, on entend encore, on se met vent debout, un policier sorti de prison, ce n'est pas normal, etc.
00:38 Mais déjà, la première question qu'on peut se poser, est-ce qu'un policier, dans le cadre de sa mission,
00:44 doit être mis en détention provisoire lorsqu'il y a notamment peut-être utilisation d'une arme ?
00:48 Est-ce qu'il a été reconnu en justine défense ou pas ? Ça, c'est l'instruction qui le dira.
00:52 Mais est-ce que sa place est en prison ?
00:53 Aujourd'hui, il a été 5 mois en détention provisoire. 5 mois.
00:58 Les juges ont considéré que les éléments légaux aujourd'hui ne tenaient plus,
01:03 parce qu'il y a un contrôle judiciaire strict, la interdiction de porter une arme, de retourner à Nanterre, etc.
01:12 Ce qui aurait pu être mis en place bien avant, il aurait pu y avoir des alternatives.
01:16 – Il n'avait rien à faire en prison, c'est ce que vous dites, M. Tavern ?
01:19 – Pardon ?
01:20 – Il n'avait rien à faire en prison, c'est ce que vous dites ?
01:24 – Écoutez, c'est la question qu'on peut se poser, c'est dans le cadre de sa mission,
01:27 et je dis juste dans le cadre de sa mission, est-ce que la place d'un policier est en prison ?
01:32 Moi, je ne le pense pas, comme beaucoup de Français d'ailleurs,
01:35 mais juste dans le cadre de sa mission.
01:38 Vous savez, un policier n'est pas en dessous des lois, il n'est pas au-dessus non plus,
01:42 mais il faut juste, à la rigueur, se mettre à la place de ces policiers
01:46 qui sont confrontés aujourd'hui, et tout le monde le voit, à une violence totalement décomplexée.
01:52 D'ailleurs, regardez les images de la marche dimanche dernier,
01:55 les policiers ont été acclamés, et je peux vous assurer que ça fait du bien.
01:59 Et on peut revoir les sondages, quasiment 80% des Français ont une bonne opinion des forces de l'ordre.
02:05 Mais aujourd'hui, l'instruction continue.
02:07 – Oui, mais M. Tavern, est-ce que vous pensez quand même à la maman du jeune Nahel,
02:12 qui quand même, alors je ne peux pas parler à sa place,
02:16 on sera tout à l'heure avec Rosa Méziane, président d'une association,
02:19 qui a eu la mère au téléphone, donc qui pourra nous dire dans quel état elle est,
02:23 dans quel état d'esprit elle est, mais enfin,
02:25 on peut imaginer qu'elle doit être un petit peu surprise,
02:28 voire choquée par cette libération.
02:31 – Mais vous savez, au Rassemblement national, nous avons été clairs,
02:34 ce qui s'est passé à Nanterre, c'est un drame.
02:37 Il y a eu la mort d'un jeune, et c'est un drame.
02:39 Et quand il y a une intervention de police,
02:41 bien évidemment, on ne peut pas se féliciter qu'il y a un mort derrière.
02:44 Nous avons été parfaitement clairs.
02:46 Mais il y a également l'avis de ce policier,
02:49 l'avis de ce policier qui a basculé aussi en l'espace de quelques secondes,
02:53 et il a été jeté quasiment dans la fosse au lion.
02:59 Même le président de la République a piétiné la présomption d'innocence,
03:03 en disant que c'était inexcusable, inexplicable,
03:05 alors qu'il y a une enquête en cours,
03:07 et le policier justifiera justement son tir,
03:10 il dira pourquoi il a tiré.
03:12 Mais aujourd'hui, la justice continue, il y a une instruction en cours,
03:16 l'enquête continue.
03:18 Ce n'est pas parce que le policier sort de détention provisoire
03:21 que c'est bon, il est innocenté.
03:23 Il y a une enquête en cours.
03:24 Donc aujourd'hui, est-ce que les éléments sont réunis
03:28 pour qu'il puisse sortir de prison ?
03:29 Les magistrats ont décidé que oui, il y a un contrôle judiciaire,
03:34 il n'est pas innocenté, il y a une enquête.
03:36 Donc je ne vois pas pourquoi il y aurait une levée de bouclier,
03:39 parce qu'un policier est sorti de détention provisoire,
03:42 mais je prends juste, je fais le parallèle avec une autre affaire.
03:46 À Nantes, il y a un policier qui avait été renversé,
03:50 traîné au sol, 30 jours d'ITT,
03:53 le véhicule était volé et le conducteur était mineur.
03:56 Vous savez que le conducteur a été condamné,
03:57 non pas à un an de prison avec sursis,
04:00 qui avait requis le contrôle à la vie,
04:02 mais à 35 heures de travaux d'intérêt général.
04:05 Imaginez l'écart qu'il y a entre les réponses pénales.
04:11 Donc l'enquête est en cours.
04:12 – Oui, mais enfin là, il a été traîné au sol,
04:14 il y a eu 30 jours d'ITT,
04:15 tandis que là, il y a un adolescent qui est mort
04:18 et qui ne reviendra jamais.
04:19 – Bien sûr, mais je parle de la réponse pénale.
04:21 – La comparaison est bizarre.
04:23 – Non, ce n'est pas une comparaison, si vous voulez,
04:26 c'est juste pour vous donner une explication sur la réponse pénale.

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