Après les critiques de certains députés LR, dont Aurélien Pradié sur le projet de loi immigration adopté au Sénat et largement remanié par la droite, Bruno Retailleau a réagi au micro de Public Sénat.
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00:00 ici au micro de Public Sénat. Un mot sur ce vote du projet de loi immigration.
00:03 Ça y est, le Sénat a voté sa copie du texte.
00:05 Toute la question est maintenant de savoir ce qui va se passer à l'Assemblée nationale.
00:08 Et on a vu certains députés LR hésiter.
00:12 Pour eux, le texte ne va pas assez à droite.
00:14 Ça rappelle un peu la réforme des retraites, non ?
00:16 Non, pas du tout.
00:17 Très franchement, le texte est arrivé avec 27 articles de M. Darmanin.
00:22 Sur les 27, on en a modifié beaucoup.
00:24 Et on en a tellement ajouté qu'il va faire maintenant une centaine d'articles.
00:27 Ce n'est pas le texte de M. Darmanin qu'on va voter, qu'on a voté.
00:30 C'est notre texte.
00:31 Et jamais, jamais, de mémoire de député ou de sénateur LR,
00:35 nous n'avions été la droite aussi ferme.
00:38 On a durci un texte et j'attends de nos amis députés, bien sûr, qu'ils le soutiennent.
00:42 Et s'il est détricoté, surtout qu'ils s'y opposent.
00:44 Oui.
00:44 Avec la dernière énergie.
00:45 Pourquoi est-ce qu'Aurélien Pradié, il parle de reculade
00:47 et il parle sur France Info d'un texte de centristes ?
00:50 Il dit que c'est le texte des centristes.
00:52 Écoutez, comme on dit chez moi,
00:55 il vaut mieux entendre de ça qu'être sourd.
00:56 Il faut qu'il travaille, qu'il le lise.
00:59 Et s'il a un peu d'objectivité, il verra que ce que nous avons inséré dans ce texte,
01:04 très franchement, le retour sur l'initialité du dispositif PASCOA,
01:08 la fin de l'AME, le durcissement du recombat familial,
01:11 le rétablissement du délit de séjour pour séjour justement irrégulier, etc.
01:16 Non, c'est comique.
01:18 Présenterie.
01:19 Alors, il va y avoir une autre difficulté dans l'examen du texte à l'Assemblée nationale.
01:22 C'est effectivement l'aile gauche de Renaissance
01:25 qui souhaite remettre des choses dans le texte,
01:27 alors l'aide médicale d'État, mais aussi une autre version de l'article 3.
01:30 Est-ce que vous fixez des lignes rouges très nettes sur certaines choses dans le texte ?
01:34 Il n'y a pas une ligne rouge.
01:36 On a essayé de reprendre, parce que c'est les Français qui nous le demandent,
01:38 ils considèrent qu'il y a trop d'immigration en France.
01:40 On a essayé d'avoir une politique globale
01:42 qui doit être complétée par une réforme constitutionnelle.
01:45 Que vous examinerez en décembre.
01:46 Tout se tient.
01:47 Où on a la maîtrise des instruments juridiques
01:49 qui vont nous permettre de réguler l'immigration
01:52 ou alors le texte est troué.
01:54 C'est-à-dire qu'il y a des brèches partout.
01:56 Et croyez-moi, on se prépare un avenir,
01:59 aussi bien en matière de flux migratoires,
02:01 mais aussi politique, qui sera un avenir qui ne sera pas brillant.
02:04 Mais l'AME, remplacé par une aide médicale d'urgence,
02:06 est-ce que c'est une ligne rouge ?
02:07 On attendait le ministre qui souhaite revenir sur cet aspect du texte.
02:09 Ça fait partie des mesures qui nous permettent
02:13 d'arrêter d'être le mieux-disant européen.
02:16 Parce que ça, les filières de passeurs le repèrent.
02:18 Nous, sur l'AME, mais aussi sur beaucoup d'autres dispositifs,
02:21 on a essayé d'amener le dispositif français
02:24 à ne pas être parmi les mieux-disants,
02:26 mais à rentrer dans une convergence européenne.
02:29 Parce que sinon, si on est les mieux-disants,
02:31 si on est le pays le plus avantageux,
02:33 évidemment, on continuera d'attirer.
02:35 On est déjà à pratiquement un demi-million par an.
02:38 Est-ce qu'on en veut plus ?
02:39 Non. Les Français, dans une grande majorité,
02:40 y compris d'ailleurs les Français qui votent à gauche.
02:43 Un dernier mot, Éric Ciotti, qui ne se rend pas à vendredi
02:45 aux rencontres de Saint-Denis.
02:47 Qu'est-ce que ça vous évoque ?
02:49 Vous êtes d'accord avec le président de votre parti ?
02:50 Écoutez, je lui fais confiance.
02:51 Oui, non, mais il a pris cette décision.
02:53 À partir du moment où, avec Emmanuel Macron,
02:55 la politique est réduite, si j'ose dire,
02:57 à beaucoup de communications,
02:58 il y a un moment donné,
03:00 on ne peut pas, pour exprimer ce qu'on dit en Vendée,
03:02 dans une belle expression vendéenne,
03:03 on ne peut pas continuer à promener le brochet dans les temps.
03:07 D'accord. Vous auriez été président du parti,
03:08 vous auriez pris la même décision ?
03:09 Écoutez, je ne le suis pas.
03:11 En tout cas, cette décision ne m'a pas choqué.