La bande de 22H Max réagit à la peine d'un an de prison avec sursis requise à l'encontre d'Éric Dupond-Moretti pour "prise illégale d'intérêt".
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00:00 – Christophe Barbier, vous prenez le pouvoir en premier ce soir,
00:02 pour parler du garde des Sceaux qui est jugé en ce moment,
00:04 on le sait, pour prise illégale d'intérêt,
00:05 l'information de la soirée, ce sont les réquisitions,
00:07 je rappelle qu'Éric Dupond-Moretti est accusé d'avoir tenté
00:11 de régler ses comptes avec des magistrats,
00:13 avec qui il avait eu une maille à partir quand il était avocat,
00:15 réquisition ce soir du procureur, un an de prison avec sursis.
00:19 – J'aurais aimé assister à ce procès,
00:21 j'en ai lu tous les comptes rendus dans nos confrères de la presse écrite,
00:25 qui sont passionnants,
00:26 on a assisté à une semaine absolument extraordinaire,
00:29 on a vu une immense démonstration corporatiste de la magistrature,
00:33 c'est-à-dire qu'on a vu des défilés, des grands pontes de notre justice,
00:37 pour expliquer que tout était parfait toujours dans leur fonctionnement,
00:41 qu'il n'y avait jamais de ratés, de services rendus,
00:46 de copinage, de solidarité, c'est ahurissant ce qu'on a vu.
00:49 Cette affaire n'aurait jamais dû aller devant la Cour de justice de la République,
00:52 et l'IA tant mieux, ça permet de regarder comment fonctionne une institution,
00:56 une institution judiciaire, remplie de gens excellents techniquement,
00:59 sans doute avec une profonde idée de la justice ancrée en eux,
01:04 et on a vu par exemple parler François Mollins,
01:07 on le connaît bien évidemment,
01:08 et on sait à quel point c'est un magistrat de très haute volée,
01:11 mais le regroupement de ces gens-là montrait la machine judiciaire,
01:15 qui vise à quoi ?
01:16 Qui vise à débarrasser le fonctionnement de cette institution
01:20 d'un ministre qui les dérend.
01:21 – Sauf que pardon, là le procès ce n'était pas le procès de la machine judiciaire,
01:25 c'était le procès du ministre, et est-ce que ce qui se joue là,
01:28 encore une fois réquisition un an de prison avec sursis,
01:30 le procureur Hetz ne réclame pas de peine complémentaire,
01:32 c'est-à-dire pas de peine d'inéligibilité.
01:34 – Il n'est pas élu, ça tombe bien.
01:35 – Pas de peine, oui mais il pourrait avoir l'intention,
01:38 pas de peine d'interdiction d'occuper des fonctions politiques,
01:41 est-ce que ce qui se joue Christophe ce soir,
01:43 c'est la suite de la carrière politique d'Éric Dupond-Moret ?
01:45 – Bien entendu, il est condamné, c'est terminé pour le ministère,
01:48 il s'en va et il reprendra dans quelques mois après les vacances,
01:51 son métier d'avocat d'une manière ou d'une autre,
01:54 et il fera un livre pour raconter tout ça.
01:56 Mais l'enjeu est autre que cela, que le destin d'Éric Dupond-Moret,
01:58 il y aura un autre garde des Sceaux et la France continuera à aller très bien.
02:01 L'enjeu est autre, c'est de savoir si la justice,
02:04 dans les enquêtes qui sont à l'origine de tout ça,
02:06 notamment les fameuses FADECT où on a regardé
02:08 qui entre avocat et client s'appelait pour chercher une taupe,
02:12 la justice a fait cela et elle dit "rien à nous reprocher, attention".
02:16 C'est quand même, la justice est allée très loin,
02:18 de manière, comment disent les jeunes, je me tourne vers la boue,
02:20 borderline, et la justice dit "mais..."
02:23 - Il n'y a pas que des jeunes qui disent borderline.
02:24 - Je pourrais le regarder, comme un piste en premier, enfin, même les boomers.
02:28 - Ah non mais Anna parle français, Anna de la caméra anglaise.
02:31 - Oui alors que Pablo...
02:33 - Changeons de sujet, revenons sur notre sujet, c'est ça qui se joue,
02:36 c'est jusqu'où la justice peut, dans des enquêtes,
02:39 parce qu'elle a envie sur certaines affaires d'avancer vite,
02:42 d'avancer dans son sens, se permet,
02:44 et puis après vient reprendre, reprocher quelque chose
02:46 au ministre de la justice qui est perdant ou perdant dans cette affaire.
02:50 Parce que s'il n'avait rien fait, on aurait dit,
02:52 "ben voilà, il n'a pas suivi les consignes de son administration,
02:54 c'est un mauvais ministre",
02:56 et s'il suit les consignes de son administration,
02:57 on lui dit conflit d'intérêt, perdant, perdant.
02:58 - Je veux que tout le monde réagisse rapidement,
03:00 parce qu'on a du très croustillant qui arrive, Olivier.
03:02 - Oui, moi juste, j'ai l'impression que, même s'il n'est pas condamné,
03:05 par la Cour de justice, sa carrière politique,
03:07 en tout cas ce poste là, elle vient d'en prendre comme à un coup,
03:09 parce que c'est la guerre du ministre de la justice,
03:11 contre l'institution de la justice.
03:13 Donc, soit on est capable, s'il n'est pas condamné,
03:16 et qu'on le maintient au ministère,
03:17 il faut changer le ministère tout entier,
03:18 je pense que ça ne sera pas faisable.
03:20 Donc, je crois que sa carrière, malheureusement,
03:21 en tout cas ce poste là, elle est vraiment con.
03:23 - Alors, juste une chose, Olivier,
03:24 sachez qu'il a été nommé à ce poste par Emmanuel Macron,
03:26 dans l'idée précisément de faire la guerre à la justice.
03:29 C'est-à-dire que ce n'est pas quelque chose qui est né
03:32 à la faveur de ce procès,
03:34 c'est-à-dire que c'est véritablement la mission,
03:36 et symbolique, et politique d'Éric Dupond-Moretti,
03:41 aux yeux d'Emmanuel Macron.
03:42 - En rentrant, je vous ai dit ce que ça signifie.
03:43 - Non mais attendez, Emmanuel Macron soutient
03:45 Éric Dupond-Moretti jusqu'au bout.
03:47 Il faut bien voir que, véritablement,
03:49 non seulement il ne le lâche pas,
03:50 mais il l'a assuré de son soutien,
03:53 et je peux vous dire que ça a même fait l'objet de discussions
03:57 au sein de la majorité, parce que tout le monde n'était pas
03:59 de l'avis du président de la République sur ce soutien.
04:02 Emmanuel Macron considère que le combat mené
04:05 par Éric Dupond-Moretti est le bon.
04:07 C'est quand même, non mais voilà,
04:08 c'est-à-dire que symboliquement, il faut quand même lire
04:10 ce qui se joue aujourd'hui, symboliquement et politiquement,
04:13 pour ce que c'est. - Pablo.
04:14 - Moi, je trouve ça très heureux que ce procès ait lieu.
04:16 Je trouve que ça montre que notre démocratie
04:19 et sa jambe judiciaire marchent quand même assez bien.
04:24 Après, moi, la seule conclusion que j'en tirerais à ce stade,
04:28 c'est qu'il faut plus d'indépendance pour la justice.
04:32 Et aujourd'hui, c'est un problème, en fait,
04:34 que statutairement, les procureurs soient sous l'autorité
04:38 du garde des Sceaux.
04:39 Je pense que ça, et d'ailleurs, c'est dit par énormément
04:41 de spécialistes, il faut absolument les séparer.