Éric Dupond-Moretti était l’invité de BFMTV au lendemain de la relaxe prononcée par la Cour de Justice de la République dans son procès pour prise illégale d’intérêts.
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00:00 Vous parlez des objectifs, il y a maintenant cette question de savoir
00:02 comment est-ce que vous gérez l'après,
00:03 notamment dans vos relations avec le monde judiciaire.
00:06 Celui qui a requis contre vous lors de ce procès s'appelle Rémi Etz,
00:08 il est procureur général près de la Cour de cassation,
00:11 c'est-à-dire l'un des principaux postes judiciaires,
00:13 et vous êtes comme ministre de la Justice son supérieur hiérarchique.
00:16 Je voudrais vous soumettre quelques-uns de ces mots
00:17 que vous avez entendus dans son réquisitoire.
00:19 Voilà ce qu'il disait, il a évoqué un interdit bafoué qui ne peut être impuni,
00:23 parlé d'un poison mortel pour la démocratie,
00:26 concernant ce conflit d'intérêts présumé,
00:29 sur l'échelle de l'intensité du conflit d'intérêts,
00:32 celui du garde des Sceaux se situe à un niveau très élevé.
00:35 Comment est-ce qu'on peut imaginer une seule seconde
00:36 que vous pourrez continuer à travailler sereinement avec lui,
00:39 vu ce qu'il a dit ?
00:41 Monsieur Duhamel, le procureur général a requis ce qu'il estimait devoir requérir
00:48 en toute indépendance.
00:49 Vous vous faites remarquer d'ailleurs que…
00:51 Les mots restent, Éric Dupond-Moreti.
00:53 Voulez-vous me laisser terminer mon propos ?
00:56 En toute indépendance, et le parquet de ce pays,
01:00 mon procès en est une illustration, est totalement indépendant.
01:04 Moi je veux tourner la page, il est l'un de mes interlocuteurs institutionnels majeurs,
01:11 comme l'est le premier président de la Cour de cassation,
01:14 comme le sont également les présidents des conférences,
01:17 chefs de cour, chefs de juridiction,
01:20 et comme le sont aussi, monsieur Duhamel, les syndicats.
01:24 Et je vais recevoir…
01:25 Ils sont à l'origine de la plainte.
01:27 Je vais recevoir, mais l'expression elle est très simple.
01:32 Tourner la page.
01:33 Vous voyez ce que ça signifie ?
01:35 La mission qui est la mienne, elle me dépasse.
01:38 C'est celle d'améliorer la justice de notre pays.
01:40 Excusez-moi, on l'a fait sur le terrain des moyens.
01:45 Il faut mettre en œuvre la loi de programmation qui a été votée.
01:49 Il y a encore beaucoup de choses à faire.
01:51 Ça ne laissera pas de traces, il n'y aura pas de rencœur personnel.
01:54 – Quand on connaît votre tempérament,
01:56 les mots aussi que vous avez pu avoir sur les syndicats de magistrats,
02:00 on a, pardon, un peu de mal à croire que ça ne laissera pas de traces.
02:03 – Je vais vous en faire la démonstration, monsieur Duhamel.
02:06 Durant trois ans et demi,
02:09 alors qu'on a peu respecté ma présomption d'innocence,
02:13 j'ai travaillé avec tous les interlocuteurs institutionnels
02:17 dont je viens de vous parler.
02:17 Je vous rappelle par exemple que pour mettre en place les états généraux,
02:21 tout le monde a été reçu ici.
02:23 Pourquoi voulez-vous que lorsque j'étais accusé
02:27 et que je réussissais à discuter avec mes différents interlocuteurs,
02:32 pourquoi voudriez-vous qu'une fois innocenté,
02:35 je ne le fasse pas ou je ne le fasse plus ?
02:38 Ça n'a aucun sens.