Co fondateur et président, Stéphane Roulon a fondé à Montpellier, MB Therapeutics une entreprise qui exploite le potentiel de l'impression 3D pour concevoir des médicaments sur-mesure.
Après, 8 ans de recherche les deux médecins ont développé une imprimante 3D capable de créer des médicaments sur mesure. Ils ont décidé de commercialiser en octobre 2023 leur idée sous le nom de MB therapeutics.
Après, 8 ans de recherche les deux médecins ont développé une imprimante 3D capable de créer des médicaments sur mesure. Ils ont décidé de commercialiser en octobre 2023 leur idée sous le nom de MB therapeutics.
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00:00 7h13, on se réveille ensemble, c'est jeudi aujourd'hui, nous sommes le 16 novembre,
00:03 ça fait toujours un coup de savoir que d'autres inventent des choses et que nous on n'invente
00:06 pas grand-chose.
00:07 C'est le problème de se rendez-vous.
00:09 - Vous inventez de la bonne humeur Vivian.
00:11 - C'est vrai, les codices, chaque matin nous recevons des gens qui ont des très bonnes
00:14 idées, des éroltés en plus, ça fait bouger l'économie du département, ça fait bouger
00:18 l'économie mondiale parfois aussi.
00:20 Bonjour Stéphane Roulon.
00:21 - Bonjour.
00:22 - Je me mets un petit peu la pression, je n'en sais rien.
00:23 Vous faites bouger l'économie mondiale, vous ou pas ?
00:25 - On essaie en tout cas, on est sur un marché Europe et à venir monde.
00:28 - Voilà, c'est ce que je vous disais, ça fout un coup.
00:30 - Oui c'est ça, mais écoutez on est ravis de vous recevoir en tout cas.
00:32 Vous venez de quel endroit, de quelle ville de l'héros vous ?
00:34 - Alors moi j'habite à Clapier, MB Thérapeutics notre société est à Montpellier.
00:39 - Clapier, ça ne vous a pas fait beaucoup de kilomètres pour venir ce matin mais on
00:42 est ravi de vous recevoir en tout cas dans ce studio.
00:44 Alors effectivement Guillaume, nous allons parler d'imprimantes 3D pour les médicaments.
00:49 - Absolument.
00:50 Alors Stéphane Roulon, vous êtes cofondateur et président de MB Thérapeutics, vous êtes
00:55 ancien chercheur à Sanofi.
00:56 - Tout à fait.
00:57 - Pour commencer.
00:58 - Exactement ça.
00:59 - Déjà dans l'environnement du médicament, Sanofi Montpellier.
01:01 - Tout à fait.
01:02 - Et avec un ami et désormais associé, pharmacien hospitalier à Nîmes, je crois,
01:06 Yann Souleroll, vous avez eu l'idée d'inventer, de mettre au point cette imprimante 3D pour
01:12 fabriquer des médicaments sur mesure et à l'unité.
01:15 C'est ça Lisa ?
01:16 - C'est ça, c'est exactement ça.
01:17 En fait l'idée c'est que chez Sanofi il y a 8 ans, j'ai commencé à travailler sur
01:20 le sujet de l'impression 3D de médicaments, une problématique très industrielle et en
01:24 fait on a fait une étude ensemble avec mon associé actuel Yann Souleroll, qui est pharmacien
01:29 hospitalier et dans le cadre de cette étude j'ai commencé à voir des besoins, des besoins
01:34 et notamment chez les enfants de médecine personnalisée et des problématiques qu'on
01:39 a observées, c'est-à-dire que notamment chez les enfants on a les gélules, les comprimés
01:42 qui sont inadaptés pour nos enfants.
01:44 - Parce que trop gros généralement ?
01:45 - Parce que trop gros, des risques d'étouffement pour nos enfants et d'un autre côté on
01:48 a les suspensions liquides, on connaît tout ça pour les enfants, sauf qu'en fait avec
01:52 ces suspensions liquides souvent la stabilité est limitée, on a des produits qui sont à
01:56 effet notoire ou contre-indiqués pour certaines classes d'âge mais faute de mieux et afin
02:00 de soigner nos enfants, on doit faire avec ces produits.
02:03 Et ensuite on a plein d'études qui ont montré qu'en fait à domicile il y a 30 à 40% des
02:08 parents qui font des erreurs d'administration avec les seringues doseuses.
02:11 - C'est énorme 30-40% !
02:12 - C'est énorme et c'est un problème de santé et donc avec la solution MB Thérapeutics
02:17 on propose un nouveau médicament.
02:21 Et donc dans un contexte en fait d'un enfant à un autre la version de poids est très
02:25 importante, il faut adapter finement le dosage, sauf que pour certaines pathologies l'industrie
02:30 pharmaceutique ne répond pas aux besoins.
02:32 Et heureusement les pharmaciens sont là pour produire de manière manuelle, semi-automatique
02:38 des médicaments pour répondre aux besoins des patients.
02:41 - Si vous nous regardez sur France 3 Occitanie ce matin, vous êtes en train de découvrir
02:43 des images de cette imprimante 3D qui est en train de fabriquer des médicaments pour
02:48 enfants en forme de haricots.
02:49 C'est volontaire ça ? C'est parce qu'il y a un côté peut-être un peu aussi...
02:53 Vous avez réfléchi peut-être l'aspect un peu ludique pour les enfants ? Parce que
02:56 les enfants, pour leur faire prendre des médicaments parfois, bon courage non ?
02:59 - Tout à fait.
03:00 Alors l'intérêt de notre technologie c'est qu'on peut jouer un sur la dose, donc très
03:04 important pour les enfants, cancérologie pour les maladies rares, et on peut jouer
03:08 sur la forme.
03:09 Donc ça, ça peut permettre d'améliorer l'acceptabilité des traitements et tout particulièrement,
03:13 comme vous l'avez bien mentionné, pour les enfants.
03:15 - Alors, il se dit que de plus en plus en France on va aller vers les prescriptions
03:18 à l'unité, notamment pour éviter le gaspillage, avec cette imprimante 3D.
03:22 Vous êtes en plein dans le sujet là.
03:24 - On est en plein dans le sujet.
03:26 L'idée c'est que cette imprimante soit donc au plus proche du patient, chez les pharmaciens,
03:30 aux pharmacies d'officine qui ont un préparatoire.
03:32 - Alors il va falloir nous expliquer ça, Stéphane Roulon.
03:34 - Ça marche.
03:35 - Parce que ceux qui nous écoutent vont peut-être s'imaginer que demain chaque pharmacie aura
03:39 son imprimante 3D.
03:40 C'est peut-être pas tout à fait ça, même si c'est peut-être ce que vous visez d'ailleurs.
03:44 - Tout à fait.
03:45 Alors actuellement, il y a un maillage territorial des pharmacies d'officine et hospitalières
03:50 qui ont des préparatoires et qui réalisent des préparations.
03:53 Quand en fait on a des besoins non pourvus par l'industrie pharmatique, eux sont là,
03:57 avec les pharmaciens.
03:58 - Mais c'est pas le cas de toutes les pharmacies, loin de là.
04:00 - C'est pas le cas de toutes les pharmacies.
04:02 Et donc nous on s'adresse pour l'instant aux pharmacies qui ont un préparatoire, mais
04:06 peut-être que cette solution technique proposée par MB Thérapeutics va redéfinir ce maillage
04:12 territorial en fait.
04:13 - Oui parce que vous me disiez qu'il y a entre une et deux pharmacies par département, c'est
04:17 vraiment très très peu qui ont un préparatoire.
04:19 - C'est ça, et qui répondent aux besoins de local, de leur zone géographique.
04:24 - Bon alors expliquez-nous maintenant le principe de cet imprimante 3D, parce que là on est
04:28 dans l'ingestion de molécules et de médicaments, donc on est en ingestion orale.
04:31 Donc j'imagine qu'en termes sanitaires, les règles doivent être hyper strictes quand
04:36 même non ?
04:37 - On suit la réglementation pharmaceutique en vigueur pour proposer notre technologie
04:42 et les cartouches pharmaceutiques qui vont sur l'imprimante.
04:45 C'est-à-dire qu'en fait le pharmacien, il a l'imprimante 3D dans son local et on lui
04:50 propose une encre, une cartouche qui contient le médicament en fait, et cette machine, cette
04:55 imprimante va faire la mise à la dose et va constituer, va créer ce médicament.
05:00 Donc si j'ai besoin de 10 mg, j'appuie sur le fichier 10 mg, j'en veux 10, 10 médicaments
05:05 10 mg et l'imprimante produira automatiquement ces 10 médicaments.
05:09 - Pardon, question totalement naïve mais je vous la pose quand même, il n'y a pas un
05:12 risque, si j'ai bien compris, une cartouche différente par médicament, il n'y a pas un
05:17 risque de mélange de molécules, mélange médicamenteux ?
05:20 - Tout à fait, c'est pour ça aussi que nous on a développé une technologie autour de
05:25 ça justement, et pour limiter et stopper ces problématiques où en fait tout est remplaçable
05:30 pour passer d'une molécule à une autre, en évitant évidemment ce qu'on appelle nous
05:34 les cross-contamination, les contaminations croisées, qui peuvent être un risque.
05:39 - Sébastien, une question.
05:40 - Est-ce que vous vous adressez aussi aux hôpitaux ? On sait qu'à l'hôpital, il faut
05:43 aussi adapter le médicament aux patients en fonction de son poids, de sa pathologie,
05:48 tout ça est très précis, ça pourrait être très précieux également.
05:52 - Tout à fait, alors nous on commence même avec les hôpitaux, et d'ailleurs Yann, mon
05:57 associé et co-fondateur de MB Thérapeutique, c'est Pharmacie Hospitalier, et donc c'est
06:01 par les hospitaliers que l'on commence à développer la technologie, comprendre le besoin, trouver
06:07 les bonnes molécules à développer, et donc on commence avec ces acteurs-là, tout en
06:13 continuant aussi avec les pharmacies officinales qui ont un préparatoire.
06:17 - Vous travaillez là-dessus depuis 8 ans, mais là vous venez tout juste de lancer l'imprimante,
06:20 je crois que ça date du mois d'octobre.
06:22 - Oui, c'est exactement.
06:23 - Vous êtes vraiment dans une activité naissante, et vous avez embauché d'ailleurs ?
06:28 - Oui, tout à fait, on a embauché une ingénieure pour développer notre cartouche pharmaceutique
06:34 et suivre les développements des imprimantes futures que l'on est en train de développer.
06:38 - L'imprimante 3D pour les médicaments de MB Thérapeutique, donc fondée par, créée
06:42 et mise au point par Stéphane Roulon et Yann Soulerolle.
06:45 Merci d'être venu nous en parler ce matin.
06:47 - Merci à vous.
06:48 - Merci.
06:49 - Les Codices, c'est chaque matin à 7h15, et vous pouvez réécouter tout ça en allant
06:52 sur francebleu.fr.
06:53 Il est 7h20, il y a 11 PMI dans les ronds, Protection Maternelle Infantile, ce sont des
06:59 lieux qui s'occupent exclusivement des femmes et de leurs enfants.
07:01 Comment ça se passe pour de vrai ? Le métier de sage-femme en PMI, on va aller à la PMI
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