Seulement 90.000 logements neufs seront construits cette année en France, soit deux fois moins qu'en année normale. Résultat, selon la filière, 300.000 emplois sont menacés d'ici 2025. Pour bien saisir l'importance de cette crise qui se dessine, on est avec Loïc Cantin, président de la FNAIM, la Fédération nationale de l'immobilier.
Regardez L'invité de RTL Soir du 16 novembre 2023 avec Marion Calais et Julien Sellier.
Regardez L'invité de RTL Soir du 16 novembre 2023 avec Marion Calais et Julien Sellier.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Vous êtes sur RTL
00:02 Julien Célier
00:05 RTL bonsoir jusqu'à 20h
00:07 Allez bonne fin de journée RTL bonsoir l'émission c'est jusqu'à 20h et là tout de suite ce sont nos invités pour tout comprendre
00:13 Tout comprendre aux conséquences qui nous touchent très directement de la crise du bâtiment. RTL vous le révélez ce matin
00:19 seulement 90 000 logements neufs seront construits cette année c'est deux fois moins qu'une année normale résultat selon la filière
00:26 300 000 emplois sont menacés d'ici 2025. Alors crise du neuf maintenant il y avait déjà une crise de l'ancien pour mieux saisir la situation
00:32 et ses conséquences à la fois pour vous et pour l'emploi nous sommes avec Loïc Quentin président de la FNAIM la fédération nationale de
00:40 l'immobilier bonsoir. Bonsoir. Avec nous également le correspondant RTL à Lyon Raphaël Vantard bonsoir Raphaël
00:45 Bonsoir à tous. Pour illustrer cette crise du logement qui se dessine Raphaël vous vous êtes rendu à Pierre Bénit
00:51 c'est au sud de Lyon dans une agence immobilière. Oui -8% de transactions sur l'année dans cette agence Léone
00:58 immobilier de Luca qui en est le directeur. Il y a quand même des transactions puisque Luca
01:02 sort juste tout juste de chez le notaire avec des acheteurs mais ça baisse quand même et la première raison c'est qu'on sort d'un
01:08 néfaste avec le post-covid.
01:10 Durant l'époque covid les gens mutaient par envie par exemple pour avoir un extérieur là aujourd'hui on se rend compte que les mutations
01:18 immobilières se font par besoin
01:20 par exemple décès, divorce ou mutations professionnelles.
01:24 L'autre grande raison à cette baisse du marché immobilier sur Lyon elle est évidemment
01:27 financière, les taux d'intérêt qui grimpent et les banques plus frileuses pour prêter. Il faut de gros apports aujourd'hui au moins 10 voire 20 %
01:35 nous dit Luca et de l'autre côté il faut convaincre les vendeurs d'être raisonnable. On est là pour faire de la psychologie immobilière
01:42 de façon à baisser les prix c'est dur de se dire
01:46 j'ai acheté telle somme il y a x années aujourd'hui malheureusement je dois revendre
01:50 telle somme. Il faut l'amener de manière très psychologique au vendeur pour qu'il accepte cette perte.
01:55 Et pour enrayer cette baisse du marché immobilier Luca espère une baisse des taux d'intérêt et surtout la possibilité c'est intéressant d'emprunter sur plus longtemps
02:03 27-30 ans ça permettrait selon lui aux jeunes couples sans gros apports d'acquérir leurs premiers biens.
02:08 Merci Raphaël pour cette illustration dans une agence immobilière de la région
02:12 lyonnaise Loïc Quentin je reviens vers vous, vous le président de la FNAME.
02:16 Est-ce que la crise est globale sur l'ensemble du territoire ou est-ce qu'il y a des disparités, des différences selon les régions ?
02:22 Non il y a des disparités territoriales.
02:23 Ce que l'on constate c'est que la crise est les plus sévères là où les marchés avaient le plus augmenté c'est à dire dans Paris et les
02:29 dix premières grandes agglomérations françaises.
02:31 Avec quelques exceptions notamment Marseille qui n'avait moins progressé que d'autres villes et puis Nice
02:36 dans les Alpes-Maritimes qui elle est confrontée à je dirais un échantillon de clientèle qui est moins
02:42 considéré et moins impacté par le crédit avec une population je dirais d'un âge moyen plus plus âgé et des actifs plus importants.
02:50 Ça veut dire que par exemple dans une grande ville comme Paris aujourd'hui le marché il est
02:54 gelé c'est à dire que quand on cherche à vendre un bien on n'a pas toujours un acheteur ?
02:59 C'est à dire que les acheteurs se font de plus en plus rare puisque ils ont vu leur capacité d'emprunt
03:05 réduite de façon fulgurante et on est passé de 1 à 4,5%
03:09 en 20 mois et de réduction du pouvoir d'achat de capacité d'emprunt ou du prêt octroyé par la banque
03:15 de 20% donc c'est violent et notamment cette violence n'a pas eu le même impact sur les prix donc il faut
03:22 ça constitue à
03:25 affaiblir la demande et puis la baisse de la demande précède toujours la baisse des prix aujourd'hui la baisse des prix est enclenchée et elle
03:29 va durer pour se réajuster au niveau
03:32 à la capacité d'emprunt des ménages. Mais dans le même temps Loïc Quentin
03:36 on le disait ce matin sur RTL qu'on construisait moins de logements est-ce que la construction
03:42 moindre de logements neufs ça fait aussi
03:45 augmenter les prix de l'immobilier ? Ça participe du fait que ça réduit l'offre. Il y a deux aspects dans cette crise ce ne sont pas les
03:50 propriétaires déjà propriétaires qui sont impactés ils ont déjà un bien alors hier ils vendaient plus cher ils achetaient plus cher
03:55 aujourd'hui ils vendent moins cher ils achètent moins cher la différence est la même eux ne sont pas impactés
03:59 mais ce sont les primo-excédents qui ne peuvent pas acquérir le crédit. Quand vous êtes primo-excédent
04:03 vous n'avez pas de crédit vous restez locataire et quand on est locataire et qu'on a de moins en moins de biens loués il y a
04:08 un véritable problème qui se pose et en plus quand on construit de moins en moins il y a un double impact.
04:12 Ça veut dire qu'aujourd'hui il y a des endroits en France où quand on veut
04:16 louer un bien ou acheter quand on est un jeune couple et bah c'est quasiment mission impossible ?
04:20 Bien évidemment il y a aujourd'hui 17% des étudiants de la région parisienne ont renoncé à
04:26 l'inscription où on doit rester dormir chez les parents faute de logement donc ça c'est une réalité
04:30 quand ils ne sont pas absorbés par la location meubles et touristiques donc il y a un véritable problème d'accès au logement
04:36 pour les jeunes et surtout aussi pour les primo-excédents. On a à la fois une crise
04:41 conjoncturelle et une crise structurelle. La France est en train de démontrer qu'elle est dans la capacité
04:46 d'avoir une production logement adaptée à la croissance de sa population
04:50 c'est grave pour un pays comme le nôtre. Quand on vous écoute on a l'impression qu'en fait tout est complètement bloqué c'est à dire que
04:55 on construit pas parce que de toute façon on vend pas, on vend pas parce qu'on vend pas assez cher et du coup on bouge pas
05:01 et donc on peut pas louer non plus.
05:02 Et c'est un cercle vicieux où tout est bloqué. Mais c'est l'effet d'une crise et c'est la raison pour laquelle on demande à ce que
05:08 l'état est pleinement conscience des difficultés. C'est extrêmement grave.
05:10 Quand vous dites grave ça veut dire que clairement il y a un risque pour l'emploi dans le secteur du bâtiment on évoquait ces 300 000 emplois
05:17 menacés d'ici 2025 mais aussi par exemple dans les agences immobilières ?
05:19 Il y a l'emploi dans le bâtiment bien évidemment, les pertes d'emploi mais aussi la mobilité résidentielle des français
05:25 vous avez par exemple aujourd'hui des ménages qui ne veulent pas saisir des emplois dans certains territoires parce qu'ils ne trouvent pas de logement.
05:32 La mobilité résidentielle fait partie de l'agilité économique et de la dynamique économique d'un territoire. C'est très très important.
05:38 Et comment on débloque alors ?
05:39 Qu'on débloque ? Le problème il est extrêmement compliqué je crois que si vous voulez on a un budget de l'état, une loi de finances 2024
05:46 qui va être adoptée prochainement où on continue à diminuer les dotations budgétaires au logement.
05:53 Donc on a annoncé la fin du PINEL qui soutenait jusque là et depuis 38 ans avec des processus de défiscalisation de la construction d'oeuvres.
06:00 On n'a rien proposé en contrepartie donc on fait des propositions, la déduction des intérêts d'emprunt sur ces revenus parce que les intérêts augmentent au moins pour les prix moins excédents.
06:08 Rien n'est entendu parce qu'il n'y a plus rien dans les caisses pour accompagner une politique du logement apte à accompagner le parcours résidentiel des français.
06:15 On a un gouvernement qui n'entend rien et je le redis et je l'ai dit maintes et maintes fois Emmanuel Macron n'aime pas l'immobilier et n'aime pas la pierre.
06:22 Donc pour lui c'est un marché qui doit s'autoréguler.
06:24 Et bien continue comme ça et oui le précédent ministre du logement avait dit le logement c'est une future bombe sociale de demain.
06:31 On est en train de la préparer après les gilets jaunes d'hier ça va être de nouveau effectivement gilet de contestation lié à la crise du logement.
06:37 On a entendu votre appel ce soir en tout cas Loïc Quentin président de la FNAIM, la Fédération Nationale de l'Immobilier sur cette crise à la fois du neuf et de l'ancien et donc de l'ensemble d'un secteur.
06:48 Merci en tout cas pour vos réponses ce soir dans RTL Bonsoir.
06:52 Merci aussi à Raphaël Vantard pour cette illustration assez édifiante dans la région lyonnaise dans une agence immobilière.
06:58 RTL Bonsoir
07:00 Et dans quelques secondes RTL Bonsoir avec le match des infos pour Brier Audinet qui de Marion ou d'Isabelle détient l'anecdote victorieuse ce soir.
07:08 Suspense.
07:10 RTL Bonsoir jusqu'à 20h.
07:12 Jusqu'à 20h.